Tu passes la porte de l'appartement telle une furie pour te jeter dans ses bras. Tu le sers aussi fort que tu le peux, comme pour graver sa présence, parce que depuis quelques mois le plus évident est devenu bien incertain. Tu fourres ton visage contre son épaule, respires un grand coup.

— Tu m'as manqué putain.

Même si ça se parle tous les jours, même si ça se voit à chaque entraînement. Y a un monde entre passer du temps dans le pesant des exercices et le temps qu'on passe seulement à deux. C'est que depuis le départ de Teddy, le retour présumé de the crow et tout le reste, il n'y a que trop peu de moment où souffler, se poser, se rassurer de la présence de l'autre.

Tu relèves la tête, lui adresse un sourire avant de planter un baiser sur sa joue. Tu observes l'appartement derrière-toi, tu sais qu'il n'y passe plus beaucoup de temps depuis son départ.

— Il me manque à moi aussi, tu sais. T'as de ses nouvelles ? Il n'a pas répondu à mon dernier gif je suis outrée.

Tu passes la porte, laisses ton (lourd) sac s'échouer sur le sol. Comme d'habitude tu as ramené avec toi une bonne partie si ce n'est toutes tes possessions. Tu lui adresses un nouveau sourire, peut-être trop prononcé pour être 100% naturel. Puis, bien vite, se peint sur ton visage une expression plus désolée et sérieuse.

— Comment tu te sens ?

— Mauvaise habitude, je sais pas voyager léger.

Tu le vois prendre ton sac, le poser à l'entrée de la chambre de Teddy sans oser pour autant rentrer. Tu fronces légèrement les sourcils, tu pourrais le lui dire, glisser un commentaire, tu n'en fais rien. T'es pas bien sûr de pouvoir pleinement comprendre l'étendue de sa peine. Mais tu imagines sans problème que si demain Gus partait de nouveau à l'autre bout du monde tu pourrais pas passer sa porte sans avoir le cœur gros. Alors tu t'approches, passe une main tendre dans son dos.

— Je vais dormir là, t'en fais pas.

Tu forces un sourire pour contrer la faiblesse du sien. Lui aussi, la période post noël ne l'avait pas épargné. Entre la disparition de son mec et le départ de son meilleur ami... T'avais plus prendre conscience d'à quel point Neal pouvait être fragile. D'à quel point Neal était mort de trouille face à la solitude. Et ça, par contre, tu ne peux que comprendre. Tu baisses légèrement les yeux en glissant une main autour de sa taille pour l'accompagner dans le salon.

— Bwarf, je commence à saturer de passer ma vie à jongler entre l'ancienne et l'actuelle chambre de Gus. On a car habiter ensemble, je suis une très bonne colocataire !

T'as dit ça en plaisantant. Tu te laisses tomber sur le canapé, ne tardes pas trop avant de céder à la tentation d'une petite douceur entre tes lèvres. Tu t’accoudes au haut de canapé, étalée telle une déesse romaine prête à bouffer son raisin. Sa question te prend de court, tu rougis malgré toi.

— Je, heu, c'est très bien.

Tu détournes le regard. C'est évident et à la fois étrange. T'as encore le goût de son dernier baiser sur les lèvres et tu te demandes si c'est normal au bout de plusieurs mois de sentir son cœur battre à tout rompre pour ce simple contact.

— C'est vraiment cliché, ça me tue de le dire parce que je me sens ridicule mais ça se passe vraiment très bien je... On est bien ensemble.

Te fourre le gâteau dans ta bouche en revenant vers lui. Le fixe une seconde avant de lui assener une petite tape sur le ventre.

— Roh, c'est bon arrête de sourire comme un teubé ! Oui c'est parfait, je l'aime, c'est incroyable, pourquoi c'est pas lui que j'ai emballé à Poudlard ? Je suis amoureuse, c'est bon t'es content ?

Tu fais mine de bouder quelques secondes, avant de soupirer.

— Même si... Même si je te cache pas qu'en ce moment notre intention est tournée vers autre chose.

