Le sommeil de plomb, celui qui n’accorde aucun rêve à ceux qui sont allés trop loin la veille. Vanitas dort, éreinté des mots, éreinté des découvertes et des actions. Il dort, le plus paisiblement possible, jusqu’à ce que tu te redresses brusquement.

Ses yeux qui s’ouvrent, à peine. Dieu que c’est douloureux, ce marteau piqueur dans sa tête. Il fait l’effort de stabiliser son esprit, d’arrêter de tanguer même les yeux fermés tandis qu’il te sent bouger. Paniquer.

Le bruit du téléphone qu’on repose, Vanitas monte lentement une main jusqu’à ses paupières lourdes. Il les masse, chaque incident peu à peu remis à sa place. Les retrouvailles avec Hysteria, avec Hisao. Puis il y a eu toi. Toi. Vos folies, celles dont vous ne tarderez pas à connaître les conséquences.
        Putain.

Puis il y a eu Jasper, aussi. Son altercation avec Clovis, Vanitas qui vole à son secours. En se souvenant de la suite, une vague de malaise l’envahit.
Pourquoi t’es encore là, Neal ?

Ta chaleur le retrouve, ton souffle contre sa peau, ça l’apaise, c’est immédiat. Instinctivement, un bras qu’il enroule autour de toi.

- C’est noté.

Il pousse un soupir, le cœur serré. Qu’est-ce qui vous a pris de boire ainsi ? Quand il repense à cette discussion avec Jasper, à tout ce qui s’est dit, Vanitas s’en veut. C’est pas comme ça que tu aurais dû l’apprendre. C’est pas comme ça qu’il l’avait vu, tu sais ?

Son autre bras entoure tes épaules, la main glisse dans tes cheveux. Et il t’étreint. Il te serre contre lui, son nez plongé dans les cheveux bruns. Tu peux pas imaginer à quel point il est rassuré. Parce que t’es là, à ses côtés.
Tu t’es pas barré. T’as préféré t’accrocher.

- Merci... Il embrasse ta tête. Je sais pas ce que j’ai fait pour te mériter dans ma vie.

Il ne sait pas si tu te souviens, non plus. Il ne sait pas si tu regrettes, quelque part, ou si t’aurais préféré quelque chose de moins compliqué. Il ne sait pas, Vanitas, ce qui fait que tu sois resté. Il ne sait pas pourquoi tu es parti ce matin, si tu as eu des doutes, pourquoi tu es revenu.
Tout ce qui compte, à cet instant, c’est la finalité.

Sa tête se recule un peu, il a envie de te voir. Il a besoin de te voir. Il veut s’ancrer à la réalité, être sûr que rien n’est rêvé, que tout s’est bel et bien passé. Les mauvaises comme les bonnes choses découlant de cette soirée.

Un sourire, doux, et une main qui te ramène les cheveux en arrière pour dégager ton visage.

- Sacré soirée.

Il souffle du nez, comme un début de rire avorté par la fatigue et les souvenirs. Il aimerait te parler de cette discussion, de tout ce qu’il n’aimerait pas que ça change entre vous. Il aimerait arrondir les angles, s’excuser, être sûr que tu ne te fourvoies pas.
Mais il n’ose pas. Pas tout de suite.

Doucement, ses lèvres se posent sur ton front.

- Tout va bien ? Tu as besoin de quelque chose ?

Un regard en direction de ton portable, qu’il t’a entendu consulter frénétiquement.

Eclair de lucidité dans le brumeux de sa tête.

Vos mains liées. Les baisers. Le sous-sol.
Bordel.

Trop de choses. Beaucoup trop.

Il soupire, resserre son bras à ta taille pour te maintenir contre lui.

- Je suis désolé pour hier, Neal. Vraiment.

Pour Jasper, aussi.
            Pour tout.

ft. @Neal Wright  | 01 novembre 2031

Un léger rire perdu à ses lèvres quand tu parles de ton “darkside”, Vanitas secoue doucement la tête. Tu as beau dire, tu as beau prévenir, il ne peut même pas l’imaginer. Vanitas, c’est cet homme qui décide de ne pas juger. Cet homme, un peu fou peut-être, qui te prend et t’apprécie tel que tu es.
Y a pas une chose en toi qui le ferait fuir, tu sais ?

- J’ai hâte que tu me le montres.

Un clin d'œil, des gestes tendres. Ses doigts qui massent doucement ton cuir chevelu, jusqu’à ce qu’il tombe sur ton portable. Et il la voit, ton angoisse. Il la sent grandir entre ses bras, lourde et suffocante. Il aimerait t’aider, il voudrait t’en débarrasser, mais comment ? Si t’étais Jasper, il se contenterait de t’embrasser pour oublier. Sauf qu’avec toi, c’est pas ça qu’il veut instaurer. Il veut pas que tu te perdes en lui, il veut être ta raison de tenir, ce visage que tu cherches pour t’empêcher de couler.

           Il veut compter, pour de vrai.

Alors il obtempère, décide de ne plus parler. Pendant de longues minutes, il brasse dans tes cheveux, fourrage les mèches, l'œil plongé sur le plafond. Tu as besoin de temps, et il est prêt à tout te donner. Tout, pourvu que ça t’aide à respirer.

