Tu avais tenu bon. Impossible pour toi de dire combien de temps cependant. Depuis le début de la soirée, tu n'avais pas chômé. Ta présence intriguait et si tous te regardaient de loin au départ, il avait suffi d'un curieux pour que d'autres se sentes le courage de venir t'aborder. Tu avais saisi chaque opportunité, voyant dans chaque hochement de tête positif, chaque main posé sur ton bras face aux regrets "sincères" de votre situation à toi et Iphigénie, une victoire. Les cœurs tendres vous observaient tels des victimes de l'égoïsme et de la cruauté du vrai antagoniste, votre père. Et c'était parfait. Tout ce que tu attendais, tout ce que tu voulais. Faire naître la pitié, pour faire naître l'amitié.

Mais à mesure que le temps passait, il devenait épuisant d'adresser les sourires émus et reconnaissant. Ta tête lourde de la musique, cela faisait trop longtemps que tu chassais le bruit autour de toi. Tu as besoin de te reposer, quelques minutes, moins d'une heure. Cherche Vanitas dans la foule, passe une main tendre sur son dos.

— Je vais m'isoler quelques instants, ne t'inquiète pas.

Promets, bien sûr, de l'appeler si besoin est. Discrètement, tu gagnes l'étage. Même là-haut, le bruit est omniprésent. Tu parcours le couloir, observe les portes devant toi. Tu retires ton masque en poussant l'une d'elles. Elle donne sur une pièce, une ancienne chambre peut-être ? Dedans du matériel entreposer, un vieux lit et... Tu souffles du nez, les belles coïncidences, encore.

Tu pourrais t'en aller. Tu le devrais. Ton regard glisse sur sa silhouette allongée. Est-ce qu'il dort ? Tu es presque sûr que non. Et tu revois le verre qui se brise entre ses mains, revoit son visage penché sur toi, la dernière fois. Devant Vanitas tu avais pensé : "qu'on me libère de lui, par pitié". Lui. Qui te garde dans son égoïsme prisonnier. Lui. Qui même disparu, même enterré, n'a jamais eu de cesse de te coller. Lui. Toujours lui. Tu fermes la porte, t’asphyxies de son insupportable présence. Tu t'avances, ton masque à la main. Silencieux, pas vraiment surpris quand il ouvre les yeux.

— Pourquoi ? T'aimerais ?

Insolant, quand tu le regardes de haut.

— Tout ne tourne pas autour de toi.

Tout tourne toujours autour de toi.

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Résumé : Ce rp se déroule en milieu de soirée. Jasper est un peu fatigué (c'est lourd mentalement mine de rien) et décide de monter s'isoler quelques instants pour décompresser. Il prévient  @Vanitas P. Cornwell avant et monte discrètement à l'étage. Il pousse au hasard une porte et tombe sur Clovis. Il sait qu'il devrait partir, mais ferme la porte, poussé par des sentiments confus et s'approche. Il provoque Clovis quand ce dernier lui adresse la parole.

Est-ce que je devrais appeler la sécurité ?
L'idée te fait sourire. Le grand, le puissant, l'indétrônable Clovis, réduit à rappeler de manière subtile sa capacité à se protéger. Tu hausses les épaules, les années ont peut-être passées mais tu le penses éternellement trop fier pour appeler à sa sécurité sérieusement (même si c'est lui qui se protège). Pour toute réponse, tu t'assois au bord du lit. Fait comme chez toi, parce qu'après tout, ce monde, c'est encore chez toi.

— Même si tu le voulais tu n'en aurais pas le temps.

Tu détaches ta cape d'un geste expert. Tu ne sais pas ce que tu cherches. Une démonstration de force ? Une victoire en lui faisant perdre son calme ? Un moment pour discuter, comme avant ?

J'aurai dû tomber amoureux de toi.
Tu as dit.

Et quand tu prends la peine de légèrement te tourner pour regarder Clovis tu te dis : oui, j'aurai dû. Mais cela fait bien trop longtemps que ton cœur est son otage. Ce soir encore tu te blesses en constatent que tu es partagé entre l'envie d'être libre et celle de te faire un peu plus encore prisonnier. Maigre sourire insolant, alors que tu viens plier ta cape, la laisser reposer sur le matelas.

— Cela te déplaît ?

Tu anticipes le oui.
Espère-le non.
Vanille
Chocolat
Amour
Haine
Confession
Reproche
Toujours la même rengaine.

