Tu es arrivée plus tôt que l'heure prévue pour vous trouver une place parmi la pièce bondée de monde. Tu te doutais bien que Noël rameuterait la moitié du Chemin de Traverse au moins, mais tu n'aurais pas imaginé autant de monde. Par chance tu aperçois une table un peu plus loin à laquelle tu t'empresses de t'installer. Le sachet que tu poses tranquillement sur la banquette près de toi, tu t'autorises un soupir auquel personne ne fera réellement attention avant d'envoyer un message à Izar pour le prévenir.

Lorsque la porte d'ouvre finalement et que tu le vois au loin, tu lui fais de grands signes pour l'interpeller. Lui fait la bise tranquillement quand il s'approche finalement de toi avant de vous installer. Tu décales ton sachet à tes pieds pour lui laisser de la place sur la banquette.

— Salut ! C'est sympa d'avoir pu te libérer un peu pour qu'on se voit aujourd'hui.

Un sourire à tes lèvres qui se dessine, noël te met de bonne humeur visiblement.

— Tu veux manger quelque chose ?

— Seulement maintenant ? les sourcils qui se haussent, la moue amusée. Bah super...

Tu laisses un rire s'échapper tandis que vous vous installez tranquillement sur la banquette. Hoche un peu la tête lorsqu'il demande à tout payer, tu fais de la place sur la table pour que vous puissiez voir la carte qui y est collée. Ton regard parcourt les plats alors que tu réfléchis à ce que tu aimerais manger. Les fast-food étaient bien loin des restaurants chics dans lesquels tu te rends souvent alors tu n'es pas vraiment habituée et absolument tout te fait envie.

— Hm.. Des frites ? Avec de la glace; pas nécessairement dans cet ordre. nouveau rire. Regarde ils font des glaces à l'italienne !

Un de tes péchés mignon.

— Oh et un sandwich americain ? Ou deux, parce qu'ils ont pas l'air super garnis. T'en pense quoi ?

Enfin, en vrai tu pourras toujours l'emporter pour le finir plus tard si tu en prends trop. Izar va passer commande pour vous deux. Tu profites de ce temps pour flâner sur les réseaux sociaux et grimacer en repassant sur l'article du Stupeshit qui vous grille sans ménagement. Si toi tu n'as pas vraiment de problème avec ça tu sais tout le remu que le Renifleur a créé autour de toi. Enfin, par chance vous n'êtes avec Izar pas les seuls à avoir été cités et le public après quelques jours n'a plus l'air très concerné. Quoique tu captes bien quelques regards ça et là, mais rien qui ne te pose de réel problèmes à toi. Tu as bien pire que trois curieux à gérer ces temps-ci. Lorsqu'Izar revient vous discutez tranquillement en patientant et tu finis par demander.

— Vous faites quelque chose pour les fêtes cette année ?

Vu l'ambiance chez les sangs-purs tu n'es pas certaine que grand monde soit d'humeur à faire la fête, surtout chez les Black, mais bon.

— Hm ?

Tu ne prêtes pas vraiment attention à son trouble parce que tu préfères, et de loin, te concentrer sur la nourriture qu'ils servent ici. Alors que tu fais ta liste de courses de façon totalement assumée, tu laisses échapper un rire à sa remarque. Non tu n'as pas vraiment peur de l'indigestion, au pire même ce serait une aubaine bienvenue qui te ferait échapper au superbe repas de famille qui t'attend ce soir. Même si Jasper t'a octroyé le droit d'y couper, tu refuses de le laisser seul dans cette galère. Puis ça fait longtemps que tu n'avais pas vu Rosalia, ce serait l'occasion !

— Et on va s'amuser bien sûr.

Un sourire entendu à son égard, celui qui dit qu'à peine finit de manger vous allez filer ailleurs -très certainement. Tu le laisses passer commande de tes deux sandwichs américains en plus de la sienne (sans oublier ni les frites ni la glace, très important) et vous discutez tranquillement pendant ce temps-là.

À son léger soupir tu grimace un peu. C'est vrai que la question n'était pas trop à poser vu le contexte.

