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Le monde magique a bien changé dans les années 2000. Il s'est inspiré de la technologie moldue pour évoluer. Ainsi, presque chaque sorcier possède un téléphone portable et un accès au magicnet. Cependant, il est toujours soumis au code du secret et certains conservateurs craignent cette ouverture... surtout dans un monde qui vit encore caché. Les guerres politiques et sociales persistent... (Suite)

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(end) a stranger in my own home ▬ feat lénore.
D. Louise Black
Qu’on se taise et qu'on m'écoute.
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D. Louise Black
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(end) a stranger in my own home ▬ feat lénore. Dim 27 Fév - 15:34
let the past die, child... feat D. Lenore Pembrocke ─ musique
Ça aurait pu être notre foyer, notre maison. Ton père me l’avait d’ailleurs toujours dit. Il me disait toujours que le choix m’appartenait, que je pouvais fonder cette famille dont j’avais tant besoin sans oser l’avouer, l’assumer. Et cette décision, je ne l’avais jamais prise.

Et voilà où nous en étions.
Dans cet endroit qui était censé être mien, être à nous… sous mon propre toit, je n’étais qu’une étrangère. Pour toi comme pour ton père. Une ombre, une présence puis une absence, jamais vraiment là comme jamais vraiment disparue. Une mère par intermittence.

Je ne savais pas si tu m’en voulais, mon enfant. Je ne savais véritablement que peu de choses de toi. Une chose était certaine cependant : tu étais mienne. Maintenant qu’il n’était plus là, il ne restait plus que moi. Et ce rôle que je n’avais jamais su remplir, je tentais de le faire ; persuadée qu’à l’instar du reste de la famille dans laquelle j’étais née… qu’il n’était pas trop tard pour agir.

À chaque pas que nous faisons en direction de cette maison, j’avais l’impression que mon corps s’alourdissait dès que je posais le pied par terre, comme si mon corps refusait que je m’approche de ce foyer, comme s’il m’était interdit. Sans doute qu’inconsciemment je me disais que je ne méritais pas d’être là. Je ne méritais pas d’être mère et je n’avais rien à faire ici. Je ne pouvais te faire que du mal… rien de ce que je pourrai faire n’arrangerait les innombrables erreurs de mon passé.

Mais il y avait toujours cette force qui me poussait à avancer. Cette détermination qui était mienne, qui prenait le pas sur tout. Mon appréhension, mon chagrin, ma douleur. Le poids de ma responsabilité m’écrasait peut-être, mais pas question de me laisser emporter par cette peine qui déchirait jusqu’à mon âme.

Ton père n’était plus là.
Moi toi oui, Lénore.
Tu n’avais pas refusé ma compagnie.
Tu n’avais pas refusé ma présence.

Peut-être que comme moi tu te disais que l’eau avait coulé sous les ponts, qu’il fallait laisser le passé où il était. Le laisser mourir dans son coin afin d’honorer la mémoire de ton père au mieux. Il n’aurait pas voulu que nous soyons ennemies toi et moi. Et malgré notre relation inorthodoxe, à l’image de toute mon existence, il existait cette chance.

Cette opportunité que nous devenons ce que nous aurions toujours dû être. Car en dépit de tout ce qu’on pouvait penser l’une pour l’autre, il existait une vérité. L’immuable constante que jamais nous ne pourrions changer. Tu étais ma fille unique, mon enfant. Et moi j’étais ta mère. Rien de ce que nous pourrions faire ne changerait ce fait.

Les yeux rivés sur la porte d’entrée, je sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine. Je me sentis déglutir cette salive qui resta coincée dans ma gorge, comme si j’avais encore du mal à avaler l’idée même de son trépas. Mais il fallut nous faire à l’idée qu’il n’était plus là.

Il ne restait plus que toi et moi.
Mes saphirs qui vinrent bifurquer sur toi et cette chevelure de feu.
Un sourire en coin… malgré tout, ta présence me faisait du bien.

Je le savais pertinemment, je n’aurais jamais été capable d’entrer toute seule tant la douleur était encore vive et lancinante. Et ce fut après une longue inspiration que je consentis à t’adresser la parole de nouveau, demandant presque ton autorisation d’entrer dans ce foyer qui avait toujours été le mien si je l’avais voulu. Si je l’avais voulu…

On entre ?

Deux mots glissés dans un murmure presque inaudible alors que je tentais tant bien que mal de garder ma contenance. Même le fait de te parler était difficile. Je réalisai alors l’ampleur du chemin que nous avions à parcourir toi et moi. Il me semblait si long que j’en eus la nausée.  


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(end) a stranger in my own home ▬ feat lénore. Dim 27 Fév - 21:46
Maman si tu voyais ma vie
je pleure comme je ris

Il y avait ses collants fins, sa jupe noire et un peu courte, mais et surtout le froid qui s’insinuait entre les mailles de son pull ; sur sa poitrine frissonnante contre laquelle venaient se jeter ses bras. Son regard un peu éteint se perdait quelque part entre le vernis de ses talons et la rue pavée des bonnes intentions. Sa silhouette comme rejetée à la dérive depuis sa sortie de Ste Mangouste cherchait encore le chemin le plus court vers cette réalité dont elle semblait sans cesse se déconnecter. Son corps amorçait une descente lente. Sa bouche encore pâteuse des anxiolytiques et antidépresseurs se gerçait d’elle-même sous les assauts répétés d’un air frais qu’elle ressentait sans pour autant s’en rendre compte. Il faisait froid. Et là, seule devant cette grande bâtisse qui lui faisait office de seconde demeure, mal habillée ou plutôt pas assez, la démarche hésitante, vidée de la moindre étincelle de vie et d’énergie, Lénore était là. Complètement stone.

Et parmi ce décor qui paraissait l’abrutir au point qu’elle en oubliait de respirer ce parfum de fraîche liberté, la voix connue et reconnue du seul parent qu’il lui restait. La gorge la serra. Mais rien ne vint. Non, rien ne pouvait venir. Les médicaments lui asséchaient jusqu’à ses propres larmes. C’était la première fois qu’elle sortait de l’hôpital et que son père n’était pas là. Elle se surprit à l’espérer pourtant, à le voir débarquer, un peu en retard comme il pouvait l’être parfois, inquiet et en même temps ravi de la revoir, l’écharpe mal nouée autour de son cou qu’elle lui aurait volé après le baiser déposé sur sa chevelure. C’était fini, ça. Si Louise portait une écharpe, Lénore savait que celle-ci encadrait parfaitement le cou blanc et délicat. Lénore le savait car c’était ainsi qu’elle-même l’aurait porté. Elles partageaient après tout ce sens du détail et de l’image.

Elle jeta un regard morne sur la silhouette de sa mère, son air sévère et froid qu’elle connaissait bien. Ils ne se ressemblaient pas du tout. La jeune femme inspira lentement. En d’autres occasions, elle aurait été euphorique de la trouver ici. Il était difficile de sourire aujourd’hui. Elle n’en avait pas envie. Ses lèvres étaient anesthésiées depuis les fleurs qu’on avait jetées dans la tombe. Les rencontres avec sa mère n’étaient jamais faciles. Tout avait toujours semblé si simple dans la bouche de son père. Rien n’avait l’air simple du côté des Black. Peut-être aurait-il mieux valu qu’elle ne vienne pas.

