Parenthesis

Ton corps échoué sur le rebords de la fenêtre, logé contre la vitre, à regarder la nuit qui tombe, l’esprit brumeux, embrouillé, écorché. Vêtements sur le sol délaissé, alors qu’il ne te reste que tes sous-vêtements sous ton peignoir en soie, tes doigts contre la vitre. Tu ne sais pas ce que tu cherches ou ce que tu attends. Alamak endormi à tes pieds. La solitude pour t’étreindre.

Le silence qui se brise à la vibration régulière de ton téléphone, soupire entre tes lèvres. Tu n’as nulle envie de bouger. Tu n’aimes nullement cette technologie envahissante. Finis par bouger ton corps, te lève pour attraper l’objet sans convictions, tes doigts qui décrochent sans même regarder, ta bouche qui contient le creux d’une soupir.

Et Lui.

Ton sourire qui s’étire dès les premiers mots, dès l’entente de son timbre.

— Si tu savais, tu aurais adoré, j’ai eu le grand honneur de me faire traiter de consanguine par pas moins que Margot Maddox.

Un soupir à l’affre de tes lèvres, alors que ton corps s’échoue sur ton lit.

— Ce rencard manquait diablement de toi. Ton match ?

Le papillon de tes cils pour regarder le plafond.

— T’es pas dans une motivation intense de me retrouver des fois ? J’ai du vin. Des trucs à raconter, et de quoi bitcher. Je peux même nous commander à manger.

T’as envie qu’il soit là.

Parenthesis

Tu l’entends, l’âcre au milieu de l’éclat doux-amer de ses mots, le match ne sait pas aussi bien passé qu’il le voudrait. Et ton coeur se serre, à l’idée qu’il n’est pas passé un bonne journée, voudrait apaiser les maux qui le torpille. Et tu ne peux te fendre que d’un sourire en le voyant apparaitre. Alamak qui vient directement ondule Prince jusqu’à sa rencontre, s’enroule à sa jambe.


Le méandres du sourire à tes lèvres alors que tu t’extirpes à ton lit, tes doigts qui se logent contre son torse, remonte au délicat de sa nuque, vipère entre tes doigts alors que tes lèvres déposent la douceur d’un baiser sur sa joue.

— Mieux. Maintenant que tu es là.

Relâche ta prise comme un souffle, Alors que tu uses de ta baguette pour sortir les verres, quand tes doigts ouvrent délicats l’armoire, où trônent les bouteilles de vin en nombre. Tes doigts qui effleurent les goulot, tourne pour les regarder la malice au regard.

— Qu’est ce qui ferait plaisir à mon amant préféré ?

Un presque rire à tes lèvres, amants vous ne l’étiez pas, mais cela t’amusait de le nommer ainsi, car il était surement ce qui s’en rapprochait le plus. Lui laisse la difficulté du choix, avant de servir la douceur alcool dans les verres. Ses doigts auprès desquels les tiens se meurent, le tire, l’attire, jusque dans le sofa. S’y échoue.

— Par quoi veux-tu commencer ? La plaidoirie où je te rappelle à quel point tu es incroyable, ou le visage offusqué de ma génitrice face à mon décolleté ? J’ai aussi un bonus point de Clovis Lestrange qui explose une flute de champagne.

Tu viens faire tinter les verres. Tout ce que tu veux, c’est chasser ce qui lui fait mal.

Parenthesis

Soupir d’aise que j’entends entre tes lèvres alors qu’il juche son menton contre ton épaule, vient contre ton dos, un léger rire entre tes lèvres pourpres.

— Depuis quand avons-nous des nuits reposantes ensemble ?

Taquine un peu. Trop. Parce que vous avez toujours eu ce truc pour parler des heures, pour vous perdre ici et là. C’est que cela prends du temps de bitcher. Tes ongles, le bout de tes doigts qui viennent doucement caresser sa joue, alors que je te vois esquisser un de ces rares sourires que tu n’as qu’avec lui, ou avec Evonice. Particuliers, spéciaux. Qui n’apparait que lorsque tu les entends tinter d’un rire.

Les verres abreuver du liquide pourpre.

— Clovis est tout sauf mien Lance. Même si je le soupçonne de vouloir deal avec mon père d’un mariage entre Izar et sa jeune soeur.

Papillon de tes cils dans le sombre de tes ambres, cette optique te déplait quand bien même tu apprécies sa soeur alors que tu glisses tes doigts aux siens, pour l’attirer jusqu’au sofa, t’y échoues près de lui. Viens déposer un baiser tendre sur sa joue.

— Juste mon Lancelot pour ce soir dans ce cas.

Oubliez le nom. Et les titres. Vous seriez juste Lancelot et Darya pour autant que la nuit vous emporterait dans ses méandres. Sourire en coin, rictus.

