Sous les coups tu t'effondres
T'es habitué
Préparé pour ça
Prendre tes jambes à ton coup, ne jamais te retourner, jamais penser une deuxième fois à l'immense plaie dans ton dos qui par la force de ta lâcheté se referme sous les injures de ton cœur
Pas ce soir
Dans un grognement rauque ta mâchoire se craque douloureusement
Pas ce soir
Tu aimes te faire plaindre sûrement oui tu aimes l'attention tu aimes inquiéter les amants pour recevoir un peu plus de douceur. Être au centre du monde juste le temps d'une monté de fièvre et disparaître par la suite

Une éruption d'adrénaline
Violente virulente égoïste, sans limites, passion dévorante

Et les coups ne se retiennent pas
Dans une rue étouffante contre ce mur tu te laisses glisser jusqu'au sol, visage en sang.
Tu préfères ça a la déchéance que ton corps peut subir sous les courroux de tes faiblesses. Quand sous le regard mauvais de la nuit tu te dis que trouver la douleur dans le plaisir serait une bonne idée. Quand tu perds ton souffle et que le jeu dépasse tes limites.

Et après la fureur
Il vient lui
Dans tes pensées, alors que tu fais tout pour qu'il s'éloigne, ce qu'il est dangereux, cet homme.

Quand tu toques à sa porte, honteux, ce qu'il pourrait être dangereux

Ras putain ouvre, je douille.

Tu pourrais simplement te laisser faire, cette confiance qui brûle dans le fond de ta gorge te fait baisser ta garde, absente de toute cause quand les mains glissent sur ton corps. Une fois sur le canapé ta tête s’appuie en arrière, les yeux clos

Ras… la douleur t’empêche de réaliser ô combien cela fait du bien de sentir son parfum, une ivresse nouvelle, une ivresse qui ne te donne pas la nausée. Si loin de t’en rendre compte, qu’enfin, ton palpitant sort de sa torpeur.

Si loin de réaliser que tu es si proche d’un précipice. Et t’es tellement doué pour l’esquiver, ce vide, pour planer adroitement sans même regarder le fond, te dire qu’au final, c’est mieux ainsi.
Détourner le regard des cadavres
Oublier les hurlements qui veulent ton corps, qui veulent justice, justice que tu arraches sans ménagement.

C’est rien, un coup de baguette magique et je suis sur pied .. pas vrai .. t’es doué tes doigts viennent chercher l’angle de sa mâchoire talentueux et doux. c’est quoi tes prénoms, pourquoi je connais que le premier, il me les faut tous tu sais, pour ma demande en mariage.

mélange entre un hoquet douloureux et un rire alors que ton torse se soulève, aggravant l’état de tes côtes. une mine qui se veut heureuse, une mine qui se veut menteuse sous le sang et la poussière.
lèvre fendue mais lèvre qui sourit quand même.

et on pourrait presque y croire.
c’est ainsi qu’il fonctionne.
sous les plaies sous les coups
ce rire fou
qui pousse au confort
à l’absence de doutes

Cette caresse pour te faire avaler la douleur sans ménagement. Ses doigts dans tes cheveux quand tes os reprennent de l’ordre et un hurlement que tu étouffes en mordant dans le coussin le plus proche, tourné sur ton côté et recroquevillé à moitié sur toi-même. Bordel, quel intérêt de me réparer si c’est pour me faire revivre la même douleur ?! Alors que tu reprends ton souffle, tout juste le temps de lui lancer un coup d'œil à travers tes mèches décoiffées. Bien sûr. Si ça ce n’est pas de la dévotion…

Une dévotion bien insensée, une dévotion pour cacher le vrai. Quel est ton véritable but, Ephraïm. Tu ne peux pas arracher le cœur de cette statue, tu ne pourras pas en tirer de la fierté, pire, tu ne feras que le regretter. Toi qui passes ta vie à fuir ce désagréable sentiment.
Le blesser te ferait souffrir
Voir son sourire serait bien pire
oui, il te donnerait envie de passer toutes tes années à l’observer, te faire réchauffer par sa présence discrète. La façon dont il sait toujours quand tu ne vas pas bien, pourtant tu mens si bien.

Vais-je avoir besoin de me briser tous les os pour connaître par cœur mon médecin préféré ? un rire qui provoque bien vite une grimace de douleur sur ton visage pour se muer enfin en soupir.