« Moi, je n’ai pas le choix. »

C’était une maison de bourg, typique de la ville, ni petite ni grande. Mais c’était la sienne. Elle n'avait rien connu d'autre. Rien de luxueux à l’intérieur, mais confortable. Et pleine d’amour. Enfin, avant. La façade n’avait pas changé pourtant. Elle fit un pas en avant, précéda sa mère et monta les trois marches du perron. Elle habitait seule depuis le premier jour d’hospitalisation de son père. Elle avait déjà franchi ces marches de trop nombreuses fois pour rester seulement à la porte. Sa main tourna la poignée dans un automatisme presque effrayant. C’était peut-être le seul endroit où elle souhaitait être. Le seul qui lui procurait, même maintenant, même malgré les circonstances, un sentiment profond de sécurité. Son père y avait veillé. Elle fit volte-face pour accrocher le regard de sa mère.

« Mais toi si. »

Elle avait toujours eu le choix. Ca aussi, son père y avait veillé. Ce n’était pas uniquement sa maison, bien que sur le papier celle-ci lui revenait de droit. Cependant, il y avait toujours eu une place très nette pour la seule femme que son père avait aimé. Ca avait toujours été leur maison à tous les trois. Papa n’avait jamais éjecté maman de l’équation. C’en était-elle seulement rendue compte ?

Lénore poussa la porte et pénétra dans le seuil, laissant sa mère décider seule de ce qu’elle souhaitait faire.

La maison avait toujours été bien entretenue. Un peu moins cependant, maintenant que Lénore était seule à y vivre. Elle avait néanmoins veillé à garder l’endroit propre. La vie semblait s’être suspendue à l’intérieur. Les volets fermés plongeaient les pièces dans une obscurité totale. L’odeur de lessive flottait cependant dans l’air : le linge de Lenore séchait encore sur l’étendoir de la cuisine. Elle alluma un Lumos du bout de sa baguette, vérifia que sa mère était bien entrée.

« Fais attention où tu marches, j’ai coupé le courant avant la psy. »

Il y avait encore leurs affaires qui trainaient, un quotidien qui s’était arrêté. Lénore fit le chemin jusqu’au compteur, poussa le levier du disjoncteur. L’intérieur s’éclaira tout à fait. Pas vraiment moderne, mais cosy comme on aime. Elle traversa le couloir, le salon, disparut, suivie par un miaulement insistant. La jeune femme réapparut dans l'instant flanquée d’un chat blanc et gras, particulièrement imposant entre ses petits bras.

« Je te présente Azazel. Je l’ai adopté il y a quelques temps déjà. » Pour ne pas dire qu’elle l’avait ramassé dans le quartier, probablement chapardé. « Le pauvre est resté tout seul. » Et enfouissant son visage dans le pelage long de l’animal, ses traits paraissaient s’adoucir d’office. « Tu veux boire quelque chose ? Il y a du café en grains et du thé dans le placard de la cuisine. Papa faisait toujours attention à ce qu'il y en ait. Pour avoir toujours quelque chose à t'offrir si tu venais. »

Ses doigts caressaient doucement le chat dont le ronronnement comblait tout à fait l'espace vide entre la mère et la fille. Mais le regard de Lénore était ailleurs. Il bascula enfin, sa bouche se tordit dans une grimace douloureuse. Papa. Ses yeux s'embuèrent, des sanglots dans la voix. Une faille. Elle se retint d'en laisser choir.

« Maman si tu voyais ma vie... »

D. Louise Black
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(end) a stranger in my own home ▬ feat lénore. Lun 28 Fév - 9:03
let the past die, child... feat D. Lenore Pembrocke ─ musique
Toujours eu le choix. Je regrettais certains ; assumais d’autres. Celui de ne pas être là pour toi comme j’aurais dû l’être revenait me hanter à chaque fois que je posais mes yeux sur toi. Je ne sus quoi faire, quoi dire. L’impression que tout pouvait être retenu contre moi.

Je ne sus dire si tes propos sonnaient comme une invitation, un reproche… tout était une question de point de vue sans doute. Je choisis de croire qu’il s’agissait là d’une main tendue. Que j’eusse raison ou tort, seul l’avenir était en mesure de me le dire. J’attendis que tu ouvres la porte avant de monter les marches pour entrer.

Dans un pas mélangeant hésitation et résolution, je remarquais l’obscurité, puis l’odeur. Devant ton avertissement, je m'en tins à quelques pas après l’entrée, n’osant pas aller plus loin ; me comportant une fois de plus comme une étrangère dans cet endroit dans lequel j’avais toujours été la bienvenue. Ce foyer qui aurait toujours dû être le nôtre… bien que j’en avais décidé autrement.

La lumière fut, et tu réapparus face à moi, tenant dans les bras un félin à la fourrure blanche. Mon visage s’étira dans une grimace qui se voulait être un sourire, mais qui ressemblait plutôt à un mauvais rictus. Quelques pas pour m’approcher de toi et ton animal alors que tu faisais les présentations.

Ravie de faire ta connaissance, Azazel. Dis-je alors que je vins flatter le sommet de son crâne du bout de mes doigts, apposant mes lèvres dans un petit baiser dans le même temps. Cela me fit penser qu’un jour tu devras aussi faire la rencontre de mes petites bêtes… mon enfant. Puis lorsque tu me demandas ce que je voulais, je te répondis sans hésiter, froidement, avec autorité, comme si je te l’ordonnais : café. Lait et sucre, je te prie.

Toujours quelque chose à m’offrir. Je reconnaissais bien là l’homme. Malgré son ressentiment vis-à-vis de moi, de mes choix, mon attitude… sa porte m’avait toujours été grande ouverte. Toujours. Pas seulement parce que nous partagions la vie de notre enfant, mais aussi parce que malgré tout, il m’avait toujours aimé. Et moi aussi.

Tout aurait pu être différent.
Si j’avais fait d'autres choix .
Ceux que je n’avais jamais justifiés auprès de toi, Lénore.

L’une comme l’autre, nous pensâmes à lui. Et déjà il nous manquait terriblement. Toi tu le manifestais par un sanglot alors que le mot « maman » résonna dans mon esprit et mon cœur dans un écho qui me fit vaciller. Chaque fois que j’entendais ce mot de ta bouche, cela me ne faisait que me rappeler mes erreurs et les terribles choix que j’avais pris.

Certains par pur égoïsme, d’autres pour te protéger. Je redoutais le temps où je devais t’expliquer, me justifier sur ce qui nous avait amenées à tout cela… tout ce chaos. La crainte s’agrandissait au fur et à mesure que les secondes passèrent, car j’avais une promesse à tenir. Il m’avait fait jurer de tout t’expliquer, de te laisser juger mes agissements ; peu importe où cela pouvait nous mener.

