Tu te laisses aller contre la porte du bureau de Blair, bascule la tête pour fixer le plafond. T'avais pas su quoi dire. Dans ta bouche les mots avaient semblé plats, fades. La vérité, c'est que tout est flou et que tu ne comprenais pas pourquoi. Pour ta mère, ça avait été clair, simple, facile. Colère, détresse, déni. T'étais lucide, conscient. Mais pour Elyas, t'étais incapable de comprendre ou de mettre un mot sur quoi que ce soit. T'avais fixé son corps sur son lit d'hôpital, ça tambourinait, tordait, mais tu avais été incapable de dire quoi que ce soit. Face à ton père, ça tambourinait, tordait, mais t'avais pu que hocher la tête. Devant Blair, ça tambourinait, tordait et t'avais plus, cette fois-ci, que dire que t'avais besoin de travailler, que tu ne voulais pas qu'il te ménage, que t'avais besoin de te plonger dans quelque chose, n'importe quoi.

Tu sais pas ce que tu ressens. Est-ce que tu lui en veux ? Est-ce que t'es inquiet ? Est-ce que t'es triste ? Est-ce que t'as peur ? Est-ce que t'es heureux ? Stressé ? Furieux ? Frustré ?

Tu soupires, regrettes soudain de n'être pas de ceux qui ont une addiction pour oublier. Tu décolles ton dos de la porte, te laisser traîner dans le couloir. T'as rien d'autre à faire que de rentrer chez toi. Seulement, la perspective d'être seul avec toi-même t'effraie peut-être plus que de revenir au chevet de ton frère. C'est dans l'angle d'un couloir que tu le remarques. Ses chaussures impeccables d'abord, sa tenue qui épouse parfaitement ses formes ensuite. Et enfin, alors que tu relèves prudemment les yeux, son visage et ses yeux, ses putains de yeux.

— Merde.

Murmuré dans ta barbe alors que tu détournes vivement le regard, tel un gamin pris en faute. T'as encore trop en tête son expression à la soirée, le mélange acide de culpabilité et d'amertume. Envers lui. Envers toi.

— Blair est dans son bureau si tu le cherches.

Tu pointes le couloir sans te retourner, fait un pas, n'en fait pas un second. Si tu le dépasses, tu t'épargnes sa présence. Mais si tu le dépasses, tu seras seul de nouveau. Seul. Seul. Seul. Seul. Seul. Et t'avais besoin de te plonger dans quelque chose. N'importe quoi.

Alors tu l'attrapes par la manche, tes doigts qui enserrent le tissu.

— Tu dois te dire que c'est bien fait, qu'on le mérite.

C'est même pas dit méchamment. Ça aurait très bien pu être un "ne t'en va pas". C'est que t'as besoin de te plonger dans quelque chose.

N'importe quoi.

Le tissu t'échappe d'entre tes doigts. Tu ne fais rien pour le rattraper, c'est un aveu de faiblesse que t'as déjà trop de mal à assumer. Mais cette sensation de vide sur ta peau est plus insupportable encore. Tu viens agripper ton propre bras. Toucher, sentir, rendre quelque chose palpable, il te semble que c'est plus gérable comme ça.

— J'sais pas, parce que tu nous détestes, parce qu'Elyas était un sale con que tu pouvais pas piffer ?

L'amertume dans la voix, tu sais pas si elle est sincèrement tournée vers lui, vers toi ou même vers Elyas. Tu secoues la tête un ricanement acerbe dans la bouche.

— T'en a rien à foutre.

Tu répètes, ricanes encore.

— T'as bien de la chance.

Le petit coup sur l'épaule te fait redresser la tête. Tu le dévisages un moment, t'as les yeux fatigués d'un homme qui beaucoup trop veillé sans avoir pu pleurer. La vérité c'est que t'aimerai bien, ce serait normal, ce serait ce que tout le monde attendrait. Pourtant, tes yeux restent désespérément secs. Est-ce qu'il te provoque ? Est-ce que c'est sa façon à lui de faire preuve de sollicitude ? Putain c'est autant à chier que lui. Parfaitement à chier. Parce qu'il est parfait en tout même dans l’exécrable. Surtout dans l'exécrable.

