Ne regrette jamais ce qui t’a fait
sourire

Je ne veux pas être ici.
Je ne dois pas être ici.
La masse pullule dans un fourmillement assourdissant, et au milieu de chaque corps que j’évite, je sens le poids de leurs crimes peser un peu plus sur mes épaules.

Je ne veux pas être ici.
Je ne devrais pas être ici.
Mais je suis là car tu te tiens fièrement là, seule au milieu de tous les corps, seule âme perdue dans un firmament sombre dont tu me demandes d’être l’éphémère éclat.

C’est un univers entier qui nous sépare, toi qui n’est pas toi sur cette scène, toi qui sacrifie un peu plus de toi pour pouvoir être une autre, simplement le temps d’un soir, simplement pour amuser tous ces corps qui ne méritent que leur pénitence.
C’est un univers entier qui nous sépare, toi qui te sacrifie pour eux, moi qui suis sacrifiée pour eux.
Et c’est parce que cet univers nous sépare que l’on se tend la main.
Parce qu’on ne veut pas souffrir seule.
Parce qu’on ne veut pas oublier.

((Tu oublieras pourtant, Aileen.))

Alors je suis ici.
Avec toi.
Quand ta voix s’éteint et que le rideau tombe sur nos drames, quand le silence de ton absence est rempli par l’admiration des corps, je sais qu’il faut que je retrouve ton côté. Je quitte ma potence pour rejoindre un couloir animé, une porte devant laquelle tu me retrouveras une fois que tu auras fini de te nourrir de l’émerveillement.

C’était bien.

Rien de plus alors que mon attente se termine enfin, ma sensibilité à l’art est bien plus émoussée maintenant.
Je n’ai pas compté les minutes, mais j’espère qu’il persiste de la joie à travers ton regard.