histoire

Tu frappes.
Tu craques.
       Tu frappes.

Puis tu te redresses.
((Tiens-toi droit))
Et tu le regardes,
             tu gardes la face.

Parfait.

   

Regarde-moi.
                      Regarde-moi.
                                                       REGARDE-MOI !

Mais tu souris.
     ((Tu es narcissique))
Et tu frappes.
     ((Je n'ai pas le temps))
Et tu souffres.
     ((Tu ne penses qu'à toi))
Et tu te tiens droit.
      ((Ne m'embarrasse pas))
Et tu pleures, parfois.
                              ((Trop souvent.))

Mais tu ne changes pas.
Et tu te tiens droit.

Parfait.
           Parfait.

Je suis parfait.

S'il te plait.

                      Regarde-moi,

                                                    Papa.


La chrono de l'enfer :

((2003 - Naissance de Monday et Tuesday
2004 - Naissance de Wednesday))

2005 - Naissance de Thursday, le quatrième enfant de la famille Stuart et dernier enfant de Anne-Lise.

2005-2009 - Les Stuart se construisent déjà leur réputation. Une famille d'excentriques, des enfants aux noms peu réfléchis, un manoir gothique. De très jeune, Thursday se souvient que son père les mettait déjà en compétition les uns avec les autres. Etant encore petit comparé aux autres, il se rend compte sans vraiment se rendre compte de toute la pression sur leurs épaules. Il est très proche de sa maman, se réfugiant dans ses bras dès que Baron se montre un peu trop dur avec les activités qu'ils suivent.

((2007 - Naissance de Friday))

2009 (4 ans et demi) - Les souvenirs sont flous d'une nuit froide passée dans la terre. Une nuit aux odeurs de secrets. Des flashs lui reviennent en mémoire, les bras de son père, son nez dans son cou, ses frères et sa sœur qui s'enterrent, et qui creusent, et qui creusent... Des rêves, des insomnies, des cauchemars.
Et Anne-Lise qui ne revient pas.

La disparition de sa mère cause chez Thursday un véritable traumatisme. L'idée qu'elle puisse les avoir abandonnés, et donc considérer qu'il n'était pas suffisant pour la garder auprès d'eux, commence à déstabiliser le socle de sa personnalité. C'est à partir de ce moment-là qu'il va chercher par tous les moyens à récupérer et conserver l'attention (l'amour) de son père.

2009-2010 : L'arrivée de Rachel et de Friday est une douche froide. Le peu d'attention que Thursday avait réussi à obtenir de son père au cours des quelques semaines suivant la disparition d'Anne-Lise vole en éclat. Il ne comprend pas ce qu'il se passe. Il est refilé à ses frères et sa sœur ainés, oublié, oublié, oublié. Nouveau traumatisme, car même aussi jeune Thursday parvient à penser qu'il n'est pas assez. Il reporte clairement son besoin de parentalité sur les jumeaux, voyant en eux une façon de contenter quelqu'un, d'être vu, mais Baron reste la figure de proue de sa vie. Friday prend la place de son némésis, celui qui obtient désormais tout ce qu'il a toujours souhaité, tandis que Monday est placé sur un piédestal.
La compétition entre les frères et sœurs (Friday désormais au compteur) continue, l'éducation ne devient certainement pas plus souple, et Thursday commence à briller. Les insomnies et les terreurs nocturnes continuent.

2011 (6 ans) - Le départ de Rachel est un court soulagement. Il est encore jeune pour réellement se rendre compte de tout, mais Thursday a conscience que désormais la vie sera plus belle. Ou du moins il le pensait.

L'arrivée de Patty est quelque peu controversée. Thursday imite clairement les réactions de ses aînés en se montrant méfiant vis-à-vis d'elle. Une nouvelle maman, c'est ainsi qu'elle est présentée, ce qui le braque considérablement. Néanmoins, la douceur et le sourire de Patty finiront par également avoir raison de lui. En recherche d'affection maternelle, Thursday finit par faire confiance à ce nouveau soleil dans leur vie, mais il n'en déloge pas pour autant Monday et Tuesday de la place que son esprit d'enfant leur a attribué.

