Plusieurs fois, au cours de la journée, son regard qui a lu, lu et relu les échanges. Ceux de la veille, mais les plus anciens aussi. A la recherche, vaine, d’un indice. Quelque chose, n’importe quoi. Un mot, mal placé, qui aurait pu lui mettre la puce à l’oreille.

Neal.

Il se passe une main sur le visage, masse lentement ses tempes. Quel idiot.

Est-ce un problème, en soi ?
Oui.
Et non.
C’est confus. Tellement confus dans sa tête.

Aurait-il aimé le savoir ?
Bien évidemment que oui.

Va-t-il pour autant couper court à tout cela ?
… Bien sûr que non. Pas sans explications.

Parce qu’il s’est attaché, tu sais ? A tes mots, ta douceur et ta spontanéité. A ta façon de l’aider, même de loin, pour surmonter les dernières semaines.
Il soupire.

Depuis presque une demi-heure, vêtu d’un long caban noir, il marche dans les rues de Pré-au-Lard. Incapable d’attendre, statique, pour voir si tu viendras. Ses grandes mains dans les poches, comme pour essayer de masquer l’impatience de leur tremblement.
La Tête de Sanglier.

Et te voilà.
Ça fait longtemps, tellement longtemps qu’il ne t’a pas vu de si près. Ça lui semble faire une éternité. Et alors qu'il est si proche de toi, ses doutes peu à peu balayés. Sa bouche moins sèche.

- Bonsoir, le sourire qui fleurit, comme une habitude. Oui, rentrons.

Il te laisse passer, gentleman.
Ou bien est-ce peut-être pour prendre le temps d’inspirer ?
Respirer. Se calmer.
                          Tout va bien se passer.

Il remercie le serveur de la tête, pour cette table qu’il lui a spécialement demandée. Vous avez besoin d’intimité, pour ce que vous allez vous dire, mais aussi pour toi. Ton métier. Ta réputation.
Vanitas a conscience de ces choses, il les vit. Alors il fait attention.

- Plutôt bonne journée. Je rentre d’Irlande, on pensait y trouver la piste d’un mage qu’on recherche depuis quelques temps. Mais non. Il retire son caban, laissant voir au-dessous sa chemise entrouverte. Et la tienne ?

Il ne peut pas s’en empêcher.
A peine assis sur sa chaise, il commence à t’observer. A te scruter de son œil valide, chercher des réponses en se retenant de s’infiltrer.
Ce serait si facile.

Mais Vanitas n’a aucun besoin d’être dans ta tête pour ressentir toute ta gêne. Tu ne le regardes presque pas. C’est idiot, mais ça l’apaise.
Tu es encore plus stressé qu’il ne l’est.

- Tu peux me regarder, Neal. Je ne vais pas te pétrifier. Un léger rire. Va falloir qu'on se détende.

Le serveur revient. Vanitas le laisse te tendre la carte puis, en se souvenant de ce qu’il a acheté au village, il glisse une main dans la poche de son manteau. Une petite boite, qu’il dépose sur la table, juste devant toi.

- Je ne savais pas quoi te prendre d’autre. Mais il sait que tu aimes manger. Ce sont des fondants du chaudron.

Son sourire, un peu plus détendu.
Son regard, qu'il ne peut empêcher de te scruter.

Après tout, c'est un rendez-vous. Votre premier.

Cœur esseulé.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

C’est un peu étrange, de se retrouver face à toi. Parce qu’il te connaît, vous avez été amis et… c’est comme si deux images se superposaient. Celle d’aujourd’hui, dans ta chemise qui te donne cet air habillé, et celle de Poudlard, quand vous rigoliez ensemble au détour des couloirs.

Tu parles de l’Irlande, un léger rire s’échappe et lui change les idées. Il te regarde en déposant le caban sur sa chaise :

- C’était plus décevant qu’épuisant je t’avoue. J’aime voyager, heureusement.

Parce que dernièrement, Clovis ne lui laisse pas de répit. Les journées au ministère se comptent sur les doigts d’une seule main au cours des semaines passées.

Vous êtes assis, la soirée ne fait que commencer. Et tandis qu’il ne peut s’empêcher d’admirer la finesse de tes traits, il y a tes mots, de but en blanc. Ses paupières qui se mettent à cligner.

Il veut te retourner le compliment ; parce que tu es beau, toi aussi, tu le sais ?

Mais déjà tu enchaînes. Il t’écoute parler de l’entraînement, sa main soutenant son menton. Les sourcils qui se froncent, quand il aperçoit ta blessure de guerre, mais le rire aussi qui franchit la barrière de ses lèvres.

- Promis, c’est ce que je dirai aux journalistes quand ils demanderont des infos pour ta biographie.

Vous riez ensemble, et ça fait du bien.
Il balaie tes excuses d’un geste de la main, car le serveur est déjà là pour te tendre la carte. Vanitas le remercie d’un signe de tête, puis s’empresse de sortir ce qu’il a acheté pour toi. Ce n’est pas grand-chose, mais il voulait marquer le coup.
Il est là, il te regarde. L'envie de tendre les doigts, de caresser les rougeurs sur tes joues, mais quelque chose le retient.

Puis c’est à ton tour.

Tu sors une boite, ses sourcils se dressent. Ecoute tes paroles tandis que déjà il la prend entre ses mains. Vous avez eu la même idée, pour ce premier rendez-vous un peu spécial. Tourne et retourne, jusqu’à l’ouvrir pour découvrir l’objet.

- Il est superbe, Neal. Parfait pour mon bureau au manoir, merci. Merci beaucoup.

Avec précaution, il la range dans une poche de son caban.