— Dans le sens où je n'ai rien à me reprocher, je ne vois pas pourquoi je n'aurai pas le droit d'être là. D'ailleurs, jusqu'à maintenant, ce n'est pas moi qui ai fait le plus de dégât. Comment ça se passe ? Tu vas devoir repayer ton verre ?

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Résumé : Encaisse dans un sourire le premier taunt de Clovis. Il ne le prend pas au sérieux et le pense trop fier pour proférer, même subtilement, ce genre de ménage sérieusement. Il est partager, il prend ses aises sans trop savoir s'il veut perturber Clovis, lui faire s'arracher les cheveux ou simplement le faire parler. Il a retiré sa cape et s'est assit au bord du lit. Il le provoque un peu en lui disant qu'il n'a rien à se reprocher en effet et que d'ailleurs depuis le début de cette soirée ce n'est pas lui qui a fait le plus de vague (référence au verre que Clovis à brisé en public en début de soirée)

Tu souffles, narquois. Il balance son titre comme on balance une carte de visite, comme-ci c'était la plaquette portant son nom qui faisait l'Homme et non pas l'inverse. Tu n'y crois pas. Clovis, petit toutou qui se cache derrière des libellés pompeux. Comme-ci il avait eu besoin de quelque chose pour devenir quelqu'un. Face à son mépris tu souris davantage. Tu as compris depuis bien longtemps qu'il n'y a rien de plus frustrant pour Clovis de ne pas avoir le pouvoir de briser une carapace.

— Rien d'exceptionnel pour un Lestrange, n'est-ce pas ? J'imagine que contrairement à moi t'en as dû en cirer, des pompes pour avoir ta petite pancarte à ton nom.

Tu prends un air un peu jaloux. Une moue insupportable alors que tu viens remettre tes manches en place, l'air de rien.

— C'est vrai, j'ai jamais eu à faire ça. Quelle chance tu as, Clovis, vraiment.

Tu le crois suffisamment intelligent pour ne pas te frapper. Pas ici. Pas aux yeux du monde. Cette soirée est peut-être due à son empire, mais tu sais qu'ici il est bien plus contraint que toi. Le mauvais fils, le vilain petit canard de la famille, propulsé au rang d'héritiers, celui qui n'a pas eu 26 années de sa vie pour tout prouver.
Le visage de ton père qui se grave, son murmure qui glisse : à cause de nous.
Tu réponds, muet : à cause de toi.

Tu fronces légèrement les sourcils. Le cœur déjà trop serré d'évoquer sa seule pensée. Tu détestes, Jasper, ce qu'il a réussi à faire de toi. Ce que son pouvoir et son image t'ont forcé à devenir. Un homme qui hurle, qui bois, qui manipule. Depuis combien de temps te sens-tu sale ? Trop longtemps pour te souvenir un jour avoir été propre. Tu détournes les regards, plus que de l'indifférence. Tu aimerais. Tu aimerais seulement que ce soit vrai. Peut-être ton cœur lâcherait-il l'affaire.

— Pourtant tu brises des verres à ma vue et tu rigoles à mes mots.

Tu remontes le regard vers lui. L'air te semble plus lourd d'un coup. Alors qu'il expose ses richesses, tu te penches. Tremblement dans tes fondements, t'espères balancer la provocation de trop.

— Et c'est moi qui ne comprends que le langage de l'argent.

Est-ce qu'il va te frapper, Clovis ?
Est-ce qu'il va hurler, Clovis ?
Soudain, t'aimerais que oui. Car ce temps suspendu entre vous t'effraie soudain plus que tout. Et la main que tu poses, provocante sur le lit qu'il occupe aussi. Envahit son espace. Tente une conquête dont tu ne supportera pas l'échec.

— As-tu oublié toutes les autres langues que tu parlais il y a trois ans ?

La nôtre, essentiellement.