— Jasper Fawley était là. Clovis l’a vu et ça n’a pas plus deux secondes pour que sa flute explose, en pleins sur mes parents.

Vipère amusée d’y repenser.

— Tu aurais vu sa tête. Et je te laisse le plaisir d’imaginer le culot de Fawley qui se pavanait tel Roi à la cour dans le gala. Je sens qu’on est pas au bout de nos surprises avec celui-là. J’ai l’impression qu’il magouille pour redorer son blason ce petit rat.

Un soupir entre tes lèvres.

— Des fois je regrette qu'on ne nous ai pas marié. On aurait pu bitcher toute notre longue vie à tous ces gala.

Parenthesis

Il n’a pas besoin de dire plus vous vous connaissez assez, bien assez pour que tous les mots n’aient pas besoin d’être prononcé. Soupire au creux de tes lèvres quand il plaint Izar.

— J’aurais voulu qu’il puisse faire un mariage d’amour. Ou au moins avec quelqu’un qui aurait su l’aimer, même un peu. Tu parles d’un espoir vain et idiot.

Tu ris de toi-même un petit peu, t’as toujours rêvé de plus pour Izar. Tu l’écoutes parler des Fawley, et surtout de Jasper et ça lui tire un sourire complice, il est bien le seul avec qui tu peux jouer les vipères de toute façon. Avec qui tu peux cracher un peu de ton venin.

— De toute façon le nom va mourir, ce n’est pas comme si une famille risquait de sacrifier la moindre de leur fille. Sauf peut-être une un peu ratée ? Je suis odieuse.

Le rire qui s’échappe de tes lèvres pourpres, même si tu sais le poison que parfois tu déverses. T’avais eu de la compassion pour Jasper a un moment, mais face à l'incertitude de ce que ton père pouvait bien te réserver, tu ne pouvais pardonner les Fawley d’avoir pris la route toute tracée que tu t’étais échinée à dessiner. Mais il t’arrive parfois d’avoir des regrets Darya. Silencieux. En te disant que peut-être tu as bien trop mal joué tes pions.

Ta main qui se glisse dans la sienne alors qu’il la quémande. Le sourire qui s’étire sur la douceur de tes lèvres, tu laisses tes doigts se sceller aux siens, sensualité à tes lèvres.

— Ô Lancelot, je ne pourrais mon père renier, mais je jure que mon âme t’appartient pour l’éternité. Qu’importe mon nom ou le tien, je serais toujours tienne si tu es mien.

Le baiser sur son front déposé, appuyé. Comme pour sceller.

— Tu es bien le seul qui peut écorcher ce prénom que je déteste tellement pour le rendre plus beau.

Ton corps que tu cales un peu plus contre le sien, tes doigts libres qui se perdent au mèches brunes, tu ne pourrais être plus en paix qu'à cet instant, sourire en coin amusé quand il parle de faire un bon amant.

— J’attends encore que tu me prouves tes dires sur le sujet.

Taquine, peut-être un brin provocante dans ton ton. Inspire doucement.

— Raconte moi un peu. Les âmes que tu as croisé les derniers jours.

Parenthesis

Ses mots comme sentence à vos esprits malades.


Et même si c’est faire preuve de bien trop de résilience que de l’accepter mais c’est bien là le reflet qui est le vôtre. Le bout de tes doigts pour tracer sa mâchoire, puis ses lèvres d’un traits. Il n’est que Mariage bien malheureux. Certains bien plus que d’autres.

— Ils finiront à l’état de poussière. Comme tous les autres avant eux.

Et tu penses Darya, que la tâche sera elle-même le linceul de vos enfants. Boucle bouclée. Oubli le profond de tes songes pour te laisser par lui bercer, un presque rire entre tes lèvres de vos mièvreries exacerbées. Sourire taquin au clin d’oeil.

Il y aurait un jour. Ou vous épancheriez vos peines ainsi. Le désastre de vos mariages respectifs. Mais à tes yeux ce sera toujours moins pire que de vivre près du Monstre qui t’a construite. Le papillon de tes cils jusqu’à lui.

Tu le regardes ce souvenir, presque rêver à cet autre. Le vin qui se déverse au creux du verre, et tu n’es nullement d’humeur à le réprimander de s’être laissé happé à ce corps souillé. Pas lui, pas toi, pas dans cette bulle qui est la vôtre.

— Ne le sont-ils pas tous ? Condamnés.

Ton corps redressé, pour de tes doigts ramener son visage à toi, tes ambres pour se noyer à ses iris.

— Est-ce ça qui t’a attiré Lance, le fait qu’il soit condamné ? Ou l’idée d’allumer l’étincelle du brasier de ses iris éteintes ?

