Depuis qu’il a rejoint son manoir, Vanitas n’arrive à rien. Tourne, tourne et retourne, le regard ouvert sur l’obscurité du plafond sans parvenir à dormir. Putain ce qu’il s’en veut, si tu pouvais savoir comme il s’en veut. Vos échanges ne lui rendent qu’un maigre espoir, capte le ton que tu n’as jamais eu avec lui. Blessé, fatigué. Il s’extirpe du lit, enfile un t-shirt blanc au-dessus de son jogging. Son nez continue de le faire souffrir, mais il a refusé l’essence de dictame proposée par ses elfes de maison. Il veut avoir mal, Vanitas, comme si ça pouvait compenser ne serait-ce qu’une infime partie de ce qu’il a trahi.

Assis sur le canapé, un verre de whisky pur feu sur la table basse, il phase. La tête entre les mains, il se repasse en boucle tous les détails de cette maudite soirée. Et il revoit ses yeux, il entend à nouveau sa voix, putain. Il te revoit, toi. Jamais il ne t’a vu aussi blessé, et savoir qu’il en est responsable…

Ta voix le sort de ses pensées. Il relève la tête, détaille ton visage, tes yeux gonflés d’avoir pleuré, déjà mouillés pour recommencer. Putain, Neal. Il aimerait se lever, il aimerait te prendre dans ses bras, tout oublier. Mais vous pouvez pas, pas vrai ? A la place, il est muet. C’est presque s’il craint qu’en parlant tu ne risques de fuir, pétrifié à l’idée de ne pas faire ou dire ce qu’il faut.

C’est l’une des premières fois.

Il te suit du regard quand tu le rejoins, et dans l’espoir de t’apaiser un peu, une de ses mains qui recouvre les tiennes. Mais il n’ose pas l’y laisser, comme s’il ne le méritait pas. Il se la passe plutôt sur le visage, grimace en touchant son nez. La vérité, c’est que même lui ne sait pas exactement ce qu’il s’est passé.

- J’en sais rien, il… A peine arrivé, il m’a provoqué.

Il soupire, s’en veut tellement d’avoir craqué. Lui qui est si patient, lui qui est capable de faire la part des choses. Tu parles.

- Il a sous-entendu que je ne suis pas assez bien pour toi, que je ne te mérite pas.

Un rire, cynique, quand ses doigts se referment sur le verre.

- Comme si je ne le savais pas.

Comme s’il ne se l’était pas déjà suffisamment répété. Il boit une gorgée, prend le temps de chercher ses mots pour t’expliquer. Mais il n’a pas envie de mettre la faute sur Teddy, alors la formule est plutôt difficile à trouver.

- J’ai des doutes sur lui depuis que tu m’as parlé de ce que tu avais vécu, enfant… Dans ta tête, j’ai vu des images. J’étais pas tranquille, c’est pour ça que je voulais le rencontrer.

Il fait tourner son verre, le regard rivé dessus. Est-ce que les choses auraient été plus simples s’il t’en avait directement parlé ?

- Quand il s’est mis à me provoquer, ça n’a fait qu’accentuer ma méfiance. Puis il y a eu ses réactions, ses piques, sa façon de te parler… Et quand il a mentionné mes parents, j’ai… c’est comme s’il me mettait dans le même sac que ces fumiers. J’ai vrillé, y a tout qui s’est mélangé. C’était plus fort que moi.

Repose son verre sur la table, se masse la tempe. Ce serait trop facile de tout mettre sur le dos de la légilimancie, pas vrai ? Te dire à quel point c’est une seconde nature de fouiller, comme c’est difficile de résister. Il lève le regard sur toi, la respiration lourde, déglutit en essuyant l’un des sillons de tes larmes.

-  Ça me rend dingue, j’ai peur pour toi, Neal. C’est tout. Je suis désolé…

Est-ce qu’il a tout gâché ?

ft. @Neal Wright | 11 décembre 2031

Le froid de tes doigts sur son visage lui tire un frisson. Il te regarde, le remords au fond des yeux tandis que tu parles. Est-ce que tu es sûr de toi ? Quand tu dis qu’il est à la hauteur, ça lui donne un mince espoir. Mais bien vite, tu reviens à Teddy, tu lui redonnes toutes les excuses du monde. C’est injuste comme il déteste que tu les lui trouves, injuste parce qu’à ta place, pour Jasper, il ferait certainement la même chose. Mais il préfère ne rien dire, de peur d’aggraver une situation déjà compliquée.

