Soupir d'aise alors que tu te laisses aller contre le dossier de son somptueux (et beaucoup trop confortable) canapé de la salle VIP de la pomme d'or. Et, pour une fois, la salle résonne d'autres choses que les pics assassins mais au combien addictifs d'Alexander. Tu savoures cette pause bienvenue, tournes ton regard vers Lune. Ta protégée. Non, ton égale, ton alliée. Tes lèvres roses s’étirent, tu prends ton verre, trempes tes lèvres.

— Aah, je ne suis pas peu contente d'en avoir fini. Tu ne devineras jamais qui est venu roucouler à mes pieds cet après-midi.

Tu prends le temps d'articuler. Que ce soit en public ou en privé, tu t'es interdit tout traitement de faveur. Le respect se montre par la dureté et tu respectes Lune comme tu respectes peu de monde. De l'ambition, malgré son statut de femme, malgré l'handicap. Incapable de l'épargner, parce que ça aurait été pour toi la prendre en pitié. Or, quand on a l'ambition dans les veines, la pitié n'a pas lieu d'être. Et tu l'apprécies trop pour ça, Lune. Tu l'apprécies trop pour penser "pauvre chose". Alors tu parles toujours, Ariana. Tu laisses aux gens que vous méprisez tout le soin de lui rappeler ce qu'elle ne possède pas.

Tu laisses passer quelques secondes pour ménager ton effet. Laisse le sourire se faire plus grand alors que l'éclat de tes yeux se fait espiègle.

— Ce bon vieux Alfred. Je t'avais dit que la mascarade de la journée des non-magique rameuterait les charognards... Et bien ça n'a pas manqué.

Depuis quelques semaines, on te glisse à l'oreille des propositions. On demande alliance, on te promet de bien jolies choses. C'est qu'il y a comme un air de révolution dans l'air, au ministère. Comme un goût de fin de règne pour Bathilda. Tu pianotes contre ton verre d'une main, glisse l'autre contre la cuisse de ton amie.

— Ma chérie, as-tu réfléchi à ce que je t'ai dit ? Ce ministère aurait grand besoin d'une opposante au clan Goldstein... Une opposante qui ne serait pas un homme.

Tu secoues la tête, soupires, peinée.

— Le petit Black... Comment un garçon d'apparence aussi charmante peut-il être aussi aveugle, c'est consternant.

Tu déposes une mèche de cheveux derrière ton oreille, ne peux pas t'empêcher une réflexion acide.

— Enfin, quand on voit qu'il fréquente encore la cadette Fawley ça ne devrait même pas nous surprendre. Cet homme fréquente le médiocre et est incapable d'estimer justement la valeur de ce qui l'entoure.

Tu presses un peu plus ta main sur sa cuisse, lui adresse un sourire confiant.

— Mais ne t'en fais pas, Luna, nous y arriveront.

Luna. Doux sur tes lèvres, le surnom tendre. Peut-être compenses-tu avec elle toute la tendresse dont il était interdit de faire preuve dans votre famille. Sûrement. Seulement voilà, il y a longtemps que tu as décidé de ne pas te lancer dans l'analyse de ta propre personne. Il y a des réalités que tu n'as ni le temps, ni la force d'accepter.

Le serveur arrive, tu parcours rapidement la carte des yeux.

— Les petits canapés, s'il vous plaît.

Tu tournes ton regard vers Lune.

— J'ai envie de salé.

Tu rebois une gorgée de ton verre, sembles réfléchir une seconde avant de déclarer.

— Je comprends et je respecte ta volonté de ne pas vouloir te contenter d'une entrée par la petite porte. Cependant, je ne pense pas que l'un empêche l'autre, si ?

Tu lui adresses un sourire, ne peux pas t'empêcher de t'approcher d'elle pour remplacer tendrement une mèche de ses cheveux.

