Il a la tête plongée dans une montage de feuilles volantes. Quelques parchemins sont disseminés sur la planche, mais il préfère travailler sur du papier plus lisse, le genre de papier qu’on trouverait chez les Moldus. Au début, ça faisait jaser mais il n’en avait rien à faire, alors ils se sont tus. Un pot d’encre noire trône sur le bureau, occupant un des rares espaces libres de la grande planche posée sur deux tréteaux qu’il utilise pour dessiner. La langue à peine tirée, la tête penchée sur son ouvrage, il trace lentement les contours à l’encre d’un des croquis pour l’édition du lendemain avec un pinceau pointu.
Une des différentes marques qui diffuse ses communiqués commerciaux moyennant une belle somme à la Gazette désire un titrage animé, peint à la main.
Il aime peindre des lettres. Elles ne bougent pas s’il ne veut pas, elles respectent son rythme, son silence. Enfin, son silence oral bien sûr. Lorsqu’on y pense, les lettres sont ses plus précieuses alliées et plus que tout autre, il ne peut s’empêcher de songer au bonheur que c’est de les avoir pour amies.
Son esprit dérive, il se rappelle le message qu’il a envoyé à Blanche Ponsardin, quelques jours auparavant. Il admire ses poèmes et sa plume depuis des années. Ses écrits résonnent en lui bien plus que de très nombreux auteurs salués par la critique pour les émotions qu’ils transmettraient dans leurs textes. Sans doute parce qu’en plus de la beauté de la langue, le message lui parle.
Après des semaines de réflexions et de doutes, il a réussi à proposer son projet d’en republier certains dans la Gazette, illustrés de sa main, à la rédaction. Bien sûr, il lui faut l’accord de la principale concernée, mais au moins il ne commencera pas à se projeter dans un rêve avant d’en être brutalement sorti par la direction du journal !
Il lui a écrit, elle lui a répondu. Elle doit venir aujourd’hui, il ignore précisément quand. Il est là toute la journée et n’a pas d’urgences, donc l’heure importe peu. Le fait qu’elle lui réponde était déjà une victoire. Tant pis si ça ne débouche sur rien. Au moins il pourra la rencontrer et lui dire en face que ses poèmes l’ont touché, lui ont fait du bien. Il sourit à cette idée. On dirait presque un admirateur transi à l’entendre ! Ce n’est pas vraiment ça, il est simplement honnête. Quand quelque chose le touche il le dit toujours.
Toc, toc, toc.
Marian Storm ? Je suis Blanche Ponsardin. Vous vouliez me rencontrer.
Trois petits coups frappés à la porte le ramènent à la réalité et il s’amuse du timing. Au moment où il pense à elle, la voici. Evidemment, il ne peut pas simplement lui dire « entrez ! ». Il fait râcler sa chaise sur le sol en veillant à produire un bruit satisfaisant pour qu’elle l’entende arriver. Il essuie son pinceau alors qu’il vient d’achever sa ligne, se redresse et prend la poignée pour ouvrir, sa baguette à la main, prêt à la saluer comme il en a l’habitude. Une pointe d’anxiété remonte alors qu’il réalise qu’il n’a pas évoqué une seule fois son handicap dans sa lettre. Si elle s’est renseignée sur lui, même rapidement, elle doit le savoir. Autrement, il avisera.
Il enclenche la poignée et ouvre le battant.

Elle lui fait face, poétesse enveloppée dans son ample manteau, une hermine sur son épaule – le magnifique animal lui fait donc confiance. Ça fait un peu chevaleresque et ça le rassure aussi.
Bonjour. N'ayez crainte, je sais de quelle manière vous vous exprimez. Anastase m'en a parlé.
Il prend la main qui lui fait face et accueille ses salutations avec un immense soulagement et un petit signe de tête. Elle s’empresse d’ajouter, comme une excuse.
Ne lui en voulez pas, s'il vous plaît, il pensait bien faire.
Il lui sourit d’abord parce que ça n’est pas grave. En fait c’est vraiment plus simple.
