La première chose que l'on voit, c'est le rouge de ses cheveux. Rouge sang, rouge coquelicot, rouge écarlate. Ils sont maintenant si longs qu'ils lui arrivent au milieu du dos et que les mèches qui retombent sur son front parviennent presque à dissimuler ses yeux de chat. Elle traverse le couloir si rapidement qu'on dirait un courant d'air. Le contraste avec la cape réglementaire des aurors et son jeans déchiré au genou droit, ses bottes militaires et son chemisier trop cintré, apparaît comme saisissant et censé en même temps. C'est tout son être qui crie - de son allure générale à sa démarche volontaire, en passant par cette insolence dévorante - qui semble dire "je suis libre, pas vous", "j'ai le contrôle, pas vous''.
C'est peut-être juste un air qu'elle se donne, une attitude savamment calculée, mais la Sullivan, elle n'est pas femme à rentrer dans le rang. C'est tout un art de cultiver cette façon d'être, à la fois un pied dedans et un pied dehors, ce satané équilibre permanent.

Elle entre sans frapper, sans s'annoncer. Elle se laisse tomber plus qu'elle ne s’assoit dans le fauteuil le plus proche.


Le ton est léger et sarcastique tandis que ses iris s’éclaircissent sur un bleu artificiel.

Tallulah s'accorde un instant pour le regarder ; une minute qui finalement s'étire lentement. Étrange habitude que celle consistant à enchaîner une vive répartie avec un silence contemplatif. Cependant, il la connaît assez bien pour passer outre ses drôles de manies. Il porte d'ailleurs sur elle, en toute occasion, un regard bienveillant qui la rassure et l'agace. Pourtant, ce statu quo particulier, où elle est à la fois une élève et à la fois son égale, elle n'est pas encore prête à le voir prendre fin. Si aujourd'hui, elle veut être traiter en tant que femme, demain il est probable qu'elle parte en quête de son approbation comme le ferait une enfant.
Elle n'a jamais rien su faire simplement et se révèle, le temps passant, toujours aussi incapable de faciliter les choses aux rares personnes qui lui sont proches. A tout remettre en question, plus rien ne tient la route, encore moins les gens.

Alors que Savoy l'observe en retour, dans le plus grand des calmes, son esprit turbulent s'apaise au fil des minutes qui défilent. Elle, aux émotions si agitées, en vient à s'adoucir, face à ce qu'elle appelle "la sagesse de moine". Tallulah refrène avec difficulté l'amusement qui l’assaille à chaque fois qu'elle emploie cette image le concernant. Toutefois, l'auror entraînée - et parfois (souvent) si immature - ne cache plus la tendresse derrière l'effronterie dont elle fait preuve à son égard ; quel curieux pouvoir (et ô combien sous-estimé) que celui d'homme tel que lui, qui par leur seule présence, insuffle un sentiment de sécurité et de respect.

Son sourire en coin s'élargit alors qu'elle rompt le silence :


Yeux qui brillent, bouche insolente. Elle baisse d'un ton comme pour confier un secret.


La voilà qui s'esclaffe de sa plaisanterie douteuse devant le plus haut gradé du Département de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques.

Derrière le flegme britannique, elle le savait capable d'impertinence. Sa maîtrise de l'ironie à froid se révélait souvent parfaite et il n'y avait rien qu'elle n'appréciait plus, qu'un bon sens de la répartie. Elle lui retourna donc un sourire espiègle, ravie qu'il se prête au jeu, espérant – même pour un instant – que le poids de ses convictions ne pèsent pas trop lourd sur des épaules qu'elle trouvait toujours plus tendues le temps passant. Les gradés les plus intègres du Ministère étaient généralement ceux qui s'usaient le plus vite et de manière indélébile.
Mais le travailleur acharné en face d'elle n'avait de cesse d'en faire encore plus. Tallulah admirait cette force de caractère qui lui permettait de traverser les années sans être désillusionné, sans que ses valeurs ne s'en trouvent même simplement éraflées ; les valeurs d'un homme qu'elle estimait trop noble pour ce lieu corrompu et sans âme.


