Nous nous étiolions du désir contenu dans ces flacons. Nous rêvions de cette mort savoureuse contenue dans ces flacons. Tu étais le maître des textures et des coutures, tu étais le créateur de nos désirs. Ainsi tu étais notre maître et sauveur tout en recélant le souffle des malédictions.

Nous nous étiolions du désir contenu dans ces flacons. Nous rêvions de cette mort savoureuse contenue dans ces bouteilles. Tu étais le maître des textures et des coutures, tu étais le créateur de nos désirs. Ainsi tu étais notre maître et sauveur tout en recélant le souffle des malédictions. Je te nomme Absolu.

Nous nous étiolions du désir contenu dans ces flacons. Nous rêvions de cette mort savoureuse contenue dans ces bouteilles. Tu étais le maître des textures et des coutures, tu étais le créateur de nos désirs. Ainsi tu étais notre maître et sauveur tout en recélant le souffle des malédictions. Je te nomme Absolu.

Aeres se demandait régulièrement comment sa vie a été dérangée du cours ordinaire des Sang-purs. Avait-elle offensée une divinité durant ses vies passées ? Vénérait-elle autrefois les démons tapis de la chair des hommes ? Ses questions n’auront jamais leurs enfants tout cela n’était que rhétorique. Le fait concret était qu’elle était dans l’Allée des Embrumes, à négocier l’achat du peu d’âme qui lui restait face à un homme dont chaque fibre de son être pondéré désirait l'arracher de son influence.

(Tellement de nuances, tellement de possibilités)
(l’arbre des choix la guidait)
(Cette branche était peut-être celle qui, enfin,)
(serai trop frêle pour son poids)


Les réactions de son interlocteurs serpentaient dans l’air, subtil marqueur de son appétence pour les mots qu’elle exulte et elle se nourrissait de cela. Lui autant qu’elle ne vivaient que perfomativement dans cette arène à ciel ouvert qu’étaient leurs existences. Elle connaissait bien assez le dossier et les rumeur sur Nimrod pour connaître sa sainte horreur de l’ennui et de ses progénitures. Si tout cela continuait à être qu’une vaste bataille, il fut le temps qu’elle pensa dans le même ton.

Le rire fut une autre singulière surprise, il avait l’aspect d’un homme ravi sous les tonalités chaude de sa réaction. Aeres en était bien aise, le rire était l’un des rares aspects dont toute l’humanité pouvait se vanter d’en être doter. Rire était rentrer dans l’âme, rire était le pas de porte des relations. Si il comptait l’user comme pion, elle empoisonnerai son âme par l’amusement qu’elle lui procurerai. C’était là, la seule issue que sa terreur et sa honte pouvaient s’accorder à rejoindre.

(les hommes se nourrisent de ta frayeur, schätzchen)
(Ne leur en donne pas plus que leur ration)
(chuchotait les souvenirs de sa mère)

D’un haussement d’épaules débonnaire, la prosodie de la voix d’Aeres était tout à fait malicieuse en réponse à la taquinerie perçue :

-Qui sait, Monsieur Vasilyev. Pouvez-vous contrôler que je ne l’ai pas fais ?

Il se servait à rien de s’empourper quant aux demandes du propriétaire de ces lieux, rien ne semblait se détacher de l’ordinaire face à ce déferlement d’idées sur le rôle qu’il pourrait lui donner. Elle s’imaginait comme cette pouliche des sports moldus, une créature avec des espoirs plaqués d’or autour de l’encolture. Elle devenait un investissement pour Nimrod, une promesse d’une alliée sûre car si il venait à parler, si il venait à dire ce qu’elle allait faire.

(les selwyn rejoindraient les fawley)
(la pitié prendrait les traits du dégoût)
(et ça, oh non, elle ne le supporterai jamais)


Ses mains, danseuses sans aucune pièce à interprèter, rappelaient l’existence de la chair en serrant le tissu ample et froissé sur ses cuisses. Une enfant, une enfant qui jouait le jeu des grands, voici comment elle se voyait dans les yeux des autres. Une enfant sur le point de jouer le pari de sa vie.

(un frisson la secoue)
(quel était cette lueur dans le regard de Nimrod)

Il fallut déglutir une fois, discrètement pour répondre sans s'embarrasser. Le silence pouvait apparaître comme de la réflexion mais la décision était déjà faite dès qu’il se tut. La honte enflammait discrètement son esprit quant à la mention des bijoux, sa vanité était donc si pleinement connu de ses confrères sorciers ?

-Vous rivalisez de courtoisie envers moi, m’offrir un tel défi sans compromettre tout ce que je suis censée être.Défendre un criminel contre de l’argent,faire jouer mes connexions pour vous garder dans les bonnes grâces de mon département. Vous rendez-vous compte qu’un seul pas de travers de ma part nous plongerait ensemble dans la tourmente ? Avez-vous assez confiance en mes dons pour parier sur mes amitiés ?

Son corps se penchait désormais imperciblement vers lui, ses longues coudes grignotant l’espace sur cette table maintes fois lavées et séchées par des mains sous payées.

-J’ai pour ma part foi en vos compétences. Sinon, je ne serai pas venue. L’histoire serait bien différente. Si vous désirez mon amitié, vous l’aurez. Si vous désirez être un ami des Selwyn, je vous accueillerai. Je suis d’une loyauté implacable quand il s’agit de plaire à ce qui peuvent m’être bénéfiques. Vos propositions m’enchantent car elles répondent à ce désir brûlant que je possède. Cependant.

Son regard se durcit au fond de ses orbites.

-Comme tout investissement, j’ai mes conditions. La première est que pour assurer vos intérêts comme les miens, j’exige un serment inviolable. La deuxième est que jamais mon frère doit être mêlé d’une quelconque façon à nos affaires, la moindre revendication des amis de mon sang doivent être transmises à celle qui le porte. La troisième et dernière est que j’attends une entière discrétion sur l’origine des fonds qui me seront alloués. Si ma situation financière s’améliore de façon trop brusque, il serai aisé de remonter jusqu’à une source crapuleuse.

Un sourire entendeur plissa le contour de ses lèvre concluant sa tirade. Son coeur ne reposait pas aussi apaisé dans son torse, il battait, hurlait, se déchaînait sous ses côtes frêles. L’inquiétude épousait en secondes noces l’angoisse dans son esprit tourmenté mais la nécessité faisait taire tout ce beau monde d’un main de fer. Bien malgré elle, les mots de Nimrod lui rappelait ce vibrant désir de jeunesse : se marier avec les bijoux de sa mère. Se marier avec la preuve qu’elle avait réussi.