— Pourquoi ? T'as peur de devoir me consoler ?

Tu le fixes un moment, t'as la gorge nouée, essayes de le défier du regard une seconde avant de rendre les armes de secouer la tête.

— J'suis sûr que t'es nul pour consoler les gens.

Mais t'as besoin de t'accrocher, alors tu t'accroches.

— Quoi que, ça doit se bousculer pour te pleurer sur l'épaule.

Petite merde hypocrite et fourbe, jalouse de l'attention des autres. Tu déploies tes doigts à mesure que les qualificatifs peu flatteurs fusent. Tu comptes. Pure provocation. Pur jeu aussi. On en est à quatre. Seulement quatre. Tu l'avais connu plus meurtrier. Est-ce qu'il te ménage ? Tu lèves les yeux, ne sais pas trop quoi faire de mélange de reconnaissance et de dégoût. T'as pas envie qu'il te prenne en pitié, t'as pas envie qu'il te sous-estime. Tu veux qu'il te craigne, tu veux qu'il te voie comme son égal, tu veux qu'il te chouchoute aussi. T'as désespérément besoin qu'on te chouchoute sans pour autant encaisser le sentiment de fragilité insupportable qui y est greffé.

— C'est un défi ?

Tu pèses le pour et le contre. Il te débecte, tu veux qu'il te voie grand, tu veux écraser son ego avec le tien. Mais y a quelque chose d'électrique, de tentant aussi. Zadig qui te console, Zadig qui perd de son précieux temps juste pour toi. Y a des relents d'ambitions datant de l'enfance que tu n'as pas tant étouffé que ça. Tu fixes la banquette à côté de lui, l’œil vide. Qu'est-ce que tu fiches ? Ton frère est dans le coma et tout ce que tu trouves à faire c'est te réjouir du peu d'attention de ton pire ennemi ? Il a raison, Zadig, t'es vraiment une petite merde. Enfin, tant que t'en restes une plus petite que lui, ça devrait le faire.

— Très bien, je suis curieux.

Tu viens t'asseoir. Surpris, quand il te force à te tourner. Tu fixes le couloir vide sans trop comprendre, sursaute à la pression de ses mains sur tes épaules et de crispe immédiatement.

— Putain mais t'as pas besoin de me déboîter les épaules pour m'y aider !

Tu grimaces, rentres ta tête dans tes épaules comme pour essayer de rendre ça moins douloureux mais c'est sans succès. C'est tout bonnement affreux. D'un autre côté, tu ne fais rien pour te dégager non plus.

— Foutredieu, mais qu'est-ce qu'elles te trouvent toutes t'es pitoyable comme masseur.

Tu grimaces encore, souffle douloureux, sans pouvoir t'empêcher de te tortiller sous les assauts assassins de ses doigts.

— J’espère que tu masses pas comme tu couches parce que ça doit être terrible.

Si tu parles, c'est uniquement pour masquer le silence, pour masquer le malaise. Tu devrais pleurer, tu le sais. Quelque part tu veux pleurer, mais tu n'y arrives pas. Il y a cette tension dans ta gorge, cette boule dans ton ventre mais aucune larme, rien. Soudain tu arrêtes de bouger fixe le regard droit devant toi.

— Je ne l'ai jamais aimé. C'était un connard. Il n'avait pas le courage de mépriser notre père, alors il m'a méprisé moi. Je suis pas heureux de ce qui lui arrive. Mais j'arrive pas à le pleurer pour autant.

Tu soupir, un peu tremblant.

— Il fait chier à se donner en spectacle alors que c'est un putain de privilégié.

Une seconde de silence, plus qu'un souffle quand tu lâches.

— Quel con de téléphoner en conduisant.

