Je me sens en sécurité.
Il y a une multitude de choses que tu aurais pu dire, Neal. Pourtant, tu viens de dire la meilleure. Vanitas t’observe, un sourire tendre aux lèvres. Il coche toutes les cases, vraiment ? Il ne sait pas pourquoi, ou peut-être ne veut-il pas encore savoir, mais son cœur s’emballe.
Tu te sens en sécurité.  
Avec lui.

Il te répond à son tour, t’expose ce qu’il pense rechercher sans détour. Et il ose tu sais, t’exprimer des choses qu’il peine encore à comprendre lui-même. Une peur évidente de l’abandon, un besoin d’être aimé, d’être souhaité. Il veut vivre, Vanitas. Il veut être vu, choisi et que jamais on ne le laisse partir.
Il veut être l’élu.

                      Ridicule, non ?

Un homme de vingt-sept ans, avec une vision de l’amour digne d’un enfant.
Et pourtant c’est lui.

Tu le décris comme touchant, Vanitas baisse le regard un court instant. Non, il ne le voit pas. D’où qu’il regarde, il a bel et bien le sentiment d’un égoïste. Quelqu’un qui cherche chez les autres ce dont il a toujours manqué, sans réellement se soucier d’être autre chose que lui-même en retour.

Comparaison entre toi et cette personne idéale, Vanitas sourit. Plus il te regarde, et plus il te voit y coller. C’est possible, tu sais ?
Aux souvenirs de Poudlard, son sourire s’agrandit, car c’est vrai que maintenant qu’il y repense, tu as toujours répondu présent.

- Mais oui, je me souviens. Un rire, avant qu’il ne secoue la tête. C’est toi avais fait le guet quand j’ai libéré les niffleurs dans le bureau du concierge, non ?

Que n’avait-il pas fait au cours de sa scolarité ? C’est à se demander comment il avait pu ne pas se faire renvoyer.
Toujours le rire au bord des lèvres, il regarde sa main échouer contre les tiennes. Ça lui fait presque bizarre, de superposer des souvenirs de Poudlard avec l’instant présent. De te voir dans sa tête comme un adolescent, un ami, et devant ses yeux comme un homme dont il a tant envie.
Comment avez-vous pu vous passer à côté ? Où était-elle, cette alchimie ?

Tes mots le ramènent à la réalité. Ses yeux qui brillent en t’observant.

- Je sais ce que je veux oui. Je crois.

Et à cet instant, c’est toi.

Mais il est tôt, tellement tôt dans votre histoire. Vanitas enchaîne sur le quidditch, laisse vos mains nouées échouer sur la table. Il t’imagine regarder les étoiles, pourtant tu lui as assuré les détester. Une question qu’il ne posera pas, pas tout de suite. Puis ton amour pour le quidditch. Si tu savais comme il te comprend, il l’a vécu, lui aussi.

- C’est vrai, tu avais le vertige ! Il rit doucement en se remémorant les choses. Je me souviens que les gars en avaient parlé, quand tu as rejoint l’équipe. Quand on voit ce que tu fais aujourd’hui sur un balai, c’est difficile à imaginer.

Il aime comme tu parles de ce sport, tes yeux qui brillent et ton sourire. Il étudie ton visage, à la recherche de la moindre parcelle de joie. Ça semble si évident, quand il te regarde, qu’il n’y avait rien d’autre fait pour toi. Ta silhouette sur ton balai.

- Tu sembles épanoui, c’est beau à voir. Tu es beau.

Puis ta question, qui le pousse à redevenir un peu plus sérieux. Le sourire gêné, quand il se redresse un peu sur sa chaise. C’est assez rare, finalement, qu’il raconte cette histoire.

- Comme tu le sais, je souhaitais initialement être joueur pro, moi aussi. Mais ces plans ont été quelque peu… contrecarrés. Léger rire nerveux, au souvenir de la douleur. La cicatrice qui picote, et qu’il frotte machinalement. J’ai un double DEMA en Défense contre les Forces du Mal et en Droit et Politique Magique, le premier car ça m’intéressait, le second parce que mon père m’y a forcé. Pour reprendre la tête de la famille, c’était un passage obligé.