Il secoue la tête, réveillant ainsi une douleur lancinante au sommet de son nez.

- Je ne veux pas en mettre. Je préfère avoir mal, j’ai l’habitude.

Pour se punir de ce qu’il a fait. Pour se rappeler de ce que ça fait, de trahir ceux qu’il aime. Et tu sais, cette douleur, ce n’est rien comparé à celle de ton cœur ; il en est persuadé.

Il boit, puis il tente de t’expliquer ce qu’il s’est passé. C’est brouillon, autant dans sa tête que dans ses mots (maux). Quand il s’entend, il a l’impression que ça ne veut rien dire, que ça ne justifie pas la violence ou d’avoir mis votre relation en péril. Putain. Et pourtant, Neal, t’as l’air de comprendre. Si tu savais comme ça le soulage, quand tu parles. Parce que si tu parles, si tu essaies, c’est qu’il y a encore quelque chose à sauver. Pas vrai ?

- Pour que ce soit clair, ce n’est pas sa nature de loup-garou, le problème. Enfin… Je me fiche qu’il soit un loup, un semi-gobelin ou un simple sang-mêlé. C’est pas le problème, au fond, c’est juste… je comprenais pas. J’avais besoin de comprendre et d’être sûr, d’être totalement sûr que tu ne craignais rien.

Il baisse les yeux, trace quelques ronds du bout des doigts sur la table basse, comme un enfant cherchant à échapper aux conséquences de ses actes.

- Et je ne t’ai pas demandé parce que j’avais pas envie de te faire stresser ou paniquer. Ni que tu m’en veuilles d’avoir vu des choses que tu essaies de me cacher - tu en as le droit. La legilimancie… Disons que peu de personnes sont aussi ouvertes que toi à ce propos. En général, ils réagissent plutôt comme Teddy.  

Il soupire, las de se trouver des excuses, revient à toi. Ton visage qu’il aimerait parsemer de baisers, il pose à nouveau sa main sur les tiennes. Mais cette fois, il l’y laisse. Maigre sourire quand tu replaces une de ses mèches en bataille, il ne doit pas avoir fière allure. Et tu recommences, tu ne peux vraiment pas t’en empêcher.

- Ce n’est pas ta faute. Arrête de toujours penser que c’est ta faute. J’ai été stupide et immature.

Tu n’aurais pas pu voir qu’il avait peur. Il le sait, parce que Vanitas a appris à masquer.

Doucement, ses doigts se mêlent aux tiens, peu certain d’en avoir le droit. Il ne sait plus ce qu’il doit penser, tu lui en veux et pourtant tu es là. Tu es toujours là. Bordel, Neal, mais qu’est-ce qu’il a fait pour te mériter ? Ca non plus, il ne le comprend pas.

Inspire, le regard baissé sur vos mains liées.

- Je ne suis pas aussi parfait que tu sembles parfois le penser. J’ai de gros défauts, tu commences à les découvrir, et… je comprendrais que ce soit trop. Il déglutit. J’aimerais que tu me pardonnes, mais je comprendrais que tu ne puisses pas.

Ses pupilles à nouveau sur ton visage, vont et viennent pour te scruter. Que fera-t-il, si jamais tu décides de le quitter ? Il ne pourrait pas te retenir, il s’en empêcherait, parce que tu aurais toutes les raisons de t’en aller. Bon dieu, peut-être bien que ça le briserait si tu partais.

- Je ne vais pas te promettre que ça n’arrivera plus, parce qu’à l’heure actuelle mes promesses ne doivent plus avoir aucune valeur à tes yeux. Alors à la place, j’aimerais… t’offrir quelque chose.

Il se racle un peu la gorge, déglutit une nouvelle fois. Stressé, déjà submergé par les images du passé. Il resserre ses doigts contre les tiens, sa main libre qui se ferme en poing sur le cuir du canapé.

- Un secret pour un secret. J’ai lu celui de Teddy, alors j’aimerais te raconter le mien. Sur mon enfance, mes parents. Si tu le souhaites.

S’il se refuse à penser que la plupart de ses défauts viennent de là, il ne peut nier que les choses sont forcément liées. Et il est temps d’être honnête, n’est-ce pas ?

ft. @Neal Wright | 11 décembre 2031

Silencieux, ses yeux suivent ton échange avec Hony, qui s’empresse de te ramener de l’essence de dictame. Ça fait des heures qu’elle le supplie d’en mettre toutes les quinze minutes, tu ne pouvais pas la rendre plus heureuse.