Quand tu recommences à parler, sa main autour de ta taille part à la recherche de ta peau. Il caresse et écoute, les yeux mi-clos. Tu parles de ton portable, et il ne peut pas s’empêcher de le regarder à nouveau, ce petit engin qui contient peut-être la fin de vos réputations respectives.

           Est-ce qu’on vous a vus ? Est-ce qu’on vous a photographiés ? Filmés ?

Ta tête tape contre son torse et Vanitas vient y déposer un baiser.

- Ne t’en veux pas tant. J’aurais pu te repousser, mais je ne l’ai pas fait. J’ai craqué, moi aussi, ce n’est la faute de personne. Il sourit en coin. Blâme mes hormones, quand tu t’offres à moi comme tu l’as fait, je ne peux clairement pas résister.

Ta tempe, qu’il effleure du bout des lèvres. Ta taille, que ses doigts retracent calmement.

- Et si quelqu’un nous a photographiés ou filmés, j’irai en personne calmer le jeu. Je me débrouillerai avec ça, d’accord ? Alors ne t’angoisse pas, s’il te plait.

La réalité, c’est que cela lui poserait autant problème qu’à toi. Un patriarche qui fricote avec des hommes, ce serait l’occasion rêvée pour sa famille de le faire tomber. Et que se passerait-il alors ? Vanitas ne veut pas y penser, pas tant que toute cette histoire n’est pas éclairée.

             En attendant, il fera tout pour te rassurer.

Tu t’accroches à lui, Neal, et il entend ta supplique. Changer de sujet. Ne pas te lâcher. Jamais. D’un mouvement souple, son corps bascule sur le côté, vous vous retrouvez pratiquement nez-à-nez. Et il sourit, amusé, entremêle vos jambes quand sa main tire pour te rapprocher.

- Un match de quidditch, puis un repas. Sa bouche s’approche lentement de la tienne. Du dessert, plusieurs fois…

Tendrement, vos lèvres qui se pressent. Une fois, puis deux. Le tracé de ses baisers dévie pour parsemer ta mâchoire, glisser sous ton oreille. Il inspire ton odeur, une main occupée à caresser ta hanche.

- Je connais deux remèdes contre la gueule de bois. Un bon petit déjeuner… Ses dents qui taquinent ton lobe. … et la valse. Qu’est-ce que tu choisis ?

Malicieux, il embrasse ton cou, ton trapèze, puis ton épaule, avant de redresser la tête pour te regarder.

- Les deux peuvent se cumuler, évidemment.

Et avec toi, Neal, il aimerait tout cumuler.
Tout ressentir.

ft. @Neal Wright  | 01 novembre 2031

Quand il te tient entre ses bras, quand ton souffle s’apaise et que la crise s’éloigne, Vanitas se sent utile. Comme indispensable. Il a ce sentiment, peut-être illégitime, que personne d’autre ne pourrait faire ça.
Et son cœur, rien qu’à cette pensée, il bat.
Boum boum.

Tu renchéris sur ses mots, son sourire s’étire plus large. Si lui ne peut pas te résister, toi tu ne peux pas te tenir. Et tu sais quoi ? Ça ne lui fait pas peur, à Vanitas. Les challenges, l’interdit, l’impulsif… Il vibre pour ces choses-là, loin d’être dérangé. Alors continue, continue de venir le chercher, incapable de protester contre toi-même, incapable de ne pas le toucher.
Parce qu’à chaque fois que tu craqueras, il s’en retrouvera quelque part rassuré.

      Plus tu seras égoïste, et plus il aura l’impression d’être aimé.

Vos pensées dérivent, vos corps aussi. Il y a ta main dans ses cheveux, le son étouffé de ta voix ; Vanitas sourit. Si tu savais, tous les non-dits qu’il perçoit au fond de tes pupilles. Comme des appels qui l’empêchent de se contrôler.

Alors il s’apprête à craquer, Vanitas, mais déjà ton corps prend le dessus, son dos s’enfonce dans le moelleux du matelas. Son regard qui s’ancre à toi, ses mains posées à tes hanches contre ta peau.
Et il rit.

- Parfait, je meurs de faim.

Taquin, sa main derrière ta tête qui te retient un peu contre ses lèvres. Puis il se redresse, bascule ses jambes sur le côté du lit. Un bref instant, il s’étonne de porter un bas de pyjama avant de se souvenir : après que tu sois parti ce matin, il en a profité pour se changer.

Son corps s’étire avant que tes doigts ne trouvent les siens. Et il comprend ton angoisse, alors il se lève, entrelace vos mains en s’approchant de toi.

- Ça va aller, murmuré pour rassurer tandis que son corps vient se presser dans ton dos.

Il zieute par-dessus ton épaule, d’apparence serein mais à l’intérieur beaucoup moins. Déjà dans son esprit, toutes les combines à mettre en place qui défilent. Retrouver les journalistes, démentir, trouver des alibis. Supporter, lutter, ne rien lâcher.

Les notifications défilent, et à mesure, son coeur se libère. Le visage fermé quand il voit passer le nom de Clovis, se promettant de le confronter. Encore. Pas besoin qu’il te confirme tes soupçons, Neal, c’est bien lui. Puis sur le téléphone, d’autres visages, d’autres noms. Beaucoup, mais pour le moment, les vôtres ne sont pas associés.