Du bout des doigts, il trace distraitement des cercles sur le bois de la table.

- Pour faire simple et éviter de plomber l’ambiance, disons que la première partie de ma vie professionnelle s’est déroulée à la maison. J’ai appris à être patriarche, à cirer les pompes, à boire du champagne et gérer les affaires. Sympa, mh ? Encore un léger rire nerveux. Puis il y a eu The Crow, tu connais l’histoire. Mes parents sont devenus malades de ce timbré, puis ils ont fini à Azkaban. Par ses mots. Après quoi je suis devenu patriarche, mais je pouvais pas me contenter de ça. Alors je me suis demandé ce qui me faisait encore vibrer.

Il arrête de jouer sur la table et te sourit, les yeux dans les tiens.

- J’ai toujours été très impliqué dans la cause des hybrides et autres créatures. Ma sœur est cracmolle, tu sais ? Elle n’a pas eu la vie facile, encore moins quand nos parents sont tombés dans… Il cherche ses mots, mais il n’y a pas d’autres façons de le dire. La magie noire. Bref. Pour moi c’était assez clair, je voulais débarrasser le monde des mages noirs, des tarés comme nos parents qui s’amusent à se croire supérieurs et à faire du mal. J’ai donc choisi de devenir Auror. Et ça me va très bien, j’adore mon travail. J’ai le sentiment de faire avancer le monde dans le bon sens.

Après avoir passé des années à subir, passif.

Il se mord la lèvre.

- Pardon, j’ai l’impression d’avoir plombé l’ambiance. Ma famille, ce n’est pas vraiment le bon sujet pour un rendez-vous, je n’aurais pas dû en parler.

Il ramène vos mains liées contre son front, ferme les yeux en se concentrant sur leur chaleur. Sur toi, sur tes doigts. Puis il les embrasse, encore. Ses lèvres s’attardent, suffisamment longtemps pour que son cœur s’emballe. Dieu, espérons que pas un journaliste ne traîne dans les parages, car vous êtes tout sauf discrets.

- Est-ce que tu veux commander un dessert ?

Le sourire doucement étiré en coin.
Il évite de parler du dessert qui l’intéresserait.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Au souvenir de cette partie de Quidditch endiablée en plein cœur de la nuit, Vanitas éclate de rire. Il se souvient de l’odeur de l’air, frais, des rires et de la lune reflétée sur vos balais. Définitivement, Poudlard représente ses plus belles années.

- J’ai l’intime conviction qu’il a en quelque sorte essayé, je crois connaître par cœur la forêt interdite avec toutes les punitions que je me suis enfilé…

Il secoue la tête, revient à d’autres sujets.
T’entendre parler du Quidditch comme tu le fais, ça lui donne un sentiment un peu mitigé. Celui d’être profondément triste de ne pas pouvoir partager cette vie, celle d’un joueur professionnel, mais en même temps heureux de te voir si épanoui. Vanitas n’est pas si mal loti, désormais, il le sait. Alors il préfère mettre de côté le pincement au cœur et se concentrer sur toi. Les rougeurs sur tes joues, ça le fait d’autant plus sourire.

Tu réponds à son compliment, vous vous observez. C’est comme dans les films, tu sais ? Cet instant de silence, un silence au cours duquel seuls les yeux peuvent parler. Et c’est suffisant.

C’est aussi pour ça, pour ce moment, qu’il s’ouvre tellement à toi.
Tu n’avais peut-être pas besoin d’autant de détails à cette histoire, mais Vanitas parle. Il parle, parle, et quand enfin il s’arrête, il te regarde. Tu t’approches, il ne bouge pas. Et tes lèvres, si douces contre sa peau… Oh Neal, comme il aimerait tourner la tête. Comme il aimerait juste découvrir ces lèvres.
Vous êtes si proches, ses yeux sont plantés sur toi, vos souffles se mêleraient presque. Tes paroles, qui le touchent en plein cœur. Ta douceur.  

Le courage, est-ce vraiment ça ?

Sa voix est un peu rauque quand il te répond :

- Merci. C’est très gentil.

