il te manquait quelque chose. une chose importante, qui a de la valeur pour toi. tu te remis vivement à gratter tes bras, ta nuque, signe d'une avalanche d'anxiété que tu essayais de repousser. dans ton job, il ne suffisait pas que d'écouter, mais de garder son sang-froid. choses que tu peinais à faire lorsque tu te retrouvais seule dans les confins de ton bureau.

tu ne pouvais mettre le doigt sur la chose que tu avais égaré. un dossier ? non, tu étais bien trop méticuleuse dans ton travail à l'hôpital, ça ne pouvait pas être cela. un rendez-vous avec un médicomage du service ? non, tu mettais toujours ton agenda à jour. un client a-t-il loupé un rendez-vous ? il faudrait que tu vérifies tout ça dans tes papiers. tu es quelqu'un d'organisé, mais avec l'affluence des clients et de toutes les séances que tu promets, il y a de quoi être débordée.

avant d'accueillir ton prochain client, tu décidas de faire un peu de rangement — qui, qui sais, va peut-être également nettoyer son propre esprit. tu débarrassas les dessins, les peintures faites par des clients. tu alignas les animaux taillés dans la pierre, près de la fenêtre. les pyrogravures, toutes empilées dans l'armoire, avec l'instrument pour les réaliser. les peintures sur soie, certaines sont affichées sur le mur vert pastel. les autres sont soigneusement pliées, et elles aussi demeureront dans l'armoire. quant aux réalisations faites et modulées avec de l'argile, sèchent patiemment sur la petite table près du fauteuil, là où les clients s'asseyaient. un fauteuil très confortable — et elle le dit par expérience, l'ayant testé par elle-même. par terre, gisait une bassine remplie d'eau, où flottait des paniers en osier, près pour le tressage des morceaux de bois. de la vannerie, bien pour décompresser, s'apaiser par la répétition de gestes, et être fier du résultat quand le panier est terminé.

d'un coup, tu entendis un certain vacarme dans le couloir. des voix fortes, au ton virulent, et les chuchotis des patients qui attendent leurs tours. tu n'étais pas sûr si tu devais intervenir, des agents de sécurité doivent déjà être sur le coup, les autres collègues médicomage ont peut-être réussi à séparer les fauteurs de trouble. mais au fond de toi, tu pensais que si c'était ses clients, elle se devait de mettre le nez dehors pour voir ce qu'il en est. tu pris ton air le plus sérieux possible, et tu enclenchas la porte de ton bureau. avant de sortir de ton cocon, tu entendis :

- Allons calme toi, je vais finir par croire que tu ne connais pas tes classiques, c'est une réplique culte d'un film, n'as-tu donc aucune humour ? Ou bien, tu nous caches un diplôme d'échec amoureux option "relation à sens unique"... Mention TB !?

deux individus se tenaient l'un en face de l'autre. le premier aux cheveux d'argent et étonnamment torse nu, brandissait une épée si longue que ça en devenait quelque peu ridicule, comme s'il sortait tout droit d'une fantaisie étrange.le deuxième en face semblait plus vieux, les cheveux violacés, s'armait d'un étui de violon contre son adversaire. tout cela semblait être sorti d'un rêve. tu te pinças pour vérifier s'il s'agissait bien de la réalité. en regardant bien, tu remarquas un détail important. zéphyr ! c'était donc ça que tu avais perdu, qu'il te manquait ! ta petite hermine, aux oreilles relevées, le museau tout mouillé parfait pour faire des bisous au monde entier ! cet homme avait donc pris rdv pour te la ramener ? il fallait donc que tu le défendes, tu as une dette avec ce monsieur.

elle se mit au milieu, entre les deux hommes, et s'époumona pour les séparer.

— ne voyez-vous pas où vous êtes ? surtout toi, avec ton épée, si tu veux te mesurer à quelqu'un en duel, ne le fais pas ici dans cet hôpital mais dehors. n'importe où tant que tu ne blesses personne. et si ça peut canaliser ta colère, je suis partante pour un duel.

tu te retournas, pris un air un peu plus joyeux, moins colérique.