Tu parles, Vanitas t’écoute. Pour un militant comme lui, qui rêve de faire de votre société un monde dans lequel tout le monde possède les mêmes droits, c’est difficile de se voir comme l’intolérant de l’histoire. Parce que Teddy est un loup-garou, Vanitas a eu peur. Et ça, c’est une autre raison pour laquelle il s’en veut. Il a eu des préjugés.

- J’irai m’excuser auprès de lui. A ce propos.

Pas pour le reste.

Il tente de t’expliquer pourquoi il ne t’en a pas parlé plus tôt, et tu continues sur ta lancée. Non, tu n’es pas en porcelaine. Tu n’es pas si fragile, il le sait. Alors pourquoi ne peut-il pas s’en empêcher ? C’est horrible de se rendre compte comme parfois il oublie ta maturité. Obnubilé par son besoin de te protéger, il oublie que tu sais parfaitement te défendre, que tu n’as certainement même pas besoin de lui. Teddy avait raison, sur ce point.

- Pardon, je ne pense pas que tu sois un fragile. Il plisse les lèvres, fronce les sourcils. Il faut juste que tu saches… Concernant la legilimancie.

Il hésite un instant, puis décide de te le dire.

-  Plus on sera liés, toi et moi, et moins je pourrai m’empêcher de te lire. Je veux dire que si tu souhaites qu’on reste ensemble, je saurai probablement tout. Il se reprend rapidement. Pas tout de ta vie ou tes souvenirs ! Mais il y a des moments où j’entendrai tes pensées quasi en permanence, je verrai certaines images que tu as en tête, tes émotions, c’est… c’est comme ça que ça fonctionne. Avec n’importe qui, ce n’est pas un problème ; je n’ai même plus besoin d’y penser. Mais quand je suis lié à quelqu’un, c’est autre chose. Je sais me forcer à ne pas lire, tu pourras me parler d’un sujet sensible, il faudra juste que tu me préviennes en amont de faire attention.

C’est ainsi qu’il fonctionne avec Jasper, depuis quelques années. La connexion entre deux âmes, elle ne s’explique pas. Et si ce n’est presque plus un effort conscient de se couper du monde au quotidien, dans le cercle privé - amoureux - il est beaucoup plus difficile de cesser le flot. C’est compliqué, et fatigant.

Il inspire, Vanitas, presque effrayé que ce soit la goutte d’eau qui fasse déborder le vase. Même si tu l’autorises à lire de façon ponctuelle, est-ce que ce n’est pas trop pour toi ? C’est aussi pour ça que, encore une fois, il te donne une porte de sortie. Une porte que tu t’empresses de refermer, les larmes aux yeux qui ne tarissent un peu que lorsque vos mains sont liées. Il hoche la tête, se promet qu’il fera tout pour te montrer qu’il est digne de confiance.

Léger sourire à vos lèvres, vous avez conscience que ce sera peut-être difficile. Alors il te propose, Vanitas, pour rendre les choses peut-être plus faciles ; un secret pour un secret. Mais tu refuses, il fronce un peu les sourcils - surpris - au moment où tu le repousses dans le canapé. Pose instinctivement ses mains sur tes hanches, lève le menton quand tu te retrouves sur lui. Douce caresse de tes doigts, tes yeux qu’il ne quitte pas.

- Ce n’est pas vraiment forcé. Mais jusqu’ici, ce n’était jamais le bon moment pour en parler.

Et quitte à ce que tu découvres de lui des choses qui ne plaisent pas, autant être honnête et te donner toute l’histoire. Vanitas le faible, celui qui n’a su que subir. Il ferme les yeux, quand tu appliques le dictame, frissonne de douleur mais ne grimace pas. Il adore le contact de tes doigts. Puis celui du baiser, qu’il cherche à allonger.

- J’ai confiance en toi. C’est juste que cette histoire ne me dépeint pas vraiment comme glorieux. Il sourit, fatigué. Et puisque je ne suis de toute façon pas très glorieux ce soir, autant en profiter.

Souffle du nez, presque un rire s’il en avait eu la force. Il glisse une main derrière ta tête, rencontre un peu plus longue de vos lèvres.