2011 & 2013 - Naissance de Saturday et Sunday

2011-2016 - Bien que visiblement brillant dans tout ce qu'il entreprend, Thursday ne trouve toujours pas grâce aux yeux de son père. Il s'enferme peu à peu volontairement dans un carcan de perfection qui, il l'espère, finira par le faire remarquer. Ses frères et sœurs, ainsi que Patty, ont beau lui faire remarquer ses facilités et son haut potentiel, rien n'est jamais suffisant. Ce qu'il souhaite, c'est la reconnaissance de Baron.

2014 (9 ans) - C'est la première fois que Thursday craque et fait preuve de violence. De retour d'une énième compétition remportée haut la main, victoire à laquelle Baron répond qu'il n'a pas le temps de s'en occuper, Thursday s'enferme dans sa chambre pour ruminer. Il rumine et il rumine tellement qu'il ne se souvient pas du moment où il brise le miroir, ni de celui où il se taillade volontairement le visage. Il clame un accident. L'attention escomptée ne vient jamais, c'est Patty qui prend soin de lui durant toute sa convalescence. Par chance, sa vision est sauvée mais la cicatrice perdure.

2016 - Entrée à Poudlard chez Gryffondor. Après plusieurs années d'insomnie et une peur viscérale de l'obscurité, Patty lui apprend la veille de son départ comment parvenir à dormir loin de sa famille et du manoir. Les insomnies s'estompent et deviennent plus supportables.

2016 - 2026 - La pression sur les épaules de Thursday est lourde à porter. Il fait tout pour plaire à son père, il pratique toutes les activités possibles, il excelle dans pratiquement toutes, il se fait des amis, il sourit, mais rien n'est jamais suffisant. De plus en plus instable en raison de tout ce qui pèse sur lui, Thursday commence à subir ses propres pulsions. Il craque, il hurle, il pleure, il s'en veut. Alors que de face il devient préfet de sa maison, il obtient la médaille du mérite ainsi que les meilleurs notes possibles à tous ses examens, il n'en reste pas moins une personne que l'on décrit comme ayant "une part d'ombre". Il tabasse un élève au cours de sa sixième année, ce qui lui retire son titre de préfet et lui vaut une punition digne de la bêtise. Fort heureusement, cela n'entache pas sa réputation de petit génie et il intègre aisément le DEMA de son choix pour se diriger vers la carrière politique à laquelle il sait que son père aspire.

2027 (22 ans) - Grâce à ses notes exemplaires ainsi que la réputation de sa famille, Thursday entre en tant qu'avocat au Magenmagot. La même année, la disparition de Patty le fait replonger dans les insomnies.

2029 (24 ans) - Thursday écrit son premier livre intitulé "Pensées et philosophie de notre ère magique", un ouvrage qui obtient son lot de reconnaissance dans le milieu et permet au fils Stuart d'accéder à un certain statut (PENSEUR) dans la société moderne. C'est encore son seul ouvrage à ce jour.

2030 (25 ans) - Il devient juge au Magenmagot, une promotion accueillie de façon disparate à la maison dans laquelle il fait le choix de vivre encore.

2030-3032 - Thursday reste cet homme à la personnalité controversée. L'image de perfection qu'il présente au monde et à son père est bien loin de celle qu'il endosse dans des cercles plus privés. Bourré de défauts qu'il ne souhaite pas assumer et qui le poussent à craquer régulièrement, il trouve refuge où il le peut auprès de ses frères et sœurs, ou bien dans des bars et soirées en ville.
Récemment, ses rêves ont fini par tilter dans son esprit et il se pose de plus en plus de questions vis à vis de la disparition de sa mère...


Relations :

>> Même s’il ne l’a pas beaucoup connue, ou qu’il n’en a du moins pas beaucoup de souvenirs, il voue à sa mère (Anne-Lise) un amour inconditionnel. Il a toujours aimé croire qu’elle était quelque part et qu’elle cherchait à tout prix à les rejoindre. Néanmoins, il a récemment pris conscience de ses souvenirs à propos de la “fameuse” nuit et se pose de plus en plus de questions.

>> Il n’a que peu connu Rachel, il était trop jeune, mais il se souvient d’elle comme la raison pour laquelle son père l’a délaissé. Il n’est donc pas vraiment triste à son propos et ne lui voue pas vraiment d'amour.