Tu fronces les sourcils, sembles te débattre mentalement avant d'oser demander.

— Je suis désolée de te poser la question mais Van... Il n'a pas... Il ne t'a rien dit de nouveau sur lui ?

Le nom du corbeau, t'a encore trop de mal à la dire à voix haute.

La proposition te surprend et te prend de court. Pourtant, tu ne peux t'empêcher dans la considérer plus sérieusement que tu ne le devrais. Tu manques d'intimité et ça te pèse. Vivre avec ton frère et ton père est un réel plaisir, mais faire concorder ton emploi du temps avec celui de ta famille devient compliqué. Tu ne sais pas si de l'ordre du caprice ou non, mais ne pas avoir de lit à toi, de pièce à toi commence à sérieusement t'atteindre. Tu avais envisagé d'acheter quelque chose sans pourtant te décider. Une collocation avec Neal... pourquoi pas.

— Tu voudrais ? Parce que je suis pas contre mais c'est aussi la maison de Teddy, je veux pas tout bousculer ou quoi.

Tu te passes la main sur l'arrière du crâne.

— Pour être tout à fait franche je commence à saturer de jongler entre Bristol et la coloc de Gus. C'est con mais j'ai pas de pièce à moi, d'intimité, de chez moi à proprement parler. Je pensais pouvoir passer au-dessus mais faut croire que j'ai besoin de m'ancrer quelque part moi aussi.

T'en as pas encore parlé autour de toi. Donner corps et voix et à tes besoins te semble impudique ces derniers temps. Tu lances un regard à Neal, son visage qui se ferme, tu sais qu'il prend sur lui pour ne pas se laisser submerger. La disparition de Vanitas l'a beaucoup trop amoché. Tu rabats tes genoux contre ta poitrine. T'encaisses. Il fallait toujours que The Crow s'en prenne à ce que tu aimes. Même aujourd'hui, même après ces quelques années. Il fallait toujours qu'il meurtrisse ce qui t'est proche et familier. Comme-ci sa menace était une amante en manque de ton attention, comme une petite voix qui t'encourage à reprendre la lutte. Sauf que tu as promis, sauf que t'en as pas envie.

— Je comprends. Je sais pas trop quoi te dire, hormis que je comprends vraiment.

Tu poses ta joue contre tes genoux, fronces les sourcils.

— Ça a été dur, c'est sur. J'étais furieuse qu'on l'ait emmené sur le terrain comme ça. Et Gus... Il a du mal à se remettre de la disparition de Cillian. C'est surtout que... C'est surtout que ça nous a ramené à l'époque des foxes. Putain c'est trop con.

Tu secoues la tête, considères les gâteaux une seconde avant de comprendre que t'as l'estomac trop noué pour avaler quoi que ce soit.

— Pour lui nous ne sommes rien. Pour lui, je ne suis rien. Mais pour moi, lui, c'est tout. C'est toute mon adolescence, c'est tout mon passage à l'âge adulte. Il a bouleversé ma vie. C'est la raison pour laquelle j'ai pas poursuit mes études, pour lesquelles j'ai rompu, pour laquelle j'ai fait tout ce que j'ai fait. On l'a combattu, Neal. On en a fait une obsession.

Tu te lèves, tu tiens plus en place.

— On était jeunes et stupides. On se pensait dans le vrai, on était impatient. Un type s'en prenait à notre mode de vie et le ministère ne faisait rien. On avait aucune conscience de la réalité, on a décidé d'agir. On était qu'une bande d'ados qui cherchaient à jouer aux héros. On l'a combattu merde, tous le monde le sais. Et aujourd'hui... Aujourd'hui je suis terrifiée à l'idée de payer mes pulsions révolutionnaires.

Tu soupirs te laisses tomber sur le canapé.

— On me demande mon opinion. On me demande si je vais prendre parti de nouveau. En fait non, on attend que je prenne parti de nouveau. Mais je suis morte de trouille. J'ai perdu ma mère avec ces conneries, j'ai peur de perdre Tommy, mon père, Gus. Il s'en prend à des gens lambda. Ça pourrait être toi ? Ça pourrait être Beck, Attila, n'importe qui. Pourquoi ce connard n'est pas resté mort, merde ?