— Dans l'immédiat, tu dois te constituer une image forte, nous sommes d'accord là-dessus. Sans entrer dans le polémisme je pense que tu pourrais faire d'une pierre deux coups. Traiter des affaires très orientées, par exemple, te permettrait d'une part de te faire voir et d'affirmer tes convictions d'autres parts... J'ai peut-être quelques idées.

Tu fouilles dans ton sac, sors ton petit carnet de cuir dans lequel tu notes tout. Tu tournes les pages, laisses tes yeux chercher l'information... Ah, voilà.

— Là.

Tu tends le carnet vers Lune, pointes du doigt un nom.

— Sergeï Marakov. Ses parents m'ont contacté récemment. Il s'agit d'un ancien étudiant russe mais qui est venu faire sa vie ici. Il a été récemment condamné pour un soit disant appel à la haine sur les réseaux sociaux. La vérité, c'est que ce pauvre homme n'a fait qu'exprimer son opinion et partager ses craintes. L'inclusion des non magiques se fait au détriment d'autres sorciers talentueux. Mais tu sais comment les choses fonctionnent avec ces communautés. Elles sont tellement frileuses qu'elles hurlent au racisme et à l'agression au moindre commentaire qui n'irait pas dans leur sens... Affligeant.

Tu tapotes doucement du doigt ton carnet.

— L'affaire a été, tu t'en doutes, passée sous silence. On prend le temps d'écrire une une quand la victime est hybride ou cracmol, mais jamais quand elle est sorcière pur souche. Ce serait l'occasion pour toi de la faire remonter, de lui donner en visibilité et de te faire la porte-parole d'une grande partie de notre communauté.

Tu guettes le serveur qui revient, glisse discrètement.

— Les gens se sentent punis injustement, jugés pour leur simple statut de sang ou leur origine et ce n'est plus exclusif qu'aux hybrides ou aux nés-moldu. Il y a un coup à jouer, Lune. Ces gens désespèrent de se sentir compris et protégés.

Lueur de fierté, d'approbation, d’intérêt. Oui, elle ne déçoit jamais. Tu n'as qu'à lui tendre la trame pour qu'elle en écrive les lignes du roman. Elle rebondit, agile, souple, rapide, met en place d'elle-même les rouages du plan de son propre succès. Elle n'attend pas, passive, que le miracle tombe, la bénisse. Elle y va, elle le provoque, elle s'en saisit. Voilà pourquoi tu l'aimes et la respectes tant, Lune. Voilà pourquoi tu l'estimes. Voilà pourquoi elle doit aller le plus loin possible. Elle pourrait devenir le visage de votre révolution. Tu désespères d'envie à cette idée.

— Tu peux le garder ce soir, mais ramène le moi demain. Ce carnet est ma mémoire, tu sais ?

Et tu n'as pas envie d'être forcée à devoir te greffer à cette mode de tout organiser via son téléphone. Application d'assisté, tremble déjà de colère face aux bips incessant censé rappeler l’éminence d'un événement. Tu considères que si le monde est si bête c'est aussi parce qu'on laisse volontairement l'outil technologique faciliter notre quotidien. Mais tu fais confiance à Lune. Elle ne déçoit jamais, après tout.

Tu souris, relève les yeux face à la main sur ta cuisse. Tu viens déguster un petit canapé on l'observant, l’œil brillant. Oui. Oui. Oui. Elle pensait exactement à ce que tu penses. Elle voit plus loin, se sert du nom que tu lui offres comme d'un tremplin pour quelque chose de plus grandiose encore. Oui. Oui. Oui. Elle est brillante, satisfait toutes tes attentes. Tu glisses une main tendre contre sa joue. Tu la contemples aussi fièrement qu'on contemple son plus beau et rare bijou.

— Oh, Luna, si ce n'est pas toi qui bouscules les choses ce ne sera personne.

Tu fermes les yeux, comme pour prendre le temps de la réflexion. Pourtant, la décision est déjà prise depuis longtemps.

— Tu as à ta disposition toutes mes ressources. Voilà longtemps que j'attends que tu oses enfin.

Tu caresses du pouce sa joue, presque maternelle. Tu te dis que si tu dois avoir une fille un jour, tu la voudrais comme elle.

