tw ; suicide
sur tes lèvres
la nuit se dépose
sur tes lèvres le venin
d'une vie meilleure
d'un mensonge drapé
sur tes lèvres
les siennes

famille modeste dans un petit village, tout le monde se connaît, tout le monde va à l'église, esprits simples mais sourires sincères ((tu l'espères))
oui
tu l'espères parce que c'est là où tu vois le jour, en pleine nuit, quand personne ne regarde

chevelure blonde, joues candides, rire, éclats de rires, toujours ce rire, immortel ce rire
((uniquement le tiens))

et t'as pas le temps de vivre que t'es déjà à ses côtés
sa main qui prend la tienne pour fuir dans les champs, derrière l'église, il y a ce cerisier
les dents sont rouges, la chaire du fruit tâche, vos secrets eux, donnent des couleurs à vos visages
promesses promesses
oui tu seras mienne
je ne te lâcherai jamais
oui tu seras mienne
je t'aime
je crois
oui je t'aime
j'en suis sûr maintenant
à travers les feuilles je peux le voir

et elle avait l'air si sûre d'elle, quand ses doigts s’enroulent autour de tes mèches. Prêt à abandonner la magie pour elle, prêt à s'abandonner pour elle. Quand l'âge vient forger vos corps. Elle avait l'air si sûre d'elle.

Jeunes
on se marie jeune dans ces campagnes oubliés, il faut se dépêcher
les vœux sont prononcés
et tu es heureux, tu es heureux, tu es heureux
tu es mienne
((tu as entendu, Ephraïm ? On a coupé notre cerisier))
((celui derrière l'église?))

t'as oublié
quand t'as appelé les urgences, t'as oublié
immobile, dans cette toute petite salle de bain
((je veux la peindre en bleu))
((bleu ? Tu n'as pas peur que cela fasse trop ? J'aime bien blanc moi. ))

c'est pas la première fois qu'elle s'écroule, alors pourquoi t'ignorais à chaque fois, elle avait mal mais ce n'était rien. Ce n'était rien. Ça passe toujours, quand le corps hurle, ça s’apaise toujours.

Tu tenais sa main, si fragile dans la tienne
et elle te supplie du regard
elle n'aura jamais rien dit
jamais rien demandé
mais tu sais

les souvenirs commencent à se faire douloureux, parfois tu te surprends à fixer un vide

et un beau jour
quand ta mère te prend dans ses bras
tu te rends compte
((j'ai toujours détesté les cerises, ça me rendait toujours malade))
((idiot, va))

t'as oublié.

chronologie: