Une nouvelle fois, Sambre passait les portes de l’appartement d’Asclepios comme un rituel que le jeune homme ne manquait jamais et attendait d’ailleurs avec de plus en plus d’impatience. Et si la statue gardienne ne lui semblait pas plus sympathique que le jour de sa première visite, et ce, malgré toutes celles qui avaient suivies et qui ne se comptaient désormais plus sur les doigts de la main, elle laissait presque le jeune potionniste aller et venir à sa guise entre les portes sur lesquelles elle veillait nuit et jour.

Asclepios n’avait plus besoin non plus rester derrière pour l’accueillir, l’empoisonneur le prévenant le plus souvent d’un message bref ou d’un émoticône tendancieux, à défaut complètement lunaire, quand il était en bas de l’immeuble, afin qu’il ne soit pas surpris d’entendre quelqu’un entrer.
Une habitude bien rodée et terriblement bien ancrée dans le quotidien du jeune homme.

La tenue de Sambre, aussi, trahit l’évolution de la relation entre les deux hommes. S’il est toujours accompagné de sa fidèle besace en cuir ensorcelée, et qu’il ne peut décemment pas se départir de son élégance naturelle et son originalité assumée, à laquelle Asclepios avait admis être sensible, la tenue du potionniste est bien moins stricte que lors de leur première entrevue. Et si elle devait avoir quelques détails appelant à la séduction, outre le fait de la saison qui amenait chacun à porter une tenue plus légère, ce n’était plus aussi discret qu’à leurs débuts.

- Asclepios ?

Ses pas le mènent directement au salon, dans lequel il entre avec aisance. Au fur et à mesure de leurs rendez-vous qui s’étiraient le plus souvent jusqu’au lendemain matin, Sambre ne pouvait plus faire semblant de ne pas être totalement à l’aise entre ces murs.
Rapidement, il abandonne le sac sur un fauteuil, ainsi qu’une veste qu’il avait posé sur ses épaules simplement pour le style, et une jolie boîte relativement fine sur la table basse, pour partir à sa recherche.

Au bout de quelques très courts instants seulement, il l’a en visuel, le contemple un moment avec un sourire sur le coin des lèvres, avant de se glisser contre lui, l'entourant de ses bras, ronronnant presque, sûr de ne pas l’avoir surpris, compte tenu du cliquetis métallique et luxueux qui accompagne constamment le jeune artiste dans ses mouvements.
Sa voix douce interrompt ces retrouvailles, bien que leur séparation fut, objectivement, de courte durée.
Cela-dit, Sambre était rarement objectif.

- Comment vas-tu ? Tu n’as pas oublié que nous avons du travail n’est-ce pas ?

Était venu le temps du rapport, le potionniste étant particulièrement attentif à l’évolution d’Asclepios concernant la prise régulière des poisons qu’il lui confectionne depuis plusieurs semaines. Et si Sambre se laissait facilement distraire par l’athlète, il était malgré tout capable de garder la tête froide le temps de s’enquérir de son état de santé et de leurs résultats.

- Je t’ai apporté des choses intéressantes aujourd’hui, en plus de tes doses que j’ai revu à la hausse. Et en plus de ma personne. Evidemment.

feat @Asclepios A. Cavendish uwu

Quand il l’a dans les bras, Sambre était quasiment certain, à chaque fois, qu’il n’arriverait pas à lâcher Asclepios, du moins pas sans un gros effort. Et cette faiblesse, il semblait l’avoir apprivoisée. Pas parfaitement cependant, car même s’il était particulièrement doué pour mettre ses craintes de côté, là-dessus Nimrod avait raison, l’empoisonneur était conscient des zones d’ombre et d’une difficulté insidieuse qui se tissait entre eux par moment. Parfois il en déchirait les filaments avec assurance, d’autres fois, et bien, il se laissait prendre dans la toile.

Entendre son prénom sur ses lèvres est une douceur infinie. Aujourd’hui, Sambre ne voulait pas voir, juste profiter.
Quand Asclepios s’installe, curieux, le potionniste lui offre un sourire plein de mystère. Comme si le suspens allait réellement durer plus longtemps qu’une douce plaisanterie alors que Sambre singe une révérence.

- Voyons tu sais bien que je ne peux te priver de rien, encore moins de moi.

Amusé, sa baguette au-dessus de la saccoche pour en extraire les fioles destinées à son amant pour les doses habituelles de poison. Elles s’alignent sagement sur la table basse, à côté de la boîte que Sambre a abandonnée plus tôt.

