L’apogée de l’homme, c’est l’art. L’art, et la connaissance - deux facettes d’une même pièce. Car que faire d’un pinceau si l’esprit est vide ? Que faire d’un livre si la lecture est ignorée ? Savoy n’est pas du genre à faire l’un, ou l’autre. Il aime profondément et l’un, et l’autre.
Il est, après tout, fervent adorateur des deux.
Là où Sisyphe pousse encore son roc sempiternel, Savoy est de ceux prêts à l’aider à s’en libérer. Pourtant, pas de précipitation dans ses gestes, pas de courage orné de témérité. Il est parfaitement conscient, Savoy, de sa faible nature, et préfère trouver des solutions que de créer de nouveaux problèmes. Alors Sisyphe le verrait l’observer, jusqu’à ce que l’homme lui offre de quoi se libérer. Seul. Car les seules victoires qui comptent sont celles où l’on vainc par sa propre main.
Savoy vous offrira les outils, la manière et l’idée. Il vous sera père, mentor et ami. Il vous guidera jusqu’à vos objectifs, et vous laissera franchir la ligne d’arrivée sans lui. Pas pour lui l’avant de la scène, les projecteurs et les récompenses. Il ne voit aucun intérêt dans la finalité - y préfère le chemin parcouru et les choses qu’on y apprend.
Sacré philosophe qu’il fait, sans jamais s’en vanter, silencieux et isolé. Sa silhouette est une ombre que l’on peine à remarquer, un regard acéré que l’on ignore inconsciemment, une présence simplement, observatrice, attentive.
Pourtant, surviennent des fois où il ne peut se contenter de se faufiler. Guidant la voix de la révolte, il refuse que les inégalités persistent à exister - on croira que c’est son sang français qui l’amène à préférer la guillotine pour certains.
Mais une fois que les têtes sont tombées, il se refuse de prendre l’avant de la file d’attente pour les lauriers.
Si sa tête sera couronnée, ce ne sera que d’ombres, de livres et de peintures, une fois qu’il sera couché dans son linceul. Avant cela, il n’a pas le temps de se baigner dans les glorifications. D’autres choses attendent encore qu’il y prête attention, qu’il s’y attarde, qu’il s’y adonne.
D’autres peintures restent à être découvertes dans des caveaux secrets et dissimulés. D’autres affaires peinent à être résolues, depuis des années traînant déjà leur lot de difficultés. Pourquoi se prélasser si l’on peut aider ? Pourquoi penser à soi, quand autrui en aurait tant besoin ?
Il donne de son temps, Savoy. Intelligemment. Jamais dans l’excès, jamais dans l’égoïsme. Pourtant, il n’est pas entièrement altruiste. Il a ses intérêts et il a son honneur.
Gare à ceux qui le dévient de son chemin, car dans la colère, Savoy se montre une toute autre personne.