— Trinque avec moi, Luna.

Elle est ce pourquoi tu n'abandonnes pas le combat.

Les verres s’entrechoquent joyeusement et ton sourire se fait plus prononcer. Certes le chemin sera long et ardu, mais cela n'est pas nouveau. Mais tu as confiance. Lune ne peut pas te décevoir. Tu sais déceler un diamant quand tu en vois un. Lune ne te décevra pas, non. Vous aurez le monde ou personne n'aura rien.

Ton regard dérive doucement sur la salle, il est vrai que vous étiez là pour vous détendre en premier lieu. Tu t'affales un peu plus sur ton siège, lèves légèrement le menton pour considérer non sans un certain mépris le serveur qu'elle te désigne.

— Ne souhaites-tu pas viser plus haut ?

Tu reviens vers elle, lui adresse un sourire tendre.

— J'ai dans mon répertoire nombre de jeune-homme au-dessus du lot. En veux-tu quelques-uns ?

Tu fais tourner le liquide dans ton verre, réfléchis quelques secondes. La vérité, c'est que tout stagne un peu ces derniers temps. Le temps commence à se faire long et les nouveautés se comptent sur les doigts d'une main. Mais, surtout, la pression familiale ne désemplit pas. Tu pousses un léger soupir.

— Malheureusement je crains que tout ne soit affreusement calme ces derniers temps. Depuis la cacophonie de la journée des non-magiques les gens semblent avoir des préoccupations beaucoup moins triviales.

Tu pioches un nouveau canapé.

— Mais les choses bougent petit à petit, les derniers événements ont fragilisé cette chère Bathilda. Du côté de l'international, on prépare nos cartes...

Tu fronces légèrement les sourcils, soudain plus concernée.

— Il est possible que mon père vienne tâter de lui-même le terrain. Voilà qui va être bien embêtant.

Tu te laisses aller à un délicieux soupir pour fixer le plafond. Une moue vient déformer légèrement tes traits.

— Mon père souhaite me voir épousée et engrossée avant mes trente ans. Mais surtout, il a ses propres projets.

Tu tournes ton regard vers elle. Oh, tu sais. Tu ne le lui as jamais reproché. Il était bon de la voir se courroucer contre ton père, il était bon de le détester à deux. Seulement, dans ton cas, la haine est bien trop vite remplacer par le besoin de reconnaissance, d'existence. Il est bien vite remplacer par cette loyauté maladive qui fait de tes combats pour l'indépendance une vaste contradiction.

— Il espère encore que je rende mon tablier sitôt marié, probablement pour mettre l'un de mes frères à ma place. Il n'a jamais réellement digéré que je parte pour Londres en le mettant sur le fait accompli.

Un léger sourire quand tu te souviens de son visage où se confrontaient colère et admiration. Satisfaction, car tu n'avais jamais été aussi digne de ton nom que quand tu avais ouvertement bafoué son autorité. Tu soupires de nouveau, accueille l'alcool avec bonheur. Ton verre de nouveau remplit dans la main tu te laisses aller à une gorgée.

— Mais bon ! Il suffit de parler du drame d'être née femme quand on est une Lantsov. Enfin... Ce que tu dis n'est pas dénué de sens.

Tu te lèves, viens t'asseoir tout prêt d'elle. Ton verre collé à tes lèvres tu souris, espiègle.

— Je te dit juste qu'il faut savoir saisir les opportunités quand elles se présentent... Et que si le vent souffle en ta faveur il serait idiot de ne pas se laisser porter.

Tu glisses une main contre sa joue.

— Parfois la roue tourne brusquement. Au cas où, je ne saurais que trop de conseiller de te tenir prête. C'est que je ne voudrais voir personne d'autre que toi sur le devant de notre scène.