— Dommage, je vais donc en déduire que t'es mauvais au lit.

T'as pas pu t'en empêcher. La pique facile, loin d'être originale, mais tu t'es jetée dessus avec force et désespoir. Tu sais pas ce que tu veux, ni à quoi tu joues. L'accident d'Elyas t'a retourné l'estomac et foutu en vrac une routine trop bien établit. C'était clair avant, ça ne l'est plus maintenant. Perdu entre la tristesse que tu ressens pour cet homme qui tu étais pourtant sûr de détester et la culpabilité parce que ça reste un frère, qu'on est pas censé haïr son frère. Tu projettes la même chose avec Zadig. Cherche à le blesser une seconde et à avoir sa douceur la seconde d'après. Tu secoues la tête, soupir. Masse douloureuse dans la gorge que tu ravales bruyamment et, enfin, tu verbalises un semblant de vérité.

La pression de ses pouces qui se relâche, t'est soulagé et déçu à la fois. Un coup de coude contre ton dos et tu te retournes en grognant pour le découvrir le nez planté sur son téléphone.

— Whoua, je suis touché par ta sollicitude.

Tu siffles entre tes lèvres. Ses mots sont durs, sans aucune once de sympathie. Tu te demandes ce que tu pouvais attendre de lui. Définitivement, ce type était le roi des cons. Il avait l'occasion de faire un geste, mais non. Ouais, qu'est-ce que t'espérais ? Un peu de gentillesse ? On parlait de Zadig Montgomery. Tu le connais par cœur, pourtant. Faut que t'arrête de vouloir qu'on te donne tort, Basile, parce que t'as au final toujours raison.

— Ouais ouais, faut que j'encaisse comme un homme en bombant le torse. Comme toi, monsieur parfait.

Tu secoues la tête.

— T'as pas la moindre idée de ce que c'est d'être semi-gobelin ou le bâtard de Delacroix, hein ?

Tu pestes dans ta barbe, le regardes de bas en haut avec tout le dédain dont tu es capable, comme-ci tu pouvais te faire plus grand, meilleur que lui. Et tu peux. Tu peux. Tu peux. Tu croises les bras, te cales contre le mur.

— Pourquoi tu me rabaissais constamment quand on était môme ? J'ai jamais été une menace pour toi, non ?

Tu roules des yeux, agacé. Que ce type puisse seulement être apprécié te trou le derrière. Prends sur toi. Vraiment ? Quelle enflure. Tu le fantasmes dans le rôle du croque-mort à accompagner les familles éplorées à coup de "prenez sur vous, vous faites chier". Et ça arrive à être populaire ? Putain, ça te trou encore plus le cul ce genre de réflexion venant d'une diva. Tu le vois encore, haut comme trois pommes (mais plus grand que toi) taper une crise parce que son coca n'était pas light. T'es excédé, lui rend son grognement. On dirait deux chatons qui se cherchent.

— Peut-être parce que ça me console de te faire chier, t'y as pas pensé miss-monde ?

T'as l'air de bouder contre ton mur. Tu te fais la réflexion que vous devez avoir l'air de deux enfants boudeurs calé conte votre mur. L'idée pourrait t'attendrir si la personne à côté de toi avait été n'importe qui d'autre que Zadig. À la place, l'image te... Tu ne sais pas très bien quoi, au juste. Tu l'observes du coin de l’œil. Quelque part, t'as jamais été aussi à l'aise avec lui que depuis que tu essayes plus de lui faire croire que tu l'apprécies.

— T'étais un tyran, Zadig. Un tyran incroyablement mignon, je te l'accorde, mais un tyran quand même.

Tu renverses la tête contre le mur pour fixer le plafond.

— Tu m'as emmené devant la tour de la terreur juste pour me montrer que j'étais trop petit pour y monter. Tu m'as fait "coucou" quand la fenêtre de l'attraction s'est ouverte, mais je suppose que tu t'en souviens pas.