Elle lui adressa un regard équivoque tandis qu'elle le dévisageait exagérément, prête à lui lister tous les signes de fatigue qu'elle était en mesure de relever sur lui.


L'auror enleva sa cape pour la lancer sur le siège libre, voisin du sien, et s'étira brièvement, aussi à l'aise que féline.


Savoy avait beau être son aîné, une autorité hiérarchique au sein du Ministère, l'équivalent d'un mentor, elle était bien décidée à ne pas le lâcher.

Aussi insupportable qu'elle pouvait être, Savoy ne lui en tint pas rigueur. Il ne prit pas la mouche pas plus qu'il ne se vexa. Le son de son rire, grave et rauque, résonna agréablement dans le bureau et monta briévement jusqu'à ses yeux.
Comme d'habitude, à tout décortiquer, elle se demanda à quoi pouvaient ressembler ses colères, étaient-elles glaciales ou incendiaires ? Le Directeur du Département de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques semblait presque dépourvu d'élans rageurs. Mais elle, qui revêt une multitude d'apparences, à la fois tout le monde et puis personne, qui est confrontée à l'esprit humain dans ce qu'il fait de pire, elle n'est pas sans savoir qu'on ne vit pas une vie sans en sortir indemne.


Tallulah l'observa verser le liquide ambré dans les deux verres et s'attribua celui qui serait le sien, avec un aplomb un brin empressé. Elle savait Savoy amateur d'art ; s'il était fidèle à lui-même, cet alcool devait sûrement égaler un chef d’œuvre sur toile. Elle s'apprêtait à retirer du bureau l'objet de sa convoitise – semblable au voleur impénitent de cookie – quand elle releva la tête pour rétorquer :


C'est la seule chose qu'elle trouva à répondre en premier lieu. Dans sa tête, cela sonnait incroyablement stupide parce-que trop spontané. Il existait au moins une dizaine de répartie plus adaptée, allant de la plaisanterie pour surenchérir à la négation moqueuse, à croire que c'était elle que son âge préoccupait, au même titre que ce qu'il pouvait faire de sa vie. Agacée par les dédales labyrinthiques de ses propres pensées (ô mon esprit si tu pouvais fermer ta gueule), elle avala une bonne rasade de whisky-pur-feu.  

Malgré sa trachée brûlée, l'irlandaise parvint à conserver une voix égale, remerciant ses gènes ancestraux au passage.


Elle ponctua sa raillerie d'un haussement de sourcil significatif, comme pour lui dire ''ose le nier''. Une nouvelle gorgée passa la barrière de ses lèvres trop fières.


Tallulah prit soin d'appuyer sur certains termes et d'allier le tout avec assez de sous-entendus pour dépasser le simple seuil de la mignonne insolence.

Cependant, en prenant en compte sa constitution et le degré d'alcool, elle n'était pas à l'abri de voir sa langue se délier plus encore que d'accoutumée, et ce d'ici le prochain verre, surtout si elle continuait à se désaltérer comme si c'était de l'eau. De plus, la buveuse ''expérimentée'' qu'elle était (à l'instant T), devait aussi prendre en compte le sentiment de sécurité que Savoy véhiculait pour ne pas se laisser fléchir – parce-que oui, même boire un verre se devait d'être compliqué et tordu avec Tallulah Sullivan.