Puis t’écoute, silencieusement, revenir au sujet de cette rencontre. Ses mains sont jointes devant lui, sur la table, mais ses yeux ne te quittent pas. Il a envie de te croire, si seulement tu savais. Il veut balayer cette histoire, juste reprendre où vous en étiez. Mais c’est difficile. Parce que tout au long de sa vie, Vanitas a vécu avec des personnes qui mentaient.
Sourire aux lèvres.
Et tandis qu’il crève d’envie de juste prendre tes mains et acquiescer, il ne peut pas s’en empêcher.

Il a ce besoin viscéral de vérifier.
Juste pour être sûr. Rien qu’un peu.

Car maintenant qu’il sait, Vanitas se demande ; pourquoi ?

Quelques secondes qui passent, au cours desquelles il prend le temps d’assimiler. Au cours desquelles il se retient, aussi, de violer ton intimité. Juste à la limite, présent dans ta tête mais sans réellement s’immiscer. C’est dur, tu sais ? Une de ses mains monte à sa bouche, frotte ses lèvres dans la réflexion.

- Je vais être honnête, Neal. Je… Je comprends pourquoi tu as fait ça. Et c’était pas totalement dénué de sens, quand on y réfléchit. Il prend un instant avant de continuer, relâche la grippe sur ton esprit. Mais je t’avoue que je me sens un peu trompé. J’étais en train de m’attacher à ce gars adorable, qui me fait rire, qui me change les idées, puis j’apprends finalement que… c’est toi.

Sérieusement ?

- Je suis pas en train de dire que je suis déçu, pardon, c’est pas comme ça que je voulais le dire. Il soupire, repose sa main sur la table. Son regard planté sur toi. Je vis une période compliquée, tu le sais. Et l’honnêteté… c’est quelque chose dont j’ai besoin. Vraiment.

Tes yeux. Tes lèvres.
                               Tes yeux, encore.
Tes doigts. Les siens qui viennent les prendre, doucement.

- Je suis désolé, c’est super chiant ce que je suis en train de raconter, pardon. Un sourire un peu gêné, ses doigts qui se resserrent sur les tiens. Je ne suis pas déçu, d’accord ? Il faut juste… que je me fasse à l’idée. Il monte ta main jusqu’à ses lèvres, dépose un léger baiser. Tu es parfait. Et, aussi étrange soit-elle... ta drague aussi.

Il relâche tes doigts, l'amusement au coin des lèvres, puis te montre la carte d’un geste du menton.

- Tu as choisi ?

C'est confus. Il a l'impression d'avoir la tête et les sentiments comme une girouette. Mais c'est tout ce qu'il peut t'offrir, pour l'instant.
Du brut.  
            Un peu perdu.

Juste lui.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Tu ne changes pas. Tu restes irrémédiablement le même, que ce soit par message ou en face à face. Un flirt teinté d’humour, une sincérité si rafraichissante. La seule différence c’est que désormais Vanitas sait quels sont tes traits. Il connait ta manière de sourire, celle que tu as de rire.
Et peu à peu, plus il te regarde, plus il se fait à cette idée. Derrière le simple pseudo de Coeur Esseulé, il y a ton visage qui commence à se graver.

Je comprends.
Ses mots et sa façon d’exposer ses doutes te font mal. Putain, il devine qu’il a merdé, connaît tes insécurités – ou une partie – et bien vite il se dépêche de se rattraper. Ses doigts contre les tiens, peau contre peau, ça l’électrise. Et ça a l’air de fonctionner, car il ressent la force de ta prise.
         Rassuré.
Embrasse tes doigts avec douceur. Il pourrait faire tellement plus, il en aurait envie, tu sais ?
Mais la raison l’emporte, c’est encore tellement tôt. Tellement spécial, ce que vous vivez. Il préfère lorgner d’un air amusé sur tes gestes en décalé. Rit, quand le serveur revient et que tu ne sais même plus où tu en es.

- Un plateau, c’est très bien. Il lève le nez vers l’homme qui patiente en récupérant la carte. Vous nous mettrez aussi deux pintes d’hydromel. Merci.

Il est encore en train de sourire quand tu reprends la parole. Son oeil qui t’observe, brille d’un éclat amusé. Il adore ta façon tellement franche de dire ce qui te passe par la tête. De le dire avec tes mots, une pointe d’humour mais toujours la vérité.

- Je suis navré de la position délicate dans laquelle je mets Jamie… Est-ce que tu crois qu’elle pourra me pardonner ?

Son regard tombe sur tes doigts, au moment où ils retrouvent le chemin des siens. Il les observe, le coeur étrangement serein. Joue doucement de la pulpe de ses phalanges contre ta peau, beaucoup trop douce pour un joueur professionnel de Quidditch. Avec toi, tout de suite, il est bien.

Puis il revient à ton visage. Ecoute tes paroles, celles dont tu ne peux pas te douter qu’elles ont une solution toute trouvée.
Tu ne devrais pas lui dire ça. Tu ne devrais pas le lui proposer. Parce que c’est mal, Neal, de s’immiscer dans les pensées. Et pourtant, tu lui ouvres la porte. Tu n’en as pas conscience, mais tu joues avec une drogue dont il avait réussi à se sevrer.

Et parfois, Vanitas est faible.
           Faillible.
Encore une fois, son esprit qui tergirverse à la limite du tien, difficile à retenir.

Finalement, quand tu termines, il se masque la bouche de sa main libre et rit. Il rit, parce que c’en est presque un peu pathétique. Vouloir en arriver là, pour décider de te faire confiance. C’est presque triste.
C’est fini.

Il en a envie.

       Pourtant...

- Pardon, sa main qui glisse de sa bouche jusqu’à ses sourcils, son front qu’il masse doucement. Pardon je ne ris pas de toi, tu es absolument adorable, c’est… c’est la situation.

Sa main qui retient encore tes doigts, il la monte contre son front, s’y appuie quelques secondes en fermant les yeux. Ca le calme, et il espère que tu ne le prends pas mal.

Inspire.
    Expire.
          T’observe.