— j'ai vu que vous portiez zéphyr, je vous en suis redevable. si vous avez une requête, je serais ravie de l'accepter.

tu te rappelles ta mère. enfouie dans son lit, le visage caché du monde. tu te souviens d'une phrase qu'elle avait prononcé, juste avant de s'endormir à cause des médicaments qui la rendaient léthargiques.

— théseus. prends soin de ce qu'il y a autour de toi.

bien sûr à l'époque, tu ne tenais pas rigueur. tu ne t'appelais même pas théseus, tu étais une femme aux cheveux auburns, à la peau parsemée d'étoiles. ton sourire était brillant, le soleil peut se réfléchir sur leur longue plaine blanche. tu n'étais pas grande, et même plutôt petite. tu étais l'enfant d'une mère triste et d'un père minable.

mais voir ton hermine ou ta fouine se prélasser sur les cheveux violacés du joueur de violon, raviva une flamme en toi dont tu n'avais pas eu vent de l'existence. c'était animal, et tu l'avais perdu. tu ne te rappelais même pas qu'elle manquait à l'appel. zéphyr, de son doux nom, était tout excité de par l'agitation de l'hôpital, ainsi que du grabuge qu'il y avait près du bureau de sa maîtresse. le museau trempé, il ne cessait de faire des allers retours sur le crâne de son sauveur, comme animée par la tension qui regorgeait dans la pièce. c'est là que tu remarques à quel point zéphyr avait atterri dans de bonnes mains. cet homme avait sans doute autre chose à faire, plutôt que de rapporter un animal perdu à son indignée maîtresse. il faisait preuve de beaucoup d'héroïsme, à ses yeux du moins. il avait fait l'effort de la rapporter, de la laisser prendre ses aises, et tenir tête à l'étrange escrimeur donc la baguette n'avait pas la taille requise.

— je suis tout à fait heureuse de voir que vous me l'apportez saine et sauve. il est évident que vous n'êtes en rien comme cet homme.

tu te mis entre les deux hommes, l'un d'eux brandissait son étui de violon comme captain america porte son bouclier. l'homme à la longue épée était armé jusqu'aux dents, et s'il y avait un mauvais pas, non seulement quelqu'un pourrait finir blessé, mais il aurait également des dégâts matériels dixit le violon. tu n'as pas encore vu le dit violon, mais tu imagines bien qu'il ne mettais un étui vide devant son visage. puis, tu tendis l'oreille pour connaître la requête du violoniste. tu aimerais bien l'entendre jouer du violon, toi. mais d'abord, il y avait un problème de taille (au moins celle de l'épée). l'homme grisonnant et torse nu devant la moitié de l'hôpital faisait beaucoup parler de lui. certaines infirmières étaient à deux doigts d'appeler la sécurité. les gens entrant de cette aile de l'hôpital l'évitaient vivement, prennent un virage plus long afin de ne pas le toucher accidentellement. et là tu eus une idée de génie. avec une idée pareille, tu risques le renvoi. mais on est près à tout pour se décoller de cet insupportable exhibitionniste.

— vous tombez à pic, je vais pas tarder à avoir ma pause. je vous prie d'aller tous les deux dans mon bureau, on va parler. et si vous voulez jouer une musique d'ambiance, pourquoi, monsieur dont je ne connais pas le nom.

tu avais totalement conscience du capharnaüm qui pourrait résulter de tout cela. surtout que tu ruinais ta pause, ta pause midi, pour recadrer l'un et aider l'autre. ils n'étaient même pas dans tes dossiers, enfin, c'est ce que tu penses. mais tout ira bien. tu gardes le sourire, tu reprends ton hermine sur ton épaule, et tu te diriges vers ton bureau. en espérant qu'aucun vigile ne viennent les ennuyer pendant la séance.