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Résumé : Jasper sous-entend que Clovis n'a pas eu son post au mérite. Il culpabilise de sa situation, de l'implication qu'a eu son père dans tout ça et plus que tout, de ce qu'il a réussi à faire de son fils. Jasper ne peut pas s'empêcher de sentir qu'il y a toujours un truc entre eux. Alors il provoque, rappel à Clovis que pour quelqu'un d'indifférent il réagit beaucoup. Il provoque en évoquant le passé, en demandant si Clovis est réellement devenu ce qu'il pouvait détester

Le buste de marbre à son effigie se fissure. Sa figure parfaite s'érode. Il est fragile. Si fragile. La battisse est belle, mais ses poutres sont pourries par des choses qui t'échappent. Et le pire, c'est que tu ne sais pas si cela te pèse ou te comble. Parce que sous son sourire arrogant, se cachent des choses qui s'attaquent à ta sensibilité. L'empathie, qui remue sous la vase, que tu cherches à tuer. Car tu as voulu, tant voulu, te libérer de lui, de vous deux. L'empathie qui s'agite, qui te dit, qu'il a volé la clé sans s'en rendre compte, que tu n'as peut-être pas envie qu'il te la redonne en fin de compte. Mais la frustration aussi, le reproche, qu'il soit incapable de voir l'évidence. Parce que tu es là. Tu as toujours été là. Tu as tellement été là que tu t'es empêché d'être présent ailleurs. Et pourquoi ? Alors qu'il rejette sans cesse, Clovis. Alors qu'il te torture à en mourir, Clovis.

— Tu as l'air souffrant.

Tu répètes, encore. Tu te penches, encore. Est-ce le sadisme ou l'amour qui te force à la pousser dans ses retranchements ? Tu vois son regard vers la porte, tu vois ses traits changés. Quelque chose cloche, avait dit Iphigenie. Tu fronces les sourcils, te raproches, désormais à quatre pattes sur le lit, félin, lentement, la panthère qui glisse vers sa proie. C'est une mauvaise idée. Tu vas te faire mal, encore. Tu devrais tuer ce qu'il reste d'avant. Tu devrais l'enterrer, l'achever, lui rendre la monnaie de sa pièce. Partir venger, puisqu'il se sent si seul, lui confirmer qu'il l'est et que c'est entièrement sa faute.

Toi aussi, tu as chaud, quand tu viens poser tes mains de part et d'autres de son crâne. Quand tu viens le dominer, l’oppresser, sans savoir ce que tu veux, sans savoir ce que tu cherches, sans savoir si tu veux lui faire mal ou récolter ses larmes. Tout était plus simple avant. Non. Ça ne l'a jamais été. Mais il n'a jamais rien vu.

Je me sens si seul.

— Tu pourrais ne plus l'être.

Vanille, chocolat
Tu le toises, les mèches de tes cheveux qui s'échouent sur tes joues.

— Il te suffirait de te redresser un peu plus, essayer de faire comme tout le monde... De te bouger le cul au lieu de claquer des doigts.

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Résumé : C'est chaud.


Résumé plus détaillé : Jasper est divisé/déchiré, l'état de Clovis le préoccupe et en même temps y a tellement de rancoeur, tellement de souffrance que c'est compliqué. Il est à quatre pattes sur le lit et profite de l'état bancal de Clovis pour venir le dominer et presque se foutre à califourchon sur lui pour le taunt

Tais-toi. Tu secoues la tête, trop mauvais joueur pour lui accorder la moindre défaite. Tais-toi. Et en quel honneur ? Tais-toi. Tu ne fais que ça. Tais-toi. Qu'on te laisse hurler putain.

Tu le défies du regard, t'as déjà le cœur au bord des lèvres, tu détestes l'effet qu'il te fait. Qu'il soit roi ou pauvre mendiant il te plaît toujours autant. Qu'il soit cafard ou colombe il te fait tomber avec toujours autant d'efficacité. Et tu t'enivres, cocktail explosif, de ce mélange de haine et d'envie, de colère et de désir. Tu as tant de choses à lui reprocher. Une partie de toi voudrait lui cracher qu'il est à l'origine de tout ce qui merde dans ta vie. Pourtant tu ne dis rien, continue d'arpenter cette route sinueuse de laquelle tu ne ressortiras pas indemne. Tu le provoques, l'invites à se mettre à ta place pour une fois. Qu'il rampe, comme tu as rampé. Qu'il agisse comme tu as toujours agi.

Et il le fait. Tu ne lui fais pas l'affront de reculer. Campe sur ta position, combat entre deux coqs immondes. Il est beau. Il a toujours été beau. Ça te dégoûte comment il est beau. Et c'est trop tard. Tu te laisses surprendre par la main qu'il vient plaquer contre ta nuque. Tu écarquilles les yeux face à ton visage qu'il entraîne près de sien. Comprends à la dernière seconde que tu ne pourras pas éviter la collision. Alors sans rien faire pour la stopper, tu l'embrasses totalement.

