C’est d’une respiration profonde qu’Aeres contemplait son ancien appartement. Tant de choses avait changé, le temps s’était acceléré et détendu dans le même temps. Des cendres étaient apparues des lueurs, et les premiers pas vers l’espoir ont été lancés. Peut-être que cela n’était pas une si grande liberté de passer d’une indépendance toute relative à une collocation, il est vrai. Mais c’était dans la tendresse que lui inspirait les tourments et la douleur tacite des yeux de Tiphaine, alors, elle soufflait doucement et pliait bagages.

Ceci était un nouveau départ après tout. Secouant sa baguette, elle fermait sacs et bagages, repliait les meubles dans une petite version d’eux-même et pleurait sans qu’aucune humidité ne quittait son corps. Qu’allait-il lui manquer ici ? Les voisins bruyants? L’humidité lourde tapie derrière les murs ? La petite vieille d’à côté et ses chats trop nombreux ? Non, ce qui lui manquerait c’était la formidable force qu’elle avait acquis pour se croire indépendante. Maintenant était le moment où Aeres devait vivre pour sa famille et Tiphaine prenait doucement le chemin de son nom et c’était pour le bonheur luisant au fond de leurs rires que l’histoire d’Aeres se terminait.

L’ensemble de ses effets personnels tenait dans quelques bagages, et sa main vint frôler les murs. Un Adieu qu’elle ne formulait pas, mais Aeres la solaire était traversée de nuages gris. Le coeur débordait au fond de son être, l’étranglant avec amour et elle disparut.

Un filet de poussière s’envolait sous ses derniers pas dans l’ancien lieu. L’appartement était bien plus vaste que ce qu’Aeres aurai pu s’offrir seule, les murs étaients sains et hauts et bientôt Aeres s’imaginait les photos des exploits de Tiphaine suspendus sur chaque recoin de cette peinture blanche.

En parlant du diable, elle entendait les pas de Tiphaine s’approchait de sa position. Aeres reposait doucement le chat sur le sol, il esquissait quelques pas sur le parquet et enfin, son visage prit les formes d’une joie aussi véritable que forcée.

-Tiphaine!

Sa voix montait doucement vers les aigues controlés, la crainte d’une collocation se nouait enfin en elle. Allait-elle tout ruiner entre eux ?

-Je viens de conclure mon avis de départ et me voilà ahaha! Tu es là depuis longtemps ?

Aeres repoussait ses épaisses boucles brunes de son visage avant de laisser retomber sa main sur celle de Tiphaine, la pressant doucement.

-Comment te sens tu ? Ca doit faire beaucoup pour toi.

C’était avec sincérité qu’elle s’inquiétait. On ne désobeisait pas à Leon Rosier sans consequénces.