- Je veux t’en parler. Connaître ton histoire m’a permis de mieux te comprendre, et je veux qu’on soit sur un pied d’égalité. Plus de secrets.

Son front s’échoue contre le tien, puis dévie vers ta tempe, son souffle sur ta joue.

- Tu es d’accord ?

Pour le découvrir comme tu ne l’as peut-être jamais soupçonné.

ft. @Neal Wright | 11 décembre 2031

Rassuré par ta réponse, il hoche doucement la tête. Il l’aurait fait, pour toi, tu sais ? Ou du moins, il aurait pu essayer. Se forcer à ne pas lire, en permanence, se fatiguer à ne pas fouiller dans le seul but de ne pas te perdre. Mais que tu lui octroies encore cette confiance, quelque part, ça l’apaise.

- Evidemment. Ça restera entre nous.

Et c’est déjà énorme. Parce que tu acceptes qu’il sache tout de ce qu’aux autres tu pourrais cacher. Putain, ça le tue, d’avoir été indigne de toi. Il soupire en sentant le dictame agir, ne répond pas quand tu fais remarquer que Teddy ne l’a pas raté. Il sent encore la force de son poing, entend encore le craquement de son nez. Ce qu’on dit sur les loups-garous n’est pas exagéré. Ils sont puissants.

Léger sourire quand tu parles de sauver des dragons, presque une lueur de malice. Tu serais surpris de ce qu’il a déjà pu accomplir avec les créatures qui ont transité par le manoir, mais ça, ce sont de toutes autres histoires. Il tente de ne pas se formaliser de ton manque de volonté dans le baiser, car c’est normal, après tout. Puis, soulagé que tu acceptes d’écouter, il enroule un bras autour de toi, une main nichée dans tes cheveux. Vous êtes bien, là, presque comme si rien ne s’était passé.

- Les Cornwell ont longtemps été une famille de sang-purs. A vrai dire, notre sang n’est mêlé que par l’intermédiaire d’un seul moldu, il y a une soixantaine d’années. Et personne n’a jamais accepté ça. Un souffle du nez, cynique. Je t’assure, ils se comportent encore tous comme des rois, et ils donnent le change, c’est ça le pire. Rester forts, indispensables, garder notre notoriété, prospérer.

Amer, dans le ton de sa voix. Sa main caresse tes cheveux pour s’apaiser.

- Mon père était très dur. J’imagine qu’il a été élevé dans la rage du scandale de notre sang peu de temps auparavant, ça n’a pas aidé. En tout cas, je devais être parfait. Et ce n’était jamais suffisant. Je devais connaître l’étiquette, le monde des sorciers, l’histoire, la généalogie, tout des créatures du commerce, évidemment. Je devais être brillant, bien présenter, me tenir droit, être digne, tu comprends ? Et au moindre faux-pas, j’étais puni.

Il déglutit, se souvenant encore du goût dans sa bouche. Sur ta tête, le mouvement de sa main s’est arrêté.

- Il y avait les châtiments corporels, c’est un compte. Mais mon père aimait innover. Il a toujours eu un talent en potions et très vite c’est ce qui a remplacé les coups. Si je dérogeais à ses attentes, j’étais empoisonné. Pour vomir, me sentir mal, avoir chaud, avoir froid, le sentiment de crever, être paralysé, tout est passé.

Une pause, avant de reprendre.

- Et par-dessus le marché, je suis legilimens. Ça me vient de ma grand-mère. Il détestait que je puisse lire ses pensées, ça le mettait hors de lui. Alors il me punissait pour ça, aussi. J’ai appris à ne rien dire, à baisser les yeux pour éviter de sonder les esprits sans faire exprès, mais ça venait à moi naturellement. Il pose son menton sur le sommet de ton crâne, les yeux fixés sur le mur opposé. Il ne m’a jamais aimé, tu sais ? Ça n'arrangeait rien. Il a eu un fils parce que c’est le devoir des sang-purs, de faire perpétuer le nom. Il m’a élevé parce que c’est notre devoir, pour la famille. Mais il avait beau dire pour donner le change, j’ai toujours su qu’il mentait. Je l’entendais.

Du coin de l'œil, il remarque Hony qui se tient en retrait dans le coin de la pièce. Sur le visage de l’elfe de maison, il parvient à lire la tristesse. Il lui adresse un sourire pour la rassurer, parce qu’elle n’aurait rien pu faire.