— Vous n'avez toujours aucunes pistes ?

Tu lui adresses un petit sourire pour l'encourager un peu quand il mentionne ses parents.

— Ah, ça c'est une bonne nouvelle.

Tu sais à quel point il a du mal avec ses parents, et tu sais aussi que toi, d'aussi peu que tu ais pu les voir, ils ne t'inspirent aucune confiance. Pour autant, tu réalises que ce seront bien eux tes beaux-parents si vous finissez vraiment par vous marier avec Izar. La pensée t'arrache une grimace, bien vite balayée par sa question.

— Hm... Il y a bien un dîner prévu ce soir mais personne, encore moins Jasper, est réellement d'humeur à faire la fête en ce moment. Il m'a encouragé à l'esquiver mais je ne veux pas le laisser tout seul là-bas. La punition est bien trop grande.

Laisse échapper un petit rire un peu amer. Tu aurais tellement aimé que cette année soit différente et qu'il puisse enfin être heureux au moins un peu. Parce que malgré tous tes reproches et ses erreurs Jasper reste la personne la plus importante à tes yeux, et toi plus que quiconque tu sais. Il mérite tellement. Il mérite le monde Jasper.

Tu aurais souhaité pouvoir l'aider, enquêter pour aider à trouver une piste mais ce n'est plus ton rôle désormais. L'idée que ça ne puisse plus jamais être le cas t'angoisse profondément sans que tu n'en montres rien, et la discussion continue simplement. Sur ses plans, sur les tiens. Tu ris un peu à sa remarque. Bien sûr que tu y survivras, Iphi.

— Évidemment, pour qui me prends-tu ?

Un sourire.
C'est pas vraiment pour toi que tu t'inquiètes à vrai dire.

Vos commandes arrivent et tu te saisis du sandwich qu'il te tend pour le déballer tranquillement.

— Oui, c'est parfait. Merci, Izar.

Tu en prends quelques bouchées, savoure ce met que tu n'as pas l'habitude de manger et grimaces en constatant que ce n'est définitivement pas de la haute gastronomie.

Puis Izar fait une observation. Tu lui lances une œillade légère, le coin de tes lèvres étirées. C'est vrai que ça change pas mal. Ce n'est pas la première fois que tu viens dans ce genre d'endroit, mais c'est tellement rare que l'ambiance te surprend à chaque fois. Tu poses ton sandwich pour prendre quelques gorgées de boisson. Un ice-tea, apparemment. Ça plus le goût d'eau aromatisée qu'autre chose mais bon.

— On fera ça plus souvent.

C'est clairement une invitation alors que tu recroques dans ton sandwich. Tu le termines bien plus vite que tu n'aurais cru et tu ne peux t'empêcher d'être un peu déçue. Par chance Izar a pensé à t'en commander un second que tu vas pour déballer avant de t'arrêter en chemin pour regarder ton ami. (ami, vraiment ?)

La malice au bord des lèvres pour masquer les pensées et lancer :

— Au fait Izar, j'ai quelque chose pour toi !

Tu t'essuies vite les mains avant de t'abaisser pour remonter le sachet à tes pieds et en sortir un paquet souple que tu lui tends. Ce n'est sûrement pas le meilleur endroit du monde pour ça, mais qu'importe. Ça lui fera plaisir non ?

— Je sais que ce n'est pas encore noël mais je n'étais pas sûre qu'on puisse se voir demain alors... Tu n'es pas obligé de le déballer tout de suite, mais j'espère qu'il te plaira.

Tu attends qu'il le récupère pour boire une gorgée d'ice-tea.

— Joyeux noël !

Bien sûr que tu y as pensé, c'est normal après tout non ? Tu n'as pas énormément de cadeaux à offrir cette année, les événements et les tensions en ont drastiquement réduits la liste mais jamais tu n'oublieras de penser à tes proches, peu importe les relations compliquées que vous pouvez avoir. Alors en réponse tu lui souris, fière de toi en lui tendant ton cadeau.