Un soupir, accompagné de ton corps qui se détend contre lui.
          Soulagé.
                     Boum boum.

Pendant quelques secondes, il se permet de simplement t’enlacer. Vos mains jointes qu’il ramène pour ceinturer ta taille, ses lèvres contre ta nuque.

- Oui. La soirée était bien avancée, quand nous nous sommes retrouvés, ça a peut-être joué en notre faveur.

Il s’écarte de toi, ne lâche pas ta main quand il vous dirige vers la large porte en bois.

- On va manger ? Les elfes vont nous préparer quelque chose. Vous vous engagez dans les escaliers, mais il tourne alors le visage vers toi. L'air faussement serein. Au fait… C’était... pas trop grave ? Quand tu t’es absenté, ce matin. Je me demandais.

Il ne veut pas tricher. Il ne veut pas regarder dans ton intimité.
Malgré tout, quand tu t’en es allé, après tout ce qu’il s'était passé, il s’est inquiété. Il s'est demandé si tu avais changé d'avis, si tu reviendrais. Jusqu'à ce que tu le retrouves dans le lit, il a été incapable de dormir.

Boum boum.

ft. @Neal Wright  | 01 novembre 2031

Tu te retournes entre ses bras, et ses mains qui t’agrippent sous les fesses pour te coller à lui. Vos lèvres, toujours, qui se pressent, vos souffles qui se perdent. Pourquoi le petit-déjeuner, déjà ?
Il sourit.

- Oui. Je suis très chanceux.

Son regard, brillant, planté sur toi.
Si tu savais comme il le pense, en cet instant.

Tu prends tes lunettes, puis vous vous dirigez vers le rez-de-chaussée. Quand tu mentionnes le pain perdu, son visage s’éclaire. C’est vrai que vous en aviez parlé, et t’imaginer derrière les fourneaux… Il se mord doucement la lèvre, juste avant de te questionner sur ton départ.

Je suis désolé de t’avoir inquiété.
Il cligne des yeux, ses mains automatiquement vissées à tes hanches. Comment fais-tu, pour savoir ce qu’il faut dire ? Un court instant, ses paupières se ferment pour profiter de la caresse de tes doigts.

- Ne t’en fais pas…

Mais tu t’expliques. Tu parles de Teddy, d’un sms ; une histoire qui sonne étrangement similaire à la sienne. Un court instant, Vanitas repense à cette relation que tu partages avec celui qui est plus que ton meilleur ami. Et il imagine, il se demande ce que ça lui ferait, d'apprendre que toi et lui vous le faites... Puis il s'en veut, parce qu'après tout, même si d'aventure c'était vrai... qui serait-il pour protester ? Qui serait-il pour t’en vouloir, sincèrement ?

Ca lui prend la tête, c’est plus fort que lui. Il sait que tu ne lui dois rien, il sait que tu es libre. Mais ça le fait flipper, l'idée de te perdre alors que vous venez tout juste de vous trouver.

Egoïste. Tellement égoïste.

- Je ne panique pas.

Vraiment ?

Il caresse tes hanches, doucement, apprend que tu as parlé de lui à Teddy. Ca lui fait hausser un sourcil, surpris, mais aussi quelque peu apaisé. Parce que si tu n'y croyais pas, tu ne serais rien allé lui expliquer, pas vrai ?

Et comme en réponse à ses pensées, ta tête contre son torse.

     Tes paroles.

                   Lui, le souffle coupé.

Et c'est comme un retour en arrière dans sa tête, comme un yoyo d'émotions. Il aimerait te demander pourquoi, Neal. Quelle idée de s’attacher à quelqu’un d’aussi émotionnellement dysfonctionnel que lui ? Qu’est-ce que tu peux finalement lui trouver ? Bien sûr, on pourra dire que ce n’est pas une surprise. Depuis votre premier rendez-vous, vous évoluez en roue libre. Incapables d’arrêter, aimantés .
Il l’a ressenti.

Mais quelque part, insidieux… Des doutes. Toujours.
Et si tu mentais, toi aussi ?

C’est comme une pulsion, un réflexe qu’il a acquis au cours de sa vie. Il ne se concentre même plus, ta tête qui s’ouvre à son esprit. Et il n’a pas besoin d’aller loin, tu sais ?

Ça le submerge, ton honnêteté.
Ça lui chauffe la peau, ça fait vibrer le bout de ses doigts.

Aussitôt il s’en veut, il sort de là ; sa main glisse dans tes cheveux. Putain, il ne peut pas faire ça. Il ne peut pas, à chaque fois, venir regarder. C’est trop injuste pour toi.

- Je suis désolé.

Ce n’est peut-être pas ce qu’il fallait dire. Il le sait.

D’un doigt sous ton menton, ta tête qu’il redresse.

- Pardon, ne panique pas, je… Un sourire désolé. C’est un réflexe, je suis allé… vérifier. J’essaierai de ne plus le faire.

Un léger soupir traverse ses lèvres, et de contrit son sourire devient soulagé. Plus large, à mesure qu’il te regarde. Parce qu’il comprend l’étendue de ce qu’il vient de voir. Sa main glisse de ton menton jusqu’à ta nuque, son front vient reposer contre le tien.

