L’hiver, Noël, c’est une période de l’année que Vanitas apprécie. Quand il était enfant, c’était l’un de ses seuls moments de répit ; musique, décorations, soirées. Parfois même des cadeaux, mais pas chaque année. Il chérit, Vanitas, les souvenirs de sa sœur et lui au coin d’une cheminée, une tasse de chocolat entre les doigts et un plaid sur les épaules. Oui, Vanitas aime Noël. C’est pourquoi quand tu lui as proposé de te rejoindre sur le marché, il n’a pas hésité une seule seconde.  

Debout devant la Harpie Dorée, le regard occupé à détailler les guirlandes enchantées qui décorent la vitrine, il tourne la tête quand il t’aperçoit du coin l’œil. Le sourire aussitôt large, ses bras qui te serrent contre son torse.

- Salut ma belle. Tu es magnifique, comme d’habitude.

Et c’est toujours un plaisir de te voir.
Pourtant, quand tu te recules et qu’il regarde ton visage, il ne peut pas s’empêcher de repenser à sa dernière discussion avec Jasper à ton sujet. Tu vas te marier. Pour le « bien » de ta famille, pour racheter votre honneur, tu vas te marier. Il ravale sa morosité, Vanitas, étire un peu plus large le coin de ses lèvres. Ce n’est pas le moment pour ressasser.

- Ca va plutôt bien, ma sœur te passe le bonjour. Il écarte une lourde mèche pour dégager ton beau visage. Et toi, comment vas-tu ?

Surpris quand tu lui tends le paquet de dragées, il te remercie du bout des lèvres et rit en l’ouvrant pour découvrir la multitude de bonbons colorés. Tu en goûtes un la première, l’œil hilare quand il te voit grimacer. Puis il se lance, en prend un d’une étrange couleur violette qu’il fait sauter jusqu’à sa bouche. Mâche, mâche, jusqu’à finalement se résigner.

- Je… n’ai aucune idée de ce que je suis en train de manger.

Le sourcil dressé, une semi-grimace sur les traits.

- Goût sapin de Noël ? Gui ? J’en sais rien, c’est de la verdure en tout cas.

Nouveau rire, puis ton bras qu’il attrape au creux du sien. Il y a de la musique dans les rues, de l’animation partout, ça lui donne des envies d’aventures.

- On fait un tour ? J’ai quelques cadeaux à trouver.

Et il t’entraîne, vos pas enjoués croustillant dans la neige tandis qu’il pioche un nouveau dragée dans son sachet. Goût pudding, cette fois-ci, ce qui est nettement plus agréable à mâcher. Puis quand vous arrivez devant un stand de boules de Noël enchantée, il plisse les lèvres, Vanitas, concentré. Il n’a absolument aucune idée de quoi offrir à Neal. A vrai dire, trouver des idées de cadeaux, c’est loin d’être son talent caché.

- Alors dis-moi.

Il relève le regard sur toi, une boule dans laquelle on aperçoit des chats jouer dans la neige sous un ciel laiteux au creux des doigts. Il te la tend sous le nez, l’air tellement sérieux qu’il est évident que c’est surjoué.

- Je t’offre ça, imaginons. Je suis qui, pour toi ? Un ami ? Ton frère, peut-être ? Plus ?

Sourire en coin, souffle du nez amusé.

- Est-ce que ça te donne envie de te pavaner en petite tenue ? Je ne pense pas.

Il repose la boule, croise les bras.
On a du chemin à faire.

ft. @Iphigenie C. Fawley | Décembre 2031

Il te sourit, hoche doucement la tête.

- Elle va très bien, toujours aussi hyperactive, j’ai l’impression qu’elle est partout à la fois.

Son rire qui s’efface dans les volutes de l’hiver, votre conversation qui s’entame, les dragées aux goûts étranges entre les dents. Il ne veut pas appuyer là où ça fait mal, sur ta façon de fuir son regard, de parler, d’éluder. Il n’est pas là pour ça, Vanitas, il veut simplement que ce moment soit agréable. Alors vous souriez, bêtement, simplement, heureux de juste vous retrouver. Puis vous vous mettez en route, bras dessus, bras dessous à gober des dragées.

Vous commencez votre tour du marché, il a quelques achats à faire. Pour sa sœur, évidemment, mais sa préoccupation première de cette année reste Neal. N’ayant jamais été en couple jusqu’ici, il n’a aucune idée de quoi lui offrir et c’est aussi là que tu pourrais lui être utile. Vous arrivez devant le stand de boule enchantées, et celle qu’il te tend est toujours dans sa main quand ton sourire s’étale sur la moitié de ton visage.

- … Peut-être. Disons que c’est assez récent.

Grimace aux lèvres et sourcil haussé vers le ciel quand tu parles de grand-mère, il repose la boule sur son portoir. En effet, il a bel et bien besoin d’aide. Mystérieux, le sourire définitivement au coin des lippes, il fait mine de regarder d’autres boules jusqu’à ce que tu prennes son bras pour l’attirer loin du stand. Par chance, tu as l’air décidée à le sauver (ou plutôt sauver Neal) d’un désastreux choix de cadeau.

Et viennent les (nombreuses) questions. Il resserre son bras sur le tien, rit en levant brièvement les yeux au ciel.

- « Il » ?

Son regard qui t’observe du coin de l’œil.

- Qu’est-ce qui te fait dire que c’est un homme ?

Il n’a pas de honte à t’afficher sa bisexualité, il sait que tu es au courant – même s’il n’a aucune idée de ce que tu sais réellement de sa relation passée avec ton frère. Pour autant, il est étonné que tu considères immédiatement qu’il s’agit d’un homme.

- Bon, tu as raison, c’en est un.

Inutile de le cacher. Vos pas vous guident entre les stands, vous louvoyez au milieu des couples en courses de Noël, des enfants qui sautent dans la neige, des devantures illuminées. En pleine réflexion, Vanitas plisse les lèvres. Neal veut garder leur relation secrète, il ne peut donc pas te décliner son identité.

- Il ne se sent pas de s’afficher avec un homme, et c’est une personnalité… connue. Sourire contrit. Je ne peux pas te dire qui c’est. Désolé.

Sa lèvre inférieure coincée entre ses dents, il continue néanmoins.

- Il est parfait, je t’assure, je ne sais même pas ce qu’il fout avec moi. Il adore les chats, c’est pour ça que j’ai pensé à lui pour la boule… Mais je n’ai pas envie qu’il pense que je le prends pour ma grand-mère. J’ai d’autres projets.

Il te tire la langue, rit de bon cœur.  

- On s’est rencontrés via Witcher, même moi j’ai du mal à le croire. Il a un compte anonyme, on a matché, discuté, et voilà où on en est.

Il te passe les détails, ceux qui parlent du fait qu'ils aient été amis à Poudlard, qu'en réalité ils se connaissaient. Rapidement, ses souvenirs s’égarent à leur premier rendez-vous, au gala, aux rencontres qui ont suivi. Peut-il se dire heureux ? En tous les cas, il s’en approche. Il se sent aimé, peut-être, d’une façon qu’il n’avait jamais connue jusqu’ici.

- On sort officiellement ensemble depuis peu de temps, c’est pour ça que je ne t’en ai pas parlé, pardon. Je te promets de répondre à toutes les questions auxquelles je peux répondre. Et de t'offrir un beau cadeau.

Il embrasse ta tempe, espère que tu ne lui en tiendras pas rigueur.

- J’aimerais lui offrir quelque chose qui lui montre à quel point il est important. Tu as une idée ?

ft. @Iphigenie C. Fawley | Décembre 2031