Et cette promesse je me devais de l’honorer.
« Maman si tu voyais ma vie… »
Ma fille, si tu savais comme je te trouvais courageuse malgré tout.

Une main posée sur ta joue alors que mon pouce vint effleurer celle-ci, allant chercher les larmes qui avaient humecté tes pommettes. Mon regard se fit plus doux, ma voix du même acabit alors que je tentais de calmer ce chagrin qui montait en occupant ton esprit à autre chose :

Nous discuterons de tout cela plus tard. En attendant, sers-moi mon café et prends-toi également quelque chose à boire. Retrouve-moi dans le salon, j’ai beaucoup de choses à te dire, ma fille.

La vérité.
Celle qui était aussi difficile à évoquer qu’entendre.
Mais pas question d’ignorer les dernières volontés de ton père, l’amour de ma vie.
Je ne me le pardonnerai pas.  


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(end) a stranger in my own home ▬ feat lénore. Lun 28 Fév - 12:57
Maman si tu voyais ma vie
je pleure comme je ris

La douceur de sa mère surgissait en de vagues sursauts, rares mais pas inconnus. Cela lui rappelait des souvenirs d’enfance, du temps de cette innocence chérubine, du temps où la petite fille qu’elle était pouvait se jeter librement dans les bras de sa génitrice. La vie semblait si facile, de cette époque où ses grands yeux plein de vie portaient à nue la silhouette haute et fière, comme cette grande dame qui l’avait mise au monde l’impressionnait tout en provocant en elle un indescriptible sentiment d’orgueil. Louise n’avait jamais ressemblé à une maman, toujours bien coiffée, jamais dépassée, toujours emmitouflée dans son manteau de dignité, celui qu’elle ne tombait jamais. Longtemps, Lenore ne l’avait vu que comme un monument, prestigieux, qui lui appartenait d’une certaine façon et qu’on lui accordait l’espace d’un instant. Elle en avait toujours été si reconnaissante. Cette enfant qu’on avait toujours gavé de miettes.

Aujourd’hui, sa mère ne l’impressionnait plus. Elle se rendait compte sans brusquerie qu’elle n’avait pas grand-chose à lui dire. Elle se demanda ce qui de sa vie pourrait se montrer digne, digne d’intérêt, digne d’éveiller l’attention de cette femme qui s’en était montrée toute son existence durant si avare. En dépit de toutes les excuses que pouvait lui donner son père, la réalité demeurait immuable : cette femme semblait statique et en décalage au milieu de son monde, dans cet environnement dans lequel elle avait grandi. Elle avait une noblesse déplacée.

Lenore se raccrochait au félin comme à une bouée qu’on lui aurait jeté en pleine mer. D’un doigt, sa mère lui effleura la joue, dans une délicatesse qu’elle n’arrivait même pas à trouver étrange. Ses émotions étaient un prisme, ses sentiments des faisceaux lumineux multiples. Elle connaissait sa mère ainsi, sans démonstration, mais et toujours dans cette mesure. Cela la contenait d'une certaine façon. Louise semblait poser autour d'elle le cadre de frontières solides, celles qui tempéraient ses ardeurs ainsi que ses humeurs.

Dans un sursaut de fierté pudique, Lenore dégagea doucement son visage, sans hâte. Le contact physique lui avait toujours été insolite, elle y associait des tentatives d'intrusion, des formes de possession de son être. Comme si l'espace d'un toucher, d'une caresse, son propre corps pouvait ne plus lui appartenir.

Son esprit reprit le dessus sur les sanglots, et sa figure se perdit de nouveau dans les miasmes de sa léthargie. Ses narines frétillèrent une expiration pesée. Elle acquiesca. « Je vais préparer le café. » Et tout son corps se détacha, s'évanouit mécaniquement dans la cuisine.

Grande, figée dans le temps. La pièce de la cuisine était sa favorite de la maison, à cause de son petit carrelage en damier vert et blanc, de son charme rupestre, des plantes en pot qui baignaient dans le soleil d'une baie aussi large que la vitre d'une véranda. Elle posa l'animal au sol qui entreprit de rouler son corps entre ses jambes, quémandant plus fort encore son appétit vorace. Sa baguette en main, elle devint chef d'orchestre, garnit la gamelle de l'animal, jeta un wingardium sur le plateau de thé et mit en route la machine à café. Une vraie machine, comme celle qu'on trouvait dans les cafés et les bistrots, dégottée dans un vide-greniers. L'odeur des grains supplanta bientôt celle de sa lessive.

Elle s'affairait doucement dans cette cuisine. Les mots de sa mère lui revinrent en mémoire. Des choses à te dire. Elle croisa son reflet dans la glace. Sa mine était affreuse. Elle se trouva laide. Elle n'avait pas le droit de se maquiller à l'hôpital. Son teint lui semblait pâle et fatigué. Elle n'était pas sûre d'être en état d'entendre quoique ce soit. Ou pas sûre d'en avoir envie. Lenore avait une vague idée du sujet qu'il fallait aborder. Une vague idée parce qu'elle procédait par déduction logique.

Leur ignorance l'une de l'autre était frappante. Les années étaient passées, elles ne se connaissaient plus.

Elle voyait mal sa mère s'introduire dans sa vie autrement que par ce rythme intermittent qu'elle avait gardé de tout temps. Elle s'imaginait mal aussi faire ses valises pour aller vivre chez celle qui avait passé son existence à éviter que cela se produise. Et puis, elle n'était pas mineure, pas une adolescente. Cette maison lui appartenait. Elle pouvait vivre dedans, presque comme avant. Ses pensées se mélangeaient au tohu-bohu de la machine à café qui travaillait d'arrache-pied pour offrir un breuvage de qualité. Que pouvait-elle lui dire de plus que Lenore ne savait pas déjà ? Il fallait en revenir au passé, à ce passé qui à présent que son père n'était plus viendrait la hanter jusqu'au dernier jour du reste de sa vie.

Les explications ne changeraient rien.

C'est avec cette idée bien ancrée qu'elle rejoignit le salon où sa mère s'était déjà installée. Elle se stoppa sur le seuil, observa la scène, interdite. Elle avait en tête les images de son père, son vagabondage entre les livres de la bibliothèque, sa silhouette assise dans l'angle du canapé, son rire et les bièreaubeurre qu'il aimait partager avec ses amis devant la retransmission d'un match de quidditch. Ils n'avaient jamais manqué de rien. Tout était identique. Tout était différent.

Son père aurait aimé que sa mère prenne enfin sa place. Ca, Lenore l'avait toujours su. Et maintenant qu'elle la voyait là, ça n'avait presque plus de sens sans lui. Elle pensa que les choses devaient probablement rester telles quelles. Quand bien même ce n'était pas ce qu'elle souhaitait dans une part très inconsciente de sa personnalité.

Elle fit déposer le plateau au centre de la table basse où régnaient deux tasses de café, du lait et du sucre comme exigé. « Je sais ce que papa t'a demandé. J'étais là, j'ai entendu. » Mais elle n'était plus une enfant, et les exigences ne l'atteignaient plus depuis longtemps.