- Alors, pendant toute ma vie, j’ai tout fait pour qu’il puisse m’aimer. Je me suis acharné à être parfait, j’ai appris tout ce qu’il voulait, je l’ai écouté, je lui ai obéi, j’ai subi. Sans jamais me rebeller. Même à Pouldard, avec ma grande gueule et mes idéaux, quand je rentrais au manoir, je me la fermais. Un bel imposteur, si tu veux mon avis.

Il renifle, un peu malgré lui. Cette période de sa vie le dégoûte, parce qu’il a l’impression de ne pas se reconnaître. Il se redresse, inspire un grand coup avant de continuer.

- Une seule fois, j’ai osé. C’était en 2021. Lors du repas de Noël, j’ai parlé de mes idées, de l’avenir que je voyais pour la famille en tant que futur patriarche. En discuter à Poudlard m’avait rendu confiant, je pensais vraiment que c’était sensé. Immédiatement, sa cicatrice qui le démange. Mon père est entré dans une colère noire et j’ai tenté de me dresser. Alors il m’a lancé un sortilège de l’imperium. Il savait pour le Quidditch, pour mes rêves, alors il en a profité pour faire d’une pierre deux coups. J’ai attrapé le couteau à viande sur la table et je me suis crevé l'œil. Tout ce dont je me souviens ensuite, c’est me réveiller borgne à Ste Mangouste.

D’après les médecins, la blessure ne pouvait pas guérir. Quelque chose avait été appliqué sur la plaie. Une nouvelle pause, le temps de laisser passer. Putain, il n’avait pas prévu qu’en parler soit aussi douloureux. Il pensait que c’était passé. Qu’il avait guéri. Sa voix est un peu rauque quand il reprend.

- Après ça, je ne me suis plus jamais dressé contre lui. J’ai arrêté le quidditch, j’ai suivi un double DEMA pour prendre la suite du business. En sortant de Poudlard, j’ai travaillé avec lui. Je me suis plié, oublié. J’ai subi, comme un putain de pion. Jusqu’à The Crow. Jusqu’à ce qu’ils aillent trop loin, qu’ils menacent la vie de leur propre fille avec leurs conneries. C’est là que j’ai fini par accepter que je n’obtiendrais jamais d’eux ce que je recherchais. Je les ai dénoncés, j’ai pris la tête de cette foutue famille, et j’en ferai ce que je veux. Il n’aura pas son mot à dire.

Entrouvre les lèvres, à la recherche de la suite. Mais il n’y en a pas. Et encore, Neal, tout n’est pas encore là. Il ne t’a pas parlé de la violence avec laquelle sa sœur, cracmolle, a été traitée. Il ne t’a pas parlé de la magie noire. Il ne t’a pas parlé des moments de lumière aussi, ceux durant lesquels il ne perdait pas espoir, durant lesquels il s’est forgé comme militant. Grâce à sa sœur, à Jasper. Il baisse les yeux sur toi, fin sourire qui étire ses lèvres. Légère ironie dans le ton de sa voix.

- Voilà. C’est l’histoire de Vanitas Prince Cornwell. Ce type qui a subi sans broncher pendant toute sa vie. Pas glorieux, comme je te disais.

Comment le vois-tu, désormais ?

ft. @Neal Wright | 11 décembre 2031

Le souffle qu’il reprend, la bouche sèche d’avoir autant parlé. Tu lui demandes de ne rien dire, de ne rien ajouter, juste avant de le serrer contre toi. Enfin. Et ses bras glissent, se resserrent sur ton corps quand son nez échoue contre ta nuque. Putain qu’il est bien, là.

Ta voix se brise, il aimerait te dire que tu n’as pas à être désolé. Mais tu te recules, tu caresses son visage, embrasses sa peau scarifiée, et tout ce qu’il peut faire, Vanitas, c’est respirer. Fermer les yeux. Se nourrir de cette tendresse que tu es en train de lui donner. Doux frisson à ta promesse, les lèvres avides de toi quand tu les voles. Comment tu fais, pour savoir exactement comment lui parler ? Il te rend encore l’étreinte, glisse ses lèvres contre ton cou. Ce n’est pas pour t’apitoyer, qu’il t’a raconté son histoire, mais il sent sa poitrine libérée d’un poids. Il a été glorieux, dis-tu. Est-ce que c’est vraiment ce que tu penses ?