Au comble de la mauvaise foi, elle crut bon d'ajouter :

Le voilà qui s'esclaffe de nouveau, qu'il a la lumière qui monte aux yeux et le sourire facile. Le voir aussi enjoué, les traits de son visage étonnement mobiles, avait quelque chose de captivant. La malice dont il faisait preuve était inédite. Jusqu'à lors, même en se montrant la plus familière possible, Savoy lui témoignait une affabilité toujours égale ; ni trop, ni pas assez. Il veillait à rester mesuré et à tempérer les excès de l'auror face à lui. Il n'avait pas pour habitude de rentrer dans son jeu - aussi naturel pour elle que l'était le fait de respirer – ce jeu qui consistait (quoiqu'elle en dise) à désarçonner l'autre.

Tallulah l'observa se pencher vers elle et poser sur elle un regard où se mêlait l'amusement et l'indulgence. Elle aurait préféré le voir s'impatienter plutôt que de siéger en maître dans la magnanimité dont il ne se départait jamais. Bien entendu, elle interpréta ça comme du paternalisme et s'irrita un peu, fronçant imperceptiblement les sourcils.


Elle ne laissa rien percevoir (du moins le croyait-elle) et leva son verre dans sa direction.
Finalement, elle lui retourna son sourire goguenard et embraya dans la foulée :


Bien décidée à tirer sur la corde, elle le regarda par dessus son verre, facétieuse.

Elle eut une pensée pour Andromeda Perkins, employée au service des usages abusifs de la magie, qui n'avait qu'une seule religion : Antoine Savoy. Capable de reporter les moindres faits et gestes de l'homme en question, elle tombait en pâmoison dès qu'il était question du Directeur du Département de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques. Le meilleur dans tout cela, c'est qu'elle assumait complètement et ne lâchait pas le morceau. C'était toujours fascinant de voir cette femme de caractère, capable de faire passer un mage noir pour un enfant de cœur, fondre littéralement en présence du franco-anglais, littéralement imperturbable. Tout le monde se demandait s'il était vraiment aveugle aux signes envoyés ou s'il faisait exprès, de ne rien voir du tout. Si Savoy se révélait être redoutable professionnellement parlant et très respecté, il était difficile de dire s'il avait une vie en dehors du Ministère. Même pour ses proches. Mais au fond, pouvait-elle réellement se considérer comme une proche ?

Elle porta le verre à ses lèvres et laissa le liquide émousser les pointes acérées de ses piques malavisées.


Que les rôles s'inversent, même rien qu'un instant.

Elle n'a pas besoin de le détailler outre mesure pour discerner la fatigue accumulée sur son seul visage. Même si lui parvenait à en faire abstraction, elle existait bel et bien, le marquant lentement au fil des années. Tallulah se doutait aussi que si elle n'avait pas fait irruption dans son bureau, il ne se serait accordé aucune pause. Elle le soupçonnait même qu'une fois partie, il ressortirait du tiroir les feuilles qu'il était en train de noircir avant son arrivée. Les remontrances de l'auror n'auraient aucun impact sur lui et elle le savait pertinemment. Elle opta donc pour la franchise :


Il allait probablement nier ou réduire ça à son seul devoir mais elle ne comptait pas le laisser faire.  


C'est à son tour de se pencher vers lui et de le regarder droit dans les yeux.
Ils ont chacun leur domaine d'expertise et en cela, Tallulah se considère comme son égale.


Elle lève une main, pour éviter toute interruption. C'est peut-être irrespectueux mais elle sait à qui elle s'adresse, elle sait pourquoi elle est là aujourd'hui.


C'est à son tour de sourire par dessus son verre.


Elle s'esclaffa, sachant pertinemment qu'elle venait de plomber l'ambiance. Puis, elle se pencha encore plus en avant, croisant les bras sur l'imposant bureau. Comme à chaque fois qu'elle était sérieuse (ou qu'elle essayait d'appuyer sur l'importance de ses propos), la métamorphomage laissa ses yeux reprendre leur apparence originelle. Elle avait beau détester ça – se laisser voir, même rien qu'un peu – c'était parfois nécessaire.