Tu glisses un regard vers lui.

— Je suis désolée. Je ramène tout à moi, c'est pas juste.... Tu dois me trouver lâche, hein ?

Tu secoues la tête.

— Pas besoin d'aller jusqu'à refaire la déco. Neal, si tu veux que je reste, dis-le-moi, perso, c'est un argument qui me suffit.

Tu te prends à observer la pièce, l'appartement. Est-ce que ça pourrait devenir ton chez-toi ? Pas juste un endroit que tu occupes illégalement ? Oui, ça pourrait. Tu aurais ta chambre, ton propre espace, un luxe pour toi. Neal pourrait dormir chez Vanitas et tu pourrais avoir l'appartement pour toi toute seule. Ce serait pratique. Tu pourrais peut-être même venir accueillir Tommy de temps en temps pour profiter ?

— D'accord Neal, faisons ça, habitons ensemble.

Et ça aurait pu être le point de départ d'autres discussions. Malheureusement, le monde n'est pas assez rose pour ça. Tu fermes les yeux, te cales un peu plus contre lui. Honte de toi malgré tout, même si tous te répètent qu'il ne faut pas. L'impression de déserter ton poste, de retourner ta veste. C'était plus simple d'être courageux quand on était jeune et inconscient.

— C'est juste que cette guerre m'a trop coûté. Et j'ai peur... J'ai peur qu'elle me coûte de nouveau. C'est bête, j'ai même pas peur pour moi, j'ai peur pour eux. Pour lui surtout. Gus aussi s'est battu contre lui.

Tu souffles, un peu tremblante. T'aurais jamais cru ressentir cette terreur de nouveau. Mais quand t'as su pour l'opération t'as senti le monde s'écrouler. Gus était pourtant bien en face de toi vivant et en bonne santé pourtant t'as été incapable de le voir autrement que blesser et mort pendant plusieurs minutes. Tu avais détesté l'idée qu'il parte, tu avais détesté cette réalité qui venait éventrer votre quotidien. La guerre était finie, ça ne devait pas se passer comme ça.

La réflexion de Neal te fait cependant lever les yeux vers lui. Tu hausses un sourcil.

— Tu penses que... Tu penses que quelqu'un a volé son identité ?

Tu vois la tension dans ses traits. Tu le vois se lever, bouger un tableau derrière lequel se cache le résultat d'une enquête désespérée. Tu te lèves en silence, le regard rivé sur les notes, les fruits de ses réflexions. Tu effleures le mur du doigt.

— Je ne savais pas que... Que ça te travaillait à ce point.

Tu tournes le regard vers lui.

— Je suppose que Vanitas n'en sait rien ?

Il te semble logique que si ton petit ami refuse de te voir t'en mêler, le sien également. Tu fronces les sourcils en retournant sur le mur, plongée dans la lecture des pensées de ton ami. Tes doigts tracent des liens invisibles entre les différentes phrases. La théorie est folle, mais pas irrecevable. Et, l'espace d'un moment, tu te retrouves comme autrefois. Toi aussi, tu as été à cette place, les pensées tournées vers un grand tableau blanc chaque soir à essayer de comprendre l'ennemi, trouver dans la réflexion le moyen de le débusquer, de le détruire. Finalement, la lutte avait-elle eu une fin un jour ?

— Hm... Je ne sais pas, Neal, mais ta théorie n'est pas à jeter pour autant. C'est juste... C'est juste que ce serait se donner beaucoup de mal pour réinstaurer un climat de terreur. Qui pourrait... ? Non, qui, la réponse est évidente. Ça pourrait être n'importe quel groupuscule ou parti ayant une dent contre Bathilda Goldstein. Ce serait facile de la pousser la destitution si la situation s'envenime, ce serait alors encore plus facile de faire monter au pouvoir des partis plus extrémistes.... Mais ce serait vraiment tordu. Enfin, qui ne l'est pas en politique...

