Un gros froid de canard dehors. Ses mains dans les poches, il avance rapidement dans les rues de Londres et distingue finalement l’adresse que Cillian lui a donné. Elle le voit par la fenêtre, lui fait de grands signes et se précipite lui ouvrir.
Tant d’enthousiasme le touche. Il apprécie Cillian ; moins son surnom. Silly Cillian. Il ne la trouve pas stupide, et regrette souvent que beaucoup la connaissent avant tout sous ce nom. Ça leur donne une fausse image d’elle, et tout n’est qu’image souvent. Il trouve ça vraiment dommage.
Il est finalement devant la porte qui s’ouvre à l’instant. Grand sens du timing, ça le fait sourire. Elle sort dans l’entrebâillement, dans un de ses grands pulls en laine qui ont l’air si confortables, le salue avec enthousiasme encore. Il répond d’un signe de main et entre à sa suite.
S’il veut boire quelque chose ? Sort de sa poche de manteau sa baguette emmaillotée dans un bout de tissu clair, projette sur la porte à côté de lui sa réponse.
Un thé s’il te plait.
Tu retires ton manteau et lui donne pour qu’elle aille l’accrocher, toujours très empressée.
Il hoche négativement la tête lorsqu'elle lui propose à manger, il a déjeuné avant de venir. Elle s’excuse, il la stoppe avec douceur.
Pas besoin d’excuses ! ça me fait plaisir de venir aussi.
Il la suit vers le coin cuisine pendant qu’elle s’affaire. Ils repartent finalement dans le salon/studio où trônent deux divans très confortables séparés par une petite table. Il reconnait le décor pour l’avoir déjà vu dans des lives de Cillian. Du coin de l’œil il cherche une feuille ou quelque chose sur quoi projeter ses phrases. Il trouve des serviettes posées sur le coin d’une étagère.
Est-ce que tu aurais quelque chose où je puisse projeter mes phrases ? Blanc ou clair dans l’idéal...
Plus de place sur la serviette, il attend qu’elle ait lu pour compléter, tasse ses mots sur la fin pour que tout rentre, soupire intérieurement contre l’étroitesse du support
Une feuille par exemple ? Sur la table ça me va mais ça sera sans doute plus lisible sur un autre support.
Se réinstalle dans le canapé, regarde la table. Elle est sombre, ça fera l’affaire s'il n'a pas le choix. Il préfère juste projeter sur du blanc, mais ça n’est rien qu’une préférence personnelle. Il a souvent l’impression de faire des histoires pour rien, se dit que les autres n’ont pas besoin de ce genre d’aménagement pour parler, qu’il en fait des tonnes aussi. Avant il s’en voulait et ne demandait jamais rien. Maintenant, il ose, parce que les autres ne peuvent pas deviner.
De toute façon, il se sent en confiance avec Cillian. Il craint simplement qu’elle s’excuse de ne pas y avoir pensé si elle n’a rien. Ça n’est vraiment pas grave pourtant. Il ne voudrait pas la culpabiliser pour rien, ça le touche vraiment qu'elle lui ai proposé cet article parce qu'il apprécie son travail et il adore ces moments de partage. Il se sent - et se sait- très chanceux.