Le ton était sans appel mais incroyablement doux. L'auror en était convaincue, s'il existait plus de personne comme Savoy au Ministère, la société magique ne s'en porterait que mieux. Pourtant, elle rejetait par nature toute forme d'idéalisme, mais en des temps complexes, marqués par les extrêmes et par une politique déjà chancelante, c'était souvent ceux qui parvenaient encore à tenir debout à la fin qui gagnaient.

Elle s'éloigna, reprenant sa place initiale dans le fauteuil, avalant la dernière gorgée contenue dans son verre.


Son rire éclata dans la pièce, marquant le retour de la légèreté.

Égal à lui-même, fidèle à son sens de la mesure, il sourit en réponse à son inquiétude. Il comprend, accepte et justifie, les préoccupations de sa cadette. Bien sûr, il ne promet rien mais d'un regard, il s'engage à faire des efforts.

Tallulah sait que dans sa position, elle n'a aucune crédibilité. Elle est pour lui - et elle le restera toujours - semblable à une élève dont la sollicitude l'amuse plus qu'elle ne le touche. Si c'est normal, elle n'en déplore pas moins l’amère vérité : on ne peut pas toujours se tenir aux côtés des personnes qu'on aime. Son rôle devra ainsi rester celui d'une observatrice.

L'auror le voit s'adosser au dossier du fauteuil, desserrer sa cravate et fermer les paupières. Elle n'a rien manqué des mouvements esquissés et des souffles de sa respiration. Ses yeux désormais reptiliens se posent sur cette plume qu'il fait glisser entre ses doigts et puis remontent jusqu'à son visage, aux traits plus marqués par la tension qu'il doit l'imaginer.


Elle aurait pu ajouter ''surtout quand on travaille au Ministère'' mais elle préfère s'abstenir pour une fois, ses critiques concernant cette institution étant déjà connues de tous.

Au regard doux qu'il lui tend, l'irlandaise constate que ses paroles n'ont eu pour résultats que d'attiser encore plus une forme de bienveillance toute paternelle. Décidément, les hommes avaient le chic pour voir que ce qu'ils ne voulaient voir.


En même temps qu'elle prononça ses mots, Tallulah se doutait qu'il lui serait tout aussi profitable d'appliquer ses propres conseils. Mais leur niveau de responsabilité, tout comme leur personnalité respective, étaient trop différents pour que l'impact soit similaire.

A son tour, elle déposa son verre sur le bureau et décida de clôturer le sujet avec ce qu'il fallait d'inconséquence :


Sourire goguenard, une œillade taquine.

Il lui proposa une cigarette, elle refusa d'un signe de tête. Elle avait le goût de la nicotine en horreur et ne supportait pas la sensation d'irritation dans la gorge. Même si elle avait déjà eu l'occasion de fumer à de multiples reprises, notamment pour parfaire l'interprétation d'un ''rôle'' en mission, elle n'avait jamais apprécié ça. Elle trouvait qu'une cigarette en chocolat dans la bouche donnait tout autant d'allure qu'une vraie et qu'en plus, la factice avait le mérite de ne pas détruire l'haleine. Pour autant, elle adorait l'odeur caractéristique d'une cigarette allumée, qui se consume petit à petit. Tallulah avait conscience que c'était purement régressif, que cela la ramenait à elle, lorsqu'elle était enfant et à son père, cette figure paternelle aujourd'hui disparue, qu'elle aimait aujourd'hui encore, infiniment et beaucoup trop. Comme pour elle-même, comme pour chasser des pensées qui s'annonçaient trop tortueuses même pour elle, l'auror secoua de nouveau la tête dans un geste de dénégation.

Elle quitta des yeux le bâtonnet incandescent à l'entente du mot ''jouvenceau''. Elle se mordit la lèvre pour ne pas rire. En effet, Savoy employait parfois le même lexique que son grand-père. Attendrie, bien que toujours sarcastique, elle appuya son menton contre la paume de sa main, le coude enfoncé dans l'accoudoir. Son sourire en coin était immanquable.


