« C’est quand même bien embêtant. »

Pourrait sembler râleuse et malheureuse.
Face à cette attente qui s’annonçait ennuyeuse.

« Que même en l’aillant précommandé, ça nous prenne autant de temps. »

Lancelot.
Ils avaient pourtant fait tout leur possible pour arriver très tôt.
Léger soupir, durant un court instant.
Elle espérait juste qu’il ne finirait pas par exploser, tel un volcan.

Car après tout, Naomi ne pourrait pas nier.
Qu’il ne l’avait pas mainte fois alerté.
Que c’était une chose de l’avoir mis dans le panier
et une autre de devoir s’en acquitter.

Car se rendre au magasin le jour même de sa sortie,
était tout aussi naïf qu’inconscient.
Mais ne fallait-il pas tout simplement être patient ?

« Au moins, je ne crains pas de rentrer et de m’apercevoir que tout le plum pudding a été englouti. »

Rigole face à lui, pourtant anéanti.

« Tu sais, je suis sincère en disant que c’est une bonne chose. »

Le fait qu’ils soient là, à attendre parmi une foule qui semblait être sans fin. La brume matinale qui les empêchait de voir le nombre de personne qui étaient derrière eux à l’instar de la porte qui semblait être à quelques pas. Néanmoins, Naomi pouvait percevoir que le temps si futilement perdu pouvait énerver Lancelot. Après tout, rester debout dans ce début de froid hivernal n’était pas vraiment une activité des plus gaie. Sans doute jugerait-il son optimisme, eux qui étaient le ying et le yang dans nombreuses de leur réaction et du vécu de l’instant présent. Quand bien même les fêtes de fin d’année approchaient, quand bien même la famille serait réunie pour cette occasion. Du temps passé autour d’un bon repas, d’échange de cadeau et de bain de chance pour s’attirer les faveurs des esprits. Ils avaient même installé un sapin gigantesque dans le salon pour le plus grand plaisir des plus jeunes enfants !

Un paysage rare depuis le canapé, majestueux et lumineux. Si prendre un chocolat chaud le matin devant le scintillement des lumières la rendait tout aussi émerveillée qu’une jeune enfant face aux cadeaux au pied du sapin. Grande excitation et joie beaucoup plus prononcées qu’à l’habituel. Il semblait être tout le contraire pour Lancelot.

« Ça montre que la communication à bien fonctionné, et que les sorciers y sont de plus en plus intéressés ! »

Car au début, grand nombre de sorcier avaient eu des difficultés à célébrer cette ouverture technologique, bien trop semblable au monde moldu.

N’ignorait pas que dans son entourage, certaines personnes n’étaient pas autant enjouées qu’elle face à cette avancée.

« Et sache que si j’ai l’air aussi excitée, c’est surtout parce que je suis fri-go-ri-fi-ée. »

Lâche d’une mine boudeuse, tout en mettant la totalité de son poids sur sa jambe gauche puis la droite. Donnerait l’impression d’entamer une danse avec l’espoir de s’en réchauffer.

« C’est à ce moment-là que tu diras m’avoir prévenue, que j’aurais mieux fait d’hiberner devant la cheminée et de choisir l’envoie plutôt que la réception en magasin. »

Des joues presque écarlates, promesse silencieuse qu’elle jurerait y penser la prochaine fois que pineapple sortira leur prochain smartphone.

« Sauf que d’un autre côté, il ne neige pas encore, alors on est plutôt gagnant. »

Reviendrait presque sur ses mots lorsqu’un coup de vent glacial arrive à se faufiler au travers de la foule impatiente. Vient alors briser l’espace personnel de son frère pour s’accrocher à lui un court instant afin de récupérer un peu de chaleur.

« Après j’imagine que certains parents sont là pour leur enfant, tu sais, pour leur faire une surprise au pied du sapin. »

Sur ses lippes se dessinent un doux sourire, en pensant aux festivités qui s’approchaient de plus en plus. Les yeux grands qui s’élèvent jusqu’à lui.

« D’ailleurs, tu as pensé à moi ? »

Taquine parce que les éventuelles surprises n’existaient plus dans son monde. Du moins, seul Lancelot restait un mystère au quotidien.