Tu veux vivre à travers lui l’interdit qu’il l’a consumé. Dévoré.

— Dis moi son nom.

Curiosité vive, vibrante, dévorante.

Parenthesis

Etire un sourire au pourpre de tes lèvres pour les condamnés. Les bannis, ceux qui n’ont nul talent, que de la cendre revêche au bout des doigts. Mais comme il le dit, vous n’en êtes pas moins qu’aussi condamnés qu’eux à bien d’autres égards, malgré la soie qui vous enveloppent. Sourire en écho au sien, alors que les mots se déversent à sa bouche.

Use de la magie pour matérialiser le mirage du papillon, se pose à tes doigts fins.

— Si fragile l’éphémère. Grisant de sentir qu’avec un peu trop de force le papillon ne pourrait n’être que tas de cendre si tu n’y prends pas gare, ou si par volonté tu veux le voir n’être plus que poussière offerte au vent.

Papillon que tu fais disparaitre, alors que tu te perds à la chaleur de ses iris, illumine, embrase la tienne, alors que tes doigts papillonnent au gré de sa peau.

— Méfie toi, un battement d’aile de papillon suffit à une tornade.

Il n’a pas de nom, mais en a-t-il besoin d’un nom ?

— Tous les jouets n’ont pas de nom, mais ils ne t’embrasent pas tous. La lueur dans ton regard elle est un peu différente. Tu vas le revoir, ton papillon ?

Le regarde s’éloigner, laisse un silence au creux de tes lèvres, sourire plus doux à tes lèvres, alors que tu n’as qu’à avancer ton buste, pour vous faire proche encore, pour laisser ton souffle se mêler au sien. Murmure, secret.

— Ce n’est pas ce genre-là qui m'intéresse. Trop...Fragile. Et je ne me ferais pas voleuse de tes jouets.

Ton corps qui rends l’espace qu'il a pris, démêlent vos souffles, souffre. Alors que tu viens te resservir d’un verre de vin. Laisse glisser le précieux liquide.

— Non en ce moment, ce qui m'intéresse c’est le Monstre sous le lit, de mon acolyte de l'allée des embrumes, Ashe. Parce que c’est une femme...et qu’elle le fait mourir de peur.

Attrait du danger, du trop plein de risque. Tu n’aimes pas le fragile, ça s’effrite. Non toi ce que tu veux c’est voir la chair se creuser, ta chair. S’embraser. T’embraser. Le Mal. Le poison. Celui qui finira par te consumer.

Parenthesis

Ton regard qui coule à la faveur du sien.

— T’aurais-t-il échappé ?

Sourire léger amusé, en coin, peut-être un peu moqueuse, peut-être un peu compatissante, tu n’en sais trop rien, il parle de jouet, mais parfois tu t’étonnes à rêver que c’est plus que cela. Et tu te laisses happer par l’amour transparent de son sourire, il est bien le seul à te sourire ainsi.

Tes doigts qui tracent le sillon de sa gorge, part du bas de sa machoire, passe par sa paume d’adam, pour longer jusqu’au tissu de son haut lentement avant de reprendre ton verre. La mèche qu’il vole, ton corps qui cherche à le surplomber, sourire amusé, carnassier.

— Tu sais bien que ce ne sera jamais que pour un seul monstre que j’aurais besoin de te voir dans mon lit pour me rassurer.

Ton père. Ton père. Ton père.

— Il est dévoré de colère si tu le voyais, consumé la peur, il serait surement incapable de la tuer si je ne le drivais pas un peu, enfin du moins pas proprement. Tu es jaloux ?

Tu sais que non, mais c’est amusant de le taquiner là dessus.

— J’ai besoin de lui. Pour mener a bien mon plan. Pour en finir avec mon monstre sous le lit. Et puis si tout se passe comme je le veux, je pourrais aussi te débarasser de quelques monstres.

Tes doigts contre sa joue.

— En as-tu seulement ?

Parenthesis

Tu perçois l’éclat amer sur ses traits, il l’a laissé s’échapper, et il n’en est pas content.

— Tu sais que tu peux compter sur moi si tu as besoin de bras en plus pour le capturer. Je n’aime pas que tu n’aies pas ce que tu veux.

Ne veut le voir que comblé de chaque once de lumière, de la moindre étoile que le monde est prêt à lui offrir. Léger rire doux entre tes lèvres quand il appose une évidence, Celle dont le monde n’est pas au courant, celle qui est la seule à voir, savoir, il n’y a qu’avec lui que tu es comme ça.

Haussement frêle de tes épaules.

— Même si ce n’est qu’un peu, raconte les moi quand même, je te protègerai tu le sais.