T'as repris le chemin des mauvaises habitudes encore plus facilement que celui du lit.

Tu réfléchis à toute vitesse, t'as la désagréable impression de trahir Gus en te replongeant dans tes vieux travers mais c'est plus fort que toi. Ton regard danse, fanatique, d'une preuve à l'autre, tu te mordilles le pouce dans ton intense réflexion, ton autre main parcours le tableau à l'image d'un pianiste qui fait voler ses doigts sur les touches. Neal a fait un travail de recherche incroyable. Tu n'imagines pas le nombre d'heures d'insomnie dont il a eu besoin pour rassembler tout ça. Mais ce qu'il dit fait sens, tu dois bien l'admettre. The Crow n'avait fait encore aucune apparition publique. Pourquoi ?

— Les élèvements ont été perpétués par plusieurs personnes, non ? Du coup on parle bien d'un groupe.

Tu te mets à faire les cent pas dans la pièce.

— Quelqu'un pourrait se servir de son image à des fins politiques... Mais ça pourrait être un ancien de sa bande aussi... Hm.

Tu te tournes vers lui, balance le plus sérieusement du monde.

— On devrait kidnapper ce connard de Declan Bergling et le shooter au veritaserum pour en avoir le cœur net. Si quelqu'un sait si c'est The Crow ou un imposteur c'est lui.

L'idée te plairait même. Lui ne s'était pas privé pour vous torturer alors pourquoi ne pas lui rendre la pareille ? Non. Non putain non Dorothy. Tu secoues la tête.

— Non. Non. Non. J'ai promis à Gus que je ne m'en mêlerais pas... Mais...

Ton regard passe de nouveau sur le tableau, tu t'approches, repasses en revue les preuves.

— Il faut que tu en parles à Vanitas. Si tu veux je dirai que c'est moi qui t'es poussé à chercher si t'as peur de sa réaction. Il aura les ressources pour enquêter que nous on n'a pas.

Tu viens poser une main sur son bras.

— Ta théorie est loin d'être folle et, sincèrement, je préférerai limite qu'elle se concrétise mais... On peut pas non plus exclure qu'il soit vraiment de retour... Alors par pitié n'en parle à personne. Ça, cette enquête on met Vani dans la confidence et c'est tout.

T'es vraiment inquiète.

— Tu vas peut-être penser que c'est la parano qui parle et c'est peut-être le cas mais ces types ont plongé Cillian dans le coma et maintenant elle est morte, ils ont réussi à kidnapper un nombre important de personnes et à les cacher, ils ont tenu tête à des équipes d'auror. C'est plus un jeu, Neal, tu risques peut-être ta vie en fouillant comme ça. Et je veux pas te perdre. Fin, je veux pas que tu te perdes sans moi, ok ?

Gus va être furieux. T'as toujours su que tu serais celle qui déclencherait votre première dispute de couple.

— Sherlock il fait jamais cavalier seul. Puis je suis ta colocataire.

— Crois moi, Declan ne mérite clairement pas ta retenue. Mais bon, ok, on n'ira pas kidnapper des gens armés de cagoules et de gilets gris, ok.

Ça aurait été pourtant efficace en plus de te faire du bien. Tu regardes à nouveau le tableau, te cherches une excuse. Théoriquement tu n'as encore rien fait, donc théoriquement tu n'as pas encore trahi ton incroyable petit copain. Mais t'es aveugle et encore moins sourdes à tes propres sentiments. Si la peur prédomine, y a comme ce besoin désespéré d'agir. Comme-ci tu pouvais régler pour rapidement les choses, comme-ci tu pouvais mettre un terme à ce brusque retour cauchemardesque, comme-ci tu pouvais être cette adolescente téméraire de nouveau. C'est que tu ne veux pas que Gus disparaisse, tu ne veux pas que le corbeau ou sa doublure te prenne quoi que ce soit de nouveau. C'est que ta peur que ta passivité soit aussi dangereuse que ton action. Tu baisses les yeux, secoues la tête.