- … Je pensais que tu savais. Que tu en avais entendu parler. Il garde ta main dans la sienne, même quand il la repose sur la table. Je suis un legilimens, Neal, c’est inné. Autant que tu le saches, au cas où ça pourrait te déranger. Il te laisse le choix de retirer tes doigts si tu le souhaites. Je sais me contrôler la plupart du temps, ne t’inquiète pas, je ne suis pas en train d’épier tout ce qu’il y a dans ta jolie tête.

Même s’il aimerait.

- Tu le pensais vraiment ? Oui. Tu serais capable de me laisser regarder rien que pour prouver ton honnêteté ?

Il secoue la tête, attendri. Tu as le chic pour utiliser les mots qu’il faut, pas vrai ?
Le serveur revient, il dépose les deux pintes sur la table. Vanitas le remercie, puis il revient rapidement à toi.

- Plutôt que me laisser jouer le curieux là-dedans, réponds plutôt à ma question. Il joue brièvement avec les jointures de tes doigts. A Poudlard, quand je t’ai demandé si tu étais attiré par les hommes… pourquoi tu as menti ?

A l’époque, c’était plus fort que lui. Il savait.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

C’est tellement bête, au fond. Vous parlez de ton chat, de vétérinaire. C’est idiot et pourtant ça lui fait plaisir, parce qu’il sait ce que c’est de s’ouvrir.
           Accepter de laisser entrer.

Alors il te regarde te détendre, t’observe rire. Jusqu’à la surprise qu’il parvient à lire dans tes yeux. Ne lui en veut pas, c’est plus fort que lui. Il préférait te l’avouer, plutôt que de cacher un secret qui n’en est pas vraiment un.
Legilimens, rien que ça.

Et tu ne lâches pas ses doigts.
Tu le complimentes, pour ce don qu’il a si souvent souhaité ne pas avoir. D’autres diraient que c’est une aubaine, que c’est un cadeau du ciel, mais Vanitas, pendant longtemps, il l’a vécu comme une malédiction. Enfant voué à lire le mépris de son père à l’endroit où l’amour n’a jamais été qu’un nom. Un mot faux et creux, de ceux qu’on offre pour simplement se débarrasser des curieux.

Tu peux arrêter d’être encore plus incroyable que dans mes souvenirs, sinon ?
Les sourcils dressés, sincèrement stupéfait. Comme un baume, doux et inespéré. C’est ce que tu penses, Neal ?
Il pourrait aller vérifier.
           Il voudrait aller vérifier.
C’est simple. Si simple.

Non. A la place, il préfère te demander. Observe vos mains liées, puis ta façon de l’admirer. C’est beau, ce qu’il voit au fond de tes yeux.
             
Tu es beau, toi, tout simplement.

Tu parles de méfiance, puis de confiance. Tu lui donnes la tienne, pour une raison qu’il ne pourrait pas vraiment s’expliquer. A cause de votre passé ? Pour ces messages, de longues semaines durant, que vous vous êtes envoyés ? Vanitas sourit.

- Je n’ai aucune intention de le faire. C’est faux. Il ment. Ou disons plutôt que je compte me retenir, autant que je le peux. Mieux. Un léger sourire qu’il étire. Quand on a accès aux pensées et aux souvenirs des autres aussi facilement, on a tendance à… oublier l’intimité. Le fait que les autres sont dans leur droit de choisir ce qu’ils vont dire. Ce n’est pas juste, de poser des questions et simplement partir vérifier les réponses.

Le serveur dépose les pintes sur la table, tes doigts s’entrelacent aux siens. Il aime ton contact, la chaleur qui transparait au travers de tes mains.
Tu l'apaises.
Puis il te demande, curieux, pourquoi dans le temps tu as fais le choix de mentir. C’est un peu plus clair, maintenant qu’il sait que tu n’étais pas au courant.

Vanitas t’écoute, penche légèrement la tête de côté quand tu parles de ta façon de penser. Peur qu’on t’enlève la personne aimée. Il fronce les sourcils, doucement. Son esprit s’agrippe au tien, juste le temps de ressentir ta déferlante de sentiments. L’anxiété, sincère, à l’idée de vous perdre : Teddy, lui, et cet ex, aussi. Il resserre la grippe sur tes doigts, s’oblige à ressortir de là.
          Éteindre la voix de ta tête qui résonne dans la sienne.

- Je suis désolé que tu aies perdu des êtres chers par le passé. Pas qu’il l’ait lu ou vu. Simplement deviné. Et je vois un peu mieux, tu avais tes raisons, ne t’excuse pas. Rien de tout ça n’est idiot ou bizarre, tu es juste… blessé. Je peux le comprendre, mieux que tu ne le crois.

Son regard parcourt ton visage. Tes yeux, ton nez, tes lèvres. Il aimerait te prendre dans ses bras.

- Si ça peut te rassurer, pour le moment… je ne compte aller nulle part. Et je suis tenace ne t'en fais pas, j'ai tendance à ne pas faire ce que les autres attendent de moi.

Fond de vérité douloureux sur le lit d'une plaisanterie.
           Tu le rends sincère, tu sais ?

Un moment de flottement, pour l’ampleur des mots qu’il vient de prononcer. La main libre qui attrape la chope d’hydromel par la anse, puis la lève entre vous pour trinquer. A ce premier rendez-vous, la vérité enfin éclatée. Vanitas prend une première gorgée, délassé par l’alcool qui humidifie sa gorge sèche.

- Parle-moi du pire rendez-vous que l’application t’ait apporté. Plisse le coin des yeux, le rictus taquin aux lèvres. Et tu n’as pas le droit de mentionner celui-ci, d’accord ?

Il retourne ta main pour exposer ton poignet, vient glisser ses doigts doucement sur la peau.
L’envie de te voir sourire.
Faire disparaître la mélancolie.

