Dorénavant adulte, la perception du mariage qu’avait Naomi était bien différente que les effets féériques enfantin d’autrefois. Bien qu’elle aurait fort à parier que cela puisse être en lien avec les pensées réciproques des deux mariés, car même si auparavant, elle s’amusait déjà -malgré elle- à se faufiler dans l’esprit des deux hôtes, elle n’avait jamais été en âge de comprendre la notion chaotique de telle pensées. Plus encore, maintenant qu’elle s’y sentait concernée.

Alors elle ignorait si elle devait se sentir heureuse ou continuer d’être inquiète pour ce futur dangereux et incertain que son imagination ne semblait pas pouvoir lâcher. Parce qu’elle avait cette habitude de toujours tout prendre terriblement à cœur, alors le rôle de témoin n’avait pas échappé à la règle. Peut-être bien trop, car le fait d’avoir été choisie par Darya semblait avoir totalement retourné son petit cœur.

Pourtant et malgré tout, Naomi faisait son possible pour dissimuler ses craintes. Car le temps était propice pour refléter ce que devait être, en tant normal, un mariage : un jour prospère. Alors droite comme un piquet, protégeant les arrières de la mariée, quoi de plus simple à ses yeux, que d’abandonner ses propres peurs pour parlementer avec celle d’autrui, un sourire taquin, alors, lorsqu’elle perçoit l'inquiétude de Clovis à son égard. Bien qu’elle n’appréciait plus d’entrer dans sa tête, Naomi se savait obligée de forcer quelque aventure afin de s’habituer à la noirceur qu’elle avait rencontré quelques semaines auparavant. Du moins, s' il en était possible.

Et de son regard brillant, elle espérait de tout son être que l’union de ses deux amis puisse être une réussite. Car Naomi se forçait à croire que du bon pouvait ressortir de toute cette histoire, du moins, s' ils arrivaient à se mettre d’accord sur les autres facteurs extérieurs. Alors pour cette heure, elle resta silencieuse, joyeuse, heureuse. Agissant comme la témoin que Darya attend d’elle, s’avance finalement lorsque les témoins sont appelés par le druide.

Léger clin d'œil envers Nathaniel qui s’avance lui aussi, elle en serait presque jalouse de lui et de son ignorance et n’irait pas plus loin pour le moment. Mais malgré tout, qu’elle vient apposer sa signature sur le registre, témoigne de cette journée et de ce lien, de cette union qui transformera Darya en Lestrange jusqu'au restant de ses jours, ou du moins, qu’on l’espérait.

Véritable ascenseur à émotion forte lorsque Naomi revient auprès de la mariée, heureuse de savoir que son père n’aurait plus emprise sur elle, bien que Darya n’était pas la seule concerné dans ces équations de marchandage entre sang-pur. Regard doux et bienveillant à son encontre, que Naomi vient finalement lui tendre l’alliance permettant d’allier les deux sang-purs qui se faisaient face avant de retourner là où était sa place.

Tom ignorait tout simplement pourquoi il avait été convié à de telle festivité, et plus encore, pourquoi il avait accepté de s’y rendre sans le moindre compromis. Il n’était pas vraiment du genre joyeux, ni près à célébrer le moindre événement. Grognon par pensée, qu’il n’avait aucune envie d’être présent à un mariage de crainte que cela le replonge dans ses moments passés avec son ex-épouse.

Alors, on aurait pu s’imaginer que Tom se sentait obliger. Car malgré tous ses ressentis, Clovis restait son chef. Mais en vérité, peut-être qu’au fond de lui, son cœur semblait combler de voir l’un des aurors qu’il avait autrefois formé, s’unir avec autrui. L’ignorance ou la naïveté d’un homme qui ignorait beaucoup de chance dans le monde des sang-purs. L’auror n’était pas spécialement tiré à quart épingle, il en avait simplement profité pour ressortir certain de ses vêtements de grand événement, dorénavant terriblement trop grand. Large, que son corps semblait flotter au travers du tissu, parce qu’il en avait perdu, des muscles et du gras en trois ans d’incarcération. L’idée d’utiliser d’un sortilège pour régler cette anomalie ne lui avait même pas effleuré l’esprit, un moyen comme un autre de montre malgré sa présence en ce jour heureux, les dégâts qu’avaient causé l’un d’eux.

Présent le plus au fond possible de l’assemblée, personne n’était capable de traduire l’expression de ses traits. Silencieux et observateur, Tom n’avait pas perdu un seul instant du moment présent. Et lorsque les vœux furent échangés, un simple bonjour de courtoisie pour ses collègues eux aussi invités. Il n’éprouvait aucun désir particulier à féliciter les familles des deux mariés, trouvant sa présence plus que déplacée.

Alors telle une ombre, Tom profita de quelques-unes des collations proposées avant de quitter la plage d’un transplanage tout aussi discret que sa simple présence ce jour-ci.