Héra veille sur elle.
Dans sa robe sont piquées des plumes de paon ; décore la jeune femme d’une centaine d’oeil et la font paraître si grande. Aujourd’hui elle est immense, elle prend toute la place ainsi enveloppée de parures ivoire, de nacres et d’or blanc.

Le voile qui obscurcit son visage n’est que la face ouverte de tous ses rituels, qu’elle avait suivi à la lettre. Le matin même, elle s’était longuement baignée - nettoyant sa peau de tout ce qu’il y avait pu avoir. Blanche, elle devenait une nouvelle femme ; se révelait capable de conquète et de victoire.

Car voilà que la spartiate se révélait dans toute sa splendeur et si l’homme était le soldat, elle était la stratège. Le mariage qui lui ouvre les pas de la liberté, qui guide son cœur vers un espoir si léger : celui d’enfin renaître.

Et de retourner à la mer.

Lorsque son père l’amène jusqu’à Melchior, elle l’ignore simplement. Ce n’est que d’un dernier regard qu’elle lui offre sa dédite si victorieuse : tu as perdu Père. Et l’enfant qui avait grandi dans l’ombre de la puissance venait récupérer sa couronne sur le crâne de son géniteur.

Elle avait volé sa liberté et bientôt volerait le monde sur lequel il régnait.

C’est d’un pas léger qu’elle fit les derniers pas vers Melchior, le cœur en diapason, la bénédiction de ses Déesses dans sa chair. Les mots ne sont qu’un brouillard qu’elle contente de suivre d’une oreille déjà lasse. Elle ne veut que se réfugier dans ses bras, que porter le triomphe et le goût de l’amour, elle veut faire briller hébé qui a si longuement vécu caché.


Mais elle ne dit rien non.
Elle se contente d’un sourire, elle a toujours été si douée pour ça.

Je t’aime. Qui vaut comme un oui. Elle lui avait déjà donné son assentiment quelques mois auparavant.

Elle ne faisait que répéter une promesse d’éternité.