Vous avez tout le temps de vous découvrir.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Ils sont rares, ceux qui pensent comme toi.
La plupart du temps, les autres n’ont pas un avis aussi réfléchi, ni aussi éclairé. Ils apprennent que Vanitas peut entrer dans leur esprit, et immédiatement, c’est comme s’il y avait quelque chose de changé. Une retenue, comme la peur qu’il vienne dérober les plus grands secrets.
Et qui pourrait les blâmer ? Car Vanitas le pourrait, c’est vrai.

Alors qu’y a-t-il de si différent chez toi ?
Il sourit. Tes mots l’attendrissent et font battre une petite partie de son cœur meurtri. Les détracteurs sont nombreux, à propos de sa famille, les dénonciations, la magie noire… Et toi, pour une raison qu’il n’explique pas, tu crois en lui.

- Merci, Neal. Ca compte beaucoup pour moi de le savoir.

Ses oreilles t’écoutent, son regard ne peut pas te lâcher.
Bon dieu, ce qu’il voit… Comme il aimerait t’arrêter, t’attirer dans ses bras et tout te faire oublier. C’est une torture, de ne pas aller chercher tes souvenirs. Car la legilimancie, c’est aussi un moyen de savoir sans que tu aies besoin d’en parler.
Un moyen de comprendre, sans que tu aies besoin de souffrir.

Mais il se retient, car il te respecte. Il préfère te répondre, la voix douce et sincère. Pour te laisser le temps de récupérer, de te reconnecter au temps présent et à la réalité.

C’est ce que j’admire chez toi.
Décevoir ? C’est ce qu’il aimerait te répondre. Car même si aujourd’hui Vanitas vit sa différence d’opinion comme une force, il l’a subie presque tout sa vie comme une malédiction. Pour autant, il ne dit rien. Trinque avec toi, les choppes levées, pour oublier ces vérités difficiles et profiter.
Vous êtes là pour ça.

Pour vous.

Le reste peut patienter.

- J’en ai des fûts vieillis depuis… je ne sais pas combien de générations, au manoir. Il faudra que tu viennes goûter, à l’occasion.

Pas encore un deuxième rendez-vous, mais presque.

Les doigts contre ta peau, à caresser en oubliant ce qui vous entoure, Vanitas t’écoute. Subjugué par tes lèvres qui racontent et tes yeux qui revivent.
Il hausse les sourcils, quand tu mentionnes ton ex. Tu lui en as déjà un peu parlé, évidemment, mais jamais dans les détails. Il sait simplement que tu souffres, que tu as souffert de cette relation, de cette séparation. Savoir qu’il est finalement la première personne que tu acceptes de voir en rendez-vous, même dans un contexte si particulier, ça lui fait couler dans les veines comme une étrange fierté.

- Raconte-moi, glissé à propos de ces histoires abracadabrantes dont tu parles.

Quelques hochements de tête pour t’engager à continuer tout au long de ton récit, sa joue qui repose sur la paume de sa main, le sourire étiré. Puis un éclat de rire. Et quand par mégarde (habitude) il se glisse dans ton esprit, un second rire, car il voit la scène parfaitement. Cette fille, ses expressions… il secoue la tête, sort de la tienne en reprenant sa choppe.

- Mince alors, moi qui comptais enfiler mon costume de catwoman pour te séduire…

Il se mord la lèvre, malicieux, puis prend une gorgée.

- … Miaou, glissé avant d’éclater de rire à nouveau. Pardon, j’arrête, j’arrête.

La pulpe de ses doigts retracent doucement les tiens, vos paumes qui se rejoignent.
Si simple. Si naturel.

A ton retour de question, il réfléchit. Sans avoir eu des dizaines et des dizaines de rencontres, il en a quand même eu des dignes d’anthologie. Au passage, le serveur dépose votre plateau sur la table. Vanitas lui sourit, le remercie d’un hochement de tête.

- Le pire du pire ? Mmh… Il pique de sa main libre un morceau de charcuterie. Il y avait ce gars avec qui j’ai discuté quelques temps. Je dirais… quelques semaines tout au plus. On matche plutôt bien, il avait l’air sympa, pas mal d’histoires un peu folles à raconter. On décide de se rencontrer pour voir si l’alchimie est là. Et il me donne rendez-vous dans un endroit que je ne connais pas du tout.

Un nouveau morceau, le souvenir dans la tête, amusé. Son regard qui croise le tien.

- Je m’y rends, parce qu’après tout pourquoi pas ? Je suis pas du genre à reculer. Je viens sonner à l’adresse donnée. Le premier indice, c’était qu’il n’y avait rien. Pas d’enseignes, personne. Ça n’avait pas l’air d’un resto, c’est ce que je veux dire. Et là, on m’ouvre. Le deuxième indice, c’était le mec chauve derrière la porte, caméra à l’épaule.

Il te regarde d’un œil déjà brillant d’hilarité.

- Il m’invite à rentrer, je suis un peu hésitant mais surtout curieux, donc j’y vais. Et là, je te le mets dans le mille. Le mec avec qui j’ai parlé, nu sur un lit. Et le chauve, qui commence à me vanter les mérites de l’industrie du porno et de ma qualité de peau pour le passage à la caméra. Un délire.

Il reprend sa choppe pour une gorgée, incapable de garder son sérieux.

- Je me suis bien évidemment barré, j’ai assez de merde dans les mains sans qu’on ajoute ça à mon pedigree. Mais cette journée… gravée dans ma mémoire à jamais.

Les rires qu’ils ont eu, Jasper et lui, quand il lui en avait parlé. Bien entendu, Vanitas évite de mentionner qu’il a fini par revoir le jeune homme, quelques temps après, pour une soirée.
Il secoue la tête doucement, retrouve son calme en montant une nouvelle fois tes doigts jusqu’à ses lèvres. Il se sent bien, avec toi.

