peur du monde — c’est l’excoriation qui lui colle à la peau. cimeries à ton bras cimeries contre toi se sentir minime, léger et pourtant heureux. pourtant commun peut-être, ou simplement un court soir. parce qu’il y aura toujours de la lumière ici s’il sombre et se perd dans la nuit. auprès de toi toujours c’est quelques papillons qui frémissent comme les éclats d’un soleil couchant.

mais l’angoisse lui prend la gorge et il ne sait répondre que par un regard — celui que toi tu perçois mais que le monde ne voit pas. et parfois il craint comme il craint chaque veille, que le monde le contemple si lourdement. alors il avait l’impression que tout son poids s’écrasait sur lui-même.

sais-tu amans. il n’a pas l’habitude des soirées où l’on se salue, des soirées où l’on se regarde longuement. il n’a ni l’habitude des hommes ni celles des foules parce que le monde est bien trop lourd pour qu’il puisse en supporter les êtres.

moi aussi. c’est rassurant. rassurant d’avoir son propre bras enroulé au sien alors qu’il ne s’envolera sans doute pas. il l’a assuré mais c’est reposant de pouvoir s’accrocher. parce que c’est comme s’il tomberait aussitôt.
et cimeries s’est voulu aussi transparent qu’il l’est au quotidien. pourtant il sait — au fond de lui il ne peut que voir ce côté du monde. celui où on le pointe celui où on rit, mais rient-ils ces photographes qui n’ont aucune idée de qui il est ?

pour une soirée, il peut s’amuser à porter sa peau de malheur comme une normalité. comme les costumes qui s’agitent à leurs côtés, il se sentirait presque à sa place. alors personne n’a à se surprendre de ce masque qui couvre l’immondice de son existence. et il n’a pas à s’en faire.

être comme tout le monde était plaisant.
être comme tout le monde était rassurant.

tout va bien -bien. pour l’instant tu sais, je me - je me sens bien. assez bien pour rester ici et amans serrer la main non pas par peur mais par assurance. pour te prouver qu’à tes côtés tout peu si bien se passer.

alors cimeries se contente d’exister. dans cette foule qui l’enveloppe parfaitement dans sa forme. cette soirée il peut écouter et saluer il sait qu’on ne le questionnera que de silence. et cette perspective lui convient.

aussi il lui convient de te suivre partout tu veux l’emmener n’importe où. cimeries l’apparence rassurée mais il sait que si tu lui échappais il s’effacerait — c’est ainsi toujours. maladroit sourire que personne ne verra et personne ce soir ne soulèvera le masque, il lui va si bien

cimeries sourit à tes connaissances et tu peux lui parler, si le coeur t’en dit. tu peux lui parler de cents il t’écoutera pour milles parce que rien n’est plus ravissant que les contes de ta vie.

non - non je te suis, partout tu sais. éclat de rire peut-être mi-honnête mi-nerveux. cimeries les foules les gens les hommes il les a oubliés, tant ils se sont montrés cruels alors son angoisse forcément, il ne peut dissimuler. pourtant il te croit, quand tu trouves les gens bons.

les anges attirent les anges mais les démons ne sont jamais bien loin. pourtant il est prêt à te suivre naïvement si tu le lui suggères.

et il suit, présence silencieuse mais il est là — il ne te lâche pas cimeries comme s’il avait peur de ne plus réussir d’un instant à l’autre à continuer d’exister. parce que c’est épuisant à force mais tu lui donnes assez de ce dont il a besoin pour être ici. et ça lui suffit.

et les silhouettes qui se dressent semblent menaçantes mais de près, elles lui semblent similaires. par pure politesse seulement il se présente, mais la voix peut-être trop basse. la crainte de tout toujours et c’est probablement stupide, pas assez simplement pour qu’il ne se taise cette fois-ci

cim - eries denbrough, enchanté. il réussit pourtant — bien que suspendu et c’est déjà énorme. mais le souffle rassuré il sent, cette main dans la sienne qui se referme fermement.
sous le ciel étoilé il n’avait pas imaginé l’orage alors cimeries, c’est un regard doux qu’il vient déposer contre toi. inquiet certainement, mais il ne te demandera pas de vive voix la raison de tes tourments.
les doigts qui se tordent maladroitement pour t’affirmer son attention, parce qu’il est là il ne bouge pas — si tu es là si il est là vous êtes forcément là. pour l’un comme pour l’autre.