« Question idiote, je sais que tu es le meilleur des grands frères comme tu es là avec moi. »

L’impression de le flagorner au quotidien semblable à un chat qu’il faudrait caresser dans le bon sens du poil, parce qu’elle sentait bien qu’il ne lui fallait pas grand-chose pour l’abandonner. Du moins, si elle-même n’était pas à prendre en compte. S’éloigne finalement de lui, tout en gardant ses mains dans ses poches. Car à défaut d’avoir pensé à ses crocs moumoutés, Naomi avait oublié d’apporter une paire de gant.

« Oh ! »

Sursaute alors lorsqu’elle se rend compte que les personnes devant eux commençaient à bien avancer. L’avantage d’être arrivée à l’aurore ; à peine une dizaine de personne leur faisait barrage.

« Avec un peu de chance, on finira avant que n’arrive le premier flocon. »

Rigole alors, parce que la météo ne prévoyait aucune glace avant la fin de semaine.

« Et puis, ça sera rapide pour nous j’imagine ? »

Ignorait même si lui aussi était intéressés par le nouvel pineapple et si il en avait aussi faite la précommande.

« C’est vrai qu’il est difficile d’en douter. »

Ne serait-ce qu’un seul instant, lui qui était toujours auprès d’elle qu’importe les situations. Parfois même un peu trop collant, jaloux et protecteur. Pouvait être dur sans la moindre raison, quelques fois même insupportable. Mais tout cela était lié à l’amour qu’il lui portait, alors si Naomi pouvait par moment serrer les poings et être en désaccord avec ses gestes et ses paroles. Elle n’en restait pas moins heureuse d’avoir un tel grand-frère.

Surprise d’entendre son frère chantonner la musique qui passait dans le pinneaple store. Rigole même un peu, cette main qui quitte sa poche pour s’élever jusqu’à sa bouche. Masque ce rictus moqueur, parce que décidemment, ça ne lui allait pas vraiment.

« Huummmmm. »

Réfléchit aussi, à son interrogation. Si Naomi n’avait pas imaginé que la foule serait aussi présente, elle n’avait pas pensé à une quelconque activité pour faire passer le temps. L’idée première, malgré les avertissements de Lancelot, qu’elle pourrait entrer dans la boutique comme si de rien était afin de récupérer son dû.

« On peut euuuuuh. »

Se gratte frénétiquement le front du bout des doigts. Passe la tête à l’avant pour voir l’espace qu’il reste entre eux et la porte du magasin.

« Quitte à changer de smartphone, on peu l’honorer dignement. Babare m’avait conseillé un film qui est sur Youtube. »

Hausse des épaules alors un instant. Si Naomi avait pris à cœur les conseils de sa meilleure amie, elle n’était pas certaines que les goûts de celle-ci soit vraiment au bon plaisir de son aîné.

« Mais la connaissant, je ne suis pas certaine que ça te plaira. »

Rigole un peu, elle et sa façon de romancer le monde. Il ne faisait aucun doute au titre de la vidéo présente dans ses « A regarder plus tard » qu’il s’agissait d’une histoire d’amour par comme les autres. Un sourire alors, qui s’affaisse face au départ de son amie de l’équipe, si tôt dans l’ouverture de saison.

Surprise dans son air, dans son regard. Ne peut s’empêcher de rester là, durant un instant, la bouche grande ouverte face aux paroles de son aîné. N’ignorait pourtant pas qu’il se sacrifiait pour elle à la moindre occasion, car ce jour-même en était l’illustration même. Sors tout de même son pineapple face à la folie de son sang, Naomi n’attendrait pas une seconde de plus. De peur qu’il puisse revenir sur ses mots.

« Plus qu’un sacrifice, une condamnation. »

Se moque alors durant un instant. Ne lui permettrait pas de revenir en arrière, de ses doigts habiles qui montrent une habitude certaine à slider sur son écran. Ouvre Youtube pour se rendre dans les vidéos qu’elle prévoyait de regarder. Diverses chansons et podcast, mais la première à apparaître était la sentence finale de Lancelot.

Le film pourtant sorcier, tend à s’aventurer dans la nouveauté. S’approcher de ces faux mélodrames moldus présents en ce temps hivernal. La première scène peint une jeune sorcière très prise dans son travail au ministère et qui n’a pas une seule seconde pour elle. Espère enfin obtenir la promotion qu’elle convoite depuis des mois, voir des années, pour lesquelles elle semble être en compétition avec un de ses collègues bien plus jeune.

