Naomi avait fait de son mieux. Non pas pour arriver le plus rapidement possible, mais pour garder les idées claires tandis qu’elle devait s’occuper de deux-trois tâches capitales avant de pouvoir se rendre disponible. Les pensées droites et une sérénité qui ferait presque oublier que l’une de ses amies était coincée dehors, rejetée par sa propre maison.

Ah ! Qu’elle serait bien incapable de mentir en disant qu’elle n’attendait pas ce jour depuis qu’elle en avait eu connaissance. Les souvenirs d’antan que Naomi avait pu lire dans l’esprit de la concernée étaient une chose, mais le voir de ses propres yeux en était une autre. Une maison vivante qui cherchait à expulser son habitant, une magie bien inconnue et surtout d’une rareté inestimable. Évidemment la curiosité ne faisait pas tout, car l’humour bancal de Naomi ne pouvait s’empêcher de la faire rire, un léger hoquet qu’elle tentait de refréner à chaque fois qu’elle s’imaginait sur les lieux.

Mais le plus important ici, était de garder l’image. De ne pas s’égarer pour lui permettre de transplaner dans des conditions de sécurité. Car il était évidemment délicat de se désartibuler alors qu’un tiers à besoin d’aide, bien évidemment. Tout comme il serait dommage d’exprimer de telles douleurs et que, malgré les soins qui lui seraient apportés, elle ne pourrait sans doute pas participer à l’entraînement des prochains jours. Ainsi, la concentration était mère de sûreté. Un élan pourtant rare pour la sang-pur, mais qui était bien capable de l’habiter dans les moments forts, tels que celui-ci. Bien que rien ne pouvait égaler les matchs de Quidditch.

Enfin prête pour accomplir cette mission de sauvetage inimaginée, le plus dur était dorénavant à faire. L’un des problèmes qu’elle n’avait imaginé à la suite de son apprentissage pour la legilimencie, le transplanage était un peu plus difficile qu’autrefois. Se vider l’esprit n’était jamais très facile lorsqu’il débordait ainsi de vie et de pensée, quand bien même Naomi se retrouvait seule pour entamer le processus : il était rare d’être aussi strict dans ses états d’âmes.

Une respiration douce et contrôlée, qu’elle ferme les yeux pour imaginer cette forêt plusieurs fois visitée. Elle s’imagine la maison, cette maison qu’elle ne pourrait rater pour rien au monde. Et du décor de sa chambre au château de Killarney, le vent soufflant et le bruit de feuillage.

« Oh Cécé ! Cécé, j’ai fait au plus vite j’espère que tout va bien. »

Qu’elle s’approche avec sincérité et forte ses deux mains sur les bras de la batteuse, comme pour chercher à la réchauffer d’une façon bien maladroite. Si le soleil s’était effacé, quand bien même l’hiver n’avait pas fait surface, la température était supportable, mais pas pour rester ainsi enfermée dehors. Naomi qui ignorait si le message lui avait été envoyé immédiatement, ou si Raven avait tenté le diable avant de se rabattre sur l’inévitable.

« C’est elle la coupable ? »

Regarde dur alors, qu’elle se pointe droite comme un piquet devant la maison. Une maison tout ce qu’il y avait de plus normal, ce qui élèverait le doute sur la véracité des propos de la demoiselle. Mais Naomi n’était pas n’importe qui, capable d’accepter l’invisible grâce avec une tricherie ordinaire.

« La porte reste bloquée où elle te rejette dès que tu cherches à entrer ? »

Qu’elle soulève alors, cette fois-ci, bien par curiosité. Pour finalement reposer son regard sur son amie avant de la prendre dans ses bras.

« Si on entre comme ça, tu crois qu’elle va y voir que du feu ? »

Illustre finalement le sens de son geste par la parole. Léger rire cristallin, le diable, elle avait parfois envie de le tenter.

Joues gonflées et moue enfantine, le regard pourtant dur qui reste bien sévère à l’égard d’une simple maison. Les malédictions étaient un sujet bien spécifique, différents et mythiques même chez elle. Si la curiosité était sans nulle doute présente, il y avait aussi cette phase d’inquiétude. La peur qu’en forçant les choses, la maison puisse aussi rejetter Naomi qui souhaitait venir en aide à la maudite. L’idée aussi, que la violence du rejet soit bien plus fort si Raven tentait de forcer son entrée. Un monde inconnu, pour lequel la peur de répercussion pour elles et leur entraînement du lendemain.

« J’opte pour qu’on te construise une maison en marshmallow pour éviter les échardes. »

Sourcils froncés qu’elle avait un sérieux digne des plus grands. Oublie peut-être alors la possibilité de finir étouffée car la maison aurait décidé de se sacrifier en fondant pour éjecter (ou plutôt, tuer) le locataire. Mais Naomi en profite tout de même pour prendre les mains de sa collègue, sans la moindre baguette, comme seul usage de ses mains, lance un Episkey pour lui retirer les quelques échardes et en soigner les frais pourtant bien légers.

Puis c’est digne d’une confiance inarrêtable, que Naomi s’avança jusqu’à la maison pour ouvrir la porte. Avec une facilité déconcertante….  Entre alors, comme si de rien était. Une maison qui était semblable à toutes les maisons dans laquelle elle était entrée, pourtant un sursaut lorsque son amie lâche une insulte. Si Naomi avait quelques bases en Français de Louisiane, elle était totalement capable de comprendre les insultes les plus basiques.

Alors c’est les bras grands ouvert, une main vers le haut tandis que l’autre est plus basse. Naomi ne sait pas vraiment quoi faire, si elle est censée épauler Raven pour l’empêcher de tomber et de se briser la nuque par accident. Car il serait bien difficile d’expliquer cette histoire à l’entraîneur demain. Pourtant, si Naomi n’était pas très sereine, Raven semblait bien plus confiante (ou du moins, habituée à ce genre d’histoire). Ainsi, sans même questionner suit les ordres pour tenter d’être efficace, lance quelques accio d’une voix calme et posée, seuls quelques gestes de la main lui suffisent à regrouper les objets qu’elle considère comme les plus important.

Mais lorsqu’on lui demande d’ouvrir la porte au travers des pièces, Naomi y voit une chance inouïe pour tester une théorie. Prend cette fois-ci sa baguette, avec l’espoir qu’une magie plus puissante serait nécessaire pour parfaire un maléfice.

« Alohomora. »

Qu’elle tente, sans grand succès en vérité car la porte ne s’ouvre pas. Un haussement d’épaule, qu’elle vient ranger sa baguette dans son étui comme si de rien était. Une confiance, qu’elle rejoint finalement Raven, paumes de la main élevé vers le plafond.

« Ça valait le coup d’essayer, tu ne crois pas ? »

La main qui attrape la poignet et la porte qui s’ouvre. Ainsi donc, comme Naomi n’était pas victime des maux de la maisonnette, la porte n’était même pas considérée comme étant fermée à clé pour elle.

« Est-ce que tu aurais besoin de quelques choses de spécifique ? Qui ne soit pas vraiment considéré comme vital ? Une peluche fétiche ou un porte-bonheur ? »

Bien qu’au final, Naomi aurait pu se permettre quelques fouilles d’esprit pour arriver à regrouper tous les objets qui étaient désirés par Raven, mais elle préférait garder toute sa concentration sur elle, afin d’éviter de malheur accident.

« D’ailleurs, seule la maison te rejette ou les meubles peuvent s’y mettre ? »

Le regard craintif à l’égard du lit, de la table basse et de la commode. Prête à agir si jamais ils tentaient de lui sauter dessus.