>> Patty quant à elle est une véritable sauveuse. Elle est certainement la raison pour laquelle il n’a pas sombré dans la dépression, lui donnant la force pour continuer à toujours faire de son mieux. Elle le voyait. Elle le félicitait pour ses exploits, l’encourageait lors des échecs. Sa mort l’a beaucoup marqué et il en porte encore en partie le deuil.

>> Sa relation avec Baron est clairement unilatérale. Il veut à tout prix lui plaire, il veut à tout prix lui montrer qu’il est capable de faire tout ce qu’il désire, il veut être vu, mais ce n’est jamais suffisant. Il n’est pas vu, il n’a jamais été vu. “Je n’ai pas le temps, Thursday” est certainement la phrase dont il garde le souvenir le plus ancré. Il a toujours cherché l’attention de son père, sans réel résultat, et cette situation depuis toujours est clairement la raison de son instabilité émotionnelle.

>> Il nourrit une certaine forme de jalousie envers Monday, qui possède une attention particulière de la part de Baron. Mais il est également très fier de lui et le place sur un piédestal, comme un modèle à suivre et vers lequel tendre. Monday, tout comme Tuesday, est une figure remplaçante de parentalité aux yeux de Thursday, il l'aime, il l'admire, mais cela ne l’empêche pas de jouer l’insolent quand il le saoule. "Tu n'es pas mon père" est une pique récurrente qu'il lui balance quand ça l'arrange. Il est également au courant de la manie de son frère à bousiller ses relations, c’est presque devenu une habitude.

>> Bien qu'étant aussi une figure de parentalité à ses yeux, Tuesday lui est beaucoup plus accessible en raison de son caractère plus décontracté. Chill, peut-être trop à ses yeux étant donné que Thursday entend son père à longueur de journée se fatiguer de son deuxième enfant. Il reste néanmoins persuadé que Tuesday est bien plus intelligent qu'il ne veut le laisser croire. C’est lui qui essaie le plus souvent de lui ouvrir les yeux sur l’inutilité de briller à ceux de leur père - évidemment, Thursday n’intègre pas vraiment, mais l’effort est louable. Tuesday a passé du temps, plus jeune, à aider Thursday avec ses cours et à être présent pour lui.

>> Wednesday est un peu la sœur jumelle qu'il n'a pas. Dans un monde où les mères ne font visiblement pas long feu, elle est une figure de douceur et de proximité qui lui est constante. De toute sa fratrie, c'est peut être celle qui connait le mieux ses pensées intimes, sa façon de réagir et ses émotions. Elle sait comment lui parler pour qu'il se calme, elle sait l'aimer. Taquins et sincères, ils sont plutôt très proches et passent du temps ensemble avec plaisir. Thursday est néanmoins clairement jaloux de la relation qu’elle entretient avec Baron.

>> Sa relation avec Friday est quelque peu compliquée et souvent conflictuelle. Il est l'enfant qui a accaparé l'attention de son père, et pire encore, il est insupportable. Un point noir dans cette belle semaine, une colère à laquelle Thursday relate tout en s'efforçant de soigneusement le nier. Comme chien et chat, il est difficile de les avoir au calme dans la même pièce pour une longue durée.

>> Thursday et Saturday, ce sont deux énergies similaires qui pourtant entrent en conflit. Ce sont deux âmes en peine de reconnaissance qui cherchent à leur manière comment exister. Une part de Thursday se rend bien compte de cette ressemblance entre lui et sa petite sœur, il aimerait être capable de l'aider et il lui arrive de faire un pas vers elle en ce sens. Néanmoins, son propre besoin de briller le pousse souvent à fermer les yeux sur le mal-être évident de Saturday.

>> Sunday est clairement un petit con profiteur qu'il est difficile de ne pas apprécier. Thursday lui admire sa liberté et sa capacité à se foutre de tout, notamment du regard des autres et de leur père. Et le pire dans cette histoire, c'est que même en étant un pire cancre, il obtient plus d'attention que lui. Terrible. Fort heureusement, Sunday ne lâche pas le morceau et s'efforce d'apprendre le chill à Thursday, ils ont même tendance à se retrouver dans des endroits improbables à des heures improbables pour une soirée improbable.