- Parle-moi de tes défauts. J’adore parler des défauts.

Sourire mutin.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Il sourit en coin quand tu parles de difficultés à rentrer, malicieux. Si ce n’est que ça, la solution est déjà toute trouvée.

- Je pense qu’on pourrait facilement te trouver un endroit où décuver, au manoir.

Une tenue de catwoman, encore une bonne idée de lancée. Le pire, c’est que si tu le demandais, il y a de fortes chances qu’il le ferait. C’est un challenger, Vanitas, et même si depuis l’école il a bien changé, certaines choses sont difficiles à déloger.

Ton rire est communicatif, tu le sais ? Et c’est si simple, avec toi. Vous parlez de rendez-vous ratés, vos mains ne se quittent pas. C’est exactement ce qu’il imaginait, à chaque fois que vous avez discuté. Même sans connaître ton visage, c’est ainsi qu’il se voyait avec Coeur Esseulé.
Simplement.
Tendrement.

J’avais engagé ce chauve pour avoir des vidéos de toi.
Vos rires explosent en même temps. C’est vrai qu’à y penser, c’est complètement fou comme histoire. Qui fait encore ça ? Pourtant c’est loin d’être le seul rendez-vous absurde de sa liste collectionnée.

- C’est depuis ce rendez-vous que j’ai retiré la photo torse-nu qu’il y avait de moi, sur l’appli… un sourire en coin, une nouvelle gorgée d’hydromel. Mais si tu le mérites, je te la montrerai.

Un jeu, bien évidemment, il espère que tu le sais. Vanitas n’est pas vraiment du genre à s’apprécier, ni à se vanter, à vrai dire c’est souvent l’inverse. Il ressemble à son père, et ça a tendance à le terrifier.

Tu parles de le faire fuir, mais il n’y a que son sourire qui s’élargit. Car il le sait.
Il sait que peu importe ce que tu diras de toi, ça ne le fera pas partir. Alors il t’écoute, attentivement, tout en piochant quelques bouts de fromage sur le plateau. Les défauts, c’est ce qui donne du relief à une personnalité, et tout ce que tu cites, ça ne fait que le conforter. Tu es beau.

Et qu’est-ce qu’il a hâte, de découvrir toutes les facettes de toi.

- Tu en connais un rayon sur toi-même. Tu as beaucoup fait d’introspections ? Il secoue la tête. Pardon, c’est une drôle de question. Je t’aurais imaginé tout sauf asocial, tu es tellement solaire…

A ta question, son sourcil qui se dresse. Vraiment, tu doutes qu’il ait des défauts ? Ca lui fait presque mal de te détromper. Alors il prend le temps, regarde tes lèvres lui déposer quelques baisers. Vous n’avez jamais été si proches, et ça lui donne comme le sentiment d’être passé à côté. A l’école, est-ce que vous étiez déjà si compatibles ?

Il finit par sourire.

- C’est adorable de ta part, je suis désolé de te décevoir… Mais j’en suis bourré.

Il prend une longue gorgée d’hydromel, au cours de laquelle il se permet de réfléchir. Que faudrait-il te dire ? Toute la vérité, crue, même celle qui lui fait honte? Ou bien arrondir les angles, pour éviter que tu ne partes déjà ?

- Pour commencer, je suis… un peu tête brûlée. Quand j’ai un objectif en tête, j’ai tendance à foncer et on peut difficilement me raisonner. Je suis curieux, comme tu peux t’en douter. Beaucoup trop curieux. Pour tout te dire, c’est souvent une torture de me retenir d’entrer dans l’esprit des autres. C’est idiot, pas vrai ? Mais c’est comme me priver d’un sens. Il rit doucement. Certains disent que je n’ai pas de tact, mais je préfère parler d’honnêteté, mh ? Je suis rancunier et, ah oui… Je ne sais absolument pas cuisiner, c’est un drame.

Il sourit, mais bien vite le rictus s’efface. Un léger soupir, puis il te fait de nouveau face. Un peu mal à l’aise, et pourtant déterminé à te donner une partie de ce qu’il cache.

- Tu veux vraiment savoir ? Ses doigts se resserrent sur les tiens. J’ai un cruel… besoin d’attention ? Je ne sais pas comment le dire autrement mais… j’ai besoin des autres. J’ai besoin qu’on me regarde. Qu’on m’aime. Un peu égoïste, aussi. Enfin, j’imagine… J’envie ceux qui accomplissent leurs rêves, ceux qui… C’est idiot.

Il détourne le regard.

- Ceux qui sont libres.

Il finit par rire, revient poser son regard sur toi. C’est difficile, de se livrer. Il ne l’a que rarement fait, pour quelques élus bien désignés. Donner ses défauts primaires, c’est quelque chose, mais parler en partie de ses traumatismes… c’en est une autre.

- Tu ne veux pas encore régler la note et te barrer ?

Reste. S'il te plait.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Ton ex.
Cet homme, dont tu lui as déjà un peu parlé. Ce mec qui, c’est évident, ne méritait pas un centième de l’attention et de l’amour que tu lui as porté. Quand tu énonces, Vanitas se crispe. Parce qu’il ne comprend pas, il ne veut même pas comprendre.
Qui peut te faire ça, Neal ? A toi ?

- Je suis… content que tu n’aies plus ce toxique dans ta vie. Et il est sérieux. Tu mérites mieux, tellement mieux. Je ne dis pas que je suis forcément mieux, mais tu mérites quelqu’un qui ne fasse qu’embrasser tes défauts. Qui te les pointe, dans la seule optique de te dire combien il les aime.

Il te sourit.

- D’accord, disons que tu es la lune. La lune, les étoiles, et toutes les beautés de la nuit.

Charmeur, ce n’est pas souvent le cas. Pas de façon aussi peu subtile, mais après tout, pour ce soir, pour toi, pourquoi pas ? Ta question le pousse à réfléchir, à se demander quoi te dire, et il le fait. Il répond, sans détour. Il n’y a pas tout, évidemment, mais uniquement la vérité.