Il ramène ta main à lui, prend le temps de retrouver ses esprits. C’est ridicule, pas vrai ? A chaque fois qu’il parle de sa famille, ça lui demande du temps pour en revenir. Il a encore du mal, Vanitas, à évoquer ce passé. Mais il se reprend vite, c’est un exercice auquel il devient habitué.

Un dessert, c’est ce qu’il te propose. Il repose vos mains sur la table, te regarde prendre connaissance de la carte. Tu parles d’un problème, et il penche légèrement la tête.

Alors tes yeux.

         Tes mots.

Son sourire met quelques secondes à fleurir, large et surpris. Très agréablement surpris.
Taquin, ses lèvres toujours étirées, l’une d’elles qui se coince entre ses dents. Puis sa langue, qui les humecte doucement.

- Je ne sais pas… Il baisse rapidement les yeux sur la carte, puis revient irrémédiablement à toi. Est-ce que tu penses que la mousse au chocolat peut être servie directement sur toi ? Ou c’est à moi de me débrouiller ?

Il pince les lèvres, faisant mine de réfléchir sérieusement à la question.

- On verra bien, je vais prendre une mousse. Dans le doute.

La tension qui s’instaure dans tout son corps, et son air satisfait quand le serveur approche. Il te lance un regard, l’œil brillant, avant de passer commande pour vous deux. Tu n’as pas idée, Neal, à quel point Vanitas aime jouer. Et ça, c’est l’un de ses jeux préférés.

Accoudé à la table, sa main libre vient frotter doucement ses lèvres et masque ce sourire largement imprimé. Il te regarde, et dans sa tête, il y a déjà tellement de choses en train de se bousculer.

- Tu aimes plutôt manger sucré ou épicé ?

Un double sens ?
Peut-être.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Son regard tombe irrémédiablement sur ton torse, apparu derrière ce bouton détaché. Il observe, Vanitas, devine la peau tendue sur tes muscles dessinés. Et ses lèvres, qu’il voudrait juste là, au creux de ta gorge… Comme il aimerait venir, mordre et embrasser…

Tu le cherches, c’est ça ? Ou bien c’est lui qui est en train de te trouver, avec ses sous-entendus à peine dissimulés. Son sourire en coin, le goût de la mousse au chocolat déjà sur sa langue, mais aussi le tien. Il imagine, Vanitas, ça lui fait remonter un frisson le long de la colonne.

A quoi vous jouez ?

- Mince, j’aurais dû demander ma mousse à emporter…

Il te pose la question, sucré ou épicé. Et tu l’as bien compris, n’est-ce pas ? Qu’il n’est pas uniquement en train de parler cuisine préférée. Ta réponse étire son sourire, elle l’oblige à déglutir en te dévorant du regard. Ses doigts se resserrent contre les tiens, c’est à peine s’il le fait exprès.

Ça lui plaît, ce que tu es en train de lui montrer.

- Si c’est avec toi, je crois que je pourrais manger n’importe quoi.

C’est vrai, tu sais ? Au point où il en est, Vanitas est en train de tout imaginer. Toutes les situations, toutes les positions. Ciel, Neal, qu’est-ce que tu lui fais ?

Ta question le prend un peu de court, elle l’oblige à reprendre ses esprits et réfléchir. A repenser à cette époque, celle où vous étiez coéquipiers. Amis. Il te revoit sourire, enjoué. Mais il se revoit, lui aussi. Il revoit cet adolescent extraverti, en apparence libéré mais toujours prisonnier de sa famille.

- Pour être honnête, je crois qu’on se serait manqués. On se serait peut-être plu, certainement d’ailleurs, tu t’es vu ? Mais… je n’aurais jamais pu t’offrir ce que je peux t’offrir aujourd’hui. Et ça m’aurait tué.

Il sourit, un peu contrit, tandis que ses doigts continuent de caresser ta peau.

- Parce que, désolé d’être un peu cru, tu n’es pas juste un homme avec qui j’aurais eu des rapports dans un placard à balais. J’aurais voulu plus, j’en suis sûr. J’aurais voulu… Il vous montre, toi, lui, votre table. J’aurais voulu ça. Et à l’époque, j’aurais pas pu. Tu comprends ?