Des belles promesses auxquelles tu vas croire. Parce que tu le sais, tu es persuadée que ce sera vous. Ce pas celles d'après, encore moins celles d'avant. Ce sera vous. Vous qui irez faire pencher la balance, briser la roue. Vous qui irez inscrire votre magnificence au rang des légendes. Que ce soit face à vos pères, vos frères, vos amis ou vos amants. Ce sera vous. Tu le sais. Tu la toujours su. C'est bien pour ça que tu te bats.

— Je te fais confiance, nous y arriverons.

Et tu savoures d'avance le jour où tu pourras les regarder tous de haut, ton père, Alexander et les forcer à s'incliner. Parce qu'il n'y aura pas d'autres choix. Aucun autre choix.

Ton regard dérive sur la salle. Du beau monde, mais Lune mérite quelqu'un dont tu peux certifier déjà l’intérêt. Tu souris, l'enthousiasme de ta camarade communicatif. Tu tapotes du doigt sur le canapé, sembles passer en revue les profils que tu connais.

— As-tu des critères particuliers ?

Ton regard se fait plus curieux, soudain.

— Physiques, autres ? Un artiste peut-être ? Ou un militant chevronné ? Peut-être un homme plus âgé ? Ah, ce sont mes petits plaisirs coupables, tellement sûrs que leur âge leur confère la sagesse et l'intelligence.

Tu tapotes pensivement la table du bout des doigts, énumères en silence tous les profils d'homme susceptible de lui plaire. Bien sûr, aucun d'eux n'ira franchir l'étape du seconde rendez-vous, mais ce n'est pas le but après tout. Tu esquisses un sourire, hoches doucement la tête.

— Oh, mais nous ne sommes pas là pour parler amour, n'est-ce pas ? Nous sommes là pour parler de quelque chose de beaucoup plus direct.

En ce sens, tu as une pelletée de nom qui fera l'affaire. Tu lui en soumets quelques-uns suivis d'une brève description. Un avocat d'une quarantaine d'années connue pour son sens de la justice inébranlable et son incorruptibilité à toute épreuve, cet employé de banque de 38 ans carriériste et ambitieux qui se voit déjà la main qui tient les bourses du monde sorcier, ce sportif jouer d'hippoball de 28 ans sûr de lui et de ces charmes, doublé grande gueule. Des partenaires de jeu qui pourront lui être distrayant mais qui pourraient aussi lui apporter quelques aides dans son projet. Entre la justice, les finances et l'espace public, chacun des trois représentait un territoire qu'il était intéressant de conquérir.

Vient enfin la question que ton amie ne pouvait s'empêcher de poser. Tu la regardes en haussant un sourcil, te laisses aller contre ton siège dans un soupir las.

— Je vois beaucoup Haymitch en ce moment. C'est un garçon charmant mais insipide. Oh, je sais qu'il ferait un parti respectable et un mari arrangeant. Nous serions de bons parents ensembles mais...

Il manque la passion, la folie, les couleurs vives. Une vie au côté d'Haymitch serait certes simple mais terne, sans saveur. Et toi, et toi... Tu fermes doucement les yeux, sous tes paupières se glisse le seul visage qui te fait un tant soit peu quelque chose. Pourtant, tu sais que c'est le seul qui ne pourra jamais te donner la vie rangé et heureuse que tu t'imagines avoir. La passion et le frisson, oui. Mais l'amour ? La famille ? Ah. Non. Jamais. Un sourire désabusé passe sur tes lèvres.

— Il y a Alexander, aussi.

Tu glisses un regard vers elle, tends la main pour prendre de quoi manger.

— Il est mordant. Il détonne en comparaison de tous ces autres qui sont d'un ennui. Mais il est dangereux, trop dangereux. C'est un fou, il pourrait bien finir par me tuer. Et pourtant...

Tu lui adresses un sourire, empoisonné.

— Il me donne l'envie irrépressible de le soumettre et de l'attraper dans mes filets. J'ai envie de le dompter, d'en faire le gentil mari dont je rêve quitte à renier sa propre nature.

Tu croques dans un petit canapé.

— Sincèrement, le manque d'activité me rend imprudente. Je crois que j'ai besoin d'un peu d'action sans quoi je vais finir par me mettre en danger.