- Ton état de santé Ascle ? Tu as l’air tout aussi en forme qu’il y a trois jours. Comment  se passe l’assimilation de ce que je te prépare ?

Bien sûr, il se retient de rajouter un “avec amour”, même soufflé sur le ton de la plaisanterie. Certains mots, en la présence d’Asclepios, semblaient avoir été bannis de son vocabulaire. Mais heureux de voir qu’il va bien, sa main se perd machinalement dans la chevelure de l’athlète alors qu’il se tient debout près de lui.  

- Ta surprise, c’est cette boîte de confiseries. J’ai enfin réussi à travailler sur une potion, toi qui voulais aussi tester ta résistance dans ce domaine. Je pense que tu devines de quoi il s’agit.

Une lueur fière éclaire son regard violine mais il préfère mettre Asclepios en garde malgré la confiance qu’il lui porte.

- Très honnêtement, l’exercice est périlleux. Je ne peux pas réduire les ingrédients pour en altérer la dose et les effets comme dans une simple recette. La science des potions est bien plus versatile que celle des poisons. Alors je l’ai distillée dans des friandises pour en voir, petit à petit… Mais comme je te l’ai dit, une potion bien préparée reste efficace alors je ne suis vraiment pas certain de la validité de notre test.

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Attentif au rapport d’Asclepios, Sambre avait malgré tout pris l’habitude d’enregistrer leurs échanges lorsqu’il s’agissait des poisons sur lesquels ils travaillaient ensemble, l’un en les préparant, l’autre en les ingurgitant. Son pineapple était d’ailleurs déjà en place, prêt à l’emploi, comme à chaque début de rendez-vous et chacun en aurait une copie. Son amant, client également, savait qu’il était libre d’arrêter ces enregistrements à tout instant. C’était rare cependant. Très souvent, certains enregistrements détenaient quelques passages moins professionnels… Un bonus non négligeable.
Les lèvres du potionniste se pince en entendant l’athlète évoquer sa fatigue, hochant doucement la tête en jouant machinalement de ses doigts fins dans les cheveux blancs.

- Peut-être que ce n’est pas lié, effectivement, mais si tes journées sont plus fatigantes, je vais devoir veiller à adapter les doses Asclepios. Le but n’est pas de te tuer, même d’épuisement, bien au contraire.

Puis, le laissant découvrir sa surprise, Sambre se glisse à ses côtés, sur le canapé, patient. Un sourire restait suspendu à ses lèvres, sachant pertinemment qu’il n’avait probablement pas oublié la plus grosse bêtise de son empoisonneur à Poudlard.
Un profond sentiment de frustration envahit le jeune homme lorsque Asclepios cesse d’énumérer les odeurs émanant, pour lui, de l'amortentia diluée en une multitude de petits chocolats appétissants. Mais il garde les lèvres scellées à ce sujet.

- Sans vouloir me vanter à ce sujet, un certain Monsieur Cavendish m’a engagé pour mon talent et c’est un homme d’un goût excellent et très sûr.

Un rire le prend, alors qu’il se détourne un instant de son amant pour fouiller dans sa sacoche. Son geste se fige à sa question, et il repose ses yeux violines sur Asclepios avec un sourire confiant.

- Effectivement. Ce sera plus gérable pour notre observation si tu ne transplanes pas loin d’ici pour rejoindre l’objet de tes nouvelles obsessions en cas d’effets trop prononcés de la potion. Et j’ai l’antidote sous la main.

Sa main s’enfonce dans la sacoche, profondément, pour en ressortir une fiole au liquide sombre mais particulièrement fluide qu’il pose sur la table basse.

- J’avais pensé te laisser en tête à tête avec une photo de ta célébrité préférée ou d’une tierce personne, mais t’imaginer débarquer chez l’une ou l’autre avec un comportement complètement obsessionnel… C’est mauvais pour nos affaires.

Seulement pour les affaires. Ils auraient risqué bon nombres de problèmes. Alors, avec un sourire, Sambre souffle en frôlant le dos de la main d’Asclepios du bout des doigts.

- Si ça te gêne, tu as le droit de changer d’avis. Je comprendrais.

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Sambre n’insiste pas. Asclepios avait beau prétendre que tout était sous contrôle, son empoisonneur aurait bien assez vite l’occasion de voir si les poisons l'usaient bien trop vite. Alors il se contente de rire à sa pichenette, secouant la tête et ses mèches blondes et soyeuses en plissant le nez amusé.  Il n’y avait pas de mal à se lancer des fleurs de temps en temps (souvent) et Sambre était passé maître dans cet art, l'assument d’ailleurs pleinement.