Aucun suspense alors, lorsqu’elle décidera de quitter Londres pour son travail. Espérant que cela l’aiderait à obtenir son dû, rencontre alors un beau né-moldu. S’en suit une histoire chaotique, qui chercherait à faire rire plus par idiotie des faits que l’approchement d’une possible réalité.

« Je crois que je vais craquer avant toi en fait. »

Susurre alors, entre deux scènes. Naomi qui pourtant n’était pas bien difficile. Mais les conditions actuelles n’aidaient en rien. Tous deux debout à faire la queue en extérieur, bercé par le froid de l’hiver. Le téléphone, écran minuscule face à eux. Si une oreille transmettait les dialogues et les musiques du film, son oreille vide, tel un écho, la ramenait à la réalité.

À la limite du ridicule, la queue s’avance encore de quelques pas. Les approchants peu à peu de l’entrée.

« Ce sont des acteurs connus pourtant mais… »

Les mots qui restent sur ses lèvres, disparaissent dans le froid de l’hiver. Elle n’irait pas jusqu’à dire que le jeu est ridicule, sans doute que la situation et le synopsis ne se prête pas à leur talent.

Mine boudeuse, bouge un peu de droite à gauche pour faire comprendre qu’elle avait besoin d’un peu plus de liberté, plutôt que d’être ainsi occupé sur son petit écran.

« J’aurais assumé si j’étais sous un plaid et non pas debout dans la rue. »

Parce qu’on ne pouvait pas vraiment dire qu’ils étaient dans la situation et la position idéale pour apprécier un film, que celui-ci soit bon ou mauvais. Naomi n’aurait, à vrai dire, aucune difficulté à regarder un film considéré comme étant le navet du siècle, tant qu’elle était bien apprêtée à cette situation. Et aujourd’hui, même pour sa série préférée, ce n’était pas vraiment le cas.

« Certes, mais elle était plutôt bonne dans… »

Hésite un peu, semble réfléchir. N’arrive pas à remettre la main sur le titre de cette série qui avait eu un réel succès, quelques années auparavant.

« Tu sais la série policière là, rooooh. Enfin, c’était elle qui jouait la sorcière recherchée et elle était plutôt captivante ! »

Alors, peut-être que tout simplement, elle n’était pas faite pour ce genre de rôle empli de naïveté et de festivité.

« Ça ne te dit rien ? »

Qu’elle tente, tire un peu dans ses souvenirs à lui. L’espoir qu’il serait capable de l’éclairer, car elle n’aimait pas rester ainsi ignorante sur un sujet qu’elle venait d’évoquer. Baisse finalement ses épaules, semble être résolu face à cet oubli.

« Mais c’est vrai que les autres, bon. »

N’avait pas vraiment envie de critiquer les talents d’acteurs des stars du moment, mais les deux hommes avec qui l’actrice partageait la tête d’affiche n’était pas vraiment à son niveau (de toute évidence).

Et alors, semblable à un piège, profite de cet instant où la file continue de rétrécir, qu’ils ont enfin la possibilité d’abandonner le froid de la rue principale pour se réchauffer à l’intérieur de la boutique. Range dans sa poche son pineapple, fait l’ignorante alors des écouteurs qui ne produisent plus aucun son. Le regard qui se perd dans la boutique, elle qui tourne le dos à Lancelot. Observe les pubs pour le nouveau pineapple, qui prenne la totalité de l’espace, tant elles sont gigantesques.

En profite même pour observer les autres produits, s’intéresse à l’achat d’une éventuelle tablette ou d’un nouvel ordinateur. Peut-être que le premier serait plus raisonnable et plus facilement maniable lorsqu’elle irait à ses entraînements.

Songeuse alors, qu’elle s’aperçoit qu’ils sont les prochains à atteindre le personnel. Impatiente alors, qu’elle sautille pour revenir auprès de son frère avec un doux sourire, qui se tire jusqu’aux oreilles.

