Wakey wakey

 
C'est une pause de midi pour Beckett Campbell. Assis au bord d'une piscine municipale, il mange tranquillement son sandwich fait maison. Le meilleur, c'est de le tremper dans l'eau chlorée avant de prendre une grande bouchée. Puis il est tiré hors des bras de Morphée par un coup moelleux et pourtant intense, digne d'une batteuse de Quidditch. Son corps tressaille, il peine à ouvrir les yeux. Il n'a pas de difficultés quand à prononcer un long râle, prêt à se recroqueviller autour de son oreiller et reprendre son rêve, son sandwich, là où il l'avait laissé.

C'est une précieuse seconde de tranquillité et d'ignorance, avant que tout son lit ne tremble. Des mots sont hurlés, mais il ne les comprend pas encore : l'embuscade le fait bondir hors du lit.
Agrippé au bord de son lit, confus, il regarde la demi pensionnaire de la colocation sauter sur son lit. Les pièces du puzzle se mettent finalement en place...

Son visage laisse finalement place à une moue amusée. Il est presque fier d'elle, reconnaissant devant lui une collègue de la fourberie. A quel point avait-elle prévu ce plan machiavélique ? Pauvre homme à l'habitude de dormir avec le moins possible sur lui, bien heureux d'avoir ce coup ci un pantalon de pyjama ! Il l'aurait entendu longtemps, autrement !

Le malheureux lâche un soupir, faisant de son mieux pour cacher un sourire. Cela fait juste des années qu'il essaie, en vain. En frottant un oeil avec nonchalance, peut-être que cela passe...

- Hmpf... Même pas surpris.

C'est faux.
Il plonge ensuite sur son oreiller et le lance à son tour sur Dorothy. On ne provoque pas le maître de ces draps sans en subir les conséquences ! S'il fallait débuter la journée avec une bataille d'oreiller, il le ferait. Son honneur doit rester intact.
Il reste à l’affût, alors qu'il traîne les pieds jusqu'au sac contenant ses vêtements, marmonnant:

- Qui a besoin de réveil, quand on a Dorytho Martin...

Beck se fige alors qu'il sort un T-shirt du sac, baissant la garde par la même occasion. Il fait noir là, non ? Le soleil ne s'est pas encore levé ?! Dans quoi est-ce qu'il s'est encore embarqué...
Dans un soupir, il enfile le T-shirt, à l’envers, bien sûr. Il a l'air réveillé, mais cela se limite à cela: juste un air.

- Tu as ruiné mon beauty sleep.

C'est faux aussi. Le sourire au coin de ses lèvres vend de nouveau la mèche.

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Un moment de silence, alors qu'il plisse légèrement les yeux, la détaillant du regard après son énumération de qualités.

- ... C'est vrai. Mais tu es plus que ça ! Tu es aussi la fille qui refuse de prendre mon lit par fierté, puis qui râle quand elle se fait engloutir par le canapé.

Ce qui le fait toujours rire, bien sûr. C'est ça, ne pas vouloir accepter ses élans de politesses pendant 45 minutes, chaque soir où elle reste loger chez eux.
Sa présence rendait la vie à l'appartement plus gaie également, ajoutait un peu plus de vie et de surprises. Comme ce matin, une fois de plus.
Puis elle fait le café, quoi.

- Oh, t'es pas prête... Après mon café je suis irrésistible.

Surtout réveillé.
Quelle crème, n'empêche. Faire du café avant de le réveiller. Peut-être qu'il faudrait rajouter une chambre et l'ajouter officiellement à la colocation. Ou la marier, l'un ou l'autre.
Puis coup de pression de la part de la batteuse, qui arrive à stopper le jeune homme dans son élan ; pardon ? Tard ?? Le Soleil n'est même pas levé, et il est déjà trop tard ?!
La fourbe...

- Chef, oui chef !

C'est partit pour le jogging alors ! Le pantalon de pyjama est troqué pour un bas adapté à la course et au matin, la paire de chaussette est enfilée et ça y est, on part pour le petit déjeuner.
Le café l'attend sagement, et Beck ne se fait pas prier pour se servir. Comme chaque matin, il ne réfléchit pas avant de boire et grimace, surpris à quel point c'est chaud et redépose la tasse immédiatement.

