qu’est ce que le mal ?

est-ce de souhaiter qu’ils disparaissent tous ?
est-ce de s’imaginer enterrer leurs corps morts ?
est-ce d’imaginer qu’ils disparaissent sans laisser de traces ?
est-ce de prendre plaisir à les voir tomber dans les escaliers ?

« pourquoi tu l’as poussée, kumiho ? ce n’est pas bien, tu sais. »

elle rigole trop fort.
vous pensez que les gens aiment les gens qui rigolent trop fort ?

est-ce que c’est mal ?
peut-être.
si ce n’est pas bien alors ça ne peut qu’être mal.
dans un petit esprit de moineau on ne comprend pas toujours les mots des adultes. pourtant les adultes ne comprennent pas pourquoi c’est si censé de pousser celle qui rit trop fort dans les escaliers.
il faut qu’elle se taise, mais elle crie maintenant.
alors kumiho comprend, ce n’est pas bien parce qu’elle crie trop fort maintenant.

« d’accord. pardon. »

elle est gentille kumiho, avec ses petites couettes brunes.
elle est gentille quand elle fracasse ses poupées l’une contre l’autre et alors elle leur arrache les cheveux.
elle est si douce, kumiho, avec ses lèvres toutes étirées.
kumiho est gentille quand elle est toute seule mais

« pourquoi vous lui avez acheté de nouvelles poupées encore ? »

vous savez bien, monsieur et madame miyazaki.
à chaque fois elle les détruit plus fort encore qu’auparavant.

« ce n’est pas grave. c’est une enfant. »
« et ce ne sont que des jouets ! »

vous le saviez, qu’un jour elle en aura assez des jouets ? ils ont le regard vide et quand elle a retiré les deux billes de leur boîte crânienne, les poupées ne la regardaient toujours pas.
et pourquoi avez-vous arrêté de la regarder, c’était si effrayant que ça ?
et kumiho un beau jour,

mamie arrive et dit.
« quelle enfant effrayante. »
alors kumiho sourit, mais ce sont ses parents qui lui ont acheté son costume d’halloween dis, mamie,
t’es pas effrayante avec tout tes rides ?
et dans son fauteuil roulant, roule roule jusqu’en bas des escaliers.

mère-grand que vous avez de grandes jambes,
c’est bien dommage qu’elles soient si abîmées dans des angles aussi dangereux.
les poupées elle quand on les faisait tomber, elles n’étaient même pas sales et puis on pouvait tordre leurs bras dans tous les sens, ça se réparait.

résumé :
- kumiho naît à kyoto. elle est déposée dans un centre d’adoption mais ne tarde pas à être adoptée par un couple japonais qui l’élèveront comme leur propre fille. ils ne lui cacheront jamais son adoption et kumiho le vivra mal, en partie. comme ils n’ont par conséquent pas le même sang dans les veines, kumiho exprime très tôt peu emphatique envers sa propre famille.

- ses parents se voilent rapidement la face concernant son comportement problématique. kumiho ment comme elle respire si bien que la propre vérité lui semble inconnue, elle est une enfant impulsive voir agressive qui exprime du mépris envers tout le monde. à l’école, kumiho a du mal à s’entourer. ce n’est pas la faute des autres mais la sienne et elle admet fièrement qu’elle ne trouve personne avec qui s’entendre.

- ses parents sont conscients mais pensent que tout cela est passager. très tôt, elle pousse une camarade dans les escaliers parce qu’elle rit trop fort et cette dernière se casse une jambe. Là où certains essaient de justifier ses actes par « c’était un accident » kumiho admet ses torts. elle sera sévèrement punie pour cela.

- ses parents trouvent qu’il est mieux qu’elle reste seule. quand elle est seule, kumiho ne fait de mal à personne et semble simple. pour ses excès de violence, ses parents lui offrent des jouets qu’elle prend plaisir à détruire. pas plus inquiets que ça, ils présument que les choses iront avec le temps et essaient de lui faire comprendre les principes de vie en communauté.
- kumiho semble compenser et poursuit son début de scolarité calmement. sa violence et son impulsivité s’effacent pour n’être désormais que moral. souvent disputée, kumiho essaie de comprendre pourquoi est-ce si mal.

- un soir d’halloween alors que leur maison est bondée par la famille, que les musiques sonnent l’heure et que tout le monde s’amuse, kumiho subit une énième insulte de sa grand-mère et joue la carte de l’enfant sage. alors qu’elle accompagne sa grand-mère à l’étage suivant, elle pousse son fauteuil roulant dans les escaliers et cette dernière meurt sur le coup. enfuie tôt et jamais accusée, tout le monde considère cela comme un accident justifié en « de toute façon, elle n’avait plus toute sa tête. »

- alors qu’elle grandit, kumiho fait la connaissance de hua à mahoutokoro. connaissance qui ne sera sans doute jamais réciproque. moquée pour ses aspects morbides et le suicide de sa soeur, kumiho se retrouve en elle. elle tentera une approche mais n’obtiendra pas même un regard. profondément vexée, kumiho s’assure que la prochaine fois qu’elle l’approchera sera éternelle et qu’elle n’aura pas assez d’yeux pour la voir. kumiho commence à s’immiscer dans certains groupes qui n’ont que pour objectif de martyriser l’étudiante. en les fréquentant, kumiho apprend à connaître hua. si elle est aussi morbide qu’ils le disent, alors ils devraient plutôt se méfier d’elle.

- kumiho observe hua, la plupart de son temps libre. un jour, elle s’introduit même dans sa chambre pour y dérober ses écrits. ce qu’elle lit lui plaît et n’a qu’une envie, les partager au monde entier. alors qu’elle en multiplie les exemplaires, un beau matin, elle jette tous ceux-ci dans l’école. pendant ce temps et après cela, c’est la réputation de hua qui en est entachée, et kumiho trouve ça amusant.

- pourtant les élèves du groupe ne semblent pas de cet avis et tournent le dos à kumiho, ils se sont assez amusés. elle n’exprime aucune peine car elle a eu ce qu’elle voulait, et se redirige donc vers hua.

- mais hua n’est plus là, ou alors fuit-elle ? kumiho ne sait pas, et ses pensées s’éclaircissent quand on lui annonce sa tentative de suicide. en simple tentative, hua finit enfermée mais son nom résonne toujours parmi certains élèves, heureusement pour kumiho.

- ennuyée par sa scolarité, kumiho y met un point final après l’ASPIC. cette utilisation trop réduite de la magie ne lui donne que l’envie de mettre un terme à ce temps perdu. kumiho ne perd pas de temps avant de s’envoler pour londres, c’est qu’elle se souvient de sa mention dans les poèmes de hua, de sa fascination pour cette ville qu’elle dessinait parfois, car kumiho se souvient de tout ce qui la concerne.

- c’est après quelques courtes années que kumiho retrouve hua un beau jour parmi la foule. elle ne semble pas surprise mais très amusée, et vient ensuite lui conter quelques pages d’un poème de quelques années. s’en suit une profonde discussion et d’une façon ou d’une autre, kumiho efforce hua de venir avec elle. ce n’est que le début, puisque sa mauvaise influence l’efforcera de rester à ses côtés.

- en 2029, the crow fait son apparition. il n’en faut pas moins pour totalement approuver ses dires, et kumiho se sent renaître. même après sa mort supposée, elle ne lâchera jamais ses mots. la société magique est corrompue depuis bien longtemps à ses yeux, il faut quelqu’un pour la remettre en place. le passage de l’oiseau a forcément laissé des traces.