Il agite à peine sa baguette vers le mur crème à côté de lui et des lettres élégamment calligraphiées s’impriment en brun clair sur le côté de la porte. Comme d’habitude, il concentre ses pensées sur la phrase exacte qu’il veut envoyer, et elle se projette sur le mur. Parfois ça le frustre de ne pas pouvoir être discret comme les autres s’il n’a pas de petite surface pour projeter son discours, mais heureusement tous les journalistes sont concentrés sur leurs tâches et aucun ne remarque même qu’il est sorti de son bureau.
Bonjour. Ne vous excusez pas, ça n’est pas un grand secret ! A vrai dire c’est plus simple lorsque mon interlocuteur sait avant de me rencontrer. Anastase a vraiment bien fait.
Il tourne la tête à droite et à gauche, note le bruit ambiant. Ils seront mieux à l’intérieur pour discuter. Un autre coup de baguette et les lettres disparaissent, remplacées par d’autres.
Je vous en prie, entrez ! Ne restez pas dans le couloir.
Il lui fait signe, et repasse dans son bureau, elle à sa suite. Une fois bien rentrés, il ferme la porte et le calme reprend ses droits. D’un geste, il indique le fauteuil qui fait face à son bureau à Blanche et agite sa baguette pour empiler et ranger les quelques feuilles qui menacent de tomber. Il reprend les trois planches qu’il a achevées plus tôt dans la journée, et les fait léviter jusqu’à la planche de bois sombre au fond de la pièce qui lui sert de séchoir. Il ira les porter à la direction de la rédaction ensuite.
J'ai été très agréablement surprise que vous me contactiez. Je ne pensais pas que la Gazette s'intéresserait à mes écrits maintenant que je suis publiée.
Il se retourne vers elle et ne peut retenir un sourire. Ses lettres s’inscrivent sur le carreau blanc de céramique moldue fixé au coin de son bureau, phrase après phrase. Le carrelage prenait la poussière chez ses parents alors il en ramené un peu partout, pour disposer d’un support dédié à la communication facile à utiliser là où il est le plus – chez lui, à plusieurs endroits dans les bureaux de la Gazette, et chez quelques amis.
A vrai dire, c’est moi qui m’intéressais à vos écrits à la base ! J’ai proposé le projet à la Gazette et je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’ils soient emballés. Ça m’a agréablement surpris, je dois avouer. Je vous aurai sans doute contactée quoi qu’il arrive, mais disposer d’un médium de diffusion tel que la Gazette est un vrai avantage pour beaucoup de raisons !
Il s’assoit finalement derrière son bureau et dégage les quelques feuilles qui l’empêchent encore de bien voir Blanche. L’encre rebouchée, il essuie une dernière fois son pinceau avec un chiffon humide, le replace dans le pot qui contient tous ses semblables. Il écarte la feuille et sort un calepin d’une caisse sous le bureau. Il prend aussi deux stylos moldus. Ce sont ses préférés pour la prise de notes, et il réalise trop tard que peut-être Blanche pourrait ne pas apprécier, faire une remarque, ou quoi que ce soit. Ça le surprendrait, mais il s’est trop habitué à être déçu par des gens qu’il estimait à ce sujet.
Je vous lis depuis des années, lorsque j’étais encore à Poudlard. Je me disais que lorsque je sortirai de l’école, je vous proposerai d’illustrer certains de vos poèmes. Le temps que je trouve mes marques à la Gazette, au moins suffisamment pour leur en parler sans être certain d’essuyer un refus, nous voici. C’est assez fou de se dire que vous êtes en face de moi.
Il a un petit sourire gêné. Il ne veut surtout pas la mettre mal à l’aise ! Il tient cependant à être honnête.
ça fait un peu trop admirateur transi, ce qui n’est pas du tout le but, mais je tenais à vous le dire tout de même.

Un autre sourire s’échappe de ses lèvres sous le compliment et il répond simplement.
J’ai beaucoup travaillé pour le maîtriser, mais je pense que n’importe qui pourrait y parvenir aussi bien que moi avec le même temps de pratique !