tu fixes du regard les fenêtres du bureau. pendant un instant, c'est toi que tu regardes. tu dois en être sûre. si moment après moment, tu continues d'exister. car pendant quelques secondes, tu étais coincée dans les méandres du doute : et si tout ce que tu vivais en cet instant n'était pas un mensonge éhonté d'une simulation ? il faut que tu aies le coeur net que tout ce que tu vis est bien réel, tangible. tu te pinces tout en te scrutant à travers la fenêtre.
c'est bien la réalité.

peut-être que c'était une mauvaise idée de tous les rapatrier dans ton bureau. bien sûr ton bureau n'est pas petit, mais ce n'est pas un palace non plus. d'autant plus que l'escrimeur prenait énormément de place avec son épée entre ses mains. tu attendis un moment, tu t'arrêtas sur le chemin et tendis l'oreille pour entre les mots du violoniste. tu fis donc mine de te retourner entièrement, les deux hommes dans son champs de vision.

tu scrutais l'épéiste qui blessa Amaury d'un coup bien placé d'épée sur le pied droit. il avait traversé la botte du dit violoniste. l'un blessait l'autre, et tu ne pouvais pas rester ici sans broncher ! il fallait que tu fasses quelque chose, immédiatement. surtout que tu avais un rendez-vous dans une heure, tu n'avais clairement pas tout le temps du monde pour régler tout cela. soudain, une idée traversa ton esprit. ce n'était clairement pas la bonne solution, mais si séraphin avait envie de sensations fortes et de suer, tu allais lui donner ce qu'il désire.

tu retournas d'un pas déterminé dans ton bureau. il était rempli d'un tas de babioles que ça en devenait comique. des jouets par-ci, des dossiers par-là. mais la pièce la plus étonnante dans cette pièce était l'épée d'escrime posée nonchalamment sur le mur. tu pris ta chaise pour l'atteindre, et pria dieu qu'elle ait eu cette d-idée stupide que de mettre une épée comme décoration. tu n'aurais jamais pu imaginer que tu puisses t'en servir— dans un hôpital qui plus est.

tu sortis d'un pas sûr de la pièce; tu trouvais séraphin et amaury qui se tenaient l'un devant l'autre, comme si l'un d'eux aller sauter à tout moment pour détruire l'autre. tu te raclas la gorge, et tu lanças un regard plus que noir à séraphin.

— toi, le dégénéré. si tu veux te mesurer à quelqu'un, c'est dehors. il est hors de question que tu blesses qui que ce soit dans l'hôpital. tu as déjà fait bien trop de boucan. à l'heure qu'il est, tout l'hosto doit être courant de ta présence, c'est pas très malin.

tu sortis de l'hôpital en espérant que tous la suivirent. tu te retournas vers amaury, toujours un peu éloigné de séraphin, qui lui, se plaçait en tête du peloton. tu plaças une main tendre sur l'épaule du musicien, l'air de dire "t'inquiète il va prendre cher". tu étais plutôt confiante, même si ça faisait quelques temps que tu n'avais pas fait de combat avec qui que ce soit. de plus que tu te bats sur le terrain de ton seul et unique job, et si ton employeur apprend que tu fais des combats clandestins devant l'édifice, c'est la fin de ta carrière, aussi courte soit-elle. il fallait que tu te dépêches de mettre ce garçon au tapis, en deux temps trois mouvements. tu ne doutais pas de tes capacités, mais l'adversaire en face de toi semblait très aguerri, avec une maîtrise de l'épée qui allait bien au-delà de ses attentes. tu doutas de toi pendant deux secondes. et si tu ne faisais qu'empirer la situation ? de toute façon, c'était bien trop tard pour désamorcer ton plan.