Tu soupires, tu te souviens qu'à l'époque t'avais pleurer comme une merde en tenant la main d'un membre du staff. T'avais pleuré les deux minutes qu'avaient duré l'attraction et t'avais affiché un grand sourire quand il en était descendu. Parce que tu ne voulais pas lui faire le plaisir de tes larmes alors que tes yeux rouges parlaient probablement déjà trop pour toi.

Tu l'as dressé en tyran. Mais quand tu prends le temps de le regarder, tu te rends compte de quelque chose qui à l'époque t'avais échappé. Tu te souviens de sa tête quand tu lui a balancé tout ce que tu avais balancé à la soirée de Sally. Il avait eu l'air blessé. Il n'avait pas eu le masque arrogant ou l'expression outrée que tu lui connaissais si bien. Il avait eu l'air blessé. T'aurais jamais pensé que Zadig puisse être blessé par quoi que ce soit. Ça l'avait rendu humain. Ça l'avait rendu fragile. Et tu t'étais dit l'espace d'une seconde qu'il détestait peut-être autant son reflet que toi tu détestais le tien. La même pensée te prend maintenant. Tu l'observes de longues secondes en silence, puis tu souffles.

— Alors pourquoi les gens t'aiment, Zad ?

C'est une vraie question. Tu lui arrives aux épaules, tu serais probablement jamais aussi impressionnant que lui. T'es toujours obligé de lever la tête pour le regarder dans les yeux. T'as toujours jalousé ses yeux. Trop beaux. Trop profonds.

Renforcer. Oui. Aussi frustrant que ce soit, oui. Mais tu ne sais pas si tu as envie de lui avouer. Confesser qu'il a été moteur de ta jalousie, moteur de ta rage, moteur de ta frustration et que ce sont ces trois émotions qui ont fait toi quelqu'un de tenace. T'es un faux fier, Basile. Mais même pour toi, c'est trop de lui concéder qu'il t'a apporté quelque chose, même un petit rien. Tu veux rien lui devoir. Pourtant t'es là à baver pour un peu de son héritage. Un peu de lui. À te réjouir de fait d'avoir ta place dans sa mémoire, comme-ci tu méritais, comme-ci t'avais ta place. Fait chier.

Tu ne sais pas pourquoi t'enfonce le couteau dans la plaie comme ça. Les discussions sérieuses ne vous ont jamais réussi, pourquoi t'insistes ? Pour lui faire mal ? Pour autre chose ? Et une nouvelle fois, il a une expression humaine sur le visage. Et une nouvelle fois ça te déstabilise. Zadig était un monstre, il n'avait pas le droit d'être autre chose. Tu n'étais pas prêt à accepter cette réalité.

Tu l'as dit la dernière fois, pourquoi.

T'as le souffle tremblant. Tu te maudis d'avoir levé le regard pour contempler son visage car ça fait mal. Ah. Le chien. Il use. IL OSE. Tu te sens submergé soudain. Ton estomac en vrac, ton cœur qui accélère, la gorge sèche. Y a cette montée dérangeante qui part tu bas-ventre pour te prendre à la gorge. Tu sens tes joues chauffer et t'es terrifié de ce que ton regard peut laisser transparaître.

— Je...

Il ordonne et tu te sens petit, incroyablement petit. Tu te sens serviteur heureux de lui baiser les pieds s'il le demandait. Tu te sens chien et tu le détestes pour ça. Il n'a pas le droit, il est écoeurant avec son don contre nature merde ! Pourtant chaque insulte que tu lui trouves est compensée par la lueur magnifiquement assassine de ses yeux, la pulpe délicieusement tentatrice de sa bouche, la courbure outrageusement belle de sa nuque. Tu laisses ton regard se fixer sur toutes ces zones que tu admires, secoues la tête, plaque une main sur ton front avec violence.

— A... Arrête ça.

Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Tu te sens faible, mais surtout tu te sens sale. Avant même de comprendre tu sens tes yeux humides, les larmes perler. T'es frustré, tellement frustré.