Il ne peut s’empêcher d’observer l’hermine découvrir son bureau alors qu’ils viennent de s’asseoir. L’envie de la dessiner lui vient, il l’écarte. Il demandera à Blanche à la fin de leur entretien son accord, si tout s’est bien passé. Il se connait, il sait qu’il s’absorbera dans l’exercice bien trop longtemps, et il ne veut pas la faire fuir alors qu’elle vient d’arriver – et qu’elle est si aimable avec lui.
C'est vrai, l'idée vient de vous ? Vous m'en voyez immensément flattée !
Sa gentillesse et le plaisir évident qu’il discerne l’apaisent. Il explicite son rapport avec ses textes alors qu’il essuie une petite tâche d’encre sur le bureau. Tout est rangé et il remarque son petit sourire lorsqu’il sort ses stylos. Toujours pas de jugement. Elle monte encore dans son estime. C’est un peu bête à première vue, estimer quelqu’un parce qu’iel ne juge pas son matériel d’écriture. Il s’est fait juger pour un tas de ces choses bêtes, alors pour lui c’est la touche finale, celle qui le rassure sur les valeurs de la personne en face de lui.
Oh, ça me touche énormément ce que vous me dites !
Elle lâche un petit rire doux, et il voit qu’elle est sincère. Que ses mots si admiratifs des siens l’ont émue elle aussi. Une petite réflexion anodine pour certain, mais elle lui réchauffe le cœur.
Ce qui est fou pour moi, c'est de me dire que me vous lisez depuis aussi longtemps, et que vous aimez autant ce que je fais ! C'est vraiment ... Il n'y a pas plus grand plaisir pour un auteur. Je suis vraiment honorée de votre invitation ... et de notre future collaboration.
Ses derniers mots le touchent plus qu’il ne s’y attendait et achèvent de dissiper les doutes qu’il entretenait encore. Probablement que ses craintes étaient davantage installées en lui que ce qu’il pensait.
C’est vous qui me touchez. Lorsqu’on a que l’écriture comme premier moyen d’expression, et pas la parole, je pense qu’on devient d’autant plus sensible à la plume d’autrui. Voir une artiste que j’admire envisager sérieusement de collaborer avec moi, c’est… c’est vraiment énorme. Ça compte pour moi.
Merci pour vos adorables mots, je me répète mais ... ça me touche énormément.
Il a l’impression qu’il ne va jamais s’arrêter de sourire et il savoure un peu cette sensation de joie, diffuse mais définitivement présente. Tous les deux sont un peu émerveillés par l’autre, touchés en tout cas. Il aimerait tellement partager plus de discussions de ce type !
Il a posé sa baguette sur son bureau, sur un support en argile que sa sœur lui a fait il y a plusieurs années, du côté de sa main qui n’écrit pas. Il peut ainsi prendre des notes tout en parlant avec Blanche, comme n’importe quel valide ferait. Elle pointe sur le carreau alors il l’effleure à peine et projette sa phrase. A force de pratique, il n’a plus besoin de tenir fermement sa baguette, et il a rodé sa technique depuis qu’il travaille à la Gazette.
Je ne fais qu’exprimer ce que je pense.
Il prend son stylo bleu, enlève le capuchon et le pose sur le papier, prêt à écrire, se redresse un peu et la regarde. Dans la périphérie de son champ de vision, l’hermine continue son exploration, et il réprime son sourire attendri. Il marque une petite pause songeuse puis reprend.
Dites-moi. Y a-t-il des poèmes précis que vous souhaiteriez voir illustrés ?
Petite pause puis il effleure à nouveau sa baguette et quelques mots se rajoutent en dessous.
Ou ne pas voir d’ailleurs !
Il attend, l’écoute avec attention. Se sent obligé de repréciser, alors que ses mots sont à peine effacés.
Je ne vous demanderai jamais de vous justifier. Vos choix vous appartiennent, et je n’irai pas les mettre en doute de quelque manière que ce soit !
Son stylo en main, il prend ses notes, écoute, profite du privilège qu’il a de découvrir l’univers et les coulisses d’une de ses autrices préférées.

Vous êtes une personne très douce et prévenante. C'est précieux, ne perdez jamais ça.