« Tu peux te justifier si tu veux, je pourrai comprendre et te pardonner. » Mais il n'y avait rien à pardonner, car elle ne lui devait rien. Pour autant ce n'était pas quelque chose à lui dire. Lenore n'avait jamais été une petite fille gentille. C'était un leurre qui subsistait à tort et à travers dans le temps. Car c'était plus facile ainsi. « Ou je pourrai ne plus vouloir te voir. » Parfois il fallait aussi savoir blesser pour mieux être rassurée. Parfois il n'y avait pas de meilleur chemin vers le regard de l'autre. « Je peux vivre sans toi. Je l'ai déjà fait. Et toi ? Tu peux vivre sans moi ? » Moi qui ne suis qu'un fardeau. « Pardon, c'est vrai, tu l'as déjà fait. »


D. Louise Black
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« J’étais là, j’ai entendu » ; à croire que le fait de prononcer ces mots t’avait donné un savoir omniscient. À croire que tu connaissais mes raisons et qu’elles n’avaient aucune importance pour toi. À croire que peu importe ce que je pouvais te dire… rien ne changera.

Notre conversation débutait à peine que la tension installée fût aussi palpable que la fourrure de ton félin. Je ne sus dire si tu cherchais seulement à me blesser, mais la véracité de tes propos n’en était pas moins flagrante. Jusqu’à présent tu n’avais été qu’une part de mon monde, presque infime en comparaison de la place que la famille Black prenait.

Ema me l’avait fait comprendre… elle le faisait même quotidiennement depuis qu’elle connaissait ton existence. Me rappelait à l’ordre à chaque fois que je privilégiais ceux qui portaient mon nom. Ce qui n’était pas ton cas, Lénore.

Toi tu portais quelque chose de plus important encore. Dans tes veines coulait le même sang que le mien. Parfois glacial, parfois bouillant. Quelques minutes en ta présence et j’en avais déjà la démonstration. Tu appuyais là où ça faisait mal, comme ta mère.

Inutile de le nier. Oui mon enfant, j’avais vécu une partie de ma vie sans toi. Oui, je n’avais été qu’une présence par intermittence. Quand bien même tu ne voulais pas connaître les raisons qui m’avaient poussé à cela, il le fallait.  

Cela n’aura rien de reluisant, rien pour me mettre en valeur. Mais c’était nécessaire.

Langue acérée comme ta mère. La pomme n’est pas tombée loin de l’arbre. Tu seras seule juge de ce que j’ai à te dire. Toi seule seras dans la confidence et c’est mieux ainsi. Je n’attends pas que tu me comprennes ou que tu me pardonnes. Il faut que tu le saches, rien de plus, rien de moins.

Dis-je alors que je me vissais dans mon assise, buvant une gorgée de mon breuvage, préparant soigneusement mon discours. Dévoilant alors que mes saphirs se plantèrent dans ton regard, une vérité crue, brute. Vierge du moindre artifice.

La première pensée que j’eus lors que j’ai appris que j’étais enceinte, ce fut pour mon père : Altaïr. Tu ne l’as jamais connu et tu ne le connaîtras jamais, mais avant de tomber amoureuse de Matthew… ma gorge qui se serra, ma voix qui vacilla alors que j’évoquais ton père, reprenant dans la foulée : on pouvait considérer qu’il était l’homme de ma vie. Celui auquel je voulais plaire, celui que je voulais satisfaire plus qui n’importe qui d’autre.

Et celui qui m’avait fait changer d’avis alors que j’envisageais une solution drastique à mon problème de grossesse fut évidemment le même homme dont j’étais tombée éperdument amoureuse. Me donnant le courage de braver les traditions ancestrales de notre famille… le premier pas vers l’inconnu, vers le défi.

Matthew aura essayé de me convaincre… d’abandonner la famille qui m’avait vue naître pour en fonder une avec lui. Mais je n’ai pas pu. Égoïste, égocentrique, je pensais pouvoir jongler sans conséquence entre lui, les Black, mon père, mes frères. L’équilibre était tellement précaire qu’il ne suffisait d’un rien pour le briser. J’ai choisi sciemment de privilégier les Black car je voulais m’élever au-dessus de tous. Aujourd’hui encore cette volonté féroce et vorace n’a pas disparue.

Mais à la perte d’Orion, lorsque je devins directrice du département dans lequel j’avais travaillé depuis des années, je sentis le vent tourner. Je sentis que ce fut le moment pour moi d’assumer le choix de t’avoir donné naissance, de privilégier la famille que ton père voulait fonder avec moi. Mais il était trop tard et surtout… trop périlleux.

De nombreuses fois… je me suis imaginé vous présenter au reste de la famille Black. Assumer le choix de t’avoir mis au monde, assumer mes sentiments pour Matthew. Mais malheureusement, au sein de ma fratrie se trouve un monstre dont je ne pouvais anticiper la réaction s’il apprenait votre existence ; et même encore, que dire de celle de mon père ? Alors j’ai pris la décision de garder le secret, pour vous protéger. Cela n’excuse en rien le fait de m’être éloigné de vous. La voix tremblante alors que je repensais à mon égoïsme, ma furieuse envie de laisser mon empreinte sur ce monde, prête à tout ignorer pour cela : aveuglée par mes ambitions, je me suis éloigné de tous le monde. Toi, Matthew, mes frères, leurs enfants, mon père. Tout le monde. Je n’ai aucune excuse.

Si tu voulais me donner ton pardon, je l’accepterais avec joie.
Si tu voulais me donner ta haine, je l’assumerais.
Si tu voulais me donner ton amour, Lénore… tu ferais de moi la plus heureuse des mères.

Le temps des secrets est révolu. Je ne veux plus me cacher, je ne veux plus être une ombre, un mirage pour ma famille. Ta main que je vins saisir entre les miennes, la serrant si fort que je donnais l’impression d’être terrifiée à l’idée que tu partes. Tu es ma fille, Denebola Lénore Pembrocke. Mon enfant. Tu me demandes si je peux vivre sans toi… je ne le veux plus, je ne le peux plus. Laissons le passé mourir et tournons-nous vers un avenir où tu seras fière de m'avoir pour mère... de m'avoir pour toi.

Tu pouvais me repousser, me haïr, me fuir. Je reviendrai toujours à la charge. Je t’avais abandonné, toi, ton père. Je ne méritais pas que tu me pardonnes et encore moins que tu cèdes à mes caprices. Mais en dépit de tout et du choix que tu feras, je ne disparaîtrai plus jamais de ta vie.


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Maman si tu voyais ma vie
je pleure comme je ris

Elle fixait sa mère du regard. La pomme en effet n’était pas tombée loin de l’arbre. Elle se sentait encore parfois comme une petite fille devant cette figure impassible, ce flegme presque princier qui ne se laissait pas malmener par les mots. Parfois il lui semblait que ce visage ne s’altérerait jamais, qu’il offrirait pour toujours et à jamais la même expression digne et froide, pour les moments de joie comme pour les plus dramatiques.