Dans son attitude, là tout de suite, Sambre fait bonne figure et on peine à croire qu’il puisse être sujet à une légère appréhension en ce qui concerne leur essai du jour. Argus lui avait dit que c’était une mauvaise idée. Son ancien camarade de Poudlard était très loin d’avoir l’étendu des détails de l’opération, bien au contraire. Sambre en avait dévoilé le moins possible, ne le sollicitant vraiment que pour savoir ce qu’il pensait de la possible tolérance d’un organisme à une potion en comparaison à celle qu’on travaille avec un poison.
Mais Sambre n'écoute pas, pour de multiples raisons. La première étant qu’il était incapable de ne pas jouer avec le feu, quitte à se consummer jusqu’à ne laisser que des cendres dont il renaitra (ou pas). Quant aux autres, il préférait ne pas y penser, approuvant d’un signe de tête quand Asclepios semble être convaincu de passer à l’action.

Quand ce dernier avale le chocolat, Sambre se penche vers la table basse pour refermer la boîte de friandises, juste au cas où. Une seule prise était probablement suffisante. Il valait mieux ne pas tenter le diable.
Quand il se redresse, Asclepios semble avoir brièvement déconnecté de la réalité, en suspend et son empoisonneur ne s’attarde pas sur son regard. Malgré la dilution de la potion sur laquelle Sambre s’était appliqué, voir acharné, il semble que son talent soit inaltérable, même à petite dose. Potion : 1 ; Asclepios et Sambre : 0.
Alors il se mord la langue et souffle prudemment.  

- Comment tu te sens ?

Le potionniste avait fait ses recherches. Rien de ce qu’il avait pu trouver ne l’avait vraiment aidé à déterminer ce qu’Asclepios aurait comme souvenirs de ses instants sous l’effet de l’amortentia. A Poudlard, ses victimes avaient eu quelques trous noirs pour certains, ceux qui avaient pris plus de friandises qu’il n’aurait fallu. Pour les autres, certains avaient gardé de parfaits souvenirs de ce qui leur était arrivé.
Remettant en place une de ses mèches blondes, Sambre se racle la gorge.

- Asclepios ? Est-ce que ça va ?

feat Asclepios A. Cavendish uwu

Sambre ne s’est même pas rendu compte que le temps d’obtenir une réponse, il semble avoir cessé de respirer alors que la main d’Asclepios s’est posée sur sa cuisse. Elle est terriblement chaude cette main. Est-ce que ça venait de lui ? Où est-ce qu’elle avait toujours été aussi chaude lorsqu’elle s’aventurait, d’habitude, sur le corps alangui du potionniste ?
C’était l’effet d’une réaction allergique peut-être ? De la fièvre ?
En miroir, le jeune homme inspire et expire discrètement et s’ordonne silencieusement de se concentrer sur les faits, les effets, et non sur ses propres sensations.

- Ok. Super. C’est… positif.

Asclepios confirme encore. Rien de bien différent par rapport à d’habitude. Juste cette chaleur.

Alors Sambre ose lui sourire, au contact de la main qui frôle sa joue puis ses lèvres, et celles-ci qui s’entrouvrent brièvement en se laissant trop facilement charmées. Avec douceur ses mains emprisonnent celle d’Asclepios pour la lui rendre alors qu’il échappe un rire à la fois amusé et nerveux.

- Je vais prendre la grosse tête Asclepios. C’est pour ça que tu ne me le dis pas.

Atténuant l’effet des mots pour son propre bien, Sambre a besoin de se concentrer sur les résultats. Ses pensées se forcent à se rappeler de la dose qu’Asclepios vient d’ingurgiter pour créer dans sa tête un lien de cause à effet entre le dosage et les réactions.
Mais l’athlète qui se penche sur lui le détourne de son analyse et le pousse douloureusement à se demander ce qui différait vraiment entre le comportement habituel de son amant et celui engendré par le philtre.

- Oui Ascle ?

Parce qu’il y avait une différence, n’est-ce pas ? Ou résistait-il ne serait-ce qu’un peu ? Est-ce que la potion tissait un mensonge ou est-ce qu’elle ne faisait qu’exacerber quelque chose ? Pourquoi est-ce que ça ne sautait pas aux yeux ?
Déglutissant difficilement, Sambre a les reins collés dans le coin du canapé, tiraillé entre l’envie d’observer, de comprendre et sa propre perdition. La solution la plus sage serait de lui faire prendre l’antidote maintenant. Mais le potionniste est incapable de bouger. C’est ce qu’on appelle “se surestimer”.