… tu veux qu’on se mate un film et ne pas poser de questions sur pourquoi j’ai débarqué comme ça ? chouette. aller, viens regarder Twilight avec moi. tu tends la main pour chercher la télécommande, du bout des doigts, sifflant de douleur entre tes dents

Sous ses desseins, le fou du roi s’amuse, il se tord en deux dans un sourire bien disgracieux. Il sait qu’il va gagner le jeu, il sait qu’il marquera les derniers points, volera les rires des dieux.
sous ses desseins, le pitre fait des grimaces.
grand chapeau qui cache la vérité, les grelots pour attirer l’attention ailleurs
loin des je t’aime
loin des larmes
loin de cette envie brûlante de perdre.

venant de l’homme qui murmure au futur, je trouve ça bien flatteur. puis la tape sur sa main lui arrache une complainte enfantine alors qu’il relève la tête vers lui. il veut savoir, le médecin, bien sûr qu’il veut savoir.

savoir quoi, au final. que tu n’avais pas la force de rendre les coups ? que tu as voulu goûter votre boisson, vous, les héros ? les lumineux ? mais lui il traîne dans la boue, lui il porte l’odeur de la honte, de l’échec et il rend ça merveilleux. il rend envieux les preux.
regardez comme il vole au dessus de vous, comme les soucis ne l’atteignent jamais
jamais, oui
jamais

un café ou une bière ? si je voulais te séduire pour connaître la vérité de ton cœur, Raspoutine, je te ferais valser sous les étoiles, je te raconterais leurs histoires et les héros qui sont morts sous leurs yeux. puis tu roules des yeux en t'enfonçant un peu plus dans le canapé tu aimes tellement me voir fuir de ta chambre après nos longues nuits pleines d’amour.

ton téléphone qui se sort un instant, tu remarques une grosse fissure qui t’arrache un hoquet mécontent. Mes sorts de réparation laissent à désirer, tu peux t’en occuper ? s’il te plaît.

ta main qui à nouveau tente de le chercher, de l’attirer à toi car il est si loin et tu veux être à ses côtés, sentir sa chaleur contre tes flancs, te perdre sans son parfum
ainsi, tout serait plus simple.

Surprise qui te rend muet alors que ses doigts viennent voler ton souffle, se poser ainsi sur tes lèvres et tu lui lances un regard quelque peu troublé. Cette peur qui le ronge, d’où vient-elle. Tu connais Raspoutine, il ne craint pas pour sa vie.
Alors quand il se concentre sur ton appareil tu l'observe faire, toujours plongé dans cette réflexion. Cette envie de te jeter dans le vide pour qu’il te rattrape. Cette envie de tenter la noyade, tu sais qu’il sera la main qui te sortira de tout ça.

Je ne suis pas une étoile. Ta main qui vient glisser sur le col de sa chemise, l’attire près de toi, capture son regard, capture sa proximité, toi qui ne peux plus bouger. Si je venais à briser ton cœur, serais-tu assez fort pour te le réparer ?

c’est un peu trop sincère
venant de toi c’est presque violent, toi qui ne fais qu’effleurer la surface des eaux. toi qui ne vas jamais très loin en profondeur de peur de t’y brûler les doigts. Tu as bien trop joué avec le diable tu ne veux pas tenter ta chance à nouveau
et pourtant tes doigts viennent s’égarer dans sa chevelure, hypnotisé, sûrement, oui, c’est ce qu’il dira dans un éclat de rire quand tout viendra se détruire autour d’eux.

sous le regard curieux des astres, tu te perds dans son parfum et tu as simplement envie de joindre ton âme à la sienne.
((mais l’ombre du cerisier, elle vient t’engloutir à nouveau))

ah- pardon. un rire qui comme prévu a l’effet d’une pluie printanière sur un corps brûlant. ne t’en fais pas, je ne comptes rien dire, tout comme je refuses de savoir quoi que ce soit, sur moi, sur Antoine, sur personne. cela me semble bien ennuyeux de marcher vers une image limpide. ainsi ma mort sera une surprise pour tous !

le lâche
tu sais que tu vas mourir jeune
quel lâche
on viendra te couper les ailes
sale lâche
on arrive pour te faucher et tu ne peux pas fuir à jamais

merci ! il est comme neuf

“ouais” ? tu te penches légèrement en avant pour chercher son regard. Je n’arrive jamais à savoir pourquoi tu sembles devenir transparent à chaque fois que tu te mets à penser. A quoi penses-tu, Raspoutine, pourquoi tu as toujours l'air si triste quand tu me regardes. tes bras se tendent pour l’attraper, venant glisser ta main contre sa nuque, caressant sa chevelure cendrée.
Ton palpitant contre celui du médecin
ton âme qui prend son odeur
son parfum qui attire la pluie
l’orage au loin qui semble se mettre à gronder
toujours un peu plus fort, toujours un peu plus violemment
t’as une bombe à retardement à la place du cœur.