C’est un compliment, il espère que tu l’entends. Il n’aurait pas pu se contenter de te plaire, de coucher avec toi et d’ignorer le reste, Neal. Il n’aurait pas pu subir sa famille après l’école et te laisser partir sans rien ressentir. Il aurait voulu plus, tellement plus. Il aurait voulu quelque chose de sérieux, avec toi, il le sait. Et ne pas pouvoir, ça l’aurait détruit.

En un sens, il est heureux que vous ne vous soyez pas trouvé, à l’école. Ça vous donne aujourd’hui la possibilité de tout commencer.

- En revanche, qu’on soit clairs. Même sans l’application, si je t’avais croisé demain dans un club, un bar, ou une boite de nuit…  

Son sourire et son regard s’acoquinent, mais c’est à ce moment-là que le serveur revient avec vos desserts. Vanitas ne te lâche pas des yeux, tandis qu’on vous dépose vos assiettes. On vous souhaite un bon appétit, il remercie du bout des lèvres.

Et enfin, le serveur reparti.

- Mh, déçu par le service. Il t’observe sous toutes les coutures. J’ai beau regarder partout, pas de mousse…

Un léger rire, avant qu’il ne s’empare de sa cuillère.

- Tant pis, j’imagine que ce sera bon quand même. Il prend une première bouchée, se lèche les lèvres avant de te tendre la deuxième. Goûte, c’est pas si mal.

Moins que si c’était étalé sur toi, mais on fera avec, n’est-ce pas ?

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Il est soulagé d’entendre que tu comprends, que tu ressens la même chose concernant votre histoire. Ce n’est pas un mal, qu’elle ne commence que maintenant, c’est loin d’être tard, et encore moins trop tard. Alors il hoche la tête, Vanitas, acquiesce quand tu parles de votre timing. Il est parfait, aussi parfait que toi. Ses parents ne sont plus là pour lui gâcher la vie, il est enfin libre.

Ton regard se fait plus provocant et un sentiment s’empare de son bas-ventre. Il gronde, gronde de plus en plus d’envie. Ce n’est pourtant pas ce qui était prévu, est-ce que tu le sais, Neal ? Vous veniez ici pour vous rencontrer, pour mettre les choses au clair. Finalement, vous êtes en train de foutrement vous plaire.

Est-ce que ce n’est pas juste ce qu’il espérait ?

Ton invitation ne passe pas inaperçue, et Vanitas acquiesce en se mordant la lèvre.

- On devrait. Définitivement.

Vous pourriez vous croiser sur la piste, innocemment. Comme deux connaissances, qui boivent, qui rient en dansant. Il pourrait te prendre par la taille, Vanitas, te faire tournoyer sans que ce ne soit étrange. Les amis dansent aussi ensemble, tu sais ? Et quand son visage s’approcherait du tien, quand il deviendrait trop difficile de vous retenir… alors les possibilités sont multiples.

Le serveur dépose vos assiettes, Vanitas ne te quitte pas. Une remarque, qu’il glisse dans le même ton que le reste de votre humeur taquine, à laquelle tu réponds. Le geste de sa main fait épouser à la cuillère la forme de ta bouche, puis il sourit.

- J’accepte le défi. J’aime beaucoup ça, les challenge.

Il se penche un peu en avant, pour prendre à son tour un morceau de ton dessert. La bouchée qu’il avale, tandis qu’il t’écoute, le sourcil qui se dresse. C’est une question judicieuse, bien qu’un peu prématurée peut-être. Mais comment t’en vouloir ? Si réellement vous envisagez quelque chose ensemble – et vous le faites, pas vrai ? – c’est bien un détail dont il faut discuter.

- Mh, pas vraiment.

Un léger sourire, puis sa cuillère qu’il fait un peu tourner entre ses doigts avant de se décider pour une nouvelle bouchée de mousse.

- La question est pertinente. Comme tu le sais, et même s’ils crèveraient pour que ce soit encore vrai, ma famille n’est plus de Sang-Pur. Donc techniquement, il n’y a plus rien à sauvegarder. Il laisse retomber la mousse et joue un peu avec le bout de sa cuillère. Je ne vais pas te mentir, toute ma vie on m’a rabâché de me marier avec une Sang-Pur pour perpétuer le sang et toutes ces conneries. J’ai caché mes relations avec des hommes, pour éviter de… se faire battre. Se faire empoisonner, encore. d’énerver mon père.