- A quel point est-ce qu'on va courir ?

Histoire de savoir s'il prévoit de manger un peu, ou un petit déjeuner raisonnable. Du pain complet et de la confiture, un repas de champion. Il lève les yeux ensuite vers Dorothy.

- Tu as déjà mangé ?

Sûrement... Mais dans le doute, il est prêt à sortir une deuxième assiette.

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Elle avait pourtant dit qu'elle rentrait chez elle... Oh la fourbe. Ses yeux se plissent, et elle enchaîne. Beck est convaincu à ce rythme là qu'elle est legilimens et lit dans son esprit, prévoyant chaque prochaine remarque. C'est juste de la logique, mais c'est exactement cela qui lui échappe.

- Ah le traître...

Il sirote son café, le regard au loin, cherchant déjà le meilleur moyen de redorer son honneur et de le réveiller à son tour au milieu de la nuit, avec classe.

- Tu vas devoir m'aider à le réveiller alors, pour te faire pardonner. Mais pas aujourd'hui. Quand il aura oublié...

Un réveil digne des plus grands infidèles. Cela marquera peut-être le début d'une guerre, mais Beck est prêt à prendre le risque. Le défi ne lui fait pas peur.

Le pineapple lui est tendu, et il se penche légèrement dessus, zieutant vite fait les informations les plus faciles à capter pour un homme encore endormi.
Success story uh ? Son cas était si désespéré ?
Mais cela sonne bien à ses oreilles.
Après tout, pourquoi pas ? Il n'y a rien de mieux qu'un challenge, partir de rien et soudain arriver au sommet, comme une fleur. Après moult entraînements...

Beckett n'accorde qu'un bref moment d'attention au trajet, avant d'observer Dorothy.
C'était parti comme une blague, puis elle a suggéré de l'aider. Il a dit chiche, et là voilà dans sa cuisine à expliquer son plan miraculeux. Rien n'est laissé pour compte, dans ce trajet. Il va sûrement morfler, mais c'est rien comparé à toute l'énergie que son coach sportif dégage. Il regrettera plus tard, à coup sûr... Mais là, Dorothy a juste l'air de s'amuser et cela lui fait plaisir. Cela vaut sûrement un petit décès.
Elle relève ses yeux vers lui.
S'il a suivi les dernières phrases ? Juste un peu. Des étirements, c'est ça ? Non ?
Beck lui sourit simplement. Tant pis, il verra sur place ! De toute façon, il pense à autre chose...

- Tu es vraiment époustouflante. Je ne pensais pas que tu serais aussi déterminée... Merci.

Il est touché qu'elle prenne du temps à aider un homme à prendre sa revanche sur la vie. Peut-être que tout n'est pas perdu. Si Dorothy a confiance en lui, autant se donner à fond non ?
Beck finit son café et engouffre sa tartine, avant d'aller rincer son assiette vite fait. Puis direct enfiler les chaussures. Pas de temps à perdre !

- Ok ! Me ménage surtout pas.

Famous last words

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C'est un léger faux pas dans les discours pleins d'entrains et d'assurance, et bien qu'il était encore endormi il n'y a même pas vingt minutes, cela ne lui échappe pas. Cela lui arrache même un léger rire, qu'il étouffe aussitôt qu'il s'en rend compte.
Peut-être que ce n'était pas exceptionnel pour elle, non. Faire semblant de rentrer, se lever tôt et lui concocter un programme lui paraissait cependant un engagement colossal, quand elle pourrait juste se concentrer sur sa carrière et accorder leur colocation de sa présence.

- Y a pas d'a priori, c'est un fait.

La confirmation du jour, pour éclaircir toute zone d'ombre. Veillez à répéter à vos proches que vous tenez à eux régulièrement !

