Sambre sentait ses joues s’empourprer au fur et à mesure que les minutes filaient. Et elles filaient vite.
Il aurait été de bien mauvaise foi d’ailleurs, s’il prétendait ne pas savoir le pourquoi du comment.
Le regard que l’athlète posait sur lui était toujours aussi grisant. Et quelque part au fond de lui, quelque chose semblait murmurer à Sambre qu’il devenait également vital.  

Semblant alors souffrir du même mal qu’Asclepios, le jeune potionniste le suit des yeux quand ce dernier se lève du canapé. Même s’il l’avait voulu, il lui aurait été impossible de détourner le regard.

- Je suis toute ouïe.

Sambre boit ses paroles avec un sourire satisfait et amusé, accompagné d’un rire discret.
Et ses yeux sont alors absorbés par les gestes de son hôte  qu’il suit avec une avidité grandissante.
Hypnotisé, il hoche la tête lentement.

- Sans aucun doute, Asclepios. Je ne manquerai ça pour rien au monde. Mon devoir… Bien sûr.

Pourquoi encore s’embêter à rattraper un vocabulaire tendancieux quand ils avaient déjà glissé tous les deux ? Par jeu, toujours ? Ou pour tenter de se convaincre encore qu’il n’était pas totalement vendu à cet homme ?
Cet homme qui en rajoute une couche. Sambre, en première réponse instinctive, échappe un petit grognement rauque alors qu’il lâche prise et se lève du canapé à son tour pour le suivre sans se faire prier.

- Il semble que je sois une marionnette entre vos mains Asclepios. Vous tirez à merveille.

Le rejoignant dans un rire, cette fois le jeune homme ne se retient pas d’attraper le bras de son hôte pour le retenir et réclamer un baiser impérieux, capricieux, avant de se laisser guider vers la salle de bain qui, rien qu’à son design, lui donne envie de ne plus la quitter.
Le design du  propriétaire des lieux y était, évidemment, pour beaucoup également.

- Et puis il fallait que je vous montre quelque chose, depuis notre dernière entrevue.

Sambre semble désigner mystérieusement ses côtes à travers sa chemise légère.
Alors n’était-ce pas un peu leur destinée, de se retrouver encore dans une salle de bain ?

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Après leur baiser plutôt fiévreux échangé en chemin par caprice du jeune potionniste, et un dernier coup d'œil de celui-ci vers la table basse ou leur travail trônait, abandonné pour d’autres activités, Sambre souffle avec malice.

- Vous n’êtes pas désolé.

Et il en mettrait sa main au feu, ne serait-ce que parce qu’Asclepios était d’ores et déjà en tenue d’Adam, prêt à le faire succomber encore un peu plus. Et ce clin d'œil n’avait évidemment pas échappé au jeune homme.
On ne pouvait pas être réellement désolé à ce stade.

Amusé d’avoir réveillé la curiosité de l’athlète, Sambre ne lui donne aucun indice, se contentant d’un sourire mutin même en sachant que le suspens ne durerait pas bien longtemps puisque son hôte venait déjà le déballer comme on ouvre un cadeau d’anniversaire.
Au fond de lui, il se surprend à espérer qu’Asclepios aimera.

Quand sa chemise légère s’ouvre enfin, Sambre s’en débarrasse d’un petit mouvement d’épaule pour dévoiler la surprise.
Le long de ses côtes, sur son flanc gauche, est dessiné finement à l’encre noire un sablier. Il est encadré de lignes géométriques sur le modèle de lignes et de dessins ésotériques. Par endroit, des ronces s’enroulent autour du sablier, parsemées de petits bourgeons. Et comme il n’avait su réellement se décider, certaines parties du tatouage sont en couleurs dans des tons de violet et de bleu, le reste n’a pas reçu de remplissage.
Le sable dans le sablier, en mouvement, semble s’écouler à l’infini.

Mordant sa lèvre inférieure, Sambre glisse ses doigts délicatement dans les cheveux de l’athlète, le surplombant pendant que celui-ci contemple sa découverte, agrippé à sa ceinture. Un sourire presque rassuré perle sur ses lèvres quand Asclepios s’exprime.

- Alors vous aimez.
Cela va vous paraître idiot peut-être, mais je n’ai pas arrêté de penser et d’imaginer votre réaction en le découvrant.

Sur le moment, ses joues prennent une jolie teinte rosée alors que sa main déjà caressante dans les cheveux de l’athlète, vient délicatement effleurer sa joue, et ses lèvres du bout des doigts.
Bien sûr, ce tatouage était un symbole pour lui. Quelque chose qu’il avait fait pour reprendre le contrôle de son corps, le reprendre à l’emprise familiale, pour lui et uniquement pour lui.
Mais lorsqu’il avait été terminé, ses pensées, déjà encombrées par l’idée de leurs retrouvailles, s’étaient mises à flotter du côté de l’athlète et de l’impression qu’il en aurait.
Taquin, il souffle dans un frisson alors que sa main libre remplace celles d'Asclepios pour ouvrir de lui même la boucle de sa ceinture dans un cliquetis agréable à l'oreille.

- Un nouvel ornement pour vous séduire.

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Sous les doigts d’Asclepios, qui redessinent les lignes du dessin de manière bien plus agréable que l’aiguille de l’artiste qui avait orné sa peau, Sambre ferme les yeux et se sent frémir des pieds à la tête non sans échapper un soupire d’aise appréciateur.
Et ils savent tous les deux que les mots de l’athlète sont tout aussi caressants que ses doigts.

Sambre échappe un petit rire, amusé de le voir jouer du bout des dents sur la pulpe sensible du bout de ses doigts, puis s’empresser de se débarrasser de la ceinture pourtant très saillante, mais bien inutile à l’heure actuelle.

- Vous savez que je suis insatiable et que je désire toujours plus, et ça vaut aussi pour votre attention.

Un éclat de rire plus franc s’échappe de sa gorge et vient emplir les murs de la salle de bain alors qu’il ne manifeste aucune résistance, savourant le baiser, autant que les nouveaux sous-entendus délicieux.
D’un geste sec, il fait glisser ses pieds hors de ses chaussures en appuyant sur leur talon tour à tour, et sans se soucier de les abîmer, lui qui était si précautionneux avec habituellement. Et vivement, il se débarrasse du pantalon à ses chevilles pour l’enlever valser un peu plus loin.

- Je vous avais prévenu… C’est très contagieux. Je crois qu’à vos yeux brillants, la fièvre commence à vous monter à la tête Asclepios.

Le baiser avait beau être léger, mêlé au souffle de l’athlète, ça l’avait totalement électrisé et son souffle se fait déjà plus chaud, plus rauque alors que sa main glisse dans les cheveux d’Asclepios jusqu’à sa nuque, qu’il sert doucement entre ses doigts, appuyant légèrement dessus, avide de nouveaux baisers.

- Comment arrivons-nous à faire ça ? … Ne pas tenir plus d’une heure avant de retirer nos vêtements, mais d’être capables de se faire languir de la sorte…

Un éclat rieur passe dans le regard violine du blond alors que sa main passe sous le menton de celui qui, de client, passe à nouveau au statut d’amant, et l’attirer à lui pour s’emparer de ses lèvres, bien trop tentatrices quand elles sont entrouvertes de la sorte.

- Voyons ce qui apaisera le feu ?  L’eau peut-être ? Est-ce que ce sera suffisant ?

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