- Continue, s’il te plaît. De t’attacher.

Il t’embrasse, lentement. Dans sa tête, il n’y a que toi. Pas de Jasper, pour le moment, pas de gala. Et dans ce baiser, il espère que tu sauras deviner tout le fond de ses pensées.

Vos bouches se séparent, il ne peut pas s’empêcher de t’observer. Il y a presque un début de rougeur sur ses joues, sa lèvre inférieure se retrouve entre ses dents.

- Tu me rends fou, Neal. Il souffle du nez, t’embrasse encore une fois. C’est petit-déjeuner, maintenant, sinon je vais craquer et te ramener là-haut. D’accord ?

Son cœur qui bat, ridiculement dératé.
Exprimer ses sentiments, c’est pas quelque chose qu’il connaît.
Alors ne le lâche pas. Il a besoin de toi.

ft. @Neal Wright  | 01 novembre 2031

Tu continues, Neal, tu lui donnes accès à tes pensées. Mais as-tu idée de combien c’est dangereux ? Toi qui garde des secrets qui ne sont pas les tiens, sais-tu qu’un jour il ne pourra pas l’empêcher ? Vanitas verra, c’est certain. A venir encore et encore, il ne peut pas tout contrôler. Ce qui passe dans ta tête, tes souvenirs les plus secrets… Souvent, ce sont ceux que ton inconscient sait le moins garder.

Et quand ce moment arrivera, quand il saura…
                                      Seras-tu toujours aussi prompt à lui pardonner ?

Il a beau savoir ça, Vanitas, il ne te prévient pas. Il ne te le dit pas, parce que la legilimancie, c’est ce qu’il a toujours eu pour lui. Elle ne l’a jamais laissé tomber, elle ne lui a jamais menti.

Sa tête hoche doucement, ses yeux se ferment contre tes doigts. Il veut y croire, qu’il n’en aura plus besoin. Après tout pourquoi pas, il fait suffisamment confiance à Jasper, alors pourquoi pas à toi ? Ses mots s’échappent, vous vous embrassez. Lui aussi est en train de s’attacher, tu sais ? Et avant que tu ne décides que c’est trop, il veut profiter.

Vous dévalez les escaliers jusqu’à l’immense cuisine, tes lèvres qu’il goûte une nouvelle fois. Et il te regarde, un rire de plénitude au bord des lèvres.

- Tu peux, oui. Par contre, je ne garantis pas le goût. Sa baguette dans la poche, qu’il sort pour l’agiter vers une corbeille de grains entiers qui commencent à se moudre dans une machine. Des œufs, ce serait parfait.

Du coin de l'œil, une des elfes de maison qu’il aperçoit à la porte. Elle porte une tenue bien propre et repassée, un point d’honneur depuis qu’il a récupéré la tête de cette famille. Les elfes peuvent rester, ils peuvent servir, mais ils sont bien traités. Vanitas sourit. Sur le comptoir, l’eau du café commence à chauffer.

- Tu peux aller t’occuper du ménage à l’étage, Hony. On se débrouille.

Un “Oui, Maître” plus tard, l’elfe a disparu. Alors Vanitas se tourne vers toi, amusé de te voir chercher sur la pointe des pieds. Il s’approche par derrière, glisse ses mains fraîches à ta taille étirée par l’effort et t’embrasse le creux du cou.

- Je t’attrape ça, tu permets ?

Son bras qu’il tend, le bol qu’il descend d’une étagère haute pour te le poser devant le nez. Puis la machine à café bipe, il se dépêche d’envoyer deux tasses d’un Wingardium Leviosa non formulé sous la sortie. A en croire l’odeur, c’est certainement raté. Il les récupère néanmoins, en pose une pas loin de toi au moment où tu demandes pour sa sœur. Ça le fait sourire en coin.

- Non, ne t’en fais pas. Elle est en Ecosse depuis hier, une histoire de kelpies. Ses yeux tombent sur la tasse qu’il vient de te laisser. A ta place, je ne goûterais même pas.

D’un petit moulinet du poignet, sa baguette entre ses doigts, le sucrier vient se déposer sur le comptoir. Il t’observe cuisiner, un léger sourire aux lèvres. Quand il prend une gorgée de café, il grimace et le laisse aussitôt de côté.

- Dis-moi… Il se pose, adossé contre une table, les bras croisés. Ta famille, ce sont des sorciers ?

Il ne peut pas s’empêcher de remarquer que tu n’utilises pas beaucoup la magie, pour récupérer des ustensiles dans les placards, par exemple.
Et ça l’intrigue.

ft. @Neal Wright  | 01 novembre 2031

Il rit doucement, frissonne au léger contact de tes lèvres sur sa peau. Ça semble si naturel, ce que vous êtes en train de vivre. Comme un matin banal, ordinaire, qui ne pourra que donner lieu à d’autres lendemains similaires.
Il y en aura, Neal, pas vrai ?

Tu goûtes le café, son sourire se fait un peu désolé. Toute sa vie, Vanitas n’a pas eu besoin de cuisiner. Alors quand tu parles d’en refaire, son air se fait un peu plus soulagé.

- J’avais peur de devoir me forcer à boire ça.

