Tu refermes la porte avec soin. Pas forcément pour dissimuler ta présence (ce n’est pas le but), juste parce que tu n’aimes pas les portes qui claquent.
Ton pardessus ample frôle les étagères.

L’atelier est assez encombré, un peu à l’image des questions qui bouillonnent dans ta tête.
— Salut !

Tu n’as pas prévenu que tu passerais mais tu n’as pas l’habitude de le faire lorsque tu viens voir Cassidan.
— J’espère que je te dérange pas !

Tu n’as pas non plus l’habitude de déranger (ton sourire charmeur doit y être pour quelque chose probablement), mais tu demandes tout de même, à la fois par politesse et par intérêt.
— Je me posais une question.

Comme souvent.
Et souvent tu viens voir Cassidan, parce qu’il a toujours quelque chose d’intéressant à dire lorsque tu te poses des questions.

La réciproque est vraie d’ailleurs ! C’est agréable, une relation comme celle là, du donnant-donnant sans prise de tête (enfin, à part lorsque vous réfléchissez sur une question épineuse). Mais c’est de la prise de tête coopérative, pas opposée.

Debout entre les patrons, un air paisible mais définitivement curieux, tu poses enfin cette question :
— Pourquoi l’évolution a fait que des gens ont de la magie et d’autres non ?

C’est souvent un argument que tu te prends ça, le fait d’être une “erreur de la nature”. Heureusement, tout ton entourage t’as toujours permis de te sentir bien et légitime depuis ton plus jeune âge.
Mais tu penses à tous les autres. Ceux qui n’ont pas eu cette chance.

C’est peut-être étrange, de débarquer pour demander un truc pareil, sans contexte. Mais il n’y a pas de contexte à avoir. Juste toi, ton intérêt et des interrogations qui n’en finissent plus.