Tu te laisses aller à ton siège, le regard perdu sur cette foule que tu fixes sans la voir. Tes pensées toutes tournées vers Alexander, les sentiments contradictoires. La haine se fait envie avec lui, le méprit se fait désir. Aussi triste que ce soit, c'est peut-être ce qui se rapproche le plus de l'amour pour toi.

— Dangereux, oui dangereux...

Tu as l'air ailleurs, contemple en toi-même les contradictions de votre relation. Lune balance des propos sensés (comment aurait-il pu te décevoir ? Elle en est incapable). Elle t'impose la logique dont tu as conscience sans pour autant être capable de l'accepter. Tu fronces légèrement les sourcils, ce n'est pas contre elle, c'est contre lui.

— C'est étrange, Lune. Il est méprisable, il me vend le pire. Quand il parle d'avenir, il nous décrit comme misérable et pourtant il suffit qu'il apparaisse dans la pièce pour que je considère que me laisser engloutir ne serait pas une triste fin en soit... Tant que je le coule avec moi.

Tu pousses un soupir. Tu sais depuis le début de votre jeu que ce sera à toi de mettre fin à la partie. Tu as pourtant le fantasme sourd qu'il te retienne, qu'il se batte. Mélange romantisme et déchéance. Ah, que c'est triste.

— Qu'est-ce que cela dit de moi, je me le demande bien.

Ta main à sa cuisse et tu tournes enfin le regard vers elle. Elle te donne un nom qui ne t'est pas inconnu même si tu n'as point eu le plaisir de lui mettre un visage, une voix et une poignée de mots.

— Melchior Lestrange, tu dis ?

Voilà un nom qui ferait rougir de plaisir ton père, il en est certain.

— J'ai une absolue confiance en tes goûts, ma douce, tu le sais bien.

Tu esquisses un sourire. Il est peut-être temps de cesser de l’inquiéter.

— Un sang pur est peut-être une prise un peu trop ambitieuse pour le modeste sang-mêlé que je suis. Mais je t'en prie, parle moi de lui.

Tu t'approches un peu d'elle, laisses l'alcool être une bonne excuse pour dégager ses cheveux soyeux de son épaule, y poser ta tête.

— Cela fait longtemps que tu n'es pas venue chez moi.

Tu redresses la tête, amusée.

— Tu ne perds pas le nord, Luna.

Mais ça te plaît. La perspective d'un vendredi soir cliché où la seule préoccupation sera de papoter, rire et critiquer. Des fois, les clichés ont du bon. Même les reines ont le droit de s'abaisser aux bassesses humaines. D'autant plus que ni Lune, ni toi, ne vous revendiquiez au-dessus des autres femmes. Vous vous revendiquiez complètes, complexes, entières.

— Vendredi, donc. Parfait, je me le note.

Tu reviens poser ta tête contre son épaule, fermer légèrement les yeux. Elle a peut-être raison, Lune. Peut-être est-il temps de laisser les passions dangereuses au passé, de chercher à s'établir ailleurs. Il fallait revoir tes priorités. Qu'est-ce qui était le plus important ? Qu'est-ce qui t'apporterait le plus pas seulement aujourd'hui ? Mais demain ? La passion toxique et brûlante d'Alexander ou la potentielle douceur monotone d'un Melchior ou d'un quelconque homme de bien ? Dans le fond, tu le sais. Seulement t'es si enfoncée profondément dans votre jeu que tu peines à imaginer la fin. Ou plutôt, tu peines à imaginer une fin qui ne sera pas macabre. Peut-être par faiblesse, peut-être par lassitude, peut-être parce que tu as besoin qu'on te plonge le couteau car tu ne le peux pas toi-même, tu demandes en relavant une nouvelle fois la tête.

— Présente-moi à l'occasion.

Tu veux tout.
Mais peut-être faut-il accepter que tu n'auras pas tout continuellement.
Peut-être faut-il accepter que le plus important c'est d'avoir un jour eu.