Lenore n’avait pas son mot à dire, l’avait-elle seulement déjà eu d’ailleurs. On ne lui demandait jamais son avis. Mais elle avait besoin de cette autorité, de cette sévérité comme d’un nouvel équilibre à retrouver dans sa vie. Maintenant qu’il était parti. Sans doute ne voulait-elle pas de cette vérité parce qu’elle s’en fichait. Elle avait déjà perdu un parent, ne voulait pas perdre l’autre. La jeune femme n’avait aucune conscience de cette réalité. Pourtant ce serait celle-là même qui dicterait sa conduite, malgré tout, et qui ferait qu’elle reviendrait toujours, s’accrocherait à sa manière bien sûr. Lenore avait toujours été très démonstrative avec lui. Mais son absence ne serait jamais comblée, et leur lien unique s’était rompu dans la mort. Sa relation avec sa mère ne serait jamais celle qu’elle entretenait avec son père. Tout comme aucune relation n’équivaudrait jamais à la leur. Les deux femmes n’avaient pas seulement leur langue acérée en commun. Il fallait reconnaitre par delà leur faculté à trancher une complexité qui leur était propre.

Leur relation ne se prêtait pas aux confidences. Cela se sentait seulement dans leur posture. A aucun moment Lenore vint aux côtés de sa mère, même alors que la discussion, importante, se poursuivait. Lenore se trouvait de l’autre côté de la table basse, elle avait cessé de regarder dans la direction de sa mère, et la tasse encore fumante de café entre ses doigts fragiles, tournait son dos vers la cheminée éteinte. Les clichés de famille trônaient à hauteur. Son regard se perdit, pensif, dans leur contemplation. Le passé était si proche et à la fois si lointain.

Un rictus amer fila sur ses lèvres.

- On pouvait considérer qu’il était l’homme de ma vie. Celui auquel je voulais plaire, celui que je voulais satisfaire plus qui n’importe qui d’autre.

Elle promena un doigt sur une photo où ils s’animaient tous deux autour de son petit être, tétine en bouche, sur les genoux de son père, la tête qui déviait vers la haute stature de sa mère à côté d’elle. Il lui semblait que le bonheur avait déserté leur vie pour s’imprimer sur les images.

- Matthew aura essayé de me convaincre… d’abandonner la famille qui m’avait vue naître pour en fonder une avec lui. Mais je n’ai pas pu. Égoïste, égocentrique, je pensais pouvoir jongler sans conséquence entre lui, les Black, mon père, mes frères. L’équilibre était tellement précaire qu’il ne suffisait d’un rien pour le briser. J’ai choisi sciemment de privilégier les Black car je voulais m’élever au-dessus de tous. Aujourd’hui encore cette volonté féroce et vorace n’a pas disparue.

C’était étrange de l’entendre. C’était étrange de savoir que leur destin avait tenu à un rien, un tout. Il semblait que cette femme pourtant si pointue dans ses décisions, qu’elle avait toujours regardé comme une sorte de forteresse inébranlable, pouvait fléchir. Elle tourna un instant son visage vers le sien. Elle était là, austère, et engoncée dans son assise comme enracinée dans la vie. Lenore le pensait encore. Que cette femme qui se tenait là était inaltérable. Elle avait la sensation qu’à jamais elle demeurerait immuable.

Elle la laissa finir, lui épargna les commentaires. Son opinion n’importait pas, après tout. Lenore était froidement détachée. Elle restait pragmatique. A quoi bon juger lorsque les années avaient passé et qu’on s’était habitué. Elle découvrit que la sévérité de sa mère ne se portait pas seulement sur les autres, mais d’abord sur elle-même. Elle se rongeait de culpabilité et de regrets, tandis que Lenore restait avare de reproches. Il y en avait probablement eu en étant plus jeune, dans sa propre construction, et puis la passivité. Elle n’était pas attachée à sa mère. C’était un fait. Peut-être le confrontation n’en devenait-elle que plus simple.

- Si. Tu avais une excuse.

Lenore n’était pas toujours objective. Mais elle avait de l’indifférence.

- La seule raison pour laquelle on s’élève au-dessus des autres, c’est pour dominer.

Elle ne lui jetterait pas la pierre pour cela. Car c’était ainsi après tout qu’elle connaissait sa mère, qu’elle l’admirait. Cette ambition dont elle parlait, Lenore ne la partageait pas. De cela elle avait hérité de son père. Sa volonté allait ailleurs.

- Pourquoi veux-tu dominer ta famille ? Pour ne plus avoir peur d’eux ? Pour ne plus qu’ils puissent t’atteindre ?

Elle la confrontait avec une spontanéité et un naturel à toute épreuve, les questions se posaient sur ses lèvres, sans qu’il n’y ait une volonté de jugement derrière. Il n’y avait pas de curiosité non plus. Seulement elle imitait inconsciemment les manies de ses psychiatres qui n’avaient de cesse de remettre en question ses mots, qui tentaient toujours de l’entraîner dans ces réflexions interminables qui devaient l’aider à se comprendre elle-même. Puis, à aller mieux.

- Ta seule erreur, c’est d’avoir décidé à la place des autres. Tu n’as laissé le choix à personne. Tu as cru que c’était à toi de protéger papa, sans te dire qu’il pourrait se protéger lui-même, et te protéger toi. Il n’était pas faible. Tu as le même tort que tous ceux qui portent ton nom, et des autres familles de sang-pur en général : vous vous pensez « spécial ». Mais vous n’avez que votre arrogance de spéciale.

Son visage était aussi imperturbable que celui de sa mère. Lenore pouvait dire les mots durs et les mots froids sans ciller. C’était des faits, une façon de penser. Pouvait-elle l’en blâmer ?
Le résultat était peut-être cette forme d’aversion passive pour cette famille qu’elle ne connaissait pas, sauf des magazines, et qui lui avait arraché sa génitrice. Elle n’aimait pas les Black, mais n’aurait cité aucun nom. Ce n’était pas les individus en eux-mêmes qu’elle n’aimait pas, mais tout le système archaïque sur lequel reposaient leurs fondations.

Elle s’était rapprochée enfin, après avoir bu d’une traite le café presque froid. Sans jamais s’asseoir, s’était posée en face de la silhouette dans le canapé, toujours debout.

- Mais tu as bien fait. Mieux vaut ne pas avoir de famille que d’être détestée par celle qu’on a. Il faut voir la vérité en face, maman. Regarde-moi… Et ses traits s’adoucirent en un sourire contrit. De quoi avait-elle l’air au juste ? Elle était malade, sortait d’un énième séjour en psychiatrie. Tout son mode de pensées était à l’extrême opposé de la leur. Ils l’auraient détestée. Elle en était persuadée.

Elle ne voulait pas que les choses changent. Sa mère pouvait bien lui prendre la main, lui dire que le temps des secrets était révolu. Lenore n’en croyait rien, restait incrédule. Ca avait l’air si simple tout à fait. Presque beau. Lenore n’en voulait pas des belles paroles, des belles choses. Les doigts se crispaient autour de ses phalanges, le contact lui faisait mal, un peu.