Il retrouve son sourire.

- Mais comme tu le sais également, aujourd’hui, mes parents sont à Azkaban. C’est moi, le patriarche de cette famille. Et quand j’ai clamé haut et fort à la presse que je la ferai changer, ce n’était pas un mensonge.

Une bouchée qu’il finit par avaler.

- Les choses prendront peut-être le temps. Actuellement je ne suis pas… particulièrement apprécié du reste de ma famille, pour ce que j’ai fait. Ils cherchent encore à trouver des raisons de me destituer, raison pour laquelle je souhaite encore rester discret. Il vous montre, toi, puis lui. Mais ça ne durera pas. Quand ils auront compris où je veux en venir avec cette famille, ils me suivront. Il pose sa cuillère. Le monde des sorciers change, il évolue enfin dans le bon sens et dans le bon temps. Je ne laisserai certainement pas une bande d’arriérés m’empêcher d’aimer publiquement qui je veux. Si je veux que ma sœur cracmolle soit à la tête du commerce familial, car elle en est pleinement capable, alors elle le sera. Et si je veux me marier avec un homme qui souhaite que l’on s’affiche publiquement, alors je le ferai. Le nom, on sera toujours à temps de le perpétuer. Ma soeur peut avoir des enfants, et moi, si je suis avec un homme, je pourrai toujours adopter. Quant au sang à préserver, ces conneries-là, c’est terminé. Je refuse de vivre dans ce temps-là.

Une expiration, le souffle coincé pratiquement tout au long de sa tirade. Un peu gêné, il se mordille la lèvre et glisse une main dans ses cheveux.

- Désolé, pardon, tu ne voulais peut-être pas tout un monologue sur mes opinions.

Mais c’est plus fort que lui, Vanitas est un militant.

- La réponse courte, c’est que je pourrai m’afficher, quand ce sera le moment. Si je le souhaite. Si la personne avec qui je suis le souhaite.

Il te sourit, regarde vos mains toujours liées. Vous avez beau dire, ça va faire depuis presque le début de ce rendez-vous que vous vous tenez sans vous lâcher. Comme si vos corps étaient incapables de mentir.

- Et toi ? Tu penses, qu’un jour, tu pourras ? T’afficher.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Encore une fois tu le décris comme admirable, et Vanitas secoue une main doucement. Est-ce vraiment ce qu’il est ? Est-ce qu’après des années et des années (une vie) à subir sans rien dire, on peut vraiment se permettre de l’admirer ? Non, Vanitas est lâche. Ou du moins il l’était. Quant à sa voix qu’il élève désormais publiquement, elle est juste enfin là pour tout racheter.

Alors ne l’admire pas, Neal, Vanitas ne vaut rien de plus que toi.  

- Merci, mais surtout n’hésite pas à me fermer le clapet si trouves que je m’enflamme. Il rit. Et tu sais… tout le monde est incroyable à sa manière. A son échelle. Un sourire tendre. N’en doute jamais.

Il ne veut pas que tu te sentes amoindri, il ne veut pas que tu sois impressionné. Qu’est-ce que ça peut bien faire, que tu ne sois pas de ceux qui l’ouvrent en public? Ce qui compte réellement, c’est ce qui se cache au fond de tes pensées.

Et parlant de ces dernières, Vanitas te demande. Oh, par simple curiosité certainement, ce que toi-même tu penses de t’afficher. Si tu y parviendrais, un jour. Et tes paroles sont si douces, si criantes de vérité. Il te caresse la main de son pouce, la tête qu’il hoche avec compréhension.

- Je suis certain que ça arrivera. Qu’un jour on pourra te voir, un immense sourire épanoui aux lèvres, au bras d’un homme dont la beauté sera bien pâle à côté de la tienne.

Un clin d’œil qu’il t’envoie. Et alors qu’il prend une nouvelle bouchée de son dessert, alors que son regard ne parvient pas à quitter ton visage, il se demande, Vanitas.  A quoi la vie avec un homme tel que toi pourrait bien ressembler. Il se demande si ton sourire parviendrait à tout arranger chez lui, à éloigner les peurs, la honte, les besoins inassouvis.