Ta bouche contre la sienne, ton cœur qui fait un bond. Le salaud. L'enflure. Tu viens plaquer une main avide sur sa hanche, appuie plus fort de l'autre pour rester en équilibre. Fait chier. Fait chier. Tu le dévores. Tu le laisses te dévorer. Baisers avides que tu as attendus et rêvé pendant trop longtemps. Ramené à cette nuit de 2020 où tu l'avais embrassé de la même façon. Où tu avais eu la connerie de tout arrêter. Mais plus rien ne t'arrête maintenant. Tu te penches sur lui viens chercher sa main restée en appuie contre le lit. Et tu vous fait basculer, désormais allongés l'un contre l'autre. Choppe son poignet viens l'emprisonner au-dessus de la tête, t'y met plus de force que tu ne le voudrais. Et ta bouche qui quitte ses lèvres, dévore son cou. C'est comme boire à l'oasis après avoir tourné en rond dans le sable chaud.

Tais-toi qu'il disait.
T'as jamais été aussi bavard.

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Résumé : Combat de coqs, ça provoque et quand Clovis l'embrasse ça fait nettement moins le malin. Parce qu'il se retrouve téléporté à cette nuit de 2020 où tout à basculer. Il en peut plus, Jasper. Il a tant vécu dans la frustration de ce moment. Il tombe, l'embrasse encore, le turfu progresse et c'est ainsi qu'on fait déraper une discussion

Divine, la sensation de son corps sous le tien, de ses hanches qui mouvent, de son dos qui se cambre. Divin, ta bouche qui dévore sa nuque, l'envie soufflée, étouffée, présente, de ton bassin contre le sien. Peut-être à un moment, t'étais-tu dit que tu le regretterais, que c'était peut-être bien la pire idée de ta triste vie. Peut-être à un moment, avais-tu culpabilisé de la colère que tu n'étais plus capable de lui témoigner, de toutes tes résolutions si facilement balayées. Mais maintenant tu as tout oublié. Tu ne vis et ne penses que l'instant. Combien de temps, combien d'années, avais-tu vécu sous l'attente d'un instant d'intimité avec lui ? Tu te demandes, Jasper, quel fut le moment où t'as troqué l'amitié pour quelque chose de nettement plus risqué ?

Assez ! Jasper, assez !

Tu trésailles, relève la tête. Tu te laisses surprendre, un peu abruti, le bruit du plastique sous vous te surprend. Ah oui. Le gala. La réalité. Le présent. Tu réagis à chacun de ses mouvements, trop grisé pour les comprendre. Si simple, comment il te retourne, comment c'est toi qui te retrouve maintenant prisonnier du poids de l'autre. Et ce n'est pas pour te déplaire. Tu ne sais pas si tu détestes ou si tu adores le fait que ce n'est pas pour te déplaire. Tu notes du coin de l’œil sa baguette. Pas maintenant. Pas comme-ça.

— Tu balances cette réplique dix ans trop tard.

Tu l'as dite le premier. Tu n'aimes pas quand il te vole le peu de ton originalité. Tu détournes brièvement le regard. Est-ce qu'il s'est senti comme ça quand tu l'as repoussé la première fois ? Est-ce qu'il t'en a voulu quand tu lui as murmuré que t'en mourrais d'envie que tu étais trop gourmand pour te contenter seulement de l'euphorie de l'alcool ? Que si tu devais l'avoir, tu le voulais tout entier ? Est-ce qu'il va te faire payer ? Tu glisses tes mains contre ses hanches. Non. Non. Ça n'a rien à voir.

— Pas maintenant. Pas comme ça.

Sous-entends dans un souffle rauque qu'il n'a pas dit jamais. Qu'il n'a pas dit impossible. Qu'il aura beau le dire maintenant, que tu ne le croirais pas.

— Quand ? Comment ?

Tu demandes doucement, tes mains avides, viennent danser sensuelles, redécouvrir les courbes que tu connaissais par cœur autrefois. L'une finie par quitter sa hoche pour glisser doucement jusqu'au poignet que tu as serré. L'emporte délicatement jusqu'à ta bouche pour l'embrasser.

— Tu n'es jamais partie, en vérité.