- Qu’est-ce que ça veut dire, t’avoir pour moi ? Je ne te connais pas.

Elle arracha sa main de l’étreinte d’un geste un peu vif. Il n’y avait pourtant pas de brusquerie dans sa voix.

- Il serait si content de t’entendre dire ça. Mais je ne suis pas lui. Si tu veux me rendre fière, fais en sorte que toutes ces années de sacrifices ne deviennent pas vaines. Papa t’a attendue toute sa vie. Tu ne peux pas revenir maintenant qu’il est parti. Je ne te dis pas que je ne veux pas de toi, ce que je dis, c’est que tu ne peux pas débarquer comme ça dans ma vie, et on ne peut pas faire comme si on se connaissait depuis toujours, comme si tu étais vraiment ma mère et moi vraiment ta fille. On partage le même sang, aujourd'hui c'est à peu près tout ce qu'on partage. Et je ne suis plus une enfant, c'est un peu tard pour rattraper le temps.

Elle n'était plus une enfant. Mais pour autant n'avait-on plus besoin de ses parents une fois l'âge adulte atteint ? Elle était peu honnête, tentait de garder à distance une mère dont elle ne désirait inconsciemment que la présence.

D. Louise Black
Qu’on se taise et qu'on m'écoute.
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(end) a stranger in my own home ▬ feat lénore. Lun 14 Mar - 15:02
let the past die, child... feat D. Lenore Pembrocke ─ musique
C’était une sensation aussi étrange qu’unique de se retrouver face à son reflet. Notre ressemblance physique n’avait rien de frappante, mais à bien des égards nous avions des traits de caractère similaires. Comme moi tu n’hésitais pas à rentrer en conflit à la moindre contrariété.

Dans tes questions je voyais plus de jugement qu’une véritable envie de me comprendre. Comme si tu voulais me mettre face à mes failles, mes impairs. Mais tu n’avais pas besoin de le faire ma fille ; je le faisais déjà très bien moi-même. Je n’avais pas besoin de toi pour cela. J’avais peut-être tort, peut-être que tu souhaitais vraiment entendre ma vision des choses, du monde.

Si tel était le cas, tu n’allais pas être déçue. J’avais gardé ces pensées pour moi toute seule plus souvent que son contraire. Quoi de mieux que de le dévoiler à ma propre fille pendant que celle-ci me balançait mes torts à la figure, n’oubliant pas d’évoquer mon statut comme s’il était l’origine de tous les maux de notre monde.

En quelque sorte, tu n’avais pas tort. Et à l’évocation des Black, de ce que nous représentions pour toi, ma première réponse fut un gloussement.

Fascinant. Quoi donc ? J’en vins à te le dire très chère. Tu es bien ma fille, pas de doute là-dessus. Méfiance toutefois… ne commet pas la même erreur que les autres à juger trop hâtivement. Je connais mes torts, je n’ai pas besoin de toi pour me les rappeler. Une pause dans un long soupir alors que je repris une longue inspiration pour développer mon propos. Cette arrogance comme tu le dis, ne résulte pas du sang qui coule dans mes veines, encore moins de la famille qui m’a vu naître. Elle vient d’un statut ardemment gagné, d’un travail acharné pour qu’on reconnaisse mes accomplissements au-delà du nom qui m’a été affublé.

De même que tu n’avais aucune idée de ce que je ressentais, de ce que je pensais de ce système que je voulais anéantir plus que quiconque. J’exécrais jusqu’à l’idée même que l’on pouvait penser que j’étais là uniquement parce que mon père en avait décidé. La simple pensée qu’on pouvait mettre en doute mon abnégation et ma détermination me rendait malade, furieuse.

Je déteste ce système, je déteste l’idée d’avoir obtenu quoique ce ne soit rien que par le privilège de mon nom… surtout lorsque celui-ci ne m’a rien apporté de plus que du malheur et des épreuves. L’architecture même des familles de sang-pur est basée sur une vision archaïque du monde dans lequel nous vivons. Elle ne récompense pas le mérite et ne punit pas l’oisiveté. Les familles comme la mienne sont obsolètes et doivent se réinventer pour survivre. Nous devrions être en avance plutôt que d’avoir des siècles de retard sur le monde. C’est pour ça que je veux dominer Lénore. Je ne changerai peut-être pas ce monde toute seule… mais faire partie des prémices d’une évolution, ce n’est pas impensable.

Mon père n’avait jamais accepté mes idées novatrices ; n’avais jamais voulu les entendre. Orion pouvait être ouvert à l’idée sans pour autant se jeter corps et âme dans cette lutte. Quant à Canopus… n’en parlons même pas.

Notre génération était en retard sur tout. Mais la vôtre ma fille, la vôtre me donnait espoir. Que ce soit Darya, Izar, les jumeaux, j’avais confiance en eux pour être ce que notre famille aurait toujours dû être : les pionniers du changement. L’incarnation de quelque chose de meilleur. Quant à toi, ma fille, je ne t’oubliais pas, bien au contraire. Je ne savais pas encore comment ni quand… mais tu réaliseras ton potentiel, j’en étais persuadée.

Toi en revanche, c’était une autre histoire. Tu n’y croyais pas autant que moi. M’exhortant de voir la vérité en face comme tu le dis si bien. Je n’avais pas renoncé à te voir t’épanouir et t’élever au-dessus des autres ma fille.

« Maman, regarde-moi »
Ce à quoi je te répondu en te fixant dans le blanc des yeux :
Je te regarde.

Et ce que je voyais m’attristait. Ce potentiel que tu gâchais, ce soutien que je ne t’avais jamais donné, cette présence dont tu n’avais jamais pu bénéficier. Malgré ma sincérité… tu n’étais que méfiance vis-à-vis de moi. Frappant là où ça faisait mal alors que tu disais que tu ne savais rien de moi. Ce à quoi je n’eus aucune réponse, car au final… il n’y avait rien à dire, tu ne faisais qu’évoquer les faits.

Et peu importe à quel point ça me faisait souffrir, il fallait voir la vérité en face comme tu le disais. Nous avions devant nous une montagne à gravir. Mais curieusement, ça ne me faisait pas peur. Malgré ta défiance, tu ne me fuyais pas pour autant. C’était à moi de faire mes preuves. Quoi de plus logique.

Ainsi soit-il. Un soupir, un sourire et de quoi rebondir sur tes paroles : je ne peux rien changer de mon passé, pas plus que j’en aurai envie. Tout a contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui et je ne veux pas revenir là-dessus. Ça ne nous fera que du mal. Mais je ne reviens pas vers toi parce que Matthew n’est plus là… tandis qu’une fois encore ma gorge se serra à l’évocation de son prénom, je repris : j’aimais ton père plus que de raison malgré mes erreurs et la façon dont je l’ai traité, dont je vous ai traité. Mais son départ n’est pas l’élément déclencheur de mon retour vers toi. Il n’a fait qu’accélérer un processus déjà débuté il y a quelques mois.

