ft. @Tleyotl Vasquez le silence règne, dans un espace à la pâleur bleutée.
tu te sens happée par les ficelles qui t'emportent à l'extérieur, là où les gens vivent comme s'il n'y avait pas de lendemain. là où les gens se serrent la main, faussement heureux d'être ensemble, dans les rues les plus étroites du quartier. des bruits de pas sur les pierres jonchant le sol, des claquements de portes, des regards noirs lancés çà et là. tu avais l'impression d'avoir traversé la porte de l'outre monde, à errer dans ces rues mal famées, remplies de sorciers et sorcières aux regards les plus louches. tu gardais en tête ton objectif, aussi troué soit-il.
le silence règne encore, et le Monde se fait de plus en plus bruyant.
des acouphènes ayant élu domicile dans tes oreilles. les yeux perdus dans le vague, la main serrant ta cane comme si tu pouvais la perdre à chaque minute qui passe. la dite canne claquait contre les pierres, faisant le bruit d'un galet ricochant sur le large. tu t'y accrochais comme si ta vie en dépendait, comme si tu n'étais plus qu'à un fil de perdre tes sens, de perdre ta vie.
ta vie n'a pas beaucoup de valeur de toute manière.
la douleur du Fléau nageait en toi comme un poisson cherchant à traverser toute l'immensité de l'océan. l'encre qui se baladait sous ta peau choisissait de se répandre sur tes bras, rendant la prise de la canne assez difficile. tu avais beau prier, rien ne changeait. tout restait immobile. les nuits d'insomnies à cause de la douleur qui te donnait la sensation de dormir sur des pics. les jours où tu ne peux pas porter les vêtements que tu souhaites, la friction entre eux et ta peau te donnait comme un coup de jus. rien n'allait. tout cela était un véritable cauchemar. tu vis - enfin, si on peut dire que tu es bien vivante, dans un songe sombre et ténébreux, où il n'y a pas de sortie. pas de fenêtre, pas de conduit de ventilation. le vide absolu.
cependant, tu ne baisses pas les bras, à vrai dire. certes, tu retombais souvent dans ton plus grand vice, mais tu gardais toujours le même objectif en tête. annuler cette malédiction qui te pourrit la vie, ou ce qu'il en reste.
tu dis ça, mais en rentrant tu sais très bien dans quelle poudre tu mettras le nez.
hypocrite.
((par pitié taisez-vous))tu te retrouvais devant la porte d'un commerce de l'allée des embrumes, un endroit que tu connaissais assez bien. cela dit, tu n'avais jamais passé la porte de
barjow et beurk, alors que tu aurais pu. en ce jour, tu allais changer cela. curieuse, tu te sentais comme un enfant déchirant ses cadeaux de noël. l'idée même de découvrir des objets que tu ne pourrais jamais t'offrir te rendait extatique. tu passas la porte, le carillon émettant un bruit clair. le commerce était sombre, tu devais plisser des yeux pour lire les prix des objets mis en valeur dans le milieu du magasin. tu t'avanças devant le comptoir, où une jeune femme travaillait. malheureusement, en bougeant ta canne, tu fis tomber malencontreusement un miroir assez imposant. tu te sentais assez bête, et tu tentais tant bien que mal de te pencher pour ramasser les bouts de verre. la gérante - si c'était bien elle - se précipita à tes côtés pour faire de même.
⎯ attendez je vais vous-
tu l'attrapas par le bras, oubliant presque ta malédiction. toute ton amertume s'envola quand tu remarquas que l'encre ne lui faisait rien. une personne qui ne craignait par le Fléau. enfin Dieu t'envoya un ange.
⎯ vous... y résistez.. au Fléau. c'est... surprenant.