— amaury, c'est ça ? après tout ça, je me ferais une joie de t'entendre jouer du violon.

tu pensais à ce qui se passerait après tout cela. tu t'imagines bien être embauchée comme conteuse en pédiatrie, pour raconter l'histoire du grand méchant séraphin aux cheveux d'argent et à l'épée bien affutée et aussi tranchante que la hache qui fend les arbres, qui contre toi ne fit pas le poids. tu raconteras le combat sans merci dans les rues où tout le monde regardait. puis la victoire, comme il fallait, car les enfants ne digèreraient pas la défaite si tel était la réalité. il fallait modifier l'histoire pour la rendre plus palpitante qu'elle ne l'est.

déjà, ce serait un miracle si tu gardais ton job. tu imagines un peu la réaction des plus haut gradés face à un combat dans la rue, et tu étais bonne pour un blâme. l'importance, c'est déjà que vous n'êtes plus dans le hall de st mangouste, à gêner les brancards et les infirmières paniquées. ici, il y avait un public plus sain, qui savent tenir sur leurs deux jambes sans nécessiter de l'aide. amaury était toujours à côté de toi, et soudain, il posa une main sur ton épaule, comme un signe pour dire "tu peux le faire !". et en l'attendant prononcer ses mots, tu te sentis fondre, comme du beurre au soleil. tu ne pratiquais l'escrime qu'en dehors de poudlard, quand tu revenais de l'année que tu venais de passer. les cours d'été se faisait dans sa ville, et tu t'entraînais souvent, car ça t'occupait l'esprit. tu étais plutôt douée, certes, mais face à un épéiste de naissance ? il te faudrait beaucoup de chance.

mais tu n'allais pas abandonner pour si peu. l'échec est aussi important que la victoire, car tu peux en apprendre tout autant. si tu échouais aujourd'hui, tu ressayeras demain, encore et encore, jusqu'à ce que tu gagnes. tu entendais dans ta tête ton ancien coach d'escrime, dire "bats-toi". tu es persévérante, tu prônes ces qualités lors de tes séances avec tes patients, alors tu te dois de les appliquer aussi. tu ne dois pas être trop perfectionniste - bien que tu le sois - tu peux faire des erreurs. la vie n'est pas qu'emplie de réussite.

tu entendis amaury dire qu'il allait jouer du violon et voilà un but que tu pouvais atteindre. le laisser jouer un air pour la victoire.
tu te mis à analyser le territoire. la rue était vide, étonnamment. mais tant mieux, ça fera moins de témoins. les voitures passaient rapidement sur la route à côté, ce qui pourrait potentiellement être dangereux. tu remarquas également qu'amaury scrutait un vieil homme à la robe de chambre rouge et aux lunettes de soleil, dont le cône à la fraise glissait dans sa longue barbe. (mon dieu je n'avais réalisé que cette rue puisse être aussi.. étrange.) soudain, tu entendis un petit miaulement, provenant du chat assis sur le trottoir, et tu remarquas au loin la celle moto du quartier, d'un rose pastel flamboyant. parfait. avec tout cela, tu sus que vous pourriez faire un match sans que ça avertisse trop le voisinage.

tu sortis ton épée de son fourreau. tu retins ton souffle, et baissa la tête. tu pris un petit élan, et frappa séraphin sur le flan de dos, ou en tout cas, essaya. ce dernier se retourna rapidement et empêcha le contact de la lame avec son flan. ton attaque parée, tu t'écartas du danger sans recevoir de coup de son épée à lui. tu sautas un peu en arrière, et retournas à l'assaut. tu réussis à lui asséner un petit coup sur son épaule droite. fière, tu t'éloignes et esquisses un sourire d'ivoire. tu sentis le regard noir de séraphin sur toi, et tu répondis par une réplique sanglante.

— tu vas voir que je vais être un adversaire dur à abattre. j'arriverais à découdre tes défenses !

tu envoyas un regard à amaury à côté de toi, l'air de dire "t'as vu ça ? dis moi que c'était stylé stp". tu te remis en place pour asséner ton prochain couteau, qui ne le blessera pas tant que ça, car ce n'était pas un combat à mort non plus, seulement une bataille d'égo.