— Arrête de me...

Tu ne peux pas t'empêcher de le regarder. Tu ne peux pas t'empêcher de le trouver beau. Tu ne peux pas t'empêcher de laisser tes pensées dériver sur des envies qui devraient te faire vomir. T'es prêt à supplier au milieu de ce couloir pour qu'il t'épargne. T'es tellement en manque d'attention que tu te dis que t'aimerais bien embrasser Zadig Montgomery.

— J'AI DIS ARRÊTES !

Tu te jettes sur lui, saisis son col, Dans ton élan tu t'es presque affalé à califourchon sur ses genoux mais t'es trop désespéré pour y faire attention. T'es paniqué, y a dans tes yeux un cocktail de détresse, de colère, de désir et de peur. Il n'a pas le droit. IL N'A PAS LE DROIT !

— Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Zadig ? Que t'es beau ? Que c'est à cause de ton don ? Que si tu n'étais pas semi-velane t'aurai pas un dixième de ce que t'as ? Arrête de me... ARRÊTE DE ME DONNER RAISON MERDE !

Tu serres son col avec force, tu ne dois même pas être si impressionnant.

— À quoi tu joues ?! Pourquoi tu... ?

Tu ne sais pas ce qui te semble le plus urgent entre lui coller ton poing dans la figure, plaquer ta bouche sur la sienne ou aller fuir dans les premières toilettes venues parce que tu te sens souillé au plus profond de ton être.

Le poing part, s'écrase contre ton nez. Tu tombes à la renverse, sonné, l'élancement douloureux qui vient pulser, se propager à tes joues, ton front, ton menton. Tu te tiens le nez dans un cri, recroquevillé au sol. T'essaye pas de te relever tout de suite, t'as commencé à pleurer, tu ne sais pas si c'est à cause de la colère ou de la douleur.

Tu te sens souillé au plus profond de toi-même. Pourtant t'es presque soulagé qu'il t'ait frappé. Ça devenait insupportable, comment il te tentait, comment tu le trouvais beau, comment t'as eu l'envie immorale de ravager sa peau avec toute la rage dont tu étais capable. Son poing dans ta tronche, on en revient à une forme de haine moins ambivalente, mais pas moins dangereuse pour autant. Il crache des mots, tu te relèves sur ton coude, prêt à cracher en retour. Oui. C'est ça. Revenons à une haine plus classique par pitié.

— Mais t'as ri-

Pas le temps de finir ta phrase que le second coup part. Tu te retrouves affalé sur le sol, tes mains quittent ton nez pour te tenir les côtes. Ton regard balance des éclairs, furieux. Vous faites un raffut impossible.

— JE VEUX RIEN DE TOI PUTAIN ! PARCE QUE T'AS QUE DALLE !

T'anticipes un potentiel second coup de pieds en te jetant sur lui pour lui enserrer les jambes. Qu'il essaye de te frapper pour se libérer si ça le chante. T'es en larmes, le visage déformé par une colère que tu ne te pensais pas le courage d'exprimer aussi frontalement.

— Tu peux me taper et me cracher dessus si ça te fait plaisir mais ça changera rien ! T'es ignoble ! Tu manipules les gens !

T'es totalement débraillé. Maintenant que t'y penses, c'est peut-être la première fois que tu te bats avec quelqu'un.

— Je te déteste parce que t'es un menteur ! JE TE DÉTESTE PARCE QUE TU MENS !

Tu lèves des yeux ravagés et dégoûtés vers lui. Tant pis si en croisant ses yeux tu sens tes entrailles remuées sous l'envie. Il ment. Sa vie entière c'est qu'un putain de mensonge. Sa sympathie, ses sourires, son image, lui et même ça, même l'attrait de sa bouche c'est qu'un putain de mensonge ! Et tu le détestes, parce que t'as besoin qu'il soit un monstre, Zadig. Et tu le détestes, parce que toi, quand tu mens, tu restes laid.