Ses paroles résonnent un peu avec ce que lui disait sa mère lorsqu’il était petit. Elle le qualifiait sans cesse de prévenant ; et il a toujours fait attention à blesser le moins de personnes possible, surtout si ça n’était pas impératif – et ça l’est rarement. Alors il hoche légèrement la tête, et ne perd pas son sourire.
Elle marque une pose à sa question, et il la laisse réfléchir.
Elle commence à lui suggérer des titres, et il note, un peu fébrile. Son cœur s’emballe lorsqu’elle mentionne le troisième. Poudre d’usure . Il l’a lu et relu encore. Il le connait bien, très bien. En fait il doit sans doute pouvoir le réciter les yeux fermés, alors même qu’il ne l’a pas relu depuis plus d’un an. Lorsqu’il a envoyé sa demande, il n’a relu que certains des poèmes. Il n’a pas pu pour Poudre d’usure. Le poème lui paraissait si précieux et si unique… Il s’était dit que si Marion lui proposait, il accepterait mais il ne le suggérerait pas lui-même. Il se disait que peut-être ce n’était qu’un coup de cœur personnel. Mais elle le mentionne elle aussi. Et il sait qu’il doit lui dire.
Poudre d’usure est parmi ceux que je connais le mieux, que j’ai le plus lu.
Sa phrase s’efface et quelques mots viennent corriger son propos.
Celui que je connais le mieux. Et que j’ai lu le plus.
Il pointe sa baguette derrière Marion, vers un dossier de rangement en carton dont les élastiques semblent près de craquer face à la masse de documents. Grâce à un sortilège d’attraction, la pochette vient vite vers lui et il l’ouvre. Il projette simplement sur le carreau son intention, histoire de ne pas déstabiliser Marion.
C’est ce genre de moments où la parole lui manquerait presque. Presque. Il fait sans et ça ne lui a jamais posé de problèmes.
J’avais déjà travaillé sur ce poème. Je l’avais illustré, en dernière année de DEMA, pour un projet. J’avais pu choisir un texte littéraire ; et c’était Poudre d’usure. Je n’utiliserai pas forcément ce dessin, mais je pense qu’il serait bien que je vous le montre.
Il écarte rapidement tous les papiers du dessus et tombe sur un petit rectangle de papier gris moyen. Il le tapote avec sa baguette et la feuille reprend sa taille normale. Elle occupe une belle moitié du bureau : son avant-bras mesure l’équivalent de la hauteur de la feuille qui est environ trois fois plus large que longue.
Il pivote le dessin vers Marion, et on peut voir au centre un personnage au genre indéfinissable fixer des amas de formes. Ses longs cheveux flottent derrière lui et occupent l’autre moitié de l’illustration. Celle-ci bouge, comme l’impose un cours d’illustration magique, mais au fur et à mesure que le « cycle » avance, ses cheveux deviennent de plus en plus légers, fragiles, rares. A la fin du cycle, ils ne sont plus qu’une espèce poudre blanche qui ressort davantage avec la couleur du papier. Les formes qui remplissent l’autre moitié bougent sans suivre aucun rythme. Elles se désagrègent progressivement aussi et il a l’impression de s’être mis à nu devant Blanche.
Son illustration est vraiment personnelle ; et il a interprété le poème très spécifiquement. Trop peut-être (sans doute !). Il redoute un peu sa réaction, mais au vu de la bienveillance et de la gentillesse dont elle le gratifie depuis le début de leur entretien, il sait qu’elle ne lui crachera pas de haine au visage, et que si ça ne lui plait pas, elle le lui exposera calmement. Alors il s’apaise et attend.

Elle se penche sur l’illustration et semble émerveillée une fois de plus. C’est beau, c’est doux, c’est apaisant. Vraiment, il a besoin de plus de relations comme ça.
Pas pour les éloges à ses travaux, oh non ! Il apprécie simplement la personnalité de Blanche, ou ce qu’il en aperçoit.