j’ai toujours mal. j’ai horreur d’avoir mal, Raspoutine, je n’ai pas les épaules pour ça. alors quand tu me regardes comme ça … c’est pire que d’affronter les enfers. ton corps qui se laisse glisser pour s’allonger sur le canapé, le maintenant toujours contre toi, son visage contre ton torse pour lui prouver
qu’entre deux rires
tu as un peu de vivant

tu es savant, tu es bien plus intelligent que moi et toi tu peux voir à travers les astres alors dis moi, Raspoutine, est-ce Dieu qui a créé les hommes ou les hommes qui l’ont créés. tu penses que je devrais en avoir peur ? tu penses que j’irai au paradis ?

à ton cou la chaîne semble brûler ta peau
de cette croix moqueuse qui était autour de la gorge d’une autre.
et quand tu regardes ton reflet tu te demandes
ce qu’elle fait là

demande-moi de rester sinon je m’en irai.

Il vient de poser
égoïstement
une enclume sur ta poitrine
Ta tête se pose en arrière alors que tu observes le plafond pour fuir
oui, ta première fuite,
son regard
amoureux.
Tu viens de réaliser quelque chose de terrible, quelque chose d’horrible. Il t’aime, il t’aime, il t’aime, l’ange t’aime.
Tu pensais être un simple bouffon d’un roi trop bon, tu pensais simplement le noyer de ton amour que jamais il n’observerait. mais il s’est fait avoir, par tes sourires, par ton rire qui éclate comme un volcan en fusion, par la chaleur de tes paumes qui viennent se poser un peu trop souvent sur sa peau.
oui, il s’est fait avoir par ton jeu parfait.

cela te fait mal. tant mal. tu voulais qu’il ne soit pas comme les autres. tu voulais qu’il voit à travers tes calvaires
mais en même temps
tu voulais qu’il s’offre à toi, qu’il vienne s’échouer dans tes bras
tu veux tout avoir
tu ne veux rien avoir


tu veux l’ange
et le néant
le pardon
mais surtout les flammes du démon

tu vois Raspoutine, c’est ça le problème. Ta main qui passe sur ton visage dans un soupir douloureux Tu iras me chercher même en enfer. Tu iras réparer toutes les choses que je veux briser. N’as-tu pas un peu de considération pour ta personne ?

Tu n’es pas assez courageux pour le repousser complètement, tu n’es pas assez brave pour étouffer tes sentiments
((tu l’aimes à en crever))
mais tu n’es pas prêt à te tenir à ses côtés
car il y a ce fantôme dans ton dos qui se vide de son sang, sa main pâle sur ton épaule et ce sourire nostalgique qui te tire toujours un peu plus dans ce même champs
dans ce même été
sous ce même cerisier
toujours
aujourd’hui encore
penché au dessus de toi
alors que tu tiens dans tes bras
l’homme qui te rendit roi
elle t’observe
encore
toujours

uniquement toi
elle ne veut pas que tu en aimes un autre

je peux t’offrir mon corps, Raspoutine, tu pourras ainsi m’imaginer tien autant de fois que tu le voudras. Je peux t’offrir, aussi violent soit-il, mon cœur dans tes mains. mais n’observe pas l'horizon pour m’y chercher. je suis là sans vraiment l’être. tu le sais très bien, toi aussi, n’est-ce pas.

tu te redresses rapidement, l’entraînant avec toi, tes mains sur ses joues je ne peux vivre qu’à travers tes larmes, j’y suis bien, j’y suis beau. mais ne me pleure pas. soupire mon prénom, encore et encore. je ne veux qu’entendre ce mot sur tes lèvres, je te veux pour moi et uniquement moi mais je ne veux pas que tu me possèdes.

dans un hoquet de douleur, comme si se retenir était impossible tu te penches, viens lui voler un baiser bien trop rêvé, bien trop désiré.
((et tu sais, au fond de toi, que tu viens de perdre quelque chose))

dis le moi murmuré contre ses lèvres , comme si ta vie en dépendait

Tu le sais aimant, tu sais qu’il ne recule pas alors même qu’il voit les crevasses de ton cœur, sa pourriture, son état avancé de putréfaction. C’est une bien drôle de sensation, de se savoir pleinement vu, que le regard ne se détourne pas. Tu n’es pas quelqu’un de bien, pire encore, tu n’essaies pas d’en être un. Alors pourquoi l’ange s’est-il amouraché de ton sourire menteur ?
Il répand le vice, le poison, il te fait te sentir un peu plus vivant à travers ses lèvres, à travers son envie. Une envie qui pose sur ta peau une bien grande brûlure, toi qui reste si loin des vivants pour mieux t’en arracher, pour mieux te détacher, pour mieux crever le visage tourné vers les étoiles.

