Il a laissé sa merveilleuse plus loin, après être resté quelques temps à ses côtés - Siren lui, s’est épris un moment des personnes qu’il a croisé. Certaines dont les pas gracieux étaient mémorables ; d’autres qui scintillaient sous les lumières l’ont enveloppé d’émotions variés. Alors comment oublier cette charmante cracmolle - associée sans doute à celui qu’on ne présente plus (et quelle personnalité !) non pas qu’il s’intéressait plus que cela à toutes ses inepties, mais Siren savait éliminer la menace quand il en distinguait une, ou du moins savait-il s’amuser pour les rendre encore plus ignobles. Lui, il n’y voyait pas vraiment de mal, tant que c’était assez divertissant.
Et lorsqu’il arrive à sa loge, c’est bien droit dans sa posture ; fier dans son allure il s’est gracieusement vêtu d’une chemise plus vorace sur le tissus - de cette transparence qui laisse entrevoir les écailles les plus moindres.
Il sourit si éhontément que s’en est naturel, et alors qu’il finit par entrer c’est son regard qu’il pose instantanément sur celui qu’il est venu embêter un peu (un peu simplement) persuadé qu’il saura le divertir.

— Monsieur Bergling, quelle prestation ! Entre sans s’énoncer, parce qu’il n’a jamais besoin de s’énoncer. Peu surprenant en réalité, sachant que l’émission s’en est chargé. Quand il applaudit délicatement, il pense à sa prestation avant la sienne - mais rien de trop mauvais, simplement qu’il avait besoin de se sentir applaudit, même pas lui-même. Enfin, il n’était pas là pour qu’on l’acclame ; il se trouvait sans doute au mauvais endroit, après tout. J’ose imaginer que ça n’a pas été chose simple, et pardonnez moi si je me trompe ! Je ne suis pas en train de vous sous estimer.. Rire cristallin aux bords des lèvres, déborde d’ironie ; qu’il s’approche sans trop de retenue pour l’inonder de sa présence. Il n’a jamais été doué pour rester loin après tout ; Au contraire, vous étiez très élégant. Sourire mi-sincère mi-moqueur, il fallait l’avouer Siren - c’est qu’il savait qu’il importunait.
Il savait qu’il importunait bien plus que sa visite en elle-même, et il se sentait désespérément obligé d’en user pour s’amuser un peu. Que faisait-il de mal, après tout ?

Il se moque bien en réalité, de ce que des quelconques peuvent bien penser de lui ; il fleurit même des compliments qui n’en sont pas totalement (voir pas du tout) mais ça l’a toujours amusé de contrarier les uns par sa simple présence. Il imaginait qu’il fallait là bien être faible d’esprit pour être irrité de la présence d’une autre entité. Ce type de personnes étaient plutôt du genre à le faire rire à gorge déployée, c’est qu’il appréciait tant être si effronté en leur présence, rien que pour se divertir, et il se moquait bien d’en payer le prix fort.
Cependant Siren ne l’aurait sans doute pas songé si téméraire dans ses actions ; il se savait débordant de confiance, et il se savait assez olympien pour ne pas s’en sentir blessé. Au contraire, il ne put pas même retenir un rire honnête.

— Sauf votre respect Monsieur Bergling, les poissons gardent une odeur similaire sous l’eau et en dehors. Mais vous êtes probablement trop stupide pour le savoir. Qui reste cependant fermement entre ses cordes vocales - oh non, il ne voudrait pas se rabaisser à si peu de convenance. Pourtant, il ne peut que se sentir ravi de ce parfum qui l’embaume. Quelle délicate attention, vous allez finir par me flatter. Il se doute bien qu’il n’est là qu’un simple désir d’arrogance.
Et l’arrogance, il l’adore - ce qu’il aime aussi c’est les visages qui se tordent de dégoût à sa vue. Bien qu’il préfère ceux qui ne naissent que pour l’adorer et l’aimer, il s’agit d’une part nécessaire pour tout artiste qui se respecte.

— Et je vous en remercie d’avance. Adroit le sourire aux lèvres qu’il prend place, appuyé contre l’un des bureaux de la loge. De ses doigts prend la peine de saisir le verre pour s’en servir une quantité d’eau suffisante ; il se doute bien que celui-ci a déjà été utilisé et s’en moque bien. Mais s’il doit l’écoeurer à en tordre son visage de dégoût, il en profitera aux mieux. Se désaltère et souriant s’énonce ; Oh pardonnez mes mauvaises manières.. Puis-je vous servir quelque chose ? Qu’il ne se défait pas de son regard, sourire brodé aux lèvres - minimise la distance qui les sépare, sans doute un peu trop amicalement pour quelqu’un qui déteste à ce point ce genre de créatures.