Léger acquiescement de la tête, quand tu poses tes dernières questions.

- Ma sœur est au courant, évidemment. Elle a toujours été d’un grand soutien, elle m’a aidé à cacher pas mal de bourdes d’ailleurs. Il rit doucement en terminant son dessert. Certains amis, également. La plupart datent de Poudlard, maintenant que j’y repense, je n’étais pas si discret que ça.

Il secoue la tête, les souvenirs en train d’affluer. Tous ces moments où Jasper et lui se retrouvaient. Les conversations libres avec Clovis, les jeux de séduction. La fois avec Hysteria, toutes celles avec d’autres qui l’ont fait craquer. Décidément, il ne sait pas quelle bonne étoile l’a protégé pour que son père ne soit jamais au courant.

- Et puis maintenant, il y a toi. Il n'y a que Teddy et ton ex qui soient au courant ?

Ses lèvres qui se déposent sur ta main, délicatement. Puis son regard qui s’échappe brièvement en direction de la salle, déjà en train de se vider. Le dernier service est en train de se terminer. Il n’a pas vu le temps passer, à tes côtés.

- Tu t’entraînes, demain ? Il commence à se faire tard, je ne veux pas être à l’origine d’un nouveau drame.

L’écorchure sur ta joue qu’il pointe du menton, le regard amusé. A cet instant, il a diablement envie d’y déposer un baiser. Mais ce serait peut-être trop, pas vrai ?
D’un léger geste au serveur, il demande à ce qu’on vous apporte l’addition.

- Est-ce que tu vis loin ? J’aimerais te raccompagner, si tu es d’accord.

Et profiter encore de toi, juste un peu. Encore.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Changer le monde.
C’est ce que Vanitas voudrait, tu sais ? Un monde où l’on ne bat pas les enfants pour des rêves passés, un monde où l’on arrête de se croire supérieurs en raison du sang, un monde où aimer, peu importe nos origines, n’est pas un interdit.

Il te sourit, quand tu réponds à la suite. Tu ne t’en rends pas compte, et c’est tellement touchant. De l’effet que tu fais sur les gens. A vouloir rester dans l’obscurité, tu oublies que tu ne fais que briller. Et Vanitas aime ça, cette humilité que tu affiches sans le vouloir, sans le savoir peut-être.

Un léger rire, un peu gêné, quand tu demandes des précisions.

- Pas tant que ça, mais j’ai tendance à ne pas toujours avoir de bonnes idées. Il secoue la tête, amusé. Sur le moment, j’en ai pourtant l’impression.

Peu d’histoires, finalement. Mais avec Jasper dans le tableau depuis si longtemps, ils ont eu le temps de risquer se faire attraper. Heureusement, ça n’est jamais arrivé.

Vanitas hoche la tête quand tu mentionnes Jamie, tout à fait capable de t’imaginer sur ton lit à lui raconter tous tes secrets. Puis il remarque que l’endroit commence à se vider, et il te propose de partir. Pourtant dieu sait comme il aurait aimé continuer. A te regarder, à t’écouter rire.

Encore. Toujours plus.

- Si Teddy ou ton entraîneur s’énervent sur toi, n’hésite pas à me les envoyer. Je trouverai bien de quoi les amadouer.

Tu acceptes qu’il te raccompagne, Vanitas respire. Vous avez donc encore un peu de temps. Sa main glisse dans sa poche pour attraper son portefeuille, au moment même où tu te jettes sur l’addition pour payer. Et ça le fait rire, alors il te laisse faire. Pour cette fois.
Il y en aura une autre, n’est-ce pas ?

Vos doigts se quittent, il enfile son manteau et vous sortez. Tu as froid, et qu’est-ce que Vanitas aimerait tout simplement te serrer. Glisser un bras autour de ton épaule, te rapprocher de lui. Mais vous vivez d’un monde d’apparences, un monde dans lequel on vous épie.

- Je te suis.

Et à tes côtés, c’est un peu comme redécouvrir la ville. Vanitas laisse ses yeux vaquer, vos corps subtilement en train de s’aimanter. Vos bras se cognent, et de temps en temps, vos doigts se frôlent. C’est peut-être idiot, c’est peut-être par l’habitude des années, mais ça ne le dérange pas. Ça ne le dérange pas, de partager ce secret avec toi. La foule pourrait vous penser simples amis, mais vous, vous savez que c’est loin de la vérité. Vous ressentez ce brasier.

