Si en tant normal l’inquiétude aurait pu se faire ressentir, l’excitation semblait avoir évincée tout sentiment néfaste de son esprit. La saison était ouverte et les prochains matchs avaient commencé ; ce n’était dorénavant qu’une question de temps avant que les météorites n’entament eux aussi leur descente vers les projecteurs de cette année. Et aussi étrange que cela pouvait être : Naomi avait été terriblement atroce durant les derniers entraînements. Un léger coup amer dorénavant encré derrière ses lèvres. Si le goût du jeu est toujours présent, c’est l’ignorance qui semble hanter la jeune joueuse. Terriblement triste et passive, face à cette impression de tourner en rond : encore et encore. Les mêmes mouvements, les mêmes actions. Parce qu’il était là le problème de la connaissance et de l’intrusion continue : Naomi n’avait plus rien à apprendre sur eux. Et il n’était même pas question de fierté ou d’égocentrisme, c’était une véritable hantise pour cette âme enfantine.

Bien heureusement, la solution d’un certain renouveau n’était pas ignorée. Que ce soit par Naomi elle-même, mais aussi son capitaine. L’avantage sans doute, d’avoir son aîné en tant que supérieur ; même si le favoritisme était parfois présent, ils savaient tous les deux comment la gardienne fonctionnait. Avec une certaine simplicité, lorsqu’on y réfléchissait un peu.

Ainsi, c’était bien depuis que la proposition était tombée et que celle-ci avait été accepté par la concerné que Naomi était incapable de contenir sa joie et son excitation. Chaque matin, à sautiller dans la maison des Avery attendant le jour J. Ce genre de rencontre n’était pourtant pas difficile à mettre en place en tant normal, non pas fréquente mais existantes : parfois par simple amusement réciproque tandis que d’autre, comme cette fois, par nécessité.

L’entrainement avec son équipe était dorénavant terminé depuis presque une heure, car malgré le rendez-vous avez sa tendre amie, Naomi ne pouvait simplement pas abandonner la famille dont elle revêtait les couleurs. Seule sur le terrain pour faire les derniers rangements et préparer l’arrivée de Vanille : un sursaut délicat lorsque son nom est appelé, parce qu’il n’était pas encore l’heure de la rencontre.

Un sourire alors, qui vient prendre forme sur ses lèvres. La gardienne n’avait aucune pudeur quant à ses sentiments, très facilement compréhensible. Les épaules qui se relâchent tandis qu’un soupir de soulagement s’échappe.

« Piouuuuf, j’ai eu peur. »

Peur de ne pas avoir réussi à gérer son temps suffisamment. Mais rare était une Naomi prise au dépourvue, elle qui savait presque tout. Parfois même avant que les concernés ne s’en rendent compte.

« Tu n’avais personne à hacher menu ou tu te conserves pour mon premier match ? »

Qu’elle vient mêler son rire à celui de son amie. Une légère pointe de curiosité quant à la raison de cette avance soudaine.

Et si sa bouche s’ouvre, représentatif d’un grand Ô emplit de surprise lors du monologue de son amie, Naomi ne peu contenir ce rictus qui ne fait que déformer cette surprise sur son visage.

« J’étais sûr que tu étais legilimens toi aussi…. C’était tellement évident ! »

Puis sa tête vient se secouer de droite à gauche, comme l’acceptation d’une future condamnation.

« Ton sans faute sur mes pensées m’effraie, je ne peux dorénavant qu’accepter mon destin. »

Main sur le cœur que ses genoux se dérobent tandis que sa main libre tente d’attraper Vanille.

« A quoi bon s’entraîner si la victoire est déjà tienne. »

Dramatique.

Et impatiente.