Il doit se retenir de de ne pas rire aux éclats ; parce qu’il est si puéril son comportement, et parce qu’il s’en amuse bien plus qu’il ne le devrait. Siren n’a nulle nécessité de gronder sa valeur au monde, encore moins à quelqu’un comme lui ; il ne s’offusquera jamais de rien, et il le sait. Il s’en amusera plus que le reste et quand c’est sa main ganté qui vient le repousser, il a un sourire effronté.

— Allons, pas besoin d’être si effarouché. Je ne vais pas vous manger.. Le laisse se recoiffer ; l’admire de dos, même si c’était un bien grand mot pour une personnalité si détestable. Quand bien même je mourrai de faim, ce n’est probablement pas vous que je dévorerai en premier. Il n’était sûrement qu’un mirage, pas assez intéressant aux yeux de la sirène pour être dévoré, mais il suscitait tout de même son intérêt. Les gens craignent ce qu’ils ne connaissent pas, mais Declan avait de toute évidence conscience de qui prenait place face à lui.

Mais à la mention d’un ami - qui n’en a pas vraiment été un - Siren se tend. Les muscles froissés, il tente néanmoins de garder un air parfaitement neutre. Il détestait bien l’écho de son nom, comme il détestait tant d’autres choses mais il s’y était fait ; il n’était pas le seul à le mentionner, et certains n’avaient pas oublié cette période. En effet, quand les gens vous portent de l’intérêt, c’est toujours tragique quand ils s’en vont. C’est un constat logique pour toute personne qui s’est déjà vue portée une quelconque forme d’amour. Ce qu’il sous-entend peut bien être qu’il doute que l’écrivain est déjà reçu un quelconque intérêt. Un intérêt qui comptait réellement, tout du moins.
Mais à son sourire, Siren ne veut que ricaner délicatement ; songeait-il avoir à ce point fière allure ?

— Oh, Monsieur Bergling ! Sourire éclatant aux lèvres alors qu’il s’empresse de passer un bras (trop amicalement sans doute) autour de sa nuque. Je compte donc parmi les hommes, à vos yeux ? Moi qui pensait ne rien valoir. C’est sarcastique au possible, mais il s’en amuse - alors il se gausse bien du reste. Jouer avec les mots et sa spécialité et s’il peut appuyer le fait qu’il ne l’ai pas considéré comme une créature, ça ne pourra qu’en être plus excitant.

C’est plus par intérêt qui garde la tête froide, mais Siren sait perpétuellement ce qu’il fait naître chez l’écrivain et il en joue, ça fait frémir (en quelques sortes) quelque chose en lui ; ça l’amuse aussi bien qu’il se gausse systématiquement du peu de mordant qu’il lui donne. Visse son regard dans le sien sans le détourner, c’est qu’il a toujours adoré ça de toute manière, aussi bien qu’il se sentait de trop.

— Évidemment, l’ambition est inutile si ce n’est pas pour la revêtir. Rires alors qu’il distingue que son piège tendu fonctionne à ravir ; le voici piégé, et il n’en est que plus amusé. Il n’a pas eu à faire grand chose, pas même à poser les toiles. Monsieur Bergling l’a fait lui-même, et il lui a grandement facilité la tâche. Mes excuses, est-ce moi qui vous coupe ainsi le souffle ? Sourire chaleureux collé aux lèvres, un peu moqueur. Bien trop cynique pour sa propre personne, car il se doutait que c’était bien loin d’être un compliment.
Mais quand la menace résonne, son sourire se déloge pour imposer une mine plus étonnée que réellement inquiète. La sécurité ? Mais qui ne rêverait pas d’être à sa place ?

— Monsieur Bergling.. Et il répète encore une fois chaque syllabe de son nom, comme s’il l’enlaidissait exprès à chaque reprise. Entre vous et moi, qui est le plus susceptible d’être interpellé par la sécurité ? Vous ne trompez personne, vous savez.. Soupir qu’il hausse les épaules, s’approche pour le détailler de plus près un instant. Je suis pourtant persuadé que vous valez mieux que cette image que vous vous collez. Index qui s’appuie sur son front, alors qu’il le retire empressement, s’essuie sur le costume du concerné. Geste puéril qu’il effectue avant de se reculer d’un minuscule pas. Mais il est sûr de lui, car s’il veut jouer à ce petit jeu, Siren est toujours doué pour jouer les victimes. Car entre un sang-mêlé et un hybride, lequel est le plus passible à se faire brusquer ?

Il a le regard qui se visse dans le sien ; s’accapare toutes les lueurs même les plus laides qu’il pouvait bien lui adresser. Qu’est-ce que cela lui apportait - probablement rien, probablement pas grand chose. Mais supposer qu’on le regarde même de dégoût lui suffisait, c’était qu’il aimait simplement les visages distordus même ; ceux qui grimacent de dégoût, de colère ou qu’importe en le percevant.
Et ses excuses ne font pas l’effet escompté - un peu déçu Siren de percevoir qu’il pliait si aisément, bien que cela se soit avéré prévisible et légitime, il ne pouvait retenir ce sourire cