Magdalena avait beau être amie avec Marian, il était venu plus souvent chez elle que l'inverse. Ca faisait donc un moment qu'elle n'avait pas mis les pieds ici, dans le Londres des moldus, mais c'était fort agréable de constater qu'elle était plutôt à son aise, comparé à quand elle était partie seule pour la première fois étudier dans le monde moldu. Elle se fit la réflexion qu'elle devrait y passer plus souvent tout de même, ne serait-ce que le temps d'un café.

Les événements du festival de Snowdon sont encore frais dans leurs esprits, et elle savait que Marian sortait de l'hôpital aujourd'hui. Elle s'était dit que, si jamais il avait du mal à se déplacer, elle pourrait bien l'aider à faciliter un peu son quotidien.

C'est ainsi qu'elle se présenta devant sa porte, avec un chariot de course bien chargé. Elle sonna à sa porte et eut un grand sourire en le voyant.

— Salut ! Ca va ? Je voulais vérifier que tout allait bien. J'ai ramené plein de courses pour faire à manger, je me suis dire que ça serait galère si tu avais du mal à te déplacer. Comme ça tu as juste à faire réchauffer ! Je dérange pas ?

Elle se disait que c'était aussi l'occasion de rattraper le temps perdu, et puis, parler du sujet qui fâche avec The Crow.

Magdalena sourit et prend donc ses aises, en se dirigeant vers la cuisine pour ranger ce qui doit être mis au frais en priorité. Les phrases s'affichent sur le mur, avec une pointe de nostalgie, mais elle est presque horrifiée quand elle voit ce que Marian dit.

— Ah non alors !! N'utilises pas la magie. Si tu veux communiquer, écrit moi des sms, et je les lirai. Repose-toi ! Je m'occupe de tout. Au pire, franchement, laisse-moi juste blablater, tu n'es pas obligé de répondre à tout ce que je dis ! Eeeet oui, ce serait avec plaisir, si d'ici là tu ne seras pas trop fatigué de moi.

Elle prend le temps de se familiariser avec la cuisine, histoire de repérer où sera ce dont elle a besoin, et de planifier à l'avance son espace de travail et l'ordre dans lequel elle devra procéder.

— Je vais te faire un festin, et tu auras pleins de restes comme ça. Si tu veux, je peux revenir plus tard dans la semaine, ça ne me dérange pas, j'aime tellement cuisiner, mais c'est encore mieux pour quelqu'un d'autre.

Elle soupire, fait sa liste d'étape dans sa tête, puis elle retrousse ses manches et met son tablier pour se mettre au travail.

— Alors vas-y, rédige-moi un pavé, dis-moi tout. Déjà, pour ta blessure, tu vas pouvoir t'en remettre ? Et ensuite... Toute cette histoire avec The Crow. Mon dieu. J'en reviens toujours à peine.

Les choses s'étaient un peu calmées à ce moment-là, mais sur les réseaux sociaux, ça se faisait encore la guerre sur la légitimité du corbeau et de ses idéaux à se présenter aux élections.

Magdalena secoue la tête.

— Franchement, ce n'est rien, ça me fait plaisir. Puis ça fait parti des avantages d'être directrice eeeet de ne pas forcément avoir un flot constant de clients... Donc autant que j'en profite.

Ceci dit, elle était quand même pas mal sollicitée ces derniers temps, une attention qu'elle aurait nettement préférée avoir pour son travail que de par sa déclaration irréfléchie pendant le festival, ou parce qu'elle sortait avec le Duc de Cardigan.

Elle eut l'air surprise quand Marian commença à faire son éloge. Enfin, que la fonction "lecture audio" de son téléphone ne fasse son éloge.

— Moi, je t'ai inspirée ? Mais c'est toi qui a fait un grand discours qui a attiré l'attention de tout le monde... J'étais trop choquée sur le moment pour ne rien dire, mais avec du recul, c'était irrationnel et dangereux... Encore heureux que The Crow n'ait pas pu me repérer...

Ses victimes parlaient souvent d'invasion dans leur tête, elle n'avait pas ressentie cette sensation. Elle se pendant donc en sécurité, en tout cas pour le moment.

Ses petites mains s'affairaient alors qu'elle retroussa ses manches et enfila un tablier pour commencer à éplucher les légumes pendant que le four préchauffait. Elle était méthodique, elle savait ce qu'elle voulait faire avant même d'avoir mis les pieds ici. Il fallait être efficace !

Elle écoute distraitement pendant qu'elle pèle une pomme de terre, désolée pour son amie. Elle ne pouvait pas prétendre avoir la même peur.

— C'est ambitieux... Je comprends ta motivation. J'ignore combien de temps ça prendra mais, je suis sûre que tôt ou tard, tu finiras par y arriver. Je n'ai pas réfléchi jusque là... Je serai bientôt bien trop occupée sous les projets ! Sans compte que le duc me traîne à pas mal de soirées en ce moment...

Ce qui était très sympathie au début, même si elle se sentait comme un poisson hors de l'eau. Elle avait un peu l'impression d'être son faire-valoir, mais après tout, ça la faisait gagner en notoriété auprès de personnes fortunées, elle n'avait pas à se plaindre.