Sa tasse qu’il vide dans l’évier, puis sa question, intrigué. Parce qu’il se rend compte que finalement il en sait assez peu sur toi. Tes parents, ta famille, tes origines.
D’où viens-tu, Neal ?

Ses bras se décroisent, il agrippe le bord de la table en bois. Ce sourire que tu affiches, si fragile, putain, il lui donne envie de te serrer contre lui. De te murmurer, encore et encore, que tout ira bien. Alors qu’il ne sait pas.
Il n’en sait foutrement rien.

- Neal…

Vos regards se croisent, et il sait. Il sait qu’il ne peut rien dire, pas tout de suite. Tu lui demandes de t’écouter, et déjà Vanitas hoche la tête, accroché à tes lèvres. Pas au sens propre, mais bel et bien au figuré.

Tout, parle-lui d’absolument tout. Tes parents, ton frère qu’il aurait aimé connaître. Les étoiles, ta fugue portée par le désir d’une sublime vision nocturne. Puis ça devient flou, tu parles d’un incident. Vanitas fronce les sourcils, t’observe tandis que tu cuisines. La rencontre avec Teddy, son père, ton retour chez toi, le drame.
C’est flou, flou, flou,
                             beaucoup trop flou pour lui.

Il voit ta panique, il entend ta souffrance. Et c’est plus fort que lui, Neal. Il ne veut pas briser ta confiance, il ne veut pas espionner. Putain, est-ce que tu pourras lui pardonner ? Il veut juste comprendre. Il veut partager ton fardeau, subir les images de ton passé. C’est pour toi, que son esprit s’agrippe et s’infiltre dans tes pensées.

           Et c’est atroce, ce qu’il voit.

Le souffle coupé, il regarde avec toi. Les corps, les odeurs, l’ambiance, ta peur. Ça le frappe, toute cette terreur, ça lui remplit la tête… Putain, quand est-ce que ça s’arrête ? Il voit des visages, certains qui parlent, d’autres vidés de leur couleur. Et du sang, tout ce sang, une meute. Teddy. Son père. Des mots, des paroles qu’il ne comprend pas, c’est un loup-garou qui a fait ça… Encore tes parents. Tes parents, puis toi.
Non… Pas toi. Charles. Ton visage sans vie, tes yeux vides… Le sien.

Bordel, bordel, bordel !

Il se tire de là, il ne peut pas. Les mains moites, son regard qui tombe sur l’assiette remplie. Et il phase, Vanitas. Il ne comprend pas. Comment tu peux encore tenir là ? Ça le tue. Toute cette douleur que tu as ressentie, cette culpabilité, elle lui transperce le cœur, elle lui donne envie de vomir.

      Tes larmes.

Avant que tu ne t’amuses à partir refaire du café, sa main qui attrape ton poignet. Il t’attire contre lui, enserre ton corps entre ses bras. Les larmes qu’il sent couler sur ses joues, mais sont-ce les tiennes ou les siennes ? Il ne sait plus, tes émotions le submergent.

- Je suis désolé.

La gorge nouée.
Désolé pour tout. Pour ta vie, pour tes parents, pour ta tristesse, pour avoir regardé, aussi.  
Ses larmes, celles sur ses propres joues, se tarissent vite. Ne reste que la douleur, la tienne, la sienne, il ne sait pas. Ses bras qui ne te lâchent pas. Son nez qui inspire ton odeur, ses lèvres contre ton front. Est-ce qu’il doit te le dire, ce qu’il a vu ? Est-ce qu’il doit te prévenir ?

- Je suis désolé, Neal… Désolé de ce que tu as vécu, c’est…

Comment parviens-tu encore à sourire ?

- Ce n’est pas ta faute. Son front contre le tien. Ce n’est pas ta faute, tu n’y es pour rien.

Il n’a pas pu se retenir, putain.

- Je… J’ai vu, je suis désolé. Je suis désolé, Neal, j’ai pas pu m’empêcher je… j’avais besoin de voir, de partager ça avec toi… Je suis désolé, ne m’en veut pas.

Vous aviez dit de ne pas vous mentir.

Sa lèvre qu’il mord, stressé. Ta panique, la sienne ? Il ne sait plus dire. Il est juste terrifié, peu importe d’où le sentiment peut venir. Il t’embrasse, Vanitas, cherche tes lèvres, pour t’apaiser, se rassurer, te goûter.

- Qu’est-ce que je peux faire ? Dis-moi, s’il te plait...

Parce qu’il tient à toi.

ft. @Neal Wright  | 01 novembre 2031

Ses yeux qui clignent, surpris par ta requête et toujours perdus dans les méandres de ta tête. Il cherche à comprendre ce que tu veux, mais il n’a pas à chercher longtemps. Ne pas mourir, c’est tout ce que tu souhaites de lui ? Il sourit, Vanitas, acquiesce et reprend son souffle en éloignant tes souvenirs. Mais il ne peut pas, ils sont là, gravés. Alors il inspire au passage de tes doigts, te laisse effacer les traces de douleur de ton propre passé.

Chamboulé.

Ne t’excuse pas. S’il te plaît, Neal, ne t’excuse pas. On ne s’excuse pas d’un passé au sein duquel on n’a fait que subir. On ne s’excuse pas de choses sur lesquelles on n’a pas pu agir. Ce n’est pas ta faute. Il le pensait.