Clairement c'est la première fois qu'il se lance dans un entraînement aussi intensif. Encore engourdi, c'est un miracle s'il n'a pas oublié ses clés. La problématique de la gourde d'eau ne lui a pas traverser l'esprit. Ce sera un problème pour le Beck du futur, celui du présent se sent plus prêt que jamais. Même après que Dorothy lui confirme qu'il est parti pour suer sec.
Ca part direct sur des escaliers au pas de courses. Heureusement qu'il a de bons réflexes, Beck se rattrape lorsque son pied manque une marche, puis une autre... Ça y est, il est opérationnel là. La peur de finir la tête la première sur le paillasson du voisin, y a rien de tel.

Puis le brief.
Beckett se force à écouter, tout en profitant de l'air frais, balançant ses bras doucement. Il arque un sourcil à la mention de son intégrité, physique et mentale. Elle entendait quoi par là ? Ses plaintes retenues contre lui ?
Retenues comment ??
Combien de surprises lui réservait-elle ? Depuis quand elle en a autant ?!

- Euh... Oui ! Est-ce que je devrais avoir peur ?

Elle vient quand même de parler de suer du sang...

Mais trêves de bavardage, l'heure fatidique a sonné. Sans ménagement, Dorohty le pousse à l'effort. C'est le pire moment, celui du début de course. Où c'est saoulant de devoir trouver son rythme, d'oublier que le plan, c'est de mettre un pied devant l'autre pendant quoi ? Une heure ? Plus ? Dans Londres ?
Ah, qu'est-ce qu'il voudrait bien courir en Islande... Ou n'importe quelles plaines désolées, dépourvue de briques, de bitumes ou de bâtiments. Une plage même !

- Tu cours qu'en ville ?

Parler en courant c'est bien pour les commères qui souhaitent joindre les ragots à une vague excuse sportive, et pourtant... Le voilà, à braver l'interdit. Ce n'est qu'un peu de curiosité... Et peut-être une proposition pour le prochain entraînement.
Tout est bon pour ne pas se demander comment elle allait attenter à son intégrité mentale. Le physique, à la rigueur, tant pis. Mais mental ? Quel genre de tortures avait-elle donc prévu ?
Jusqu'ici, il tenait le coup. Il a gardé des restes de jeune élève impétueux, à grimper à ce qu'il pouvait ou courir droit vers le danger. Il allait lui falloir plus qu'une demie heure de course pour le mettre à mal, bien qu'il ne soit pas si rigoureux que cela avec sa respiration. Mais il sait, maintenant.
Elle a bien plus en tête.
Elle va le mener de surprise en surprise avec brio, et il se fera avoir avec plaisir.

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Ah, oui, les responsabilités. Il oubliait souvent la situation familiale de Dorothy, tellement elle rayonnait à l'appartement. Qu'est-ce que cela pouvait bien donné, un Dorohty miniature ?

- Oh... Il va bien ?

Cela lui rappelait ses joggings occasionnels sur la plage de Nauthólsvík, finissant par les sources thermales. Un luxe si lointain, maintenant. Il n'aura pas pu faire de la course à Reynisfjara, et gâcher les photos de touriste en trottinant dans le fond. Faire son sport sur une plage au sable noir... Désacraliser la beauté de l'endroit avec le commun d'un footing. Un pur plaisir.
De toute façon, l'occasion est passée. Beckett ne les reverra pas de si tôt, ces paysages auquel il est pourtant si attaché.

Gus, en milieu naturel ?

- Chiche. Je pense pas l'avoir vu courir une seule fois !

Descente surprise !
D'abord incertain, il finit par suivre son coach et reprendre son rythme de croisière. Peut-être qu'il a jugé le quartier trop vite. Peut-être que c'est pas si mauvais, pour une remise en forme. Comme ces petits villages où tu rentres des courses, et si tu as le malheur d'oublier le beurre, tu peux tout redescendre et ensuite tout remonter.

Une fois encore, le jeune chômeur tombe dans le piège... Nouveau tournant, nouveau défi : des escaliers.

- Oh non !