— Fais pas cette tête, tu ne l'as même pas ouvert encore.

Tu taquines avant qu'il ne te demande sérieusement s'il peut l'ouvrir maintenant. Fouille dans sa poche alors que tu affirmes sa demande, c'est à ton tour d'être surprise quand il en sort un petit paquet qu'il te tend. Si tu t'étais doutée qu'il t'offrirait également quelque chose, sans être dans l'attente, tu ne pensais pas qu'il le ferait aujourd'hui. Vous avez pensé de la même façon, et sur l'instant, ça t'arrache un petit rictus gêné -parce que l'idée te fait plaisir autant qu'elle t'effraie.

Tes doigts pour te saisir de la boîte doucement, tu la contemples quelques secondes avant de relever les yeux dans les siens.

— Merci.

Tendre et sincèrement touchée, tu ne sais quoi ajouter de plus. La malice au bord des lèvres soudain, alors que tu poses tes mains sur tes cuisses sans lâcher ton cadeau.

— Toi d'abord Izar, ouvre ton paquet !

Sans avouer que tu ne le fais que pour le plaisir de l'embêter.

La façon dont il le dit, ça sonne comme si vous n'aviez pas été séparés pendant des années avant ça. Comme s'il n'avait pas changé, ni lui ni toi d'ailleurs, et que vous étiez restés à Poudlard. Quelque part tu te dis que tu aurais préféré, car à cette époque au moins tout allait presque bien. Mais ça ne sert à rien de ressasser le passé, autant profiter de l'instant présent sans s'encombrer de regrets inutiles.

Oh ? Ici maintenant ??
Il en semble surprit mais tu hoches la tête pour l'encourager, un demi sourire au coin de tes lèvres. Tu as l'impatience des enfants et la fierté des grands alors qu'il pose ses doigts sur le paquet. L'ouvre tranquillement. Découvre et s'émerveille.

— J'étais sûre quelle te plairait.

Sûre malgré le léger doute qui t'avait prit juste avant de le lui offrir, évidemment. Mais à voir le sourire sur son visage, tout fini par s'évader. Alors il l'enfile avant de te demander ton avis, son clin d'œil t'arrache un rire amusé.

— T'en fais pas un peu trop là ?

Puis d'ajouter, à peine plus sérieusement.

— Tu es parfait comme ça.

C'est à ton tour maintenant. Ton regard qui quitte l'écharpe pour se poser sur son cadeau entre tes doigts alors qu'il t'incite à l'ouvrir également. Tu te demandes ce qu'il a bien pu t'offrir. Un bijoux sûrement, vu la taille de la boîte. Curieuse, tu viens bouger le paquet contre ton oreille doucement, en déduit pas le bruit que ce ne sont déjà pas des boucles d'oreilles ni une bague -et ça te soulage bien plus que tu ne l'avoueras jamais.

Tu déchires le papier avant de prendre un instant, très court, pour observer le superbe emballage qui se découvre à vos yeux. Œillade amusée à ton ami, tu ouvres finalement le paquet pour en sortir un pendentif en argent en forme d'étoile. Le lève à hauteur de ton regard pour mieux l'apprécier, sourire aux lèvres.

— Par Merlin, il est magnifique.

Scintille de mille éclats à la lumière des lieux.
C'est dans tes yeux que ça en vient à pétiller alors que ta main libre dépose le paquet sur la table avant que tu tendes le collier à Izar et te tourne doucement.

— Tu veux bien me l'accrocher ?

Tu lui refais face une fois que c'est fait, viens te saisir de la petite étoile entre tes doigts pour la regarder quelques secondes avant de reporter ton attention sur Izar.

— Je l'adore, il est vraiment superbe. Merci Izar.

Avant de venir entourer son corps de tes bras en une douce étreinte.

C'est un peu étrange parce que tu as l'impression que c'est un peu comme une promesse, ce collier. Celle que tout ira bien malgré tout.

Et, à vrai dire, tu n'as jamais souhaité plus que ça.
Alors tu espères, Iphigenie.
Que tout ira bien.