Inspire, détend le visage au passage de tes lèvres. A tes mots. Ce n’est pas à toi de le réconforter, ce n’est pas à toi de le rassurer. Tout ça, son état, ça ne vient que de toi. Ce sont tes peurs, tes insécurités, ta culpabilité. Comme si c’était toi même que tu étais en train d’apaiser. Et il s’en veut, quelque part, que ce soit à toi de venir tout balayer.

Il hoche la tête, Vanitas, puis son nez qu’il enfouit dans le creux de ton cou. La voix rauque, quand il recommence à parler.

- Je me suis laissé dépasser par tes souvenirs, ce n’est pas ta faute ne t’inquiète pas… Ses bras t’enserrent, il hésite encore à continuer. Le loup qui a fait ça… Est-ce qu’ils l’ont retrouvé ?

Il recule la tête pour te regarder, mais s’en veut immédiatement. C’est remuer le couteau dans la plaie, en un sens, mais il ne peut pas s’en empêcher. Vanitas a vu, il a senti, il a partagé. Toute cette douleur, il ne pourrait pas comprendre que tu ne sois pas rancunier. Quelqu’un doit payer, quelqu’un d’autre que toi. Et si tu as besoin d’aide, quelle qu’elle soit, Vanitas serait même prêt à t’aider.

Pourtant encore des images qui subsistent, qui sèment le doute en lui. C’est parfois hasardeux, la legilimancie, car on ne sait pas ce qui se cache dans les dédales des souvenirs et des secrets. Alors quand Vanitas repense à Teddy, quand il revoit ce père, cette forêt, ces images superposées… Il plisse les lèvres, mais il n’ose pas demander.

Alors ses bras et ses mains qui te libèrent quelque peu, glissent jusqu’à caresser le creux de ta taille. Il t’embrasse, encore. Toujours, ce sentiment d’apaisement et de calme.

- Merci de m’avoir parlé de tout ça. Ça me touche... Presse encore sa bouche, avant de définitivement te relâcher. Un jour, je te raconterai la mienne, d’histoire. Si tu veux. Si ça t’intéresse.

Le jour où il sera prêt. Quand il acceptera que tu le vois tel qu’il est : cet homme si faible, faible à crever. Tellement faible que toute sa vie il s’est laissé dominer, courber et balader. Celui qui te paraît si grand, si proche d’un chevalier, et qui pourtant a plutôt l’étoffe d’un vulgaire écuyer.

Ses yeux reviennent à l’assiette que tu as préparée, Vanitas sourit doucement.

- Ça a l’air excellent. Et ça sent divinement bon.

Pratiquement bon à marier, une plaisanterie qui reste bloquée. Tes doigts qu’il prend entre les siens, il les glisse jusqu’à ses lèvres.

- Montre-moi. Pour le café.

Et pour tout le reste.

ft. @Neal Wright  | 01 novembre 2031

Tu lui assures que c’est terminé, que le loup a été retrouvé. Il te croit, Vanitas, et il lit dans ton regard que tu ne veux plus en parler. Tu veux oublier, et comment ne pas te comprendre ? C’est dur, il est si dur, ton passé. Alors il profite de tes lèvres, te cale entre ses bras, pour que tu ressentes qu’il est là. Il est là, il ne partira pas, tu sais ? Pas tant que tu ne l’auras pas de toi-même chassé.

Tes doigts dans ses cheveux, son sourire doux mais sans joie.

- Pas tout de suite. Bientôt.

Vous vous écartez l’un de l’autre, juste le temps de prendre des nouvelles du café et du petit-déjeuner. Ça le fait sourire, quand tu parles de tes talents de cuisinier, et rien qu’à l’odeur, même froid, il sait que tu n’as pas menti. Tu commences à réchauffer tout ça, Vanitas se laisse attirer à toi. Il se cale dans ton dos, ses mains à ta taille, et regarde par-dessus ton épaule comment tu fais.

- Le dosage oui…

Il rit doucement, sa respiration retrouvée. Les souvenirs qui s’éloignent, peu à peu, l’angoisse refoulée. Il laisse ses lèvres tomber sur ton épaule, continue de regarder chacun de tes gestes.

- J’aime ça, je ne fais qu’y penser, ne t’inquiète pas.

Mais ce n’est pas sûr qu’il soit encore en train de parler de café, n’est-ce pas ?

L’odeur se met rapidement à embaumer la pièce et il ferme les yeux, se redresse pour poser son menton sur le haut de ta tête. A ta taille, ses mains filent, ses bras t’enlacent. Il éclate de rire quand tu parles de mariage.

- Je comprends, c’est une qualité indispensable pour une vie de couple réussie. Son ton faussement sérieux, puis encore un léger rire. D’autres réclamations, peut-être, avant que ce jour n’arrive ?

Il attrape ton menton, te fait tourner la tête pour ravir tes lèvres. Il pourrait ne jamais s’arrêter, et c’est presque à le faire flipper. Parce qu’il a une vie, tu sais ? Un métier, une famille, des objectifs. Et toi aussi. Comment va-t-il faire, s’il ne peut plus te laisser partir ?

- Au fait.

Ses lèvres sur ton front, puis il te tend les assiettes pour que tu puisses y déposer le petit déjeuner de nouveau réchauffé.