Ralentis pas, qu'elle dit !
Beck la suit dans un long râle. Au début, ça va. Il enchaîne les marches. Petit à petit il sent ses quadriceps s'échauffer un peu trop, puis tirer. Finalement, son rythme ralentit. Il relève les yeux dans l'espoir de voir le bout du tunnel. Que nenni.
Il en est qu'à la moitié !

- Aaaaaaaaaaaaaaah !!

Extérioriser, pour mieux reprendre : il s'efforce à franchir les marches plus vite, à réduire la distance avec Dorothy.
Le haut des escaliers... Bientôt... Doit... Résister à l'envie de la dépasser... Ce n'était que le début ! Et la fin de cet escalier.

- Ah ! Trop facile...

Absolument pas, mais c'est là toute la blague.
Beck passe à un rythme de marche, mais tourne en rond pour rester en mouvement, reprenant de grandes bouffées d'air après cette épreuve.
Il tappe ensuite dans ses mains, se tournant vers Dorytho, mentalement prêt à en découdre, physiquement debout, mais moins prêt à en découdre.

- Ok, c'est quoi la suite, chef ?

Tant qu'il est pas au sol, limite inconscient, Beck ne s'arrêtera pas.
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Tommy, inconnu au bataillon, sauf de nom. Il secoue légèrement la tête.

- Jamais ! J'espère juste qu'il va bien.

Il lui adresse un sourire succinct.
Beck espère que la famille de ses amis va bien, en général. Cela joue énormément sur le moral de ses proches. Il parie que c'est un gamin sympa, en plus. Il a Dorothy en grande soeur après tout !


Il y en avait encore pour un moment, s'il fallait aller jusqu'à parc. Il acquiesce, imitant finalement ses étirements, avant d'attirer toute son attention.
Manger
Offert ?
Entretenu par Argus ET Dorothy en même temps ? Serait-il leur enfant caché ?

Beck la suite, écoutant la suite du récit, rigolant légèrement. Ah, yes ! des sous vêtements roses pour son colocataire officiel, parce que leur colocataire officieux est venu faire le linge chez eux, au calme.

- Je suis sûr que ça lui ira bien... Il faut bien qu'il ait un peu plus de couleurs dans ses vêtements de toute façon !

Il prend une grande inspiration profitant de l'air frais, de ce moment où tes muscles sont douloureux mais sans être gênant. Cela ne durera pas...

- Au pire, tu peux dire que c'est ma faute, que j'ai mis... Je sais pas moi, mon costume sexy de mère Noël là dedans, un truc du genre.

Parfois, il faudrait juste conserver sa respiration pour la course, ou pour dire des trucs intelligents. Au moins c'est la dernière ânerie avant le parc. Il reprend du sérieux et court comme s'il l'avait fait toute sa vie, ou presque. La main sur ses côte trahit un point de coté, mais le chômeur fait comme si ce n'était rien.

De grandes bouffées d'air marque son arrivée au parc, essayant de faire disparaître la douleur aux côtes, échouant à se souvenir de la technique pour s'en débarrasser.
Il se tourne vers son coach, fronçant légèrement les sourcils.

- Il faut plus que ça ?!! Aaaaaah... De la rigueur ?

Beckett est dépité. Elle l'avait bien vu, sa plastique de baroudeur mal réveillé ?
Puis si elle le mentionnait, c'est qu'il était moins en forme qu'il l'imaginait, en fait... Quelle déception.

- Oh...

Même avoir des groupies ne semble pas plus l'enchanter que cela.
Et elle n'allait pas s'arrêter là, bien sûr. Son égo est déjà à terre, et là, elle l'achève.

- Qu- Il est... Comment ça, remonter ?!

L’irrespect. Il est bouche bée, la dévisageant quelques secondes, avant de de lancer dans sa série de squat.
Les mots lui manquent. Personne ne lui a jamais parlé comme ça. Il veut s'adresser au manager. Argus allait en entendre parler ! La douleur musculaire n'arrivait même pas à le déconcentrer. Le seum est fort.
Cela lui donnait presque plus de force et d'énergie.