Raspoutine tu es un idiot. Et les idiots finissent toujours par souffrir.

a ces mots tu le prends contre toi et le serre fermement contre ton palpitant. Ainsi il ne pourra plus s’entrechoquer contre les ronces de ton existence, ainsi il pourra cesser de se saigner à blanc, de perdre cette notion du temps, de voir en toi un futur quand toi-même tu ne parviens même plus à distinguer le présent.

Mais c’est d’accord. Je veux bien essayer de jouer à ton jeu. Cependant tu ne devras pas m’en vouloir si un matin je ne suis plus là; tu devras me chercher sans lever la main sur moi et si tu parviens à me retrouver tu ne devras plus jamais me lâcher. jusqu’à ce que je perde l’envie de fuir.

tu fais de lui un coupable, Raspoutine
tu fais de lui le voleur, le tueur et le criminel.
tu fais de lui ce qu’il essayait tant de maintenir au creux de ses bras

comme une explosion d’étoile
comme un astre qui se meurt sur le point de tout brûler

je ne veux pas que tu m’abandonnes.

Je ne t’abandonnerai pas
une promesse
comme un cd rayé
on t’a déjà dit ça, oui, on te l’a déjà dit
et c’est horrible car tu avais forcé les mots, tu serrais la main dans les tiennes, le regard farouche et plein de peur et tu pleurais; dis le moi, dis le moi, dis le moi
alors on a répondu
je ne t’abandonnerai pas
mais c’était pour rassurer, c’était pour cesser tes larmes, car au final

tout ce rouge.

et comme une douleur soudaine tu fermes les yeux, porte ta paume à ton front dans un grognement et tu te redresses après ce baiser, la tête basse. un regard à travers les mèches folles et tu te relèves, prend sa main et le tire à l’étage
Raspoutine

son titre comme soufflon
comme une punition alors que tu le pousses à s’allonger dans son propre lit, que tu viens te hisser au dessus de lui pour dévorer son cou de baisers

ne meurs pas pour moi, je sais ce que tu penses, mais ne meurs pas pour moi. tes mains qui viennent ôter ton propre haut alors que le regard vient se noyer dans celui du médecin, pour y trouver du réconfort dans les flammes apprends à vivre avec moi. mets-toi à souffrir avec moi. ton cœur en sommeil; je veux l’asperger d’essence et y mettre le feu. qu’il brûle pour moi.

un léger sourire tout comme je me consume pour toi.

On t’a mis une vie dans les mains, une fois de plus, une fois encore. Tu es pourtant connu pour les briser, les étouffer au point que le corps se brise en deux et que le sang teinte l’eau. Tu es connu pour tuer sans jamais être coupable. Alors quand il te demande, lui aussi, de le ramener à la vie, tu étouffes un rire douloureux entre ta mâchoire qui se crispe. Tu viens alors te pencher au-dessus de lui, tes mains prenant dans les siennes ses poignets, les posant doucement en haut de la tête du médecin, dans le confortable du matelas, immobilisé par ton envie.

J’ai une horrible sensation quand tu dis ça, Raspoutine, une odeur de fer, oui, et j’ai peur. Tes lèvres viennent se perdre dans son cou car de nous deux, le plus terrifié, c’est moi. tu ne veux pas souffrir tandis que moi je ne veux plus mourir. Morsure taquine contre sa carotide, main libre venant jouer avec le vêtement du plus âgé que tu tires avec envie, que tu tires avec frustration car il est toujours trop vêtu, Raspoutine, chaque fois tu le dévores, tu le déshabilles des yeux, tu t’imagines toujours trop sans jamais aller bien loin. Je sais que tu en connais la cause, j’aime en jouer, j’aime en rire, j’aime faire le pitre mais je ne suis pas complètement sot. Je sais que tu interceptes mon courrier. Je ne t’en veux pas, tu fais ça pour me protéger, n’est-ce pas ? je suis malade, pas vrai ?

course de baisers sur les clavicules, libère enfin son torse de cette couche de textile ennuyante alors que tu traces jusqu’au bas de son ventre une ligne de marques rouges pleine de possessivité.

je t’aiderai. je ne peux pas te tourner le dos et même si j’en crève, qu’importe.