Et à sa grande surprise, tu n’as même pas l’air un peu déçu. Encore un sourire, quelque peu soulagé.

- Alors ne pars pas.

Ses doigts se resserrent sur les tiens, douce pression entre vos mains. Et tu parles du monde, tu parles de solitude. Ce que tu dis, c’est tellement vrai. Ca résonne, si fort, que presque Vanitas en a les yeux qui brillent. Il a fait quoi, pour mériter un type tel que toi en face de lui ?
Qu’a-t-il bien pu faire, au cours de sa vie, pour que le karma le récompense ainsi ?

C’est quoi ton rêve, Vani ?
Il ne prend pas beaucoup le temps de réfléchir. Car des rêves, des idéaux de liberté, Vanitas en a plein la tête. Ca fait des années qu’il les ressasse, des années qu’il les trace, soigneusement, et qu’il en prend grand soin. Vanitas, c’est un homme qui n’a vécu que de rêves et d’envies. Toute sa vie.

- … Quelqu’un pour m’aimer. Il rit un peu, se frotte l’arête du nez. Ca paraît tellement enfantin, tu dois être déçu, pardon. J’aurai peut-être dû parler de la paix dans le monde, de l’honneur de ma famille… Mais c’est ce que je souhaite, quelqu’un qui m’accepte. Ca, et… être capable de jouer au Quidditch à nouveau.

Il se frotte la nuque.

- Je parle pas de juste monter sur un balai pour faire quelques passes avec un souafle. Si ce n’était que ça, si ça pouvait suffire, il l’aurait déjà fait au cours des 9 dernières années. Je parle de jouer pro, de retrouver ce niveau que j’avais, de… tout vivre sur mon balai. La sensation du vent, le poids du souafle, les cris de la foule, l’adrénaline…

Un rêve abandonné, qu’il n’a jamais osé re-effleurer.
La chute serait trop rude.

Son sourire est un peu triste, quand il prend encore une gorgée. Heureusement, tu amènes un autre sujet. Juste quelques mots, pour le sortir de cette mélancolie.

- J’ai hâte que tu me fasses goûter. D’ailleurs… il attrape un morceau de fromage, qu’il te tend vers les lèvres en souriant. Tu n’as rien mangé. C’est bon, tu sais ?

Il rit doucement.

- Maintenant… Explique ta relation avec Teddy. Ou Jamie. Parle-moi de ce qui te fait sourire.

Continue.
Continue de l’éblouir.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Sa tête qu’il secoue, doucement, quand il t’entend parler. Tu as beau le dédouaner, ton ex, il est persuadé que tu ne fais que le défendre. Et il ne t’en veut pas, tu sais? C’est naturel, de rejeter la faute sur soi. Pour autant, Vanitas se promet de t’aider.
T’aider à te voir tel que tu es.
        Les défauts, certes, mais aussi toutes les qualités.

Je déteste les étoiles.
Ton sourire, ton rire, qui sont loin de monter jusqu’à tes yeux. Il y a quelque chose, Neal, comme de la douleur cachée quelque part. Une douleur qu’il voudrait enlacer et embrasser jusqu’à la faire disparaître. Mais peu importe combien il aimerait, ce n’est pas le moment de parler de cette histoire. Pas tout de suite. Pas quand vous apprenez à vous connaître.
Mais un jour.

Alors il te parle de ses rêves. Les vrais, pas ceux qui sont inventés pour les curieux en manque d’actualité. Et tandis qu’il les énumère, Vanitas se rend compte combien c’est rare. Combien c’est précieux, ce qu’il est en train de t’offrir. Être aimé, mais aussi jouer au quidditch. Comme un pro. Comme toi, finalement.
Il rit, légèrement. Est-ce que c’est pathétique, d’être jaloux de ta vie ?
Sûrement que oui.

Cependant tu ne te moques pas.
Il baisse le regard sur ta main, puis revient à toi. Sa joue qu’il appuie à ton contact, un frisson de douceur qui descend jusqu’au cœur. Il aime ce que tu lui montres, cet air déterminé.

Tes paroles. Qu’il boit.

- Je… Je ne sais pas trop. Il pince les lèvres. Je suis chef de famille, auror… Et puis ça fait tellement longtemps. Je ne suis pas monté sur un balai depuis… il montre son œil scarifié. … Longtemps.

Pourtant, sa main se resserre sur la tienne. Pression qui transcrit l’envie bouillonnante dans ses veines.

- Tu ferais ça ? Pour moi ?

Tu crois vraiment que c’est possible ?

Filer entre les arbres, virer en épingle, sourire, hurler, triomphant, le souafle à la main… Si seulement.

C'est vachement bon.
Il rit, Vanitas, en te voyant manger ainsi. Il rit et pourtant, en captant la rougeur de tes joues, il ne peut pas s’empêcher de les effleurer.

Qu’est-ce qu’il aimerait t’embrasser.

Vanitas se souvient de Teddy, évidemment. Un garçon qu’il appréciait, tout auréolé de ses talents et de ses mystères. Savoir que vous vivez ensemble, ça ne le surprend même pas. En revanche, dans l’orée discrète de tes pensées, il entend l’appel du secret…
Un secret qu’il repousse, décidé à ne pas s’en mêler.
C’est de toi, qu’il veut entendre ça.

Et le sujet dévie sur les chats.

- Je me souviens de Casse-Noix, oui, bien sûr. Je suis désolé pour ta perte, je sais que tu l’aimais beaucoup...

Tu sors ton portable, et Vanitas se penche sur la table. Il regarde défiler les images, attendri non seulement par leur nombre, mais aussi par la multitude de selfies. Ça le fait rire.
Et ça lui donne chaud, ton sourire.

