Sally Salinguer, 6 Hamilton Place, Park Lane, W1K 1BE Londres.

Je me suis pris plusieurs regards noirs, mais j'imagine que c'était le mieux à espérer haha

Et avec plaisir, je tiens à ce nœud papillon...

Désolé d'être parti aussi vite ce matin.

Que je regrette d'avoir ri toute la soirée en bonne compagnie ? Je ne suis pas si versatile.

Demain, je devrais terminer vers 18h30. Tu aimes les tapas ?

Rêvé je ne sais pas, mais c'est bon et l'endroit est sympa. L'ambiance est tamisée. Va pour 19h30

Tu as noté quoi, jusqu'ici ?  

Viens comme tu le souhaites. Tu me veux en costume trois pièces et noeud pap ?

Je vis pour la version honnête et choquante. 

Pour commencer seulement ? Je me demande jusqu'où ça ira...

Vous me teasez, Monsieur Delacroix, j'attends avec impatience votre exposé de demain

Salut ! Le tournage commence déjà ? J’ai l’impression que c’est passé si vite

Volontiers pour le bar.
Toujours prêt pour te mettre sur les rotules

se*

Serait-ce un défi?

Tu ne pars pas au bagne, tout va bien se passer ne t’en fais pas. Ce serait un plaisir de partager tes derniers instants de liberté, je vais te faire oublier compte sur moi

À cause de Zadig ?
Ne le laisse pas t’intoxiquer l’esprit…

Attention, Baz, je suis très très compétitif...

Tu travailles avec lui parce que tu le mérites, ne sois pas si prompt à te remettre en question. Quant à lui en tant que personne... est-ce que Blair ne peut pas faire quelque chose ? C'est dingue, vu ce que tu m'en dis, que personne ne le remette à sa place.

Est-ce que tu veux que je demande à mon frère de surveiller l'état de ta mère et de me prévenir s'il y a un souci ?

Je ne te manquerai pas, on parlera presque tous les jours tu verras

Pour le plaisir de ne pas être un connard ?J'ai du mal à comprendre la mentalité,  mais j'entends que ça te travaille. Fais lui des crasses, si tu passes en justice je fermerai les yeux

Je lui demanderai. Je ne te promets pas qu'il le fasse mais j'essaierai. Ce n'est rien (et oui il est chef guérisseur)

Admets plutôt que tu apprecies un peu trop me voir pompette

Tout va bien ?
Je suis dispo, tu veux qu'on se retrouve où?

Je peux te retrouver chez toi ? Crois-moi, tu ne veux pas croiser mon père. Je peux etre là dans 10min

*Avachi sur un fauteuil dans ta chambre, tu fixes ton pineapple. Tu hésites, une minute, deux, trois, dix, vingt. Tu relis en boucle son dernier message. Tu n'y as jamais répondu. Est-ce qu'il y a une date d'expiration ?

Tu soupires.

Et finalement, prenant ton courage à deux mains, tu déclenches l'appel. Tu te tiens instinctivement droit. Est-ce qu'il va répondre ou simplement t'ignorer comme tu l'as fait ? Tu te sens minable, Thursday. Tellement minable que quand sa voix répond finalement, tu perds quelques secondes de silence. *

- Basile ? C'est moi. Terrence.

*Il ne connait même pas ton vrai prénom, putain.*

- Je voulais... Enfin. Ca va ? Je ne te dérange pas, j'espère ?

*Tu pinces les lèvres. A vrai dire, toi non plus tu ne pensais pas le rappeler. Tu ne sais plus, ça fait des jours que tu moulines sans savoir où tu en es. Ca fait des jours que tu rumines, que tu te perds dans tes pensées, ou ailleurs.*

- Je suis désolé, j'ai mis trop de temps à te rappeler, c'est impardonnable.

*Tu passes ta main libre sur ton front, dans tes cheveux qui tombent en boucles devant tes yeux. Tu ne sais pas quoi dire, tu ne sais pas comment le dire. Tu soupires, l'esprit en proie à une multitude de doutes.*

- Ecoute, je... Je dois t'avouer que je suis un peu perdu. Ce qu'il s'est passé... j'ai cru que c'était pour t'apaiser. J'ai cru que tu avais besoin de moi, que je faisais ce qu'il fallait.

*Ton pied tressaute sur le sol.*

- C'est pour ça que je suis parti si vite, le lendemain. Pas parce que je regrettais, mais parce que je pensais que c'était tout ce que tu voulais de moi. Une présence. Du sexe. Du réconfort.

*C'est tout ce qu'on a toujours bien voulu de toi.*

*Tu l'écoutes, la gorge nouée. Ses mots te ramènent à la soirée que vous avez passée, aux paroles qui se sont échappés entre vos ébats. Tu n'avais pas osé y repenser, ni même te dire qu'ils avaient pu être vrais. Tandis que tu cherches tes mots, tes yeux tombent sur le DVD d'une série conseillée par Leslie, sur ton bureau. Tu te sens soudainement honteux.*

- Basile... Je ne pense pas être bon pour toi.