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Résumé : wesh pk on s'arrête ? wesh pk tu me retournes ? wesh c'est bien en fait.
T'as pas dit jamais. T'es jamais parti. (c'est chaud et c'est les feels lalalalalala, de toute façon on sait vous lisez assumez)

À l'époque, on avait mis ça sous le coup de l'alcool, de la jeunesse, de la folie. Mais vous n'êtes plus aussi jeune à présent, plus proches de vos trente ans que de vos vingt ans. Peut-être êtes vous toujours aussi fous. À voir vos parents, cette tare se creuse avec l'âge. Mais même ton déni ne te fera pas dire que la situation d'aujourd'hui et celle d'y a dix ans sont identiques. Il serait déjà parti, sinon. Pourtant, il reste là, assis sur toi. Son regard bleu, froid, brûlant, incapable de réprimer un gémissement rauque quand il bouge sous tes mains, alors que vos regard jamais ne dévient, comme des voyeurs qui cherchent à capter la plus infime trace d'intimité chez l'autre. Et il se fait intense, ton regard, quand il te scrute. Et il se fait insolent, ton sourire, quand il réplique.

Arrête de te croire plus malin.
— Je suis plus malin.

On pourrait vous croire revenu à vos jeux d'autrefois. T’agrippes sa fesse de ta main échouée sur sa hanche. Lâche un rire, les joues rouges.

Je te déteste encore, ça n'arrivera pas.
— Tu ne me détestes pas. Du moins pas que.

Tes lèvres douces contre sa main. Essuie la violence à coup de caresse, ferme les yeux, tu n'as pas posé baiser plus tendre depuis une éternité. Tu souffles contre sa peau.

J'ai bu.
— Pas autant que tu ne le voudrais.

Le pousse à bout, embrasse encore le dos de sa main, sa paume.

Je ne sais pas ce que je fais.
— Rien d'inédit pour moi.

Mais la baguette met en joue ton menton, te force à relever la tête. Tu délaisses tes baisers contre sa main pour lever un regard presque amusé. Mais tes yeux se troublent face à ses derniers mots. Jamais vraiment. Et il scelle ton emprisonnement. S'il y a encore un peu de lui, il y encore un peu de vous.

— Moi non plus, je ne suis jamais vraiment parti.

Tu joins tes doigts aux siens ta main sur ses fesses remonte dans son dos, joue avec le tissu de sa chemise, cherche à révéler sa peau. Tu as le cœur qui bat douloureusement. Soudain terrifié qu'il t'échappe. Soudain terrifié que vos parents réussissent dans leur absence à faire ce qu'ils se sont toujours efforcés de faire quand ils étaient présents. Tu te cambre un peu, que le corps à appuie ce que le cœur veut.

— On n'est pas obligé de partir, Clovis.

On est pas obligé de partir tout court...

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Résumé : il taunt pour le pousser à bout/titiller sa fibre taunt, il joue de provocation et de tendresse g la flemme de résumé je veux mort c'est tout

Et il s'éloigne. Tes mains suspendues dans les airs quelques secondes, touchent le vide, c'est insupportable de sentir le frais sur tes paumes quand il n'y avait que sa chaleur quelques secondes plus tôt. Elles retombent, soudainement lourdes, échouées contre le plastique. Tu tournes ton visage vers lui, le regard voilé, la gorge soudain nouée. Et ce ne sont pas tant ses mots que ce que tu en comprends que te lacère le ventre.

Je ne peux pas être avec toi. Je ne peux pas te regarder comme ça.
Alors il voit. Il l'a considéré, rien qu'une seconde, rien qu'une fois. Ce n'était pas juste toi, ton cœur imbécile et imprudent. C'était vous. Depuis le début, c'était vous. Et ça n'est jamais vraiment parti, ça n'a jamais vraiment disparu. Tu aimerais qu'il te dise, Clovis, si c'est pour ça que tu n'as jamais réussi à faire battre ton cœur sur un autre rythme que le sien. Tu aimerais qu'il t'explique, Clovis, tout ce qui t'échappe encore. Toutes les secondes à saigner, toutes les larmes versées, toute la détresse vomie. Tu aimerais qu'il t’éclaire, Clovis.

Mais il pleure, Clovis. Les mains sur son visage, lui qui n'a jamais pris la peine de le cacher. Il te demande de ne pas le regarder, alors que tu n'as jamais fait que ça. Et tu sens l'émotion qui monte. Encore aujourd'hui, tu culpabilises de ne pas pouvoir faire ce qu'il te demande. C'est la seule chose que tu ne peux pas faire, quand bien même tu voudrais. Et Dieu sait que tu as essayé, Jasper, de tout effacer, de tout jeter. Tu voudrais essayer encore, pour que tout soit plus simple. Si tu avais eu ton mot à dire... Non, tu n'es pas malhonnête à ce point.