« Je suis impatiente de voir comment il va être !! Que ce soit la prise en main que la couleur que j’ai choisi olala. C’est souvent différent entre le visuel et le réel alors je-. »

Sursaute alors lorsque l’une des employés du magasin est libre pour les recevoir. Attrape Lancelot par le bras pour le tirer jusqu’à sa caisse.

Joues gonflés, désemparée face à la réaction de Lancelot qui l’empêcher d’user de son argent à bon escient. Elle savait que son aîné n’était pas aussi branché technologie et arrivait ainsi à ressentir sa réticence. Boudeuse pourtant, parce qu’il s’agissait bien de son argent, de son salaire durement gagné. Naomi avait peut-être toujours eu l’âme de dépensière, mais elle n’avait jamais abusé de l’héritage des Avery, savait simplement s’arrêter lorsqu’il en était nécessaire. Et l’envie d’une tablette était d’une importance capitale.

Bras croisés contre son buste qu’elle le laisse alors parler. Renifle alors, sans la moindre considération. Ignore alors si son nez a été meurtrie par le froid ou s’il s’agit d’une réaction suite à cette interdiction aux allures parentales.

« On dit bonjour avant, normalement. »

Rattrape alors avec dureté son aîné qui avait fait abstraction des politesses envers la vendeuse qui était déjà partie récupérer leur précommande. Car après tout, le monde n’était pas ignare et savait qu’il pouvait être mal considérer de faire attendre un Avery. Soupir longuement tandis que ses yeux vacillent sur l’ensemble des nouveaux produits présentés dans le magasin.

« Parce que je suis enthousiaste quant aux nouvelles features. »

Hausse les sourcils avec harmonie, bouche légèrement ouverte qu’elle se retourne vers Lancelot. Tenterait une provocation ridicule vis-à-vis de Pineapple et de leur création qui étaient à chaque fois, exceptionnelle. Mais elle savait tout autant, que leurs avis étaient différents à ce sujet.

Tremblement alors, lorsque la vendeuse revient avec deux colis qu’elle vient leur tendre. Surexcitée, qu’elle les saisies sans prendre la peine de vérifier lequel était le sien et lequel appartenait à Lancelot.

« Merci beaucoup ! »

Qu’elle hurlerait presque, tant son excitation sur la découverte du nouveau modèle était palpable. La caissière alors, qui en profite pour demander un autographe à la fratrie des Météorites. Naomi qui d’un grand sourire signe le papier qui lui est tendu avant de sortir du magasin avec une grande rapidité (n’avait pas envie de faire bloquer la queue indéfiniment).

Sautillerait presque dans la rue, les deux colis en mains qu’elle lit enfin les étiquettes pour commencer l’ouverture de son dû, sans même vérifier que Lancelot était lui aussi sortit.

Si le regard était émerveillé, éclatant et emplie d’étoiles scintillantes, la flamme s’affaisse peu à peu jusqu’à tomber au néant. Râleuse alors, que ses yeux roulent dans l’harmonie d’un doux soupir. Naomi n’était pas en colère, mais simplement outrée, expressive. La moue vexée, la lèvre inférieure qui vient se présenter en avant.

« Je ne suis pas gauche à ce point. »

Il est vrai que par moment, dans certains cas et rares situations, Naomi venait à perdre son contrôle et sa stabilité. Mais que Lancelot aille jusqu’à imaginer que son calme serait perdu, évincé au point même qu’elle en ferait s’échapper son nouveau trophée de ses mains agitées pouvait être considérée comme un affront, comme un manque de confiance flagrant.

« C’est donc ce que tu penses de moi ? Alors qu’aucun souaffle ne s’échappe de ses mains malgré la pression des matchs ? »

Qu’elle vient alors tendre à Lancelot le carton qui était à son nom, bras croisé contre son buste.

« Mais j’imagine que tu as peur que je m’en extase au point que j’oublie de regarder devant moi. »

Ce qui était bien plus probable. Transférer ses contacts, changer son fond d’écran et découvrir en direct les ajouts sur cette nouvelle version tant attendue.

« A moins que tu te rendes compte que ton intuition n’est pas aussi bonne que la mienne. »

Joueuse alors, qu’un sourcil s’élève et que d’un coup d’épaule, vient confronter son aîné. Car après tout, il n’avait jamais été très doué dans cette technologie.