- Elle est très belle, et elle a surtout l’air très épanouie… Il lève le regard du portable. Tout comme toi. Je ne comprends pas que la presse s’embête encore à te chercher une femme quand elle est indubitablement déjà en milliers d’exemplaires sur ton portable.

Un clin d'œil malicieux. Puis à ta dernière phrase, une grimace.
Mortellement sérieux.

- Je crains qu’il ne vaille mieux arrêter là, dans ce cas… Il retire sa main de la tienne, et tout à coup, il a froid. L’incompatibilité, c’est terrible, Neal, ne prenons pas ça à la légère. Je te souhaite bonne continuation, d’accord ?

Et tandis qu’il fait mine de se lever, son rire qui éclate. Il se relaisse tomber dans la chaise, prend sa pinte pour la terminer en deux gorgées.

- Pardon, pardon, c’était trop tentant… Il se passe une main dans les cheveux pour les ramener en arrière. Puis il sort son propre téléphone et te montre l’un des fonds d’écran. Le chat tigré qui a l’air de te mépriser en avalant trois kilos de nourriture par jour, c’est Miaou. Il n’a pas l’air, mais il est adorable. Le jobarbille, sur sa tête, c’est Caprice. Il porte très bien son nom. Généralement, quand je suis dans mon bureau, les deux trônent sur ma table.

Il rit doucement, puis range le portable dans sa poche avant d’attraper un nouveau morceau de charcuterie.

- Ma famille fait affaires dans le commerce de créatures magiques. Mais ça, tu le sais certainement. Il y a souvent beaucoup d’animaux et de créatures différentes qui stationnent au manoir, je suis sûr que tu adorerais faire le tour des enclos. Quand j’étais gamin, on a même déjà accueilli des dragons.

Les animaux, Vanitas les a toujours adorés. Non seulement il a grandi en leur compagnie, entouré, mais ils lui ont aussi permis de s’échapper. Quand les colères de son père étaient incontrôlables, c’était à eux qu’il allait se réfugier.

Un nouveau morceau de fromage au bout des doigts, son regard tombe sur toi. Ton visage, ton attitude, il t’observe quelques secondes avant que son sourire s’étire à nouveau.

- Ça se passe plutôt bien, non ?

C’est juste dingue.
Vous deux.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Comme un poids, un poids qui se libère de sa poitrine quand tu sembles si enclin à l’aider. Tu trouves peut-être que c’est normal, ou bien que ce n’est pas grand chose. Mais tu sais, Neal, ce que tu veux faire pour lui, c’est si grand. Si beau. Un geste qu’on ne lui offre pas, qu’on ne lui offre plus, parce qu’on oublie. Il oublie lui-même, parfois, combien ses rêves lui manquent.

- Merci.

Il s’imagine déjà, ridicule et empoté. Pourtant, son cœur commence à battre furieusement à l’idée de remonter sur son balai.

Vous riez ensemble quand tu parles de ton Witchstagram, de toutes ces photos de la jolie Jamie qui colorent ton actualité. Et il se demande en t’observant ce qui serait si terrible à t’afficher. D’où te viennent ces insécurités ?
Dieu qu’il est curieux, comme il aimerait fouiller. Mais il ne veut pas, il ne veut pas risquer de gâcher ce que vous êtes lentement en train de tisser.

Vos mains qui se quittent, cette boutade dont Vanitas ne remarque pas tout de suite que tu la vis mal. Pourtant ses mains ont froid, sans toi, mais tu rends les tiennes inaccessibles. Il préfère ne pas t’en tenir une rigueur quelconque, ce serait ridicule, n’est-ce pas ?

Donc il parle, la langue déliée par le confort de votre intimité.

- Oui, nous avons plusieurs parcelles de terrain tout autour du manoir ; masquées aux yeux des moldus, évidemment. Il prend quelques secondes. C’est beaucoup de temps, c’est vrai, mais je ne m’en occupe plus ou assez peu. C’est ma sœur qui est à la tête du business désormais.

Sa sœur, sa confidente, la prunelle de ses yeux. Cracmolle et les rênes d’un business familial centenaire entre les mains, marque de toute la confiance que Vanitas lui octroie. Il ne pourrait pas dire avec des mots combien il est fier d’elle.

Il a son bout de fromage entre les doigts et son regard planté sur toi quand tu parles d’un coup d’état. Quand tu parles d’abandon. Et il le connaît, ce sourire, tu sais ? Le fromage retombe sur la table, Vanitas se sent con. Tellement con.
Tu l’as dit, pourtant, que tu avais des insécurités.

- … Je suis désolé.

Il ne sait même pas quoi dire d'autre, mais dans ses yeux, tu peux certainement lire la sincérité. La peur peut-être, celle d'avoir tout gâché.
Doucement, il tend le bras et sa main cherche à retrouver la tienne. Il veut la chaleur de tes doigts, pour te rassurer, mais pour lui aussi c’est vrai. Pour être sûr qu’il n’a rien bousillé, avec son humour douteux et son manque de tact.

Ton sourire change, il secoue la tête lentement. Amusé, apaisé. Les lèvres qui s’étirent.

-  Tu as toutes tes chances de terminer dans la top-list de mes plus belles rencontres. Il fait mine de réfléchir. Pour ta gouverne, tu partages le podium avec le capitaine des Griffes des années 2010 et avec la mascotte de l’émission télé “En vol les Wizous” quand j’avais 6 ans.

Ses yeux brillent de malice. Il ramène sa deuxième main à la tienne, pour l’enfermer et la porter contre ses lèvres. Tendrement, il l’embrasse, le regard rivé à toi.

- Je passe un excellent moment, je n’ai aucune envie de m’en aller. Tu es… tout ce que je n’avais même pas osé espérer.