Une gorgée de mon breuvage alors que mes saphirs vinrent te fixer une nouvelle fois. Défiant ton regard alors que la peur de ton rejet s’évaporait petit à petit.

Tu as raison Lénore. Nous n’aurons jamais une relation mère-fille orthodoxe. Nous pouvons faire une croix dessus. Pour autant est-ce que ça veut dire que nous n’aurons jamais rien ? Est-ce que ça veut dire que je dois t’abandonner pour de bon ? Navrée, mais je le refuse. Nous avons beaucoup à faire, j’en ai conscience. Mais si je dois m’agripper à toi pour ne pas te perdre… je le ferai.


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Maman si tu voyais ma vie
je pleure comme je ris

Comment un dialogue si riche de mots pouvait être à la fois aussi pauvre ? Fallait-il qu'elle soit sourde. Elles ne s'écoutaient pas. Et si elles avançaient d'un pas, c'était pour mieux en reculer de trois. Lenore était stérile lorsqu'il était question de faire face à cette figure maternelle. Elle ne concédait rien ni ne faisait mine de changer d'avis, car il était ainsi fait : gravé dans sa tête comme dans la roche.

Puis les choses finissaient toujours par prendre la même tournure. Plus Louise insistait dans un sens et plus Lenore prônait le contraire. Il se dissimulait là une sorte de secret de polichinelle : la fille prenait plaisir à contredire la mère.

D'aucun dirait que les deux parlaient beaucoup trop pour voir que cela ne menait nul part.

Elles étaient là toutes les deux pour la première fois depuis longtemps, dans cette maison qui lui était si chère, si riche d'émotions, de sentiments, de souvenirs. Mais Lenore ne ressentait qu'un vide immense, qu'aucun bien matériel et aimé ne pouvait combler. Le père, l'époux s'en était retourné dans sa tombe en ne laissant derrière lui qu'un vaste chantier.

Lenore aurait pu émettre une objection sur tous les points, dire comme cela était facile de rejeter le bienfait et la chance de ces privilèges de naissance lorsqu'on les possédait depuis toujours, comme la vie était bien plus difficile lorsqu'on n'en possédait point. Elle aurait pu dire oui qu'elle aurait préféré s'appeler Black si cela lui permettait d'occuper le poste de ses rêves, si cela pouvait la sauver des ménages. Mais il n'en était rien. Ce droit qui aurait dû lui appartenir lui avait été arraché à la naissance. Le commun des gens se débrouillait avec ce qu'ils avaient, parfois ce n'était pas grand chose. Qu'importait en réalité la question du mérite tant que l'on pouvait se complaire dans ce que l'on aimait, dans ce pour quoi on était doué. Mais, puisqu’elle n’avait droit à rien, elle préférait médire plutôt que regretter, se taire plutôt qu’avouer.

« Je crois qu'on ne se comprendra jamais. »

Ça semblait une certitude, pire, un constat. Et il n'y avait là aucun regret, aucun reproche. Cependant elle était fatiguée, trop peut-être ces derniers temps pour pouvoir se lancer à cœur joie dans une énième tirade qui ne manquerait pas d'être dénouée à son tour, dans un cycle sans fin. Ses yeux se posèrent sur sa mère avec lassitude. Bien sûr on pouvait lui objecter qu’elle était dure, et à raison elle avait de qui tenir. Naturellement à ces questions qui n’appelaient pas de réponses, à ce pour autant cela veut-il dire que nous n’aurons jamais rien, Lenore était consciente du mal que cela lui procurerait si sa mère s’évertuait à l’abandonner pour de bon, à jamais. Mais c’était quelque chose qu’elle n’imaginait pas. Car elle n’avait jamais été abandonnée, d’une certaine façon, et jamais comme maintenant à présent que son père n’était plus. Tirer une croix sur sa mère serait sans doute les prémices d’une chute dont elle ne se relèverait pas. Mais au fond elle ne l’imaginait pas. Il lui était facile de rejeter la plupart des gens, parfois douloureusement, comme elle savait que ses affections pouvaient manquer de sincérité, comme elle ressentait néanmoins plus vivement le sentiment de la perte, mais avec sa mère c’était autre chose. D’une certaine manière, Lenore le savait ; celle-ci reviendrait toujours. Voilà la raison pour laquelle il n’y avait rien de douloureux à rejeter l’amour qui ne vous quitte jamais vraiment.

« Fais comme bon te semble. » Finit-elle par accorder de son air nonchalant, comme si rien de tout cela ne devait lui importer, comme si le moindre effort, ce pas dans sa direction, n’était rien. A moins qu’il ne s’agissait là que d’un aveu discret, un oui timide qui autorisait qu’on s’accroche, qu’on s’agrippe. Et elle fit demi-tour, s’éloigna de nouveau vers le feu de cheminée. Lenore n’était pas sûre d’arriver à quoique ce soit sans lui. Son visage se fit soucieux, éclairé par les flammes.

« N’attends pas que je te remercie, que je te félicite pour être revenue, pour être là, maintenant. C’était la seule chose que tu devais faire, et tu me devais bien ça, en tant que mère. »

Oui, l’amour qu’elle lui portait tout comme l’intérêt qu’elle lui offrait, tout cela lui revenait de droit. Lenore en était persuadée. Cette arrogance, elle l’avait aussi gagnée. Il aurait dû être là pour les aider. En vérité, elle se demandait si sa mère saurait comment la prendre. Lui avait fini par apprendre à y parvenir. A vingt-quatre ans, son père était toujours l’homme de sa vie, et pour lui elle redevenait cette petite fille. Il ne l’avait jamais vue autrement. Sous son aile, elle ne quittait pas l’enfance. Mais ce n’était pas cela qu’elle partageait avec sa mère. Car de son enfance auprès d’elle, elle ne gardait que de vagues souvenirs, étranges, bizarrement satisfaisants, mais rien de semblable. Elle posa le front contre la pierre de la tête de cheminée.

« Comment on va faire sans lui ? »

C’était la seule vraie question. La seule qui lui soulevait le cœur. La seule dont elle ne voulait connaître la réponse. Comment sa mère allait-elle réussir à être sa mère sans le père ? Elle espéra fort que sa mère conserve toute son assurance à cet effet, car elle ne l'avait plus.

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Ne jamais se comprendre… ce n’était pourtant pas faute d’essayer mon enfant. Au-delà de l’incompréhension, il y avait aussi et surtout cette immense difficulté à communiquer. Moi qui cherchais à te persuader que mes arguments étaient irréfutables ; toi en opposition.

L’esprit de contradiction dans toute sa splendeur. Vingt-quatre ans et tu agissais comme si tu étais en pleine crise d’adolescence… ce qui avait le don de me frustrer au plus haut point. Je n’eus néanmoins aucune réponse à ton triste constat. Pas que je n’avais pas envie de débattre, mais, cette lutte je la réservai pour plus tard.

Ne jamais se servir d’un avantage à la première occasion, attendre le moment opportun pour en user en revanche, cela me ressemblait bien mieux. Il y avait de sujets bien plus pressants que ma vision du monde et ce que tu pouvais penser de mes agissements, en tant que Black, ou en tant que mère.