- Merci…

Il ne le pense pas, lui, mais c’est du fond du cœur qu’il te remercie, Neal. Son sourire un peu plus large en plongeant son regard à toi, sa joue qui repose contre tes doigts. Avide de ton contact, de ta présence, de toi. Ses mains posées à ta taille, il se retient de lire tes pensées, ne veut savoir que ce que tu décides de lui dire.

Et quand ça sort, ses yeux gris plantés sur toi, sa respiration se coupe un instant. Le temps d’un battement. Parce que tu le penses, pas vrai ? Tu le penses.
Tu l’aimes.

Et son estomac est submergé, sa tête chauffe. Il monte une main pour récupérer l’une des tiennes, nouer vos doigts ensemble. Ses phalanges tremblent un peu, mais ce n’est pas le froid. C’est toi.

- Tu n’as pas idée à quel point moi aussi, je t’aime.

Suffisamment pour tout t’avouer. Suffisamment pour être lui-même, pour tout miser sur toi, sur vous. Il prend le temps de t’observer, de graver ton visage et ce moment avant de s’avancer. Lentement, ses lèvres effleurent les tiennes. Encore, puis encore. Le souffle qui s’échoue, chaud, avant que vos bouches ne se pressent. Putain qu’est-ce qu’il t’aime. Peu à peu, le baiser devient langoureux. A ta taille, sa main rampe jusqu’au creux de tes reins. Tu es certainement le premier à l’aimer. Lui, Vanitas, tout entier.

Son souffle est court quand il recule, le regard déjà de nouveau sur toi.

- Je ferai tout pour que tu retrouves confiance. Embrasse lentement ta mâchoire. J’ai déjà changé mon fond d’écran, qu’est-ce que je peux faire d’autre ?

Doux sourire, tentative de malice au fond de la voix. Il sait que ce ne sont pas ces choses-là qui feront la différence. C’est le temps. Les preuves. Et ça, Vanitas te les donnera. Il te donnera tout, tu sais, si tant est que tu viennes lui demander.

- Je pourrais m’essayer à te faire un dîner. Et si tu tombes malade, ce qui arrivera certainement, je m’occuperai de toi. Qu’est-ce que t’en dis ?

Laisse ses baisers dériver, rejoindre ton oreille, descendre sur la peau fine de ta nuque. Au niveau de tes reins, sa main glisse sous le t-shirt pour trouver le contact de ta peau.

- Ne repars pas. Reste pour cette nuit.

Et la suivante, si ça ne tenait qu’à lui.

ft. @Neal Wright | 11 décembre 2031

La malice ne prend pas tout de suite, évidemment. Il tourne la tête et te regarde pendant que tu lui demandes de ne plus te faire de promesses. Pas des promesses qu’il n’est pas sûr de tenir. Sa gorge se noue, son regard va et vient sur ton visage, de tes yeux à ta bouche, puis encore tes yeux.

- Je ne le ferai plus.

Combien de temps avant que ta confiance ne lui revienne ? Le pourra-t-elle jamais complètement ?

Il est soulagé d’entendre ton souffle du nez, de discerner presque un début de rire. Il ne veut pas minimiser votre situation, ce n’est pas son objectif. Mais il est tellement mal à l’aise à l’idée que tu lui en veuilles, il n’a tellement pas l’habitude d’être en faute, qu’il ne peut pas s’empêcher de vouloir te faire sourire. De se prouver qu’il est encore capable d’y parvenir.

- Bien sûr que si. Tu pourrais cracher des limaces que je serais toujours là. Mais je parlais spécifiquement de tomber malade à cause de ma cuisine.

Léger rire, frissons qui lui parcourent la nuque quand ton souffle s’échoue sur sa peau. Il baise la tienne, caresse dans ton dos du bout de ses ongles courts. Il veut que tu restes. Il ne veut pas te voir partir, avoir l’impression de te perdre comme lorsqu’il a quitté ton appartement, plus tôt dans la soirée. Tu hésites, il l’entend à ton silence ; et quelque part, ça fait mal. D’une main, tandis que tu sembles réfléchir, il va caresser l’arrière de ton crâne.

Son sourcil se hausse quand finalement la sentence tombe. Parvenir à dormir, étouffer tes cris. Il plisse les lèvres, parce qu’une fois encore il s’en veut. C’est sa faute.