- J'y crois pas... Tu vas pas me dire que tu as des groupies depuis les Griffes, si ? Enfin, que tu t'occupes de ta plastique juste pour ça ? Le Quidditch, pas les groupies... Enfin, les deux...

Il s'embrouille tout seul.

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Bien sûr qu'elles sont bien ses fesses. Sinon il ne les porterait pas chaque jour.

- Je sais.

Beck reprend du sérieux, et ses sourcils pèsent lourds, froncé au dessus de ses yeux. Elle a absolument raison. Comme toujours. Et c'est bien cela qui le travaillait. C'est vrai, et personne ne dit rien.
"C'est comme ça"
Non. Il ne devrait pas y avoir de "on n'y peut rien" pour se dédouaner. Plus facile à dire qu'à faire, mais il suffit d'un idiot qui parle fort pour inciter les autres autour de lui pour les faire parler à leur tour.
Il redresse son dos immédiatement.

- Je vois ce que tu veux dire.

Mais Beckett et l'attention médiatique ? Beckett et faire des efforts pour être présentable ? C'est lui, ou c'est rien.

- Mais...

Pourquoi il se lançait dans ce genre de conversation pendant que ses muscles le suppliaient de retourner dans son lit ?

- C'est pas mon problème ? Ni le tiens ! Ah-

Failli tombé, là.

- On ne peut pas empêcher les gens de penser ce qu'ils veulent de nous, alors faire attention à ça me parait... Excessif. Il y aura toujours quelque chose qui ne sera jamais assez bien.

Bon, une pause.
Il se laisse tomber au sol à son tour dans un grognement.

- Ils vont faire quoi, si je suis trop flasque ? Hein ? Ou un loup garou ?

Que Merlin l'en préserve, il ne tiendrait pas le coup !

- Gaspiller de l'encre en se plaignant que je ne suis pas assez à leur goût ?

Il a du mal à contenir un large sourire.

- Je trouve ça hilarant. Imagine t'es payé pour te plaindre des formes subjectivement disgracieuses d'une actrice. C'est ridicule à quel point ils n'ont pas peur de montrer leur propre fragilité...

Comme quoi, on peut capitaliser sur tout et n'importe quoi. Et cela conforte ces gens dans leurs inconforts physiques, et cela leur donne raison de se moquer des autres. Un cercle vicieux d'insécurités qui ne fait que creuser plus profond chaque jour où on laisse ces standards s'ancrer dans nos consciences.
Il prend une grande inspiration et se relève. Il lui reste encore une série de squat après tout.

- Je compte travailler ma plastique glutéale, ne t'inquiète pas.
Mais pour le Quidditch.
Si c'est pour gagner. Par pour sorcière magazine et ses 22 pages exclusives sur les derniers potins amoureux...

C'est non négociable.
Il se remet au travail péniblement. Quelle torture... Mais en même temps, cela lui faisait du bien de sortir et de se dépenser, finalement.

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Beckett est toujours flatté, fier comme un gamin, quand elle l'appelle ainsi. Le vrai héros. Mais il n'en est que la moitié, vraiment. Il n'y avait pas de grandes destinées pour lui, ni de lignée de rois... Mais quel homme, quand même. Un objectif de vie.

Il pose son regard sur Dorothy, du coin de l'oeil. C'est sûr qu'il était plus à l'aise à faire n'importe quoi, et à se moquer du regard des autres... C'était devenu un style de vie, et personne n'attend quoique ce soit de lui. Il n'y avait pas de famille, pas de réputation, rien.
Un mec blanc à qui on ne viendrait pas trop chercher de problèmes.


- Ça devrait.

L'islandais pose ses main sur ses hanches, baissant le regard sur la pelouse, écrasant mollement cette dernière du pied, tandis qu'elle s'étire et lui répète qu'elle l'aime bien.
À force de répéter, il va finir par la croire !


- Si jamais je peux aider, à, euh, te soulager d'un poids... Hésite pas.

Il relève légèrement les yeux vers elle, la grande et brave Eowyn.