Ton front qui se meurt contre le sien. Esquisse d’un sourire maigre.

— Je te le dirais. Mais tu sais que je ne te demanderais jamais de faire quelque chose qui te ferait sombrer à ma suite.

Tes doigts perdus au sien, soupire au galbe de tes lèvres. Tu te redresses, viens tourner un peu au milieu de la pièce, observe un peu le plafond, avant de ramener tes ambres à lui avec un sourire difficile.

— Lance, si j’ai des enfants, et si je n’ai pas la chance de les élever, parce que la vie ne l’aura pas voulu…Tu voudras bien leur partager la moi que j’étais avec toi s’il te plait ? Qu’ils ne pensent pas que je n’étais qu’une femme de givre sans émotions.

Masque si bien porté avec les années. Qu’il en est devenu ta définition.

— C’est terrible de penser à ça je sais, mais je veux pouvoir me dire qu’au moins j’aurais essayé de faire comme il faut.

Soupire.

— J’ai l’impression de manquer de temps.

Parenthesis

Le Non qui résonne.

Celui qui heurte, celui auquel tu pouvais t’attendre, ramène les larmes qui ne coulent jamais au coin de tes yeux sans s’échouer. Son regard perçant contre le tien, à sa place, tu aurais surement eu la même réaction si ce n’est pire. Mais tu es terrifiée. Et tu te noies depuis trop longtemps. Il n’y qu’avec lui que tu peux te fissurer.

Le nœud à ta gorge alors que son doigt percute ta poitrine, qu’à chaque mot je vois tes jambes qui chancèlent, comme si tu étais à deux doigts de te briser. Ses mains qui te forcent à regarder haut ; à relever la tête que tu avais d’instinct baissée.

Tes bras qui se meurent autour de sa nuque, ton visage qui s’extirpe pour se laisser aller à sa nuque, le serre fort, comme s’il allait s’échapper.

Le silence qui accompagne ton geste, comme si aucun mot n’était suffisant à cet instant. Tu pourrais t’excuser tu ne le feras pas, ce serait trahir ce que tu as ressenti, ce serait mentir. Je te vois qui veux croire que ça va bien passer comme il le dit.

Inspire avant de le relâcher, tenter de reprendre ta constance naturelle. Il avait besoin qu’on lui change les idées, par que tu le tires à faire un dépression. Tape dans tes mains comme pour étouffer le reste de choses qui te semble aussi dévorante que malsaine.

─ Bon il suffit que je te mine le moral, avec mes demandes sordides.

Un appel à dire que le sujet est clos. Qu’il vaut mieux, même s’il te taraude.

─ On avait parlé de bitcher non ?

Sourire malice alors que tu efface d’un revers le reste des larmes, comme si elles n’avaient jamais existé.

─ Une cible de prédilection sur laquelle jeter ton dévolu ?

Déverse le poison ailleurs pour oublier.

Parenthesis

Ses mots t’arrachent un sourire au coin des lèvres, parce qu’il a raison, parce qu’il est le seul capable de faire ça, le seul qui sache vraiment te parler, comprendre peut-être à sa manière le flot qui te traverse, celui qui fait rage à l’intérieur de toi.

— T’es bien le seul à pouvoir faire ça.

Ta voix dans un souffle presque murmure. Ton sourire qui s’élargit plus doux, réconfortant à la suite de ses mots.

— Râle, tu sais que j’adore ça.

Tu viens près de lui quand il s’affale, masse doucement ses épaules en écoutant. Baiser chaud au creux de sa nuque. Tes mains qui attrapent son visage, tes mains chaudes contre ses joues, ton regard dans le sien.

— C’était idiot de vous jeter dans la gueule du loup dans ces conditions. Surtout pour vous rendre malade avant les matchs officiels.

Et t’es sérieuse quand tu continues.

— Ne le laisse pas t’atteindre, tu es un bon Capitaine Lance. Un excellent joueur. Et si t’es aussi bon, c’est bien parce que même si ton coach est un sombre idiot, tu portes quand même ton équipe, tu continues de te battre. Tu continues d’être incroyable. Même dans tes mauvais jours, même quand on te demande de faire des choses stupides.

Baiser à sa joue.

— Ne me contredis pas sur ça, je suis ta groupie numéro un. Je sais de quoi je parle.

Tu ne supportes pas qu’on puisse lui faire ressentir qu’il n’est pas assez bon, alors qu’il l’est, qu’on le traine dans des situation où sa confiance en lui pourrait être touchée.

— C’était trop tôt. Mais ne le laisse pas t’atteindre, ou je lui explose les deux genoux à ton entraineur avec mes talons. T’es incroyable Lance, aussi parce que ça t’arrive de douter, mais tu l’es.