- Qu’est-ce que tu dirais d’une infusion de valériane et de camomille ? Ça aide pour dormir et ça apaise le sommeil. Hony m’en faisait souvent, quand j’étais petit.

Elle rentrait dans sa chambre, les soirs où son père avait crié un peu plus fort que d’habitude, et elle venait lui glisser une tasse entre les doigts.

Son dos s’enfonce un peu plus dans le canapé, ses jambes se replient autour de toi pour que votre étreinte se resserre encore. Plus intime. Il recule la tête, glisse un regard sur ton visage avant de poser ses lèvres contre ton front.

- Et pour les cauchemars… Je n’ai pas de formule magique, mais je peux te serrer dans mes bras et te veiller. Baiser sur ta tempe. T’embrasser. Sur ta joue. Pour t’apaiser.

Il vient chercher tes lèvres, tendre. Puis une fois encore, un peu plus longuement.

Il y a d’autres solutions, mais il n’ose pas te les proposer. Tu n’as pas l’air d’humeur, trop chamboulé. Dans ton dos, son bras se resserre autour de toi, son visage vient plonger dans le creux de ton cou. Il inspire ton odeur, comme un drogué auquel on promet la détox. Si tu savais comme il a eu peur, comme il a craint de devoir t’entendre le quitter. Et ce n’est pas fini, il aura peut-être peur de ça pour toute la durée de votre relation.

- Qu’est-ce que tu en dis ?

Ne pars pas, Neal, ne le laisse pas.

ft. @Neal Wright | 11 décembre 2031

Tu vas continuer la cuisine, oui, c’est une sage décision. Car s’il y a une chose que tu n’es pas encore parvenu à lui apprendre, c’est bien ça. Il sourit, Vanitas, propose ce qu’il connaît pour t’aider à dormir quand tu le lui demandes. Des infusions pour te calmer, rester auprès de toi. Le bout de tes doigts qui caresse sa peau, tes baisers, ça lui tire des frissons. Tu ne te sens pas de boire, bien, tant pis. Il resserre son étreinte sur toi, t’enferme dans un monde qui n’appartient qu’à vous. Ton odeur sous ses narines, ta peau sous ses doigts, ton goût sur ses lèvres.

Tu lui rends son baiser, plus avide, Vanitas soupire. Délecté du contact de tes doigts, de la douceur dans ta voix. Il se laisse étreindre, mordille ta nuque, embrasse par-dessus. Ce n’est pas assez, il n’a jamais assez de toi.

- Moi aussi, je suis bien. Je ne suis jamais mieux qu’avec toi.

Un murmure contre ton derme, ses mains qui glissent sous ton haut quand tu l’enserres un peu plus fort. Remontent le long de ta colonne, redécouvrent les muscles bien dessinés. Et tes mots, Neal, tes mots. Tu es bel et bien fâché, mais l’utilisation du surnom calme un peu son cœur dératé. Il aimerait s’excuser, encore et encore, mais il a peur de te saouler. T’es toujours là, tu pars pas. Et lui non plus, il n'a pas envie de bouger.

- Oui…

Une main quitte ton dos, vient glisser dans tes cheveux pour te renverser la tête en arrière. De manière à te regarder, observer ton visage pour lequel plus le temps passe, et plus il serait prêt à se damner.

- On va se coucher.

Tes lèvres encore qu’il vient agripper des siennes. Le souffle profond, ta silhouette qu’il étire peu à peu en arrière, sa main toujours derrière ta tête. Plus vorace, à mesure qu’il approfondit le baiser. Il n’y peut rien, comme une habitude bien ancrée. Le contact charnel pour oublier, effacer rien qu’un temps les disputes et les désaccords. Sa langue vient caresser tes lèvres, chercher la tienne.

Puis quand il se recule, juste à peine, le gris de ses yeux sur toi. Sur les rougeurs de tes joues, ton corps qu’il redresse.

- Pardon.  

Léger sourire à ses lèvres, contrit. Il resserre sa prise sur toi, passe un bras sous tes fesses avant de se lever.

- On parlait d’aller dormir.

Mais encore ta bouche qu’il ne peut s’empêcher de te voler. Il prend plusieurs longues secondes pour t’embrasser avant de se mettre en route, le pas lent, au travers des pièces du manoir en direction de sa chambre. Tenté à l’entrée de chacune d’elles d’approfondir encore le baiser.

ft. @Neal Wright | 11 décembre 2031