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Une nouvelle morsure dans sa langue empêche Sambre de lâcher un juron quand Asclepios attrape son menton pour récupérer toute son attention. Son cœur s’emballe et ça le tue parce que tout à coup, il est perdu, tiraillé. Pourtant, jusqu’à la dernière seconde, il était persuadé d’y arriver. Après tout, jusque là, ils avaient glissé dans quelque chose de proche, d’intime. La potion l’avait rendu plus tendre ? D’accord, et après ? L’athlète savait très bien l’être.
Quand il fallait.
Faire semblant.
Cette sensation, même si ce n’était qu’illusion. C’était chimique.

Quand la question tombe, Sambre est à deux doigts de bondir du canapé pour s’échapper de leur proximité qui l’hypnotise et lui coupe le souffle. Un bref coup d'œil à la fiole d’antidote sur la table, puis sur les lèvres d’Asclepios qui l’appellent. C’est une sensation horrible qui lui tord le ventre, partagé entre l’envie de tout arrêter et d’en profiter jusqu’à ce qu’il soit rassasié d’un amour factice qu’il se refuse à espérer.
Merde, voilà.

Si Asclepios l’embrasse maintenant, qu’est-ce qui adviendra des baisers suivants ? Leur saveur changera-t-elle ?
Si Sambre le repousse sous l’effet de la potion, sera-t-il blessé ? Est-ce qu’il comprendra seulement ce qui était en train de se passer ? Non bien sûr. Même à petite dose, il est sous un charme puissant.

Ses doigts se nouent au col de son amant. Ils s’étaient embrassés tant de fois, avides, sauvages, parfois même tendres et doux. Pourquoi est-ce que c’était si dur finalement, quand il avait pourtant assuré que rien ne manquait dans leur relation. Et pourquoi diable n’arrivait-il pas à faire de distinction ?

- Je... Oui...

Réduisant la distance infime qui les sépare, Sambre frôle les lèvres d’Asclepios. Le contact l’électrise, comme tous les précédents mais la façon dont il l’a regardé juste avant, la façon qu’il a eu de s’approcher. C’était différent, vraiment ? Non ? Si. C’était à devenir fou.
Ses yeux se ferment, la pulpe de ses lèvres s'écrase légèrement contre celle de l’athlète et il soupire d’aise. Puis sa main se raffermit, et il le repousse doucement.

- Non… Attends…

S’extirpant du canapé maladroitement dans l’optique de récupérer la fiole d’antidote, il s’échappe de la tentation brûlante qui l’obsède. Par Merlin, il avait tellement envie d’en profiter et d’envoyer balader sa conscience.
Potion : 2, Asclepios et Sambre : - 10.

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Les mains du potionniste passent nerveusement sur son propre visage. Il a besoin de quelques instants pour réfléchir, rappeler dans son cerveau malade le scientifique illico et chasser un peu plus loin l’amant, l’amoureux, le toxico. Juste quelques putains d’instants.
Il entend Asclepios l’appeler et comme si l’athlète avait tiré sur un fil, l’envie de revenir près de lui provoque un tremblement.
C’est pire encore quand il pose sa question, parce que s’il ne résiste pas, ses jambes le feraient courir dans ses bras. Littéralement.

Une œillade lancée prudemment et un nouveau juron retenu quand Sambre croise le regard d’Asclepios, et qu’il le voit se lever pour revenir vers lui. S’emparer de ses mains avec cette peur artificielle de le perdre.

- Tu n’as rien fait de mal Ascle, c’est moi.

Tu n’as rien fait de mal. Tu ne m’aimes pas comme ça pour de vrai, c’est tout. Et moi je manque de cran. Je manque de professionnalisme. Je manque de tout.
Serrant ses mains sur les siennes, soutenir son regard inquiet devient difficile. La souffrance que son amant ressent à cet instant à beau être provoquée par un charme, Sambre n’a pas envie de le lui faire ressentir. Ou peut-être que si ? Comme une vengeance. Non. Rien que l’idée de l’embrasser sous l’effet de la potion lui donnait l’affreuse impression d’abuser de lui et de la confiance qu’Asclepios avait placé en lui.

- Ne sois pas inquiet, tout va bien.

Pour l’apaiser, pour apprivoiser ses sentiments, Sambre passe une main sur sa joue, dans ses cheveux, doucement. Pour reprendre contenance.
Il a besoin de se concentrer. Les faits, la cause, les effets.
La dose dans le chocolat était minime. Fait. Asclepios n’en avait mangé qu’un. Fait. Il fallait garder la tête froide. Peut-être que cette si petite dose n’était qu’un moyen d’exacerber des sentiments déjà présents ? Fait erroné. Fait fantasmé. La vérité c’est que même à petite dose, sa potion était diablement efficace. Fait.
Cette petite dose le gardait-elle conscient de ce qui se passait ?

