Le sourire du fauve qui observe sa proie, les épaules détendues et les mains ouvertes, la posture d’un vilain qui sait le héros acculé. Arthur aborde tout et son contraire dans cette salle de conférences aux murs confortables, à la table d’un bois clair.

Les murmures et les discussions qui s’embrasent, il n’est plus le centre de l’attention mais seulement un gredin qui récolte le fruit de la victoire. Qu’il aime arpenter le monde ainsi, à se saisir des secrets des autres, à les faire sien pour mieux en cultiver le pouvoir. Il hoche la tête, sert des mains - parfait garçon, parfait enfant au cœur d’or, regardez le à ainsi se pavoiser devant vous ainsi - regardez le obéir aux directions de vos fils.

Mais il y a un jour où il faut bien lâcher les chiens.
Les mèches noires et les prunelles émeraudes sont la libération de son purgatoire, et enfin il peut prendre l’apparence du diable.

Asclépios Cavendish, il ne manquait plus que votre personne pour finir la conférence de presse ! Votre manager nous a confirmé qu’il acceptait cette interview exclusive sur les avis de quelques personnalités.

La porte fermée, la fenêtre protégée, cette fois-ci, il tient sa proie au creux de son filet.

L’habituel nom prénom qualification pour commencer. Asclépios Cavendish, 31 ans, joueur de Quidditch d’abord aux états unis et maintenant ici. Expiration. Le soleil comme sourire, il incline la nuque. Êtes-vous prêt pour commencer ?

Dans l’ombre de ses lèvres on devine les crocs du monstre. On les avait pourtant limé de sorte qu’ils n’apparaissent plus. Vite alors il faut tirer sur la laisse, le faire s’étrangler la bave au lèvres. Et finalement, lui attacher une muselière.

Il voit, loin derrière Asclépios, l'œil morne et dangereux de son directeur comme un rappel.
On ne chatouillait pas les puissances, même lorsqu’ils étaient à leurs pieds, le sang au coin des lèvres.

La prunelle avertie retourne à son interlocuteur. De l’homme qui sourit au monde avec brio, il n’en reste qu’une ombre impavide. Presque inintéressante. Heureusement, il avait toujours apprécié ramasser les coquilles vides jetées par les ressac.

je ne vais pas aborder de sujet personnel ou lié aux évènements de la famille Cavendish. La voix qui s’éventre de pitié, il se contente d’incliner la nuque et de venir glisser ses doigts sur son stylo. Vous êtes un américain ayant vécu tant du côté magique que moldu de la Première Puissance Mondiale. L’ironie à peine perceptible, il plisse la lèvre. Que pensez-vous de la situation actuelle anglaise ?