▬ Mnemosyne est la dernière enfant de Magnus et Apolline Lestrange, précédant son frère Clovis, Evonice et Uriel. Son prénom - Mnemosyne, secondé par Elizabeth, la rattache rapidement aux valeurs promptes de la mémoire. Élevée dès son plus jeune âge par des précepteurs comme ses frères et sa sœur, elle les idolâtre bien vite, mais demeurera longtemps insatisfaite de n’être que la cadette. 

▬ Et par cette insatisfaction, Mnemosyne ne se trouvera jamais suffisante. Elle développe très tôt le désir d’exceller - et ce parfois au-delà de ses aînés - et chaque échec n’est jamais suffisant pour la freiner. Elle passe la plupart de son temps à étudier, désireuse dans le fond d’être couvée un jour d’un regard fier de ses parents, mais également du monde.

▬ Mnemosyne intègre Poudlard, et se prête bien de ce que l’on veut qu’elle soit. Déjà ferme et droite, elle a le regard qui ne tique pas et le pas assuré. Féminité déjà exacerbée, elle n’est pas surprise quand le Choixpeau lui révèle la maison de Serpentard, il n’y avait pas d’autres choix. Capricieuse comme elle l’était déjà, elle ne l’aura très certainement pas permis. 

▬ Bien vite, Mnemosyne trouve ses marques et, dans le miroir de sa soeur aînée, suit ses résultats exemplaires mais son comportement à tendance excessive se distingue de l’attitude presque droite et juste de sa soeur - pas turbulente pour autant, Mnemosyne veut que tout marche au pas et elle n’hésite pas à avancer un peu plus vite si on ne la suit pas. Provocatrice, Mnemosyne est le reflet parfait de ce qu’elle a finalement toujours été et se dépeint aisément des traits des serpentards ; n’hésite pas à clamer haut et fort ce en quoi elle croit, comme la supériorité des sorciers de sang pur. 

▬ Fidèle aux valeurs inculquées par sa famille, Mnemosyne connaît les préceptes sur le bout des doigts et est très vouée aux convictions laissées par sa famille, qu’elle ne remet pratiquement jamais en question tant elles lui semblent inés. À la suite de ses résultats excellents pour la BUSE et l’ASPIC, Mnemosyne suit sa sœur Evonice dans un DEMA en droit politique et magique. Plus que de simplement suivre une voie, Mnemosyne se détache de cette latrie qu’elle porte envers ses aînés pour se concentrer sur sa propre carrière qu’elle compte diriger d’une main de fer. Simplement être comme chacun d’eux - ou presque leur égal - lui est insuffisant et l’idée bête la fait soupirer d’ennui. Elle veut être plus, encore plus ; peut-être ne saura-t’elle jamais comment proprement se suffir.

▬ C’est Clovis qui disparaît qui la fige brutalement dans son élévation. Elle est touchée de près mais ne fait que dissimuler sa peine dans une attitude plus amère. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle a toujours été très proche de lui ; elle couvre sa peine d’une colère dissimulée, alors son père se sert de sa tragique disparition pour sa campagne. Mnemosyne ne cache pas son dégoût - elle aurait préféré qu’il disparaisse à sa place, mais la songe s’est endormie trop longtemps pour qu’elle l’admette réellement.

▬ À la suite de son diplôme, Mnemosyne entre au département de justice magique, où elle envisage de se dresser au rang de président sorcier du Magenmagot. Elle conserve sa proximité avec ces aînés, mais son comportement parfois acéré n’est pas apprécié de tous. Mnemosyne est cependant prête à se brider parfois, rien qu’un peu, car les liens du sang lui sont ineffaçables et ses tendances obsessionnelles à l’égard de sa famille collent à sa peau. Elle n’oublie pas Clovis, dont l’idée de la mort lui est inconcevable. Elle n’hésite pas non plus à se figer à son évocation et à reprendre toute erreur lui étant adressée.

▬ Magnus, Apolline et Uriel Lestrange trouvent tous trois la mort dans un attentat à l’Atrium du ministère. Tout comme sa seule et désormais unique sœur, Mnemosyne n’était pas sur les lieux et apprend la nouvelle, le cœur dévasté de la famille déconstruite. Refroidie par les évènements mais loin d’être abattue, elle dresse - lève désormais le regard sur l’autel. De son père qu’elle n’avait auparavant jamais plus constaté de haut, le sourire s’embrume presque. Qu’il se rassure, dans le linceul, elle le rendra fier - elle ne sera pas comme lui.
Elle sera mieux ; ou elle sera pire. 

▬ Quand c’est son frère qui réapparaît, Mnemosyne est plus surprise que rassurée. Elle constate avec évidence les dissociations de ces dernières années et notamment la tension palpable entre ses aînés. Bien que persuadée que la réticence et le silence sur certains évènements de Clovis n’est pas vain, elle ne s’efforce pas dans des jeux de regards déroutants ou des mots mal placés. Elle reste persuadée que ce qui doit éclater implosera au moment venu, et que rien ne sert de presser la meute. Naturellement acerbe, cet aspect de sa personne ne s’est pas amélioré avec les évènements et bien qu’elle considère les liens qui les unis comme inaltérables voir éternels, Mnemosyne a presque naturellement distancé toute cette affection sordide qu’elle leur portait et désormais, il n’existe que son propre trône sur lequel s’installer pour admirer les troupes.