- Je t’ai vu danser avec… Dorothy, c’est ça ? Hier soir. Vous vous êtes bien amusés ?

C’était pendant qu’il discutait lui-même avec Hisao. Et il n’est pas fier, Vanitas, d’avoir semblé si idiot. A chercher à tout prix les informations d’une relation qui n’existe pas, en raison de la jalousie.

ft. @Neal Wright  | 01 novembre 2031

Non, on ne parle plus du café. Mais Vanitas se contente de sourire, préfère garder ce doux mystère auquel vous avez finalement tous les deux la réponse. C’est simplement que vous ne l’énoncez pas, vous préférez chercher. Vous préférez caresser, du bout des doigts, cette belle vérité.

Il t’embrasse, ton corps se retourne entre ses bras. Puis un léger frisson, quand tes doigts échouent dans ses cheveux, juste avant que tu ne sautes sur le comptoir. Et il s’approche, Vanitas, il ressent dans tout son corps l’appel du tien. Ses mains se posent au creux de tes reins, son menton qui se baisse pour ne pas lâcher ton regard.

Un léger rire, au moment d’évoquer son fond d’écran. Presque instinctivement, son bassin se presse avec le tien.

- D’accord, va pour le fond d’écran. Je prendrai une photo de toi un peu ridicule, il ne faut pas que je crève d’envie à chaque fois que j’allume mon portable.

Un sourire en coin. La vérité, c’est qu’il s’imagine déjà te photographier pendant ton sommeil. Parce qu’il l’a vu, cet air paisible sur tes traits. Et s’il devait choisir, c’est cela qu’il voudrait pouvoir admirer.

A ta question, il prend la peine de réfléchir quelques secondes.

- C’est terrible. Tu es déjà parfait, je ne vois pas. Un clin d'œil malicieux. Ma réclamation, c’est qu’une fois par semaine nous valsions. Et je parle d’une vraie valse, la danse. J’aime beaucoup danser.

Et c’est idiot, mais il a envie de le partager avec toi. Il aime la musique, il aime la douceur de ces instants. T’avoir dans ses bras, juste se laisser glisser… Vos lèvres se trouvent, sensuelles. Son souffle se mêle au tien, ses mains se resserrent, mais rapidement, vous vous écartez. Rattrapés par ce petit-déjeuner.

Il te regarde servir, les sens toujours exacerbés d’envie. Un sourire, en voyant tout ce sucre et tout ce lait dans ta tasse. Il attrape les assiettes, les pose sur la table. Puis ta main, pour te guider jusqu’à une chaise tandis que tu réponds à sa question. Son sourcil dressé.

- Quelqu’un qui au fond ne veut pas de toi ? Je refuse d’y croire. Un éclat de rire, tandis qu’il s’installe à table. De moi ?

Pas que ça le dérange, il se doute que ton amie saura se tenir et ne rien dire à la presse. Mais c’est amusant, quand il repense à sa propre discussion avec Hysteria, au cours de laquelle lui aussi, il a parlé de toi.

Il prend sa tasse de café pour boire une gorgée au moment où tu mentionnes de la glace et un râteau. Il s’étouffe à moitié, tousse un peu pour faire passer.

- Hm, déjà, malgré les apparences, le café est excellent. Ses doigts trouvent une serviette pour s’essuyer la bouche. Ensuite, je ne te permets pas de prévoir une chose pareille.

Il déchire un morceau de pain perdu à la main et te le présente devant la bouche.

- En revanche, une soirée glace, ça, on peut le prévoir. Mais pas de râteau, d’accord ?

Pas de sa part, pour le moins. Ce n’est pas prévu, tu sais ?

Tu parles de ton attachement, et ses lèvres trouvent ta joue, tendres. Il ne veut pas que ce soit ce que tu attendes, de te faire jeter. Il veut juste te voir profiter, profiter de lui, de tout ce que vous avez à vous offrir.

Il avale une première bouchée d’œufs. Et c’est excellent, tu peux certainement le lire à ses yeux fermés. En même temps, il en profite pour repenser à sa discussion avec Hisao. C’était idiot. Complètement idiot. Sa tête qu’il secoue doucement avant une seconde gorgée de café - qu’il parvient cette fois-ci à avaler.

- On s’est connus à l’école, Hisao et moi. Il vivait une période difficile, et moi aussi. C’était après l’incident, quand j’ai perdu mon œil. Sa cicatrice, qu’il frotte instinctivement. Ça faisait une éternité que je ne l’avais pas vu, c’était vraiment sympa.

Ses doigts qui retracent le bord de sa tasse. Il pince les lèvres, doucement, avant de toussoter.

- Je l’ai, peut-être, subtilement interrogé. Sa joue qu’il gratte, un peu gêné. A propos de toi. Enfin, de vous. Enfin, tu vois. J’avais bu, putain.

Un rire, avant qu’il ne décide d’enfourner la moitié de son pain perdu en une seule bouchée.

- J’ai discuté avec Hysteria, également. Son sourire se fait un peu plus doux. C’était mon meilleur ami, à Poudlard, tu sais ? J’ai eu l’impression de le retrouver, c’était… génial. J’ai parlé de toi, sans parler de toi, j’ai pas pu m’en empêcher.