Écarte ta peau de sa bouche, repose vos mains sur la table.
Il dit la vérité, celle qui porte le battement de son cœur à presque devenir douloureux. Parce que ça fait peur, de s’exposer et de se lâcher. De se laisser respirer et d’oublier.

Comment fera-t-il s’il te veut et que tu décides de t’en aller ?
Si en apprenant tout, tu choisis d’abandonner ?

Un sourire, quand son pouce recommence à caresser la peau de ta main.

- Je peux te poser une question ? Il penche un peu la tête. Qu’est-ce que tu recherches, chez un homme ?

Son regard qui t’observe,
                    Vanitas qui espère.

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031

Le sourire infiniment tendre quand tu évoques l’amour qu’il porte à sa soeur. Lueur au bout du tunnel de son enfance, de sa vie, sa soeur est la raison de l’homme qu’il est aujourd’hui. Elle est ce qui l’a rendu doux, patient et protecteur. Elle est sa ferveur à militer, mais surtout le maintien de son sourire au fil des années. Sans elle, que serait-il ? Une copie de son père, sans cœur, sévère et terriblement aigri ?

Vanitas hoche la tête, mais il n’ajoute rien. Pas qu’il ne veuille pas épiloguer sur elle, mais parce qu’il parvient à lire au coin de tes lèvres. Vous n’avez pas beaucoup échangé à propos de vos familles, mais les rumeurs de l’école et ce que tu lui en as glissé suffisent.
Un drame. Quelque chose qu’il ne veut pas te faire aborder tout de suite.

La surprise affichée sur ton visage, suivie d’excuses que Vanitas balaie d’un petit mouvement des doigts. Ce n’est rien, ne t’en fais pas. Même si, quelque part, il en est rassuré.
Vos doigts se retrouvent enfin, ils s’enlacent et s’imbriquent. C’est bête, mais savoir que tu regardais la même émission que lui quand il était enfant, ça lui tire un sourire. Comme un fil supplémentaire, léger, qui vous relie l’un à l’autre.

- C’était à l’occasion d’une conférence de mon père, il était là pour occuper les enfants. Il y avait des ballons en forme de balai, des lutins de cornouailles apprivoisés et j’ai même pu essayer son chapeau. Le challenge est important…

Un rire, ses lèvres contre tes doigts, avant qu’il ne reprenne d’un ton plus sérieux pour te rassurer. Pour te montrer que tu n’as pas à angoisser. Il ne compte pas s’en aller, Vanitas, il est parfaitement bien, là.
                                                            Avec toi.

- Et j’assume.

Est-ce que ça te plaît ?

Son clin d'œil pour répondre au tien ; mais plutôt qu’enchaîner avec de la drague, il préfère te découvrir encore un peu. Savoir ce que tu recherches, ce que tu attends d’une relation. Ce que, peut-être, tu as commencé à découvrir en lui. Que se passera-t-il, si ce que tu veux est à l’opposé de ce qu’il peut t’offrir ?

Alors il t’écoute, attentivement, la mâchoire posée contre la paume de sa main. L’esprit à l’orée du tien, encore ses pulsions qu’il retient. Et tout ce que tu demandes, contrairement à ce que tu penses, c’est loin d’être trop.

- Tu n’en demandes pas trop, juste ce qu’il faut. Son pouce caresse le tien. Je ne sais pas si je corresponds à tes critères, c’est difficile à évaluer, mais j’espère que tu n’es pas trop déçu.

Un sourire, puis ton retour de question le pousse à réfléchir. Il se redresse, attrape la charcuterie du bout des doigts de sa main libre. L’assiette commence à se vider.

- Je pense que je recherche quelqu’un qui me complète. Quelqu’un qui a besoin de moi, j’ai vraiment… oui j’ai besoin d’être là, d’être indispensable à une vie, tu vois ce que je veux dire ? Je voudrais qu’avec moi, l’autre se sente complet et en sécurité. Je voudrais faire sourire, rire et battre son coeur comme jamais. Je voudrais être tellement important qu’on ne puisse même pas imaginer me laisser tomber.

Il secoue doucement la tête, presque comme s’il trouvait ses propres souhaits un peu ridicules. Un peu enfantins. Rien d’étonnant, quand on sait que c’est de l’enfance que viennent ses insécurités.

- Ça sonne très égoïste, ce n’est pas vraiment ce que je voulais dépeindre. Je cherche surtout quelqu’un capable de m’aimer, avec mes instants de folie et ceux de mélancolie. Quelqu’un de souriant, de complexe, qui n’ait pas peur de me tenir tête ou de me parler franchement. Démonstratif, mais pas forcément en public, ni uniquement par les gestes. Je parle des yeux qui brillent, de la complicité, de l’honnêteté sur ses sentiments… Il faudrait aussi qu’il puisse me suivre dans mes idées foireuses, ou qu’au moins ça le fasse rire. Il rit doucement, sa main se resserre sur la tienne. Quelqu’un de courageux, qui puisse me comprendre, ou au moins essayer.

Il inspire, peu certain d’avoir vraiment dit ce qu’il fallait.

- Ah et quelqu’un qui sache cuisiner, évidemment, sinon je risque de dépérir.

Un éclat de rire, puis sa main libre qu’il vient passer dans ses cheveux jusqu’à tirer sur ses racines.

- Je me rends compte que ça fait beaucoup, tu dois me prendre pour quelqu’un de compliqué. En réalité, je t’assure, je suis très facile à vivre et pas foncièrement difficile. De ce qu’on m’a raconté, du moins.

C’est-à-dire de sa sœur, principalement. Quelques exs, mais jamais rien de bien sérieux. Et puis Jasper, évidemment.

Un sourire, quand Vanitas te tend le dernier morceau de fromage. En t’observant de bas en haut, avec ta musculature qu’il devine sous tes vêtements, une autre question lui vient à l’esprit.

- Tu as toujours voulu être joueur de quidditch ?

ft. @Neal Wright  | 19 octobre 2031