Alors oui ma chérie. Je ferai comme bon me semblait. Rien de ce que tu pourrais faire ne pourrait me détourner de ma décision. Peu m’importait à quel point tu pouvais te montrer odieuse ; peu m’importait à quel point tu pouvais me repousser… je n’étais pas réputée pour abandonner, même lorsque la situation devenait délicate.

Inutile de préciser qu’elle l’était, nous vîmes toutes les deux l’éléphant dans la pièce et cela me mettait mal à l’aise probablement autant que toi… si ce n’était plus.

Mais face à tes allusions sur mes intentions envers toi, un hypothétique désir de te voir me remercier pour être revenu dans ta vie ; cela me mit en rogne dans la seconde. Ce fut la première fois que tu m’entendis hausser le ton depuis bien longtemps.

Je ne suis pas revenue vers toi pour que tu me remercies jeune demoiselle. Pas plus que pour te voir flatter mon égo. Si l’on veut arriver à se comprendre, il ne tient qu’à nous de faire les efforts pour. Que tu sois bornée passe encore, je sais de qui tu tiens ; mais stupide, ça non. Ton père et moi n’avons pas élevé une sotte… tu le sais aussi bien que moi.

Sans ton père nous étions confrontés à un défi de taille. Une question que tu matérialisais le plus simplement du monde : en l’exprimant. Comment faire sans lui ? Fascinant à quel point cette simple question avait d’innombrables réponses. Toutes pouvaient être bonnes ou mauvaises, même les deux à la fois.

Alors plutôt que d’étaler une science dont tu n’avais clairement pas besoin, je me dis que la meilleure des choses à faire… fut d’être honnête. Raison pour laquelle je daignais me lever, venant te rejoindre. Une main sur ton épaule pour attirer ton attention, la patience de te voir te tourner vers moi avant de t’entourer de mes bras. Mon visage près du tien, mes saphirs pour tenir compagnie à tes iris.

Pour conclure, des propos francs, sans détour, sans artifice :

Nous ferons la seule chose qu'il nous reste à faire : aller de l’avant. Que serait l’avenir, si nous restons dans le passé ? Lénore… une grande inspiration comme pour expier les pensées parasites qui envahissaient mon esprit avant de reprendre : je n’attends pas de reconnaissance ni de remerciement de ta part. Je ne suis pas revenue vers toi parce que c’est ma responsabilité en tant que mère. Je suis revenue vers toi, parce que je le voulais. Parce que tu es ma fille et parce que… un long soupir, je ne sus pourquoi j’eus peur de prononcer ces mots, sans doute parce que je craignis que tu les croies faux. Pourtant, ils venaient bien du plus profond de moi. Parce que je t’aime.

Je me suis juré de ne plus jamais abandonner ceux que j’aimais. Même repoussée, haïe, d’aucune façon je ne me voyais perdre espoir. Car si dans son cœur, on ne trouvait pas la force de s’accrocher à ceux qui nous étaient chers… autant se l’arracher et s’en débarrasser.  

Le mien était encore en place. Il battait d’une cadence infernale. J’avais peur de te perdre et j’avais perdu toute envie de prétendre le contraire. Il battait pour ma famille. Toute ma famille.

Et surtout pour toi, ma fille ; que tu le croies ou non… ça m’était égal.
La vérité n’avait pas besoin d’être crue, pour être réelle.
Elle se suffisait à elle-même.


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(end) a stranger in my own home ▬ feat lénore. Lun 25 Avr - 16:33
Maman si tu voyais ma vie
je pleure comme je ris

L’agacement, la colère de Louise lui passaient au-dessus. Lenore se renfermait tellement dans sa bulle, dans son monde où rien d’autre qu’elle ne comptait vraiment, que les sentiments des autres l’effleuraient sans toutefois la percuter. Elle était comme ça, Lenore, tantôt bouillante et volcanique, tantôt aussi distante que le vent ; cela lui passa comme un courant d’air. Il fallait dire que la fille était plutôt douée pour énerver la mère.

Les sourcils froncés, on la vit néanmoins jeter un regard en arrière, froid et dur, sur ces derniers mots. Ton père et moi n’avons pas élevé une sotte. Non, en effet. Pour autant, les réticences de Lenore étaient légion. Elle se tut. Sa présence d’esprit lui intima de garder pour elle ses réflexions, notamment celle qui consistait à dire qu’en matière d’éducation, elle n’avait pas fait grand-chose. Las, son petit regard mauvais le criait sans qu’elle n’ait à faire l’usage de sa bouche. Mais elle aussi gardait plus d’un tour dans son sac, et les reproches viendraient en temps et en heures, lorsqu’elle n’aurait pas d’autre choix que d’appuyer là où ça fait mal.

Lorsque la haute silhouette de Louise s’était relevée du canapé pour s’approcher, Lenore n’avait pas bougé, mais si elle avait eu autant de poils que son chat, nul doute que ceux-ci se seraient dressés. Dressés, car si la jeune femme avait l’habitude de jouer la proximité, l’inverse était une chose à laquelle elle ne s’était pas accoutumée. On approchait peu la jolie rousse d’aussi près si elle ne l’avait pas décidé. On posait peu la main sur ses épaules délicates si l’accord muet n’était donné. Du haut de son regard, Lenore savait aussi être tendre et affectionnée, ou tout du moins, feignait si bien les mièvreries câlines. Le contact de sa mère lui était étrange. Elle-même ne l’avait plus embrassée ou serrée dans ses bras depuis l’enfance. Ah mais les choses semblaient si simples dans la bouche de sa Louise, comme si elle avait toujours su ce qu’il convenait de faire, ou de ne pas faire. Comme si la mort de son époux était une chose à traiter comme un problème qui amenait sa solution. Jusqu’à cette déclaration, que probablement personne d’autre ne lui ferait jamais.

Ses paupières tombèrent doucement comme un voile sur le lit de ses yeux. On n’aurait pu dire en la regardant ce que ce je t’aime lui évoquait ; ç’aurait pu être un soulagement ou bien encore une douleur sourde. Lenore était peu démonstrative de ses véritables sentiments, et notamment lorsqu’ils concernaient l’amour porté à ses proches. Pour cette raison, il n’y eut aucune réponse. Pas de moi aussi, pas même les prémices d’une embrassade ou d’un je sais, seulement une cruelle indifférence ou une timidité soudaine qui la fit tourner la tête et se défaire de ces doigts qui pesaient encore sur la frêle courbure de son épaule.

Pourtant, c’était étrangement plaisant sur les joues qu’on avait réchauffé de quelques mots d’amour.

« C’est bon, tu as réussi à rendre le moment gênant. Est-ce qu'on a fini ? Je ne veux plus parler de ça. » Ca étant un tout, le deuil qu'elle ne voulait pas faire, les choix de sa mère, les explications qui allaient avec, et les sentiments qu'on lui vomissait au visage. Ca étant un avenir où son père n'existait plus.

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