- Oui. Dans le manoir de ma famille, dans les Hampshire. Je me voyais mal vivre autre part, surtout avec mon nouveau statut.

Et après tout, malgré les souvenirs, c’est là-bas qu’il a grandi.

- Tu devrais venir, un jour. Le coin est plutôt magnifique, si tu es du genre à apprécier le calme ainsi que le vent qui souffle entre les arbres et les plaines.

Subtile invitation, pour la énième fois de la soirée, à ce que vous vous revoyez.

Vous bifurquez dans des rues peu à peu moins fréquentées, et Vanitas ne peut pas s’empêcher de réduire cet espace qui vous sépare. Il ne cède pas, car il sait que ce n’est pas une bonne idée. Il sait que c’est trop tôt, aussi. Pourtant, quand vous arrivez devant ton porche, quand vous vous retrouvez face à face, yeux dans les yeux…

Il soupire.

- C’est le moment de te souhaiter une bonne nuit, je pense ?

Un léger rire lui échappe, puis il te sourit. Il a l’impression d’être dans un de ces films romantiques où le temps ralentit. Brièvement, son regard glisse sur votre entourage, sur les quelques passants. Puis Vanitas se décale, toi dos à la porte, et lui devant. Il est grand, assez large, donc c’est presque suffisant. Juste pour vous cacher, le temps que ses doigts glissent contre les tiens. Doucement.

- J’ai passé une excellente soirée. Vraiment.

Il t’observe, avec le désir brûlant de t’attirer et dévorer tes lèvres. Ces lèvres qui le hantent, depuis le début de votre dîner. Inspire. Expire. Vos doigts entrelacés. Pas longtemps, mais assez pour frissonner. Assez pour qu’il sente son cœur s’emballer. Et qu’il entende le murmure de sa voix rauque.

- Tu devrais y aller…

Sinon, il va craquer.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Vos doigts se trouvent, malgré le temps, malgré l’endroit. Ils s’accrochent, ils se parlent silencieusement. Et tes mots le rassurent, il n’a pas été le seul à apprécier la soirée. Il y en aura d’autres. Il compte t’inviter à nouveau, tu sais ? Il y a quelque chose, entre vous, c’est si évident.
C’est si tentant.

Vanitas te propose de rentrer, parce qu’il le sait. Il sait qu’il va craquer. Pourtant tu te penches, pourtant vos visages se rapprochent dangereusement. Ses doigts se resserrent sur les tiens, le chemin est si court, il n’y a plus rien…

Mais c’est là que tu te dérobes.

Le bruit de la porte, Vanitas se redresse puis fait un pas en arrière, un sourire doux affiché aux lèvres. Comme si de rien n’était, comme si lors de votre toute première soirée vous n’aviez pas déjà failli vous faire attraper. Tu parles de lui comme un ami, et il hoche la tête pour saluer la jeune fille.

- Enchanté, Penny. Au plaisir de se recroiser.

Il la suit brièvement des yeux quand elle s’en va, puis il revient à toi. Votre moment avorté, ses pupilles toujours brillantes de te regarder. Tu le salues, gêné, et Vanitas penche un peu la tête sur le côté. Le sourire jusqu’aux yeux, la voix profonde quand il te répond :

- Bonne nuit, Neal. A bientôt.

Et jusqu’à ce que la porte se referme, il attend.

Jusqu’à ce que son cœur se remette de ton sourire encore ancré dans sa tête.

Puis enfin, ses mains s’engouffrent dans ses poches, caresse la petite boite du cadeau que tu lui as offert. Vanitas tourne sur lui-même, transplane jusqu’à l’entrée du manoir. Et plutôt qu’entrer pour discuter avec sa sœur et aller se coucher, il va s’asseoir dans l’herbe fraiche de l'allée.

Lève le regard au ciel, pour fixer ces étoiles que tu détestes tant.

Il voudrait déjà te revoir. T’embrasser.
T’es déjà en train de le faire chavirer, tu sais ?

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031