La chambre étouffante deviendrait presque mortifère. Pourtant loin du monde, tu te reposes autant que tu enrages ; autant que tu angoisses.
La porte s’ouvre par intermittences ; laissant passer des infirmières ou des docteurs en tout genre. Le temps s’étire alors que ça ne fait qu’une journée que tu es ici. Pourtant tu es presque persuadée que ça fait plutôt un mois. Ou un an.

Cette fois la porte s’ouvre sur une personne que tu n’aurai pas imaginée ici. Certainement pas pour te voir en plus.
Mais il faut croire que tu avais tort car Atticus semble t’avoir trouvé.

Tressautes à son accusation, il a raison pourtant. Mais tu n’as qu’à offrir un sourire incertain. En tout cas, certainement pas d’excuses.
Le carnet à côté de toi, tu griffonnes avant de le lever devant toi :
Bonne ou mauvaise idée, il fallait que quelqu’un le fasse.
Comment défendre tes idées autrement ? Plus de silence, hurles-tu partout ; aurais donc tu désobéir une fois de plus à ton principe maître ? T’écraser encore et encore, le sourire jusqu’à en saigner ?

Il s’approche, s’asseoit sur le lit alors que tu écartes tes jambes (une avec plus de mal que l'autre) pour lui faire un peu de place (et pour éviter de finir écrasé).
Je ne voulais pas te faire peur. Ni à lui ni à personne. Pourtant tu te justifies comme un enfant pris en faute, comme si tu avais mal fait ; parce que lui pense que tu as mal agi, tu te refuses à exprimer l’inverse.
La pensée ne faiblit pas en revanche ; les deux discours cohabitent, tu détestes ça.

Ensuite ? Sourcil levé, sans comprendre. Changement brutal de sujet ou simple question sur la suite immédiate.
Sortir de cet endroit, déjà.
Pour plus vite retrouver tes crayons, plus vite retrouver la plume qui s’acharne à te fuir.