*Tu renverses ta tête contre le dossier de ton fauteuil, les paupières froncées.*

- J'ai l'impression que je t'apporterais plus d'emmerdements qu'autre chose. Je ne suis pas... Je ne suis pas parfait. Je suis loin d'être à la hauteur du piédestal sur lequel tu me places. Vraiment... je suis un véritable bordel.

*Et pourtant, il te plaît. Il te plaît, putain.*

- Je dois t'avouer quelque chose.

- C'est pas ça. C'est pas ça, Basile, putain.

*Tu fermes les yeux un peu plus fort. T'as les entrailles qui bouillonnent, certainement que tu seras incapable de manger ce soir, demain, même après. Tu te sens comme une merde, y a rien qui accepte de sortir de tes lèvres. Alors tu gardes le silence, certainement un chouia trop longtemps.*

- Je ne m'appelle pas Terrence.

*Ca te tue que vous soyez si proches et qu'il ne le sache toujours pas.*

- Et j'ai...

*Tu inspires profondément. T'as la nausée, tu ne sais même pas vraiment pourquoi. Vous ne vous étiez rien promis. Vous n'étiez même pas ensemble. Alors pourquoi tu te sens comme ça ?*

- Après notre nuit, j'étais complètement perdu. J'avais l'impression... que je ne valais... rien. Je ne savais pas, enfin je ne pensais pas que tu étais sincère et... j'ai couché, avec un autre. Je veux être franc avec toi, Basile, et j'ai l'impression qu'il fallait que tu le saches. Je pensais pas. Que je te plaisais vraiment.

*Tu attends comme un prisonnier sur l'échafaud ta sentence. Tu la mérites ((vraiment ?)) et pourtant, tu restes surpris du ton qu'il emploie pour te répondre. Tu ne pensais pas qu'un jour Basile te parlerait comme ça.*

- C'était... on s'en fout.

*Tu l'écoutes continuer, l'air acide. Tu le trouves soudainement injuste avec toi. Ce n'est pas ta faute, après tout, s'il a commencé à se faire des films. N'est-ce pas ?*

- Ne t'agace pas de la sorte, nous n'étions pas ensemble, Basile.

*Tu te redresses sur ton fauteuil. Le sang pulse contre tes tempes, tu sens lever en toi une émotion que tu ne parviens pas vraiment à identifier. Ses mots résonnent dans ton crâne, tu fronces les sourcils.*

- Comment voulais-tu que je réagisse ? Tu t'en vas en tournage, tu aguiches et tu embrasses le type qui te hante depuis des années, tu m'en parles, tu m'appelles pour que je vienne te consoler. Et je suis censé faire quoi, moi, après ?

*Finalement, peut-être bien que tu sais ce que tu ressens.*

- Je ne lis pas dans les pensées, Basile. Et si je ne suis pas aussi merveilleux que tu l'imaginais, eh bien, tu m'en vois désolé.

*Imparfait. Imparfait. Imparfait.*

*Et les choses ne vont pas en s'améliorant, loin de là. Si tu sentais peu à peu le ton changer, voilà que tu l'entends exploser. Basile te découvre un nouveau pan de lui-même, un sel et de l'acerbe à un point que tu ne lui soupçonnais pas. Tu restes interdit, tu ne perds pas une miette de ce qu'il t'envoie en pleine tronche. Et tandis qu'il s'époumone au travers du combiné, il te rappelle combien tu ne vaux rien. Combien tu n'es qu'un imposteur, aux yeux de tous, et même aux siens.

Alors tu craques, Thursday.
Putain, tu embrasses ton imperfection.*

- PARCE QUE CE N'EST PAS CE QUE TU FAIS AVEC TOUT LE MONDE ? Ne te fout pas de ma gueule, Basile, tu crois que je ne vois pas comme tu tournes autour de tous ceux qui ont un tant soit peu de pouvoir ? De position ? A COMBIEN D'ENTRE EUX TU AS FAIS LA MEME SCENE ? COMBIEN T'EN AS BAISE ?!

*Et ça te bouffe de jalousie rien qu'à l'imaginer.*

- JE NE SUIS PAS UN PUTAIN DE TROPHEE !

*Tu entends qu'il pleure, mais tu ne parviens pas à te calmer. Tu es aveuglé, Thursday, tu ne sais plus ce que tu dois croire, ce que tu dois comprendre. Monday, Basile, Leslie, ton père. Tu sais plus ce que t'es ni qui tu es.

Les yeux fixés sur le sol, le poing libre serré à t'en faire mal, tu te forces à calmer la force de ta voix.*

- Je m'appelle Thursday. Pour que tu puisses saluer ton prochain pigeon de ma part.

*Et tu raccroches.
La rage est telle que tu hurles, tu éclates ton pineapple sur le sol. Il s'éteint immédiatement, l'écran brisé.*