— ce sera rapide, je vais le remettre à sa place illico presto. évite de te mettre en nous, je ne m'en remettrais pas si jamais je te blesse. j'ai hâte de t'entendre jouer !

il y avait un seul et unique avantage à se battre en face d'un hôpital, juste sur la route près de la porte d'entrée. c'était qu'il n'y avait que quelques pas à faire pour amener un blessé aux urgences magiques. néanmoins, tu espérais ne pas en arriver là. le combattant aux cheveux argentés n'accepterait jamais de se faire porter jusqu'à un des lits de l'aile des urgences, il préférerait s'achever sur le trottoir plutôt que d'y retourner avec le bras — celui qui tenait son épée — cassé.
mais c'était un adversaire redoutable. toi-même, tu étais essoufflée d'esquiver attaque sur attaque, sautillant un peu partout, ton épaule frotta très fort contre le crépis du mur alors que tu avais sauté sur le trottoir pour esquiver un coup d'épée qui t'aurait touché à l'épaule. tu sautas sur la route, et repris une posture adéquate. tu n'aurais pas assez d'énergie pour continuer ce combat très longtemps. tu savais que tu avais très peu d'endurance, et malgré tes cours d'escrime, cela faisait très longtemps que tu n'en avais pas fait. aujourd'hui était un jour spécial, où tu repris une lame en main. et tu comptais faire de ce jour un jour spécial, c'est-à-dire le jour où tu battis un épéiste plus fort que toi.
tu étais soulagé que tout ce qui pourrait se mettre entre vous est sur le trottoir au loin. amaury, le petit chat que tu avais remarqué se faufilant jusqu'au chanteur, zéphyr qui faisait ami ami avec tout ce beau monde. au moins, personne n'est là pour se prendre un coup de sabre dans la tête. et c'est le principal.
tu te penchas, ton épée dans les mains, tu tentas de l'avoir sur le flan, mais il para, et tu finis sur sol. tes genoux ouverts car ils ont traînés sur le sol pendant quelques mètres. tu sentais le sang couler sur tes jambes. tu repris ton épée dans les mains, tu ne t'avoues pas vaincu, c'est lui qui chutera. à nouveau debout sur tes jambes, le bruit des épées s'entrechoquant retentit dans la rue entière, le combat faisait rage. toi, toute petite, face à l'immense séraphin, il y avait de quoi attirer l'attention. un coup à droite. une parade. deuxième coup sur l'épaule déjà amochée. parade. un coup qui réussit à lui couper la joue. un regard plein de haine, tu sautas en arrière, sentant la colère de l'épéiste. rien ne pouvait être pire —
et en fait si, ça pouvait être pire. tu regardas en l'air, la glace tombant jusqu'à atterrir sur la magnifique crinière de séraphin. et tu sentis la haine flotter dans l'air. la glace glissait entre ses mèches, jusqu'à couler sur son visage, tu sentis son regard noir, prêt à en découdre. tu te demandas, sur le qui-vive, si c'était possible de lui tirer les cheveux comme dans ratatouille pour le contrôler et le ramener chez lui. tu n'eus pas le temps de réfléchir plus qu'un coup tranchant te manqua de peu. il était devenu plus rapide, plus envieux de gagner. tu tombas sur la route, et tu utilisas ta propre lame pour stopper celle de séraphin. de la glace tombait sur tes joues. ton instinct raisonnait en toi, il fallait que tu fasses quelque chose, et vite. il fallait terminer ce combat. tu armas ta jambe, et tu l'utilisas pour mettre un coup assez fort dans le flan gauche de l'escrimeur. tu as pu te relever, et ton hermine zéphyr courra jusqu'à toi, se mit sur ton épaule.

tu fis tournoyer ta propre épée. tu chantas ta petite chanson de victoire: *insérer musique de victoire de ff*

— hé, t'as vu ça ? j'y croyais plus mais j'ai réussi à le mettre à terre.

tu sentis quelque chose s'accrocher à tes pieds. tu sentis quelque chose tirer, et tu finis à terre. il n'avait pas dit son dernier mot. par instinct, tu roulas jusqu'à l'autre bout de la rue, prêt de la magnifique voiture rose, et tu te relevas. il n'avait donc pas fini de se battre. lui-même se leva, lame en main, cheveux collants. son regard était comme fait de braises, et tu brûlais à l'idée de le battre. zéphyr sauta du haut de ton épaule, et s'immisça vers l'épéiste. il grimpa sur le corps dégoulinant de glace de séraphin, et tu mordis la main, faisant tomber son épée. tu tapas un sprint, pour chopper l'épée encore intacte, et tu reculas assez loin.

