la rage
à vif. comme sa jambe
qu’il aurait aimé
préféré, même
voir bruler toute entière
le consumer du mollet jusqu’au dernier cheveux
qu’aucune trace
ni passé
ni présent
ni futur
n’existe.
mais le voilà, droit, quoi que boitant,
répondant présent malgré la douleur, la fatigue,
parce qu’il sait, que des couteaux se tiennent
aiguisé, sous son menton,
et qu’au moindre écart
sa gorge verserait sa première et dernière rivière de sang.
dans son retard il ne salut personne,
après son entretien avec le corbeau,
il ne se contente que de chercher du regard un verre
de l’eau, du cyanure, du vin, qu’importe
mais ce n’est que declan qui se décide à s’offrir à lui
declan et ses vilains mots
declan le pourri.
alors il détourne le regard, comme si ignorer le monstre le ferait disparaître
mais il jacasse,
se fait grand, insupportable
et le regard noir du renard se pose alors sur sa triste personne,
il écoute, peu attentif, jusqu’à ce que résonne
le nom de margot.
ses traits deviennent alors durs, dessinés par la colère
il déglutit, serre le point,
il était prêt à tout entendre mais pas à entendre son nom
un maigre sourire crispé qui ne parvient à retenir la grimace de sa haine,
il inspire, gonfle ses poumons comme pour amortir sa peine,
souffle, cherchant du regard ne serait-ce qu’un point, distant, pour le distraire de lui
mais rien n’y fait
après tout
il avait attendu tout ce temps
pour enfin le maudire.
« ah, mes aïeux, c’est donc ça, l’enfer ?
observé. détesté. évité comme la peste.
et pourtant j'apparais et toi declan tu t’oses à venir cracher sur mon visage ? »il renifle, sort sa baguette qu’il regarde comme un cadavre lourd à porter.
« je ne t’ai jamais aimé. peut-être par jalousie. parce que toi t’as embrassé avec plaisir cette vie de haine et tu t’y trouves un coin cosy, douillet. »quand toi tout t’avais été imposé.
« pourquoi tu n’as pas tué le directeur, après mon échec ? hm ? pourquoi tu t’es toujours contenté de me huer comme un gosse, alors qu’un véritable disciple aurait été terminer le travail ? t’as peur de tuer, declan ? peur de simplement essayer ? toi le plus fidèle des partisans qui s’est laissé innocenter à la mort de son maître. est-ce que finalement ça ne serait pas moi, son disciple le plus loyal ? »il a suivi ses ordres tout en sachant sa liberté volée
a annoncé son retour pour se libérer,
pour mieux revenir sous ses ailes ébènes
pour mieux venger.
mais qu’a fait declan ?
son regard austère le questionne.