**Souffle ma sœur dont l’agacement vient ternir le timbre de sa voix. Oh je le sais têtue et au delà de mes frontières : quand j’impose le blanc elle croit devoir réfuter par le noir… Mais rien n’est duochrome, ma douce. L’avenir lui-même nous dupe de tout son prisme.
« J’avais oublié ce détail… Tant pis. » Impossible pour elle alors de disparaître un temps… J'entame quelques pas dans le couloir en prenant soin de longer les murs, pensive, alors qu’elle ne fait que s’inquiéter pour Erza. Un collègue passe, je souris, hausse les sourcils en mimant un bonjour timide de mes lèvres, puis reprends la conversation. « J’ignore de quoi Ezra est accusé, mais si Léon l’interroge c’est qu’il n’est pas étranger au problème. A vouloir t’impliquer d’une quelconque façon tu finiras par avoir des soucis toi aussi. Laisse la vie se faire, concentre toi sur ton travail : c’est ton premier jour, tu viens de me le dire. Je sais que tu veux bien faire… Mais crois moi. Erza sait se défendre tout seul, c’est pour toi que je m’inquiète le plus. Passe à la maison ce soir. D’accord ? » Je déglutis, les yeux rivés sur l’horizon. J’écoute sa respiration, n’espère qu’une chose : que ces quelques mots suffisent à laisser ce garçon couler
seul.**