- J'ai de la chance que tu m'aimes bien, alors... petit sourire au coin des lèvres, Si tu as besoin de quelqu'un pour souligner que tu as raison ou à quel point tes idées sont géniales, ce qui est.. Tout le temps le cas... Ou juste d'aller te défouler, dis le moi.

Petit sourire.
Puis étoiles au fond des pupilles quand elle parle d'une pause boisson.


- Oh oui ! Je te suis !

Est-ce qu'il venait d'oublier de s'étirer, du coup ? Complètement.

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Bien sûr qu'il en avait conscience, mais il doute du fait que cela le mènerait loin. Dorothy le mène plus loin qu'il ne s'est mené lui même depuis Poudlard. L'aider à s’entraîner pourrait ne pas paraître comme quelque chose d'extra-ordinaire. Et comme elle aime le répéter, c'est une brillante Serdaigle. Quelqu'un avec de la jugeote, de bonnes idées, et qui ne viendrait pas perdre son temps avec lui s'il n'en valait pas la peine.
Si elle le pensait, c'est qu'il y avait peut-être moyen... Non?

Il sourit légèrement au remerciement, puis glisse ses mains dans ses poches.

- Avec plaisir.

Ses jambes étaient en feu, chaque pas lui rappelait ce qu'il venait de parcourir, les séances de squat pour clôturer la course.
Et le pauvre fait juste bonne figure.
Peut-être que cela ne suffisait pas pour le flaire de Dorytho. Cette dernière lui lance un coup d’œil, qu'il remarque et soutient. Beck mime une grimace désolée, haussant les épaules.

- Aaaah... Je sais pas....

Son buste balance légèrement de gauche à droite, exagérant une fausse indécision. Sa foulée s'allonge pour arriver à sa hauteur. Il prend un court instant pour réfléchir, avant de tourner la tête vers elle.

- J'allais négocier pour que tu me paies le café pour rester ami, mais... Ce serait du chantage affectif...

Elle mérite mieux que cela.

- A la place, pour dédommager la torture de ce matin... Un autre compliment suffira.

Beck lui rend un léger coup de coude. C'est le moment d'être créative !

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Café gratuit ? Large sourire sur son visage.
Le goût du porte feuille rempli est sa saveur favorite.

Le compliment se fabrique dans la tête de la troisième colocataire, et Beckett attend patiemment. Il ne s'attendait à rien de grandiose, et espérait qu'elle ne se donne pas plus de travail qu'il n'en fallait; un "tu es gentil" suffirait.
Un peu de folie le surprendrait, certes, mais il n'attend pas grand chose. Au final, il y avait peu à dire.
Et il tombe.
Le compliment attire son regard sur Dorothy, plein de surprise.
Beck se surprend à trop réfléchir sur ce qu'elle vient de dire, et cette fois, s'arrête à temps.

- Tu trouves ?

Un léger rire lui échappe, avant de hausser les épaules.

- Il est pas si con... Sinon il serait pas tombé sous mon charme extraordinaire.

Ça parle des absents.
Absent comme le gout du gratuit, maintenant conditionnel. Le sérieux s'empare de lui, et le temps qu'il réalise, Dorothy Martin court déjà.

- EH !!

Le jeune sorcier n'a pas peur de hurler de si bon matin.
Et il s'élance, puisant dans ses dernières forces pour piquer un sprint, déterminé à la dépasser même s'il devait s'écrouler derrière. 100% ou rien ! La fourbe, elle n'a même pas fait de squat ! Ses fessiers brûlaient, mais ça ne l'arrêtait pas encore. Surtout pas s'il la rattrape.
Mais elle galope. Le distance, alors que ses jambes lâchent. Si proche de la victoire, du gratuit, du café... Et son pied dérape, et son équilibre déraille. Ses genoux heurtent les dalles, puis le reste du corps. Bien vite c'est le sol qui l'accueille, en même temps que la défaite.
Coup dur pour Guillaume.
Un cri de surprise mêlé à la surprise du choc, et il reste par terre, essoufflé.

- ...Même pas mal.

Rien de cassé. Cheville en bon état. Juste un mec au bout de sa vie qui est tombé plus mollement que rapidement, en vrai.
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