Il y a des histoires d'amour qui se finissent dans la douleur et la peine, et telle était la raison pour le coeur meurtri de sa mère.
Il était difficile d'aimer quelqu'un d'aussi ambitieux et grandiose qu'Arcturus Cavendish. Surtout lorsque l'on n'était que son amante.
Tu avais toujours su qu'elle ne pouvait lui en vouloir de vous avoir abandonnés. Et puis, il envoyait de l'argent.
C'était censé suffire ?
Les années t'ont appris à haïr celui qui était la raison même de ton existence, à détester ton ascendance et ce qui faisait de toi un Cavendish.
Tu en étais arrivé à renier les pigments de ton être - cadeau de la lignée maternelle, hérité de ta grand-mère bien aimée, te permettant de dire adieu à cette chevelure damnée.
Et ce regard qui te hantait. Aussi vert et mort que ne pouvait l'être que l'agonie.
Mais tu portais son nom - un bâtard officialisé, quelle ironie - et tu ne pouvais t'en défaire. Tu pouvait supporter d'être comparé - mais les attentes, c'était trop demander.
Alors tu t'étais échappé. C'était au milieu de la scène qu'on prête le moins attention - et sur ton balais, haut dans les airs, tu étais décidément hors d'atteinte.
Mais dans les hautes sphères, on fait rapidement des rencontres hors du commun. Des rencontres que l'on ne s'attend pas à faire.
L'épouse de ton père avait une bien intéressante personnalité. Brillante, intelligente, elle avait tout pour te faire comprendre que ta propre génitrice était une pâle imitation sans saveur à ses côtés.
Blanche a bien voulu t'accompagner quelques années. Distillant ses connaissances, te montrant ce que c'était d'être Cavendish lorsqu'on devait acquérir le titre et qu'on n'était pas né avec.
Elle le méritait bien davantage que nombreux bâtards qui avaient vu jour après.
Mais ses ambitions étaient peut-être trop... restreintes. Elle ne voyait pas assez grand, elle ne voyait pas assez loin.
Nourri de ses enseignements, tu t'en était éloigné, gardant un oeil autant sur elle que sur ce qui se passait sous le London Jack.
Puis ta grand-mère mourut.
Il y avait des attaches aux Etats-Unis qui avaient de l'importance, mais aucune n'était suffisante pour porter cette perte. Tu l'as deuillée, puis tu es parti.
Elle t'avait toujours dit que tu serait un parfait petit anglais.
Alors tu as tout fait pour le lui prouver.
D'assistant entraîneur à joueur, tu avait vite grimpé dans les échelons de la hiérarchie, souriant, brillant, bienveillant.
Tes yeux pourtant, malgré leur capacité à trouver le vif d'or et le saisir, s'étaient tournés vers The Crow. Trop bruyant, trop violent, mais pourtant... Intéressant. Ses objectifs, sa réussite étaient dignes de respect, et bien que tu ne t'étais pas impliqué, tu n'en perdis pas une miette.
C'est au sommet de ta réussite que les choses se précipitèrent. Que la Faucheuse revint, glorieuse.
Tu n'était pas là à l'enterrement, mais l'on peut souvent te voir te recueillir là où Blanche repose. Elle était tombée, incapable de fuir plus longtemps.
Elle aura été meilleure mère que celle qui vivait encore.




• né en 2002, fils bâtard de Arcturus Cavendish
• s'avère métamorphomage, trait hérité de sa grand-mère
• vit et est scolarisé aux Etats-Unis
• suit un cursus sportif pour devenir joueur de Quidditch
• en 2025 il rencontre Blanche Cavendish et s'en rapproche
• il va s'en désintéresser en 2028
• la même année sa grand-mère décède. Il quitte les USA
• d'abord assistant entraîneur puis joueur, il refait sa carrière sportive en Angleterre
• sans s'impliquer pour autant il suit de près les évènements liés à the Crow dont il trouve la pensée réaliste et pragmatique
• connu dans les milieux caritatifs pour faire de nombreuses donations
• en 2030 la mort de Blanche Cavendish le fait à nouveau retomber dans le deuil