— Je ne peux pas.

Avoues, désolé. Tu te redresses, hésites à toucher cette statue de porcelaine qu'il est.

— Et l'amour, Clovis ?

Tu tends les mains, un peu tremblant. Prends ses mains, délicatement. Supplie, la voix tremblante.

— Comment je fais pour tirer un trait sur l'amour, Clovis ?

Presse. Est-ce qu'il a toujours su ? Est-ce toi qui n'as rien vu ? Tu le retrouves à peine et tu le sens déjà filer entre tes doigts. Ça te terrifie. Tu ne peux pas vivre ça, ne pas l'encaisser, pas une seconde fois.

— Je ne peux pas. Je n'ai jamais pu. Et tu ne peux pas aussi, hein ?

Souffle pour ne pas gémir. Cherche son regard, mais il s'obstine à se faire fuyant. Tu sens que ça se fissure lentement. Il n'a jamais été aussi proche. Ça n'a jamais été aussi douloureux que maintenant.

— On ne peut pas faire comme-ci de rien n'était. D'accord... Mais ça vaut pour le reste aussi.

Pour toutes vos erreurs.
Pour toutes vos réussites.

— Vanille et Chocolat... Tu te souviens ?

Reste. Ne pars pas. On pourra se haïr plus tard. Mais pour le moment ne part pas. Ne m'abandonne pas. Pas encore.

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Résumé : au bout. Je veux mort. Don't go. I love you.

Violence, ta main rejetée. Tu écarquilles brièvement les yeux, secoué. Il ne t'a jamais aimé. C'est ce qu'il dit. Et tu ris. Brisé. Lasse. Pendant combien de temps va-t-il te faire jouer à ce jeu-là ? Alors qu'il avouait le contraire plus tôt, que tu l'as touché, lui, le vrai lui, pas l'épouvantail pourrit dans lequel il s'est réfugié. Allons, pourquoi il n'est pas raisonnable, Clovis ? Pourquoi il ne laisse pas le masque au placard ? Ne voit-il pas, que tu es épuisé ? Ne voit-il pas, que ça te fait mal ?

Mais il a une telle cruauté dans le regard, Clovis. Et son rire te déchire, Clovis. L'espace d'une demi-seconde, ta volonté flanche. Et si ? Et si ? Et il te pousse, Clovis. Pose ses mains sur ta gorge. La presse. Tu manques d'air.

— Clo-

Murmure rauque. Tu ne comprends pas. Tu te sens trahi. Meurtris. Va-t-il te tuer ? Il pourrait. Quelque chose de terrible en toi te dit qu'il pourrait. Et dans tes yeux, c'est la peur et la tristesse qui se mélange. Une larme coule. Puis une seconde. Pas ça. Pas ça. Tu poses une main désespérée sur son poignet pour tenter de te libérer, de l'autre tu cherches sa joue, suppliant.

— Clo... Clo...

Pourquoi il vous déchire, Clovis ? Pourquoi ils les laissent gagner, Clovis ? Tu lui en veux. Tu as pitié. Il tue votre amitié, te fait danser sur son cadavre brisé. Mais tu ne veux pas. Tu ne veux pas de ça, Jasper. Il n'a pas le droit. Tu l'as vu. Tu l'as sentit. Clovis, le vrai Clovis, est là, quelque part. Ton ami. Ton meilleur ami. Ton premier amour. Ton seul amour.

L'air te manque, de sa joue ta main (humide de ses larmes) glisse contre son col, l'agrippe, tire, essaye désespéré de le bousculer.

Il hurle. Et tu étouffes. Tu sens tes poumons se déchirer, ta gorge brûler. Tu as les joues souillées de larmes, mais impossible de dire si c'est à cause de la douleur ou pour lui que tu pleures. Enfin, il relâche ta gorge et tu tousses, respires, sifflant, mais tu n'as pas le temps de t'enivrer d'une première bouffée que tu le sens t'attraper par le col, ton buste en otage.

Je te déteste.
Dans ta gorge, les mots se bloquent.
Tu mens. Tu mens. Tu mens.
Mon père... Mon frère... Ma mère ! TOUS ! Ils méritaient leurs sorts !
Tu as tué ma mère ! avait-il dit en larme dans les toilettes.
Tu mens. Tu mens. Tu mens. Tu mens comme tu respires, Clovis.