Narquoise, la rouquine haussa un sourcil de manière équivoque. La psychologie humaine pouvait aussi bien être claire comme de l'eau qu'opaque comme le brouillard.
Sa position ne lui permettait pas de s’immiscer plus en avant dans la vie privée de cet homme qu'elle respectait et pour lequel elle s’inquiétait, mais si, même pendant rien qu'un instant, il avait pu envisager d'adoucir sa solitude, alors tout n'était pas perdu.


L'utilisation du ''nous'' et du ''on'' n'était pas un hasard mais un moyen de lui rappeler qu'elle n'était sûrement pas la seule à se soucier de lui. Bien entendu, elle ne comptait pas pour autant lui épargner les railleries inoffensives qui ponctuaient habituellement leurs échanges.

Tallulah ne fut pas surprise de l'entendre lui retourner la question. Elle ne détourna pas le regard, se contentant d'un haussement d'épaules désintéressé.


Ce mélange de dérision et de mauvaise foi pouvait prêter à rire mais il n'en n'était pas moins authentique dans le cas présent. Elle était incapable de se projeter dans l'avenir, encore moins avec quelqu'un à ses côtés. Le pire, c'était que cette seule perspective lui donnait envie de fuir en courant. L'attirance et le désir ne lui étaient certes pas des notions étrangères ; au contraire, elle savait ses sens propices à un éveil fulgurant lors du jeu de la séduction. Il lui arrivait même d'avoir un faible pour certaines personnes - comme pour l'homme en face d'elle de 17 ans son aîné ou encore l’exécrable Zadig Montgomery lui-même - mais toujours pour des êtres avec lesquels il ne se passerait jamais rien, ou en tout cas, rien de sain. Pour l'heure, si le problème était évident, Tallulah n'était pas disposée à creuser en elle-même pour découvrir une nouvelle faille dans son armure. Il état plus aisé de se convaincre de n'être tout simplement pas fait pour ça, d'être fait pour être deux.


L'auror, au sourire nettement carnassier, prit grand soin d'utiliser les mots qu'il avait lui-même employés un peu plus tôt. Une manière comme une autre d'en revenir à un sujet plus trivial.

La fumée de sa cigarette fait comme un halo autour de lui. A chaque nouvelle bouffée, il disparaît puis réapparaît derrière cette brume légère. Tallulah le dévisage sans se dissimuler. Il y a son regard perçant, ses iris étonnement claires, les traits élégants de son visage mais marqués par le temps et la fatigue, ce sourire aussi, qui le rajeunit de dix ans et qui lui donne à voir, à elle, à quoi Savoy pouvait ressembler des années en arrière. Il a ce charme des hommes mûrs qui ont vu et vécu assez de choses pour savoir qu'on n'en revient jamais vraiment. Dans l'éclat de son rire, désillusion et obstination se mêlent.

Elle se renfrogne un peu, surtout pour la forme, quand il lui rappelle la nécessité de sa présence. Elle peut difficilement le nier, il a toujours été semblable à un garde fou. A sa manière, au travers de tout ce qu'il incarne, de ce qu'il est – en tant qu'homme, en tant que sorcier – l'auror le trouve exemplaire. Elle lui envie sa force de caractère, sa stabilité, tout ce qui constitue sa moralité. Il est une ancre tandis qu'elle, elle ne tient qu'à un fil.


Son sourire s'élargit plus encore en le voyant manquer de s'étouffer. Ses yeux, désormais colorés dans un vert des plus rieurs, brillent d'amusement.


Il lui était impossible de refuser pareille perche tendue ; Tallulah prenait trop de plaisir à faire tourner en bourrique les autres pour passer outre.


Sa moue innocente était des plus fausses.


Elle prit son air magnanime le plus sérieux, comme s'il s'agissait d'un véritable choix et non d'un tendre chantage.