« Tu veux rentrer ? A moins que tu ais quelque chose à faire ? »

Profiter de cet instant dans le Londres magique, d’être aux pieds des différentes boutiques du chemin de traverse. Naomi n’avait rien prévu de particulier, ne serait-ce que de lézarder jusqu’à l’arrivée de leur famille.

sans le moindre confetti

Gauche,
non.
Surexcitée,
bien trop.
Elle sous-estime parfois ce que le cerveau peut faire quand il n’est pas dans son état normal.
Mais il s’esclaffe quand même de sa réflexion.

Il est fort vrai que j’oublie parfois que je me tiens à côté de la meilleure gardienne du pays.

Humble d’accepter son erreur,
toujours dur pour lui de se souvenir que sa sœur,
malgré ses complaintes,
reste une adulte affirmée maintenant.

Il récupère le colis qu’elle lui tend,
le cale contre son bras en l’ignorant particulièrement.

((Sûr qu’il ne l’ouvrirait pas.))

Tu as ton intuition, j’ai mon intelligence.

Moue presque vexée,
prêt à défendre son honneur.
Mais c’était pourtant bien leurs différences qui les rendaient si complets,
qui faisaient co-exister leurs deux êtres dans une parfaite harmonie.

Il lui rend son coup d’épaule.

Rentrer me semble bien. Pas que rester debout dans le froid ne m’a pas passionné, mais j’ai vraiment besoin d’un bon feu de cheminé et d’un café chaud.

Peut-être le sang du sud qui parle,
lui dont le corps apprécie si peu les températures les plus bases.
Il lui tend alors son bras,
propose silencieusement de transplaner jusqu’à la maison,
qu’elle puisse alors profiter de tout son soul de son nouvel achat.

Yeux qui roulent lorsqu’il entre dans ses reproches, évoque un oubli qui aurait pu en briser le cœur de plus d’un. Mais plutôt que de suivre la cadence et d’entrer dans un jeu qui aurait sans doute été sans fin, Naomi se limite à gonfler ses joues pour exprimer son désarroi. Elle aurait alors, presque envie de le punir en lui confisquant son dû, mais son ainé avait finalement été plus rapide que cette réflexion malhonnête.

« Humhum… »

Tête qui acquiesce avec une grande lenteur tandis que son souffle évapore le stock d’air qui était entre ses joues. Quant à ses battements de cils semblent être en harmonie avec le calme de son acquiescement délicat. Le silence était bien la seule réponse qu’elle pouvait offrir à une telle révélation. N’évoquerait ni l’intuition de l’un ou l’intelligence de l’autre comme comparatif, sujet délicat dans bien nombre de fratrie. Mais Naomi ne pouvait pas nier que la vérité avec franchie les lèvres de son aîné, sans pour autant dire qu’elle était idiote pour autant.

« J’espère que tu ne le vendras pas à un pauvre sorcier qui n’aura pas eu la chance de pouvoir le réserver. »

Qu’elle lance alors, face aux manques de réaction flagrant de Lancelot alors que son paquet était déjà dans sa poche, sans même y avoir jeté un léger coup d’œil. Désintérêt certain qui savait en quelque sorte, la rendre triste.

« Tu ne me feras aucune remarque si je le déballe à la maison, n’est-ce pas ? »

Qu’elle semble pourtant un brin hésitant sur ce bras qui lui est tendu. Elle qui pourtant, partageait un avis similaire. Si en tant normal, Naomi n’avait aucun problème à rester en extérieur malgré les différentes températures, la sortie si matinale dont la majorité avait été passé statique, à attendre l’ouverture d’un magasin, ne lui donnait qu’une envie : rentrer chez elle pour retrouver son plaid et son thé. Posée sur le canapé à découvrir les nouvelles fonctionnalités de son bien.

Et après tout, le chemin de traverse n’allait pas disparaître du jour en lendemain. Si l’envie lui voulait, Naomi pouvait revenir le lendemain. Voir même le soir même, si la motivation était au rendez-vous. Alors, elle fini par évincer cette fausse interrogation sur ses traits pour se saisir du bras de Lancelot. Deux sorciers dans une ruelle qui disparaisse alors en harmonie dans un brouillon magique, l’image de la cour du château gravée dans son esprit, qui n’est jamais hésitante.