A vrai dire, il est gêné qu’on puisse penser tant de bien de ses productions. N’importe qui pourrait le faire avec du travail – et de la motivation. Il reconnait sans peine qu’il a investi énormément de temps dans le dessin, et qu’il a atteint un niveau certain – mais rien d’inatteignable pour n’importe qui prendrait la peine de passer autant de temps !
Face à lui, elle fixe toujours le dessin ; et il lui semble qu’il lui plait. Qu’il lui plait beaucoup. Et c’est une fierté encore, un accomplissement. Il craignait que l’entretien ne soit déséquilibré, qu’il ne soit que lui à s’émerveiller de ses poèmes, et qu’elle l’écoute simplement. La réciprocité inattendue lui fait beaucoup de bien.
C'est superbe ! Vous avez beaucoup de talent ! J'aime beaucoup, ça correspond parfaitement au poème !
Énième sourire en réponse, mais ça ne le dérange pas. Il s’en rend à peine compte tant la réaction est spontanée.
Son regard se perd à nouveau dans le cycle animé, et elle reprend :
C'est magnifique. C'est tout à fait le genre de chose que je peux voir avec mes poèmes.
Le point d’orgue de la réunion. Il avait déjà compris qu’elle était très ouverte à travailler avec lui, surtout lorsqu’elle a mentionné leur « collaboration », plus tôt dans leur échange. Son sourire toujours aux lèvres, il touche sa baguette et la phrase se déverse plus facilement encore qu’à son habitude, parce qu’il la pense vraiment fort, bien plus fort que tout le reste, qu’il n’a pas à réfléchir à autre chose, à nettoyer son esprit.
Dans ce cas, je peux commencer à faire des croquis pour les poèmes que vous m’avez cités. Si cela vous convient, je peux vous envoyer des copies des esquisses dès la semaine prochaine, pour que vous me donniez votre avis.
Repose la baguette, la reprend aussitôt que les lettres se sont effacées pour rajouter :
Pour la copie, j’utilise un sortilège de transfert très simple, ça ne changera rien à la qualité du dessin. Ça m’évite simplement de soumettre l’original aux frais de la météo. Est-ce que vous envoyer un hibou vous conviendrait-il ?
Il l’a déjà fait pour le premier contact ; sa chouette avait trouvé l’adresse de Blanche sans difficultés et il ne veut pas la mettre mal à l’aise, donc il ne demandera pas. Sa chouette n’a pas besoin d’un lieu précis ; elle trouvera ! Lui a pris les précautions imposées par le ministère pour recevoir ses courriers, à cause du quartier où il vit – moldu. Il ne précise pas qu'il s'est inspiré des techniques de transferts moldues, ce n'est pas utile.
Sa réponse reçue, il acquiesce, paisible. Leur rendez-vous touche à sa fin et il se rappelle alors la promesse qu’il s’était fait au tout début.
Blanche, m’autoriseriez-vous à dessiner votre hermine ? Elle est vraiment sublime. Il me faudra deux minutes pour faire un croquis-souvenir*, et ça serait largement suffisant !
Les mots s’effacent, et leur succèdent la fin de son interrogation.
Comment se nomme-t-elle d’ailleurs ?
Elle accepte, bien sûr. Et lui donne son nom. Thelma. Il lui sourit à l’hermine, et elle se stoppe un court instant.
Il ouvre un placard derrière lui, tire un des quelques cadres enduits vierges qui lui reste et s’accroupit à côté de l’hermine. Il aimerait tant parler pour lui dire ce qu’il va faire, au moins la rassurer, lui dire qu’il ne lui fera pas de mal. L’expérience peut être déroutante, celle d’apercevoir son double, un peu figé, modelé dans une sorte de poussière dorée. Il approche sa main d’elle, pour ne pas l’effrayer. Pointe sa baguette contre le sol et lance le sort informulé. La masse de poudre se forme rapidement et il l’absorbe dans sa baguette, qui tremblote un peu. Enfin, il redirige sa baguette vers le cadre et la forme s’y coule. Il pourra la faire ressortir pour la dessiner une autre fois. Sa tâche finie, il se redresse, sourit à Blanche, et à Thelma aussi, pour les remercier toutes les deux.
Merci pour tout.