Ses doigts contre les tiens, qu’il mène à ses lèvres pour les embrasser.

- Le petit-déjeuner est parfait.  

ft. @Neal Wright  | 01 novembre 2031

Tu le rends déjà dingue, Neal, est-ce que tu te rends compte ? Pas besoin d’une photo aguicheuse de toi derrière les applications de son écran pour le ressentir. Il profite de ton rire, capte tes yeux que tu lèves en direction du plafond. Tu ne le crois pas, quand il te dit que tu es parfait, pas vrai ? Tant pis. Il te le montrera, il te le prouvera. La perfection se trouve dans l’imperfection.

- Je suis sûr que tu apprendras vite. Je suis un très bon professeur…

Vous finissez sur vos chaises respectives, le petit déjeuner attablé. Et tu parles d’amour, Neal, tu l’évoques. C’est si rapide, tellement que Vanitas n’a même pas le temps de réagir. Il n’a pas le temps de surenchérir, le cœur déjà à se poser mille questions. Est-ce dans cette direction que vous allez ?

Même si ce n’était pas vraiment nécessaire, tu le rassures au sujet de Dorothy. Un court instant, il se demande ce que tu as bien pu lui dire, les regards que tu as lancés. A quoi ressemblaient-ils ? Puis il se souvient de la manière dont tu es venu le chercher, en plein cœur d’une conversation, de tes mots, qui ne sont certainement pas passés inaperçus. Pourtant, tout ce que Vanitas retient, c’est ton besoin impérieux.
Et ça le rend heureux.

- J’ai confiance, ne t’en fais pas.

Pour autant, il manque de s’étouffer avec la suite. Tu te lèves, et il agite sa main pour te rassurer tandis qu’il termine de tousser. Pris de court, il secoue la tête avant de te répondre. Le problème, ce n’est pas le café. C’est ce que tu es déjà en train de t’imaginer. Il ne peut pas t’en vouloir, Vanitas, mais il ne veut pas de cette épée de damoclès au-dessus de vos têtes.

Tu détournes le regard, il penche un peu la tête. Son sourire, léger, qui orne ses lèvres.

Pas de râteau.

Et c’est là qu’il se rend compte de ce qu’il vient de dire. C’est là qu’il se rend compte de ce que ça signifie. Alors plutôt qu’entamer un sujet aussi délicat que prématuré, Vanitas vient poser ses lèvres, sur ta joue, puis ta bouche. Il entame ensuite sa courte histoire, celle de sa rencontre avec Hisao, sa joie de le retrouver hier soir.

Sa petite honte, surtout. Et bien évidemment, ça ne manque pas. Tu soulignes sa jalousie, Vanitas détourne un peu le regard. Oui il l’est, bien sûr qu’il l’est. Mais sais-tu où se trouve le problème, Neal ? C’est qu’il n’en a pas le droit. Avec tout ce dans quoi il t’embarque, avec Jasper n’oublions pas, il ne s’en sent pas légitime, de cette jalousie.

Alors il change de sujet, revient à parler d’Hysteria. Tu lui rappelles que vous êtes adversaires, et ça lui donne envie de voir ça. Un match, Griffes contre Flèches, il a tout à coup une folle envie d’y assister.

- Tant mieux, si vous vous entendez. Vous serez peut-être amenés à vous croiser.

Ici, chez lui, pourquoi pas ? Ou à des occasions quelconques, en public. Il s’imagine déjà, Vanitas. Son ami à ses côtés, puis toi, avec qui il doit faire semblant de rien. Et ça ne le dérange pas, tu sais ? L’idée de vos airs complices, de vos regards empressés, votre secret partagé. Ça le fait sourire d’avance.

Tu te décris insupportable puis de tes lèvres, rapide, tu l’empêches de protester. Il pose instinctivement sa main à ta taille, avec comme une envie de te retenir. Un léger rire qui lui échappe, juste avant de parler et que tu reprennes ta place.

- Je n’en côtoie pas tant, j’ai perdu de vue beaucoup de monde ces dernières années. Il t’observe en mangeant un morceau. On pourrait organiser une partie. Pour tous jouer ensemble, comme avant, entre amis. Qu’est-ce que t’en dis ?

Il s’avance, il s’imagine déjà remonter sur son balai. C’est peut-être rapide, mais rien que de le mentionner, ça lui file des frissons tout le long de l’échine. Comme avant, à Poudlard. Jouer tous ensemble.

- Ce serait dingue.

Un sourire, avant qu’il ne plonge dans son café qu’il termine à moitié. Il ne sait même pas si c’est possible, il ne sait même pas si en tant que joueurs pro vous avez le droit de jouer entre vous en dehors des matchs. Mais il se prête à y rêver, parce qu’après tout, quel serait le souci ?

Sa tasse qui retrouve la table, puis sa main dans la tienne, qui te tire pour te ramener vers lui. Il attrape tes hanches, te guide jusqu’à t’asseoir sur ses genoux. Et il sourit, taquin, en levant le menton vers toi.

- Est-ce qu’on est censés attendre une sorte de énième rendez-vous avant que je ne puisse te ravir dans cette cuisine ?

L’air soudain faussement sérieux.
Malicieux.

ft. @Neal Wright  | 01 novembre 2031