Elle a la peau qui attise, elle a les rêves brûlants et quand elle prend ta main tu sembles perdre toute raison. Tu te sens vivant. Tu te dis que ce n’est pas si mal d’avoir le goût du sang entre les dents. Tu te dis que tout n’est pas si
pourpre
le pourpre sur tes joues quand elle te demande de te pencher
pour venir déposer sur l’angle de ta mâchoire un baiser et que d’un rire elle efface tout et elle a cette facilité
à te laisser là
immobile, à l’observer

un amour pas encore consumé. un amour inconditionné. un amour idiot dans ta poitrine qui tembourine si fort.

Maxine le printemps dans ta voix quand tu dis son nom et c’est comme une chanson. il y a tout l’amour des anges sur ta langue. elle entre dans ce petit appartement, elle laisse sa présence te voler ton souffle. Ta main qui effleure la sienne pour lui présenter tes amours, tes sentiments, ta faiblesse pour son regard brûlant.

Comment vas-tu ? tu m’as manqué. mais je suppose que tu t’en doutes, je ne suis pas très discret, pas vrai. le dos tourné alors que tu lèves une immense toile pour la déposer sur ton chevalet. cette chemise légère ouverte à son col qui laisse la brise de ce début d’été caresser ton torse et les cheveux mal coiffés. un peu trop long, cela fait bien longtemps que tu n’es pas allé te les couper. tes grandes lunettes pour confirmer un mal naissant, une bataille que tu vas perdre et l’odeur qui ne quitte jamais tes doigts, celle du café et de la peinture séchée.

l’âme d’un poète dans le corps d’un artiste et tout les deux se meurent au creux de tes inclinaisons.

alors que tu attrapes ton pinceau une quinte de toux secoue ton corps, violente, comme d’habitude, si forte que tu sors ton mouchoire pour y cacher le pourpre qui s’échappe de tes lèvres.
tu le sais très bien, Beau
que tu joues à un jeu bien bête pour un homme qui t’oubliera sûrement
((c’est évident))

ah… cette satanée angine qui ne me quitte pas. un mensonge pour qu’elle ne soit pas impliqué dans ton propre meurtre, pour qu’elle puisse dire devant ta tombe ‘’je ne savais pas’’

ft.maxine

Tu te tournes pour plonger le vert de tes yeux dans son océan sans fin. Je ne peux rien te cacher. Pire encore, je n’en ai pas envie. un léger soupir qui vient habiter ton corps alors que tu t’approches d’elle, ta main qui effleure sa chevelure brûlante. Comme si entrer en contact avec elle allait te faire perdre toute forme, toute envie de continuer, car à ses côtés l’éternité semble agréable, simplement se poser contre son épaule et le monde pourrait bien brûler.

Je suis tombé amoureux d’un homme qui voit en moi une chimère, j’ai joué avec la magie qui m’est tant interdite et je porte les robes d’une femme sous ses mains pleines de désire. Je lui mens et j’en paie le prix, voilà tout.

si loin de la vérité
tu préfères tordre les faits car tu n’en as même pas conscience. Avec lui au contraire tu es plus proche de la sincérité qu’autre chose. mais pour ça il faudrait avoir assez d’assurance et dans tes jeunes années tu n’es qu’un jeune garçon qui s’exprime à peine
et bientôt tu te feras étrangler par une femme bien égoiste.
Tu n’as pas les couleurs des Cavendish
Tu as encore du rose sur tes joues.

ne t’excuses pas Maxine, tu sais très bien que je pourrai t’attendre toute la vie car je sais que tu finiras par revenir. un sourire tendre. un sourire plein d’amour. ô comme tu l’aimes. c’est dévorant.

veux-tu commencer à poser maintenant ? tu pourras me parler ainsi de tes occupations, ce qu’il s’est passé dans ta vie. Mais si ta faim est dévorante cela peut attendre.

ft.maxine

Quand ses lèvres se posent sur la commissure des tiennes tu peux sentir ton coeur se retourner et ce sourire fiévreux, ce sourire plein d’amour peint les courbes de ton visage alors que tu attends patiemment la suite de cette mélodie. Elle pourrait chanter encore et encore et encore, tu n’en deviendras jamais fou, pire, tu seras toujours là pour l’écouter, pour la regarder danser au loin.
Un rire charmant qui roule le long de ta gorge et tu viens la soulever dans tes bras