— haha j'ai chopé le saint graal ! on fait moins le malin n'est-ce-pas ?

la fin. le combat touchait enfin à sa fin. tu haletais fortement, la main agrippée sur le sabre luisant de séraphin. tu n'étais pas peu fière, en effet, les années d'inactivité et de concentration sur ton job diminuaient tes chances de gagner ce duel tempétueux. car, oui, ce fut bien une tempête, ou un cyclone au choix, que tu avais traversé. ton épaule était en miettes, et tu pensais bien aller voir les urgentistes afin d'avoir de quoi la rafistoler. tes genoux étaient des rivières de sang, et eux aussi auraient bien besoin d'une pommade et d'un bandage bien frais. tu caressas le sang coulinant jusque dans tes chaussures. bien rouge, d'un rouge carmin. cette sensation de t'être dépassée faisait écho dans tes doigts. tu es fière. tes blessures sont ton vrai graal.
zéphyr se délectait toujours de la glace dégoulinant sur le pauvre visage rouge de colère de séraphin, qui tentait en vain de retirer l'hermine de son cuir chevelu gris. tu te levas, tant bien que mal, et tu cachas derrière toi l'épée, histoire de ne pas la laisser à portée de ce fou furieux. tu avais conscience que ce n'était pas la cachette du siècle, mais c'était toujours mieux que rien, étant donné leur localisation. zéphyr leva ses oreilles, entendant le sifflement de sa maîtresse. d'un coup, il tapa un sprint et sauta sur le bras de l'épéiste, pour atterrir entre les mains de toi, lunaire. il te fit quelques bisous pleins de glace à la fraise, et tu fondis à ce geste si mignon. tu étais complètement hypnotisée par l'amour que te portait cet animal. et hop, il se remit à sa place, c'est-à-dire sur son épaule non blessée, fier comme un paon.
tu entendis le bruit d'un début de musique jouée par un violon. tu te retournas, curieuse de savoir ce que donnerait la suite de ce son, mais tu ne l'entendis jamais, puisque celui d'où elle provenait s'était mangé désagréablement une deuxième pantoufle raton-laveur dans le visage. tu fis une grimace, voyant l'étrange objet volant se coller sur le violoniste. quant à l'épéiste, il se contenta de rire, ouvertement, hilare à cause du visage que tirait l'étrange homme aux cheveux indomptés. toi, tu te contentas de lancer un regard noir à séraphin, histoire d'essayer de le remettre à sa place. tu sentis qu'amaury souhaitait demander quelque chose, mais l'objet volant l'ayant empêché de dire quoi que ce soit, il ne prononça rien d'intelligible. tu te levas et marcha vers lui, lui retira la pantoufle de la bouche, et le regarda droit dans les yeux.

— je pense avoir gagné. je garde l'épée, elle sera magnifique dans mon bureau.

tu remis l'épée dans on fourreau, et fit mine de la mettre sur ta ceinture. bien sûr tu n'y arrivais pas réellement. tu enlevas préalablement le sang souillant la lame. tu regardas ton reflet luisant, et tu fus animé par beaucoup d'orgueil. ce n'était pas ton genre d'être victorieuse et odieuse en même temps. mais après tout ce que vous veniez de traverser, tu ne pus t'empêcher de réagir comme tu le fais actuellement. tu montras l'épée reluisante à amaury, lui montrant son reflet dans la lame. tu repris la parole :

— on dirait un miroir. je me ferais des traits d'eye-liner avec, ça va être top. tu veux garder quelque chose de cette journée ? peut-être que les pantoufles te vont.
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