Ce n'est pas qu'elle lui en voulait.
Ce n'est pas qu'elle s'attendait à des remerciements grandiloquents ou quoi que ce soit, vraiment.
Elle avait simplement eu cette idée, sans vraiment y penser, que le moment ou Valentyne Rosbury chevaucherait ce balais,
son balais, dont elle a choisit le bois, dont elle a taillé le bout, où, entre les rainures du bois se trouve sa sueur, son ouvrage, les ampoules sur ses mains, où se trouve tous ces messages qu'elles ne s'étaient jamais vraiment dit à Poudlard, tous ces hochements de tête discrets, tous ces sourires en coin pleins d'assurances, ces conversations de mots évasifs qu'on aurait pensé superficiels, et pourtant si pleins de sens pour elle, oui, qu'une fois qu'elle aurait empoigné le manche et pris son envol à nouveau, albatros ressuscité que le poids de l'infortune n'aurait pas suffit à tenir loin du ciel, ses nouvelles ailes la porterait vers l'Irlande, à ses côtés.
Peut-être que c'était simplement ses propres illusions, peut-être qu'ellen'avait jamais été personne, pour Valentyne Rosebury, préfète-en-chef des serpentard, une rivale de quidditch tout au plus, une poufsouffle comme une autre, qui se cache au fond de la classe en espérant que personne ne vienne lui parler. Peut-être qu'elle avait tout imaginé, la complicité silencieuse, le respect muet.
Mais pourtant, même chez les flèches, c'était bien sur son balais qu'elle avait volé,
alors
peut-être.
Et la voilà qui revenait finalement. Un sursaut à l'annonce, et des yeux presque brillants, mais avant que ton sourire ne se forme, des mots passent, des susurrements qu'on déteste mais qu'on ne peut ignorer., que c'est bien Lancelot qui avait tout arrangé, que c'était une histoire de discorde qu'elle avait semé, et qu'on ne récupérerait que la mauvaise herbe avant que chaos ne pousse.
Que ce n'était pas pour elle, du tout.
Ce n'est pas qu'elle aurait voulu que cela soit le cas, elle n'a pas l'audace de se sentir aussi importante.
Ce n'était pas beaucoup de choses, et un peu tout à la fois.
Alors malgré elle, elle l'évite.
Mots froids, regard fuyant.
Plus que d'habitude.
Parce que cela l'énerves, qu'elle ne semble pas avoir grand chose à te dire.
Parce que cela l'énerves, qu'elle aie autant envie de lui parler, mais que la fierté écrase les mots dans sa bouche.
Et une fois de plus au moment de la saluer, elle cherche les mots et se refuse de les dire, alors elle lui lance un regard, et la moue renfrognée, se contente de tourner les talons et d'ouvrir son casier pour chercher ses affaires en silence.
Et chaque jour elle se déteste un peu plus d'être aussi socialement inepte.
| Unfold this pair of wings for me again To soar above this world, Turned into a moon that always tells the warmth and brightness of the sun |