Alors discutons, nous avons toute la vie devant nous, n’est-ce pas ? tu t’avances dans ton petit appartement qui sent les livres et la peinture pour te diriger dans ta chambre, la déposant sur le grand lit recouvert de multitudes de couvertures, de coussins et de peluches qui semblent bien trop vieilles. Tu la serres doucement contre toi, lovant ton visage dans sa chevelure

je ne veux pas que tu viennes essuyer le sang de cette lutte car je sais très bien que je vais perdre. Mais qu’il est beau … et si … tu te sens émotif gentil. Oh je suis sûr que vous vous entendriez à merveille ! J’aimerai tant te le présenter.. quand il parle, Maxine, il me donne l’impression d’être une autre personne. J’ai des papillons dans le cœur.

Ces insectes qui creusent dans les troncs pour le dévorer de l’intérieur, oui, ce genre de papillons. Tes doigts viennent se perdre dans sa chevelure que tu caresses avec tout l’amour du monde, car tu l’aimes mais tu ne peux pas le lui dire. Tu sais qu’elle t’aime aussi. Mais vous êtes de ces étoiles qui ont besoin de s’oublier pour se retrouver.

ou simplement tomber dans le vide du monde

Antoine.. Il s'appelle Antoine. Il ressemble à un ange.

ft.maxine

Un rire qui s’envole pour rejoindre un homme qui petit à petit
s’éteint sur ton être
car il finira par s’en aller, l’ange, fatigué de voler dans un ciel qui se drape de brume pour mieux l’égarer. Et tu voudras en mourir, toi qui avales la mort liquide pour simplement l’écouter chanter. Oui, la douleur, cette douleur, la sienne, jamais elle ne partira, et cette douleur elle porte le nom de l’amour. Toute ta vie il sera là, aux côtés de la presque immortelle, et à eux deux, tu parviendras à ne pas t’éteindre. Si loin d’imaginer que tu ne seras que dans leurs ombres, qu’ils danseront sur le rythme de ton palpitant.
Et ô comme tu en seras heureux
et transit de chagrin
mais ton histoire, Beau, elle a le parfum du tragique, du déchirant, du sublime dans les adieux. Tu es celui qui meurt, tu es celui qui porte les amants dans tes larmes, tu es celui qui motive à prendre l’arme en main, à venger, à sauver, tu es celui qui dans un ruisseau se demandera; vais-je rester dans les pensées ? ne serait-ce qu’un peu, quand l’automne arrive et que la nuit tombe plus rapidement ?

vraiment ? sache qu’il ne bat que pour toi, pour tes sourires. je pourrai t’en lire à nouveau, j’ai tant à dire, j’ai tant d’encre à faire couler, mes chagrins, ma peine, mes amours, mes parjures, oui, j’ai tant à dire.

tu recules un instant ton visage et vient déposer une bise sur sa paupière, puis sa tempe

Oui. C’est un héritier, un prince, il déborde d’amour et de fougue, on dirait le fils du soleil, Maxine, dans son sourire il y a toute la chaleur du monde.

ton coeur pourtant à ces mots semble se serrer. Au fond tu sais; tu l’aimes pour le voir partir. Tu lui offres tous tes sentiments car le jour où il sera à bout de souffle, alors peut-être, il ne souffrira pas en se détournant.

Il aime l’art mais je ne lui ai jamais montré mes œuvres, j’en suis bien trop pudique. une pause et tu souffles un rire candide, un rire qui n’est pas encore teinté de cette atroce peine, de ce terrible déchirement je parle trop, excuse moi.

tu te redresses alors pour te retrouver assis sur le lit, doucement tu viens déboutonner les boutons de ta chemise, la faisant glisser le long de tes épaules et retrouves le confortable de tes draps dans un soupir, une main posée sur ton propre torse, le regard posé sur elle, ainsi elle viendra épouser ta gorge de sa faim et tu ne seras qu’amour sur le bout de sa langue

je pense que je ne vais pas tenir longtemps. Je sens que je meurs, Maxine.

ft.maxine