— Tu sais, si je dois me fâcher avec lui je me fâcherai et ce ne sera pas de ta faute mais de la mienne.

Ton regarde une dernière fois le tableau avant de passer une main fatiguée contre ta nuque.

— Tu sais.... Si je devais être vraiment honnête avec moi-même je dirai que je suis perdue. Je suis terrifiée qu'il soit de retour, lui ou un imposteur on s'en fiche, mais juste que son aura soit de retour. Une partie de moi a envie de me mettre des œillères et de me faire toute petite, pour pas attirer son attention, pour pas prendre le risque de m'en prendre plein la tronche et de mettre en danger mes proches...

Tu relèves les yeux vers lui, essayes de soutenir son regard comme pour te montrer courageuse. Mais bien vite, tu baisses les yeux, honteuse.

— Mais ce serait mentir de dire qu'une autre partie de moi à pas envie de foncer dans le tas. Pas par courage ceci dit. Non, plus par panique, par peur. Plus il reste, plus y a des chances qu'il y ait d'autres drames, d'autres victimes. Et qui sait, la prochaine fois ça pourrait être toi, mon frère, un membre de l'équipe, Gus. Je crois que je m'en voudrais plus s'il arrivait quelque chose à quelqu'un que je connais alors que je n'ai rien fait.

Tu soupirs, tu te sens ridicule.

— Bref, tout ça pour te dire que t'es pas la cause de quoi que ce soit. Je voudrai juste... Je voudrais juste qu'il disparaisse de nouveau, qui qu'il soit.

Tu viens poser ta tête contre son torse, fermer les yeux.

— Depuis qu'il est de retour, je me pose des questions. J'en viens à me dire qu'on aurait dû être plus radical à l'époque, qu'on a été cons de jouer les gentils pleins de principes. C'était la guerre pour nous, vraiment. Mais on s'est comporté comme des idéalistes. Si on avait accepté de se salir les mains alors peut-être que...

Tu secoues la tête.

— Je dis des conneries, c'est la peur qui parle. Je veux juste... Je ne veux plus perdre qui que ce soit. Je l'aime tellement si tu savais... S'il lui arrivait quelque chose à lui... À Tommy... À mon père... Je m'en remettrais pas.

Tu souffles, un peu tremblante.

— Mais on doit pas jouer aux héros, hein ? On doit laisser Vanitas faire son travail, hein ? C'est le bon choix, hein, Neal ?

Tu ne sais pas s'il pense vraiment ce qu'il dit mais qu'importe. À ce stade, tu n'attends même pas de réponse honnête, juste une réponse tout court, même si c'est pas sincère, même si c'est pas vrai. Et il te la donne alors t'as rien d'autre à dire. Il a dit qu'il faut faire confiance et c'est tout ce que tu demandes. Une ligne à suivre, une voie à embrassé.

— Ouais... Ouais, t'as raison.

Tu passes les bras dans son dos pour le serrer contre toi. Respire à pleins poumons quelques secondes pour essayer de t'apaiser. Tu finis par te détacher pour le regarder plus sérieusement.

— Cependant, il va falloir que j'en parle à Gus. Je ne veux pas avoir de secret pour lui, pas sur ça du moins. C'est trop important, tu comprends ?

Tu penses qu'il peut comprendre, oui. S'il y a bien une chose qui fait que votre amitié est si vive, c'est parce que vous vous comprenez l'un l'autre, que vous vous écoutez. Tu attends néanmoins sa réponse avant de sourire.

— Et si.... Et si on laissait ça de côté pour ce soir et qu'on allait fêter notre future vie commune à coup de sucrerie et de séries kitch ? T'as déjà vu amour à haute tension ? Tu sais c'est le film avec cet acteur sorcier bodybuildé qui doit sauver la fille du ministre de la magie. Fille qui est forcément, ultra grande, mince, jolie et qui reste ultra bien coiffée même après avoir essuyé quatre stupefix dans la tronche.