— C'est pas nous que tu détestes... C'est toi.

Chaque mot te brûle, tu as saisi ses poignets pour tenter de te libérer.

— Tu ne sais pas mentir... Arrête...

Du coin de l’œil, tu vois sa main. Celle qui serre le plus fort. La même que la dernière fois. Quelque chose cloche. Quelque chose ne va pas. Instinctivement, c'est vers elle que tu viens opposer le plus de résistance.

— Tu n'es jamais vraiment parti...

Tu ne m'as jamais vraiment quitté.
Vanille chocolat. Souviens-toi. Vanille chocolat.

Mais cette main trop proche de ton visage t'effraie. Tu l'agrippes à deux mains, cherches à l'éloigner de toi. Tu tousses entre deux respirations.

— Clovis...

Une de tes mains se détache, vient chercher à ta hanche ta baguette. Cette main. Cette main t'effraie. Tu la titre de ta poche tremblant, l'agite, lance sans formuler.

Flipendo

Tu le sens partir en arrière, être repoussé à l'autre bout du lit. Tu roules sur le côté pour venir tomber au sol, palper ton col, ta gorge encore chaude de la prise de ses pieds. Tu tousses. Si les larmes coules, c'est uniquement parce que tu tousses, n'est-ce pas ?

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Résumé : en larme
sinon il se fait étrangler dans tous les sens du terme et ça le brise. il lance un flipendo

Tu as les poumons en feu et le cœur en sang. Tu tousses, craches, ta main sur ta poitrine, comme dans l'espoir de la calmer. Ça bat douloureusement dans tes tempes. Au loin, tu entends sa voix. Tu pleures en silence, le dos qui peine à être droit secoué par les sanglots. Désolé.
Pourquoi ? Pour ça ? Pour tout ? Pour nous ?
Quand est-ce qu'on a commencé à se déchirer ? Quand est-ce que la promesse d'être ensemble à la vie à la mort fait peur au point de vouloir tuer l'autre ? Déchiré. Tu secoues la tête. Son prénom dans sa bouche ça assassine.

— Non.

Non. Ça ne va pas. Ça ne va plus depuis longtemps. Tu le sens s'approcher. Ton corps qui se tend par peur. Ton cœur qu'il espère qu'il s'excusera encore, qu'il fera un geste, n'importe quoi, pour recoller les morceaux, effacer les traces à ton cou, reprendre là où tout était mieux. Ne pas claquer la porte. Ne pas terminer cette entrevue comme la dernière. Ça fait mal. Si prêt de toi. Tu pourrais le toucher si tu tendais le bras. Il pourrait te toucher s'il le voulait. Et tu crois qu'il va le faire. Ton regard voilé, démunie, si faible que t'es déjà prêt à l’accueillir de nouveau. Mais si froid son geste. Clovis ne te touche pas. Clovis ramasse juste sa baguette.

Je ferai mieux de rentrer.

Sanglot étranglé, tu tournes ta tête vers les sols pour tout étouffer.
Non. Non. Non.
Mais incapable de le dire. Il va partir. Il va fuir. Te laisse comme ça. Te quitter, alors que son dernier contact aurait pu te tuer. T'es désespéré. Tends le bras pour attraper sa cheville, aussi misérable qu'un chien qu'on abandonne. Lève les yeux vers lui hurle en silence.
Ne pars pas. Ne pars pas. Ne pars pas.

— Clovis...

Mais tu comprends. Tu comprends que ça saigne trop fort et que l'hémorragie est fatale. Vos traits sont peut-être lisses, mais tu les vois difformes. Et ton cœur se brise. Pour de bons. Vidé. Sans force. C'était moins dur de supporter le fossé quand tu le pensais mort. Tu lâches sa jambe, sans vie. La main qui traîne sur le carrelage sans énergie. Les yeux morts, tournés vers le sol. Les sillons des larmes sur tes joues, plus rien ne coule. Tu t'es redressé sur tes genoux, le corps lâche, débraillé, achevé. Il peut la voir, Clovis, la marque de ses doigts sur ta nuque.

— Va-t-en.

Murmures-tu. Achevé.
Au final, tu avais raison. Lui avouer ton amour, c'est pire que tout.

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Résumé : bonjour. Il chiale. Je chiale. Fin.