- Tu te rappelles de ce qu’on est en train de faire là tout de suite ?

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Tout allait de travers.
Sambre avait beau s’invectiver intérieurement et se supplier de mettre fin à tout ça avant que quelque chose ne dérape plus encore hors de son contrôle, quand Asclepios emprisonne sa main, l’embrasse, glisse ses lèvres contre son poignet, il est prêt à lui laisser tout son bras et lui tout entier.
Ses lèvres, il n’avait envie que de ça.

- Ascle…

Il était conscient ? La réponse perturbe le potionniste autant qu’elle le rassure sur l'état de conscience de l'athlète. Et il ouvre des yeux ronds quand Asclepios recule et tombe littéralement des nues, si bien qu’il ne parvient pas à cacher son étonnement. Il souffle.

- Quoi ? …

La surprise se mue en tendresse et la tendresse en rire léger, alors qu’il sert doucement ses doigts sur la main d’Asclepios pour le retenir. Pitié ne t’éloigne pas.
C’est à son tour d’attirer le menton de son amant vers lui à nouveau.

- Ne dis pas de bêtises enfin, ça n’a rien à voir. Et ça ne nous a jamais arrêté. Je…

Ses yeux améthystes courent sur son visage inquiet et rougissant, coulent sur les lèvres fébriles et se posent sur leurs mains liées alors que Sambre baisse les yeux avec un sourire hésitant.

- On ne peut pas dire que ta résistance soit une réussite. Tu penses que tu me forces ? Moi j’ai l’impression d’abuser de toi.

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Sans voix, Sambre a soudainement la violente impression que la gravité n’agit plus, le cœur léger, qui s’enflamme violemment, qui explose. Les mots avaient toujours eu beaucoup trop de pouvoir sur son esprit. La preuve en était encore une fois faite aujourd’hui.
Alors sous forme d’aveux factices, ils avaient un effet dévastateur.
Et puis finalement, c’est l’impression que cette foutue gravité agit bien trop au contraire. Écrasante sous un poids qui lui couperait presque le souffle. D’ailleurs, déglutir lui devient difficile quand il croise le regard d’Asclepios.

- C’est parce que tu…

Sa gorge se noue désagréablement alors que Sambre est partagé entre sa conscience et le désir égoïste de se laisser bercer d’illusions. Il meurt d’envie de croire Asclepios au moins quelques minutes encore.
Ces derniers mots le font trembler violemment, le regard rivé sur ses lèvres qui se rapprochent des siennes. Et Sambre, sur la corde raide, le cœur battant, à l’impression d’être un funambule sur le point de tomber dans le vide.
Sa voix s’essouffle.

- Oh...Ascle, quelle résistance... C’est le charme qui te fait ressentir tout ça.

Les yeux brillants, il frémit mais ne s’éloigne pas. La douleur est aussi incisive et brûlante que délicieuse. En fait, si tout ça n’est pas réel, est-ce que c’était comme un rêve ?
Un cauchemar ?

- Si tu m'embrasses maintenant. Tu verras la différence à chaque fois que tu ne seras plus sous l'effet d'un chocolat.

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Il nie, le bougre.
Qu’il était terrible pour un potionniste d’avoir autant de talent et d'insuffler autant de magie à ses préparations. Tomber dans le piège de ses propres potions. Asclepios sous ce philtre d’amour était plus dangereux que n’importe lequel des poisons qu’il avait ingéré. Parce qu’il parlait déjà trop bien en temps normal.

- C’est impossible…

Le frôlement des lèvres d’Asclepios contre les siennes sont le propre philtre de l’empoisonneur.

Maintenant, ses mots étaient cataclysmiques quand une partie de Sambre brûlait d’envie que son amant ait raison sur toute la ligne.
C’est à son tour de rougir, sans artifice. Soudainement, il lui semble qu’il fait terriblement chaud alors que sa raison manque d’équilibre.

- Et si tu regrettes…. ensuite… ? Cet artifice… Car s’en est un Asclepios…

A bout de souffle, la pulpe de leurs chairs se frôlant trop pour garder les idées claires, Sambre écrase sa bouche contre celle de son amant en se promettant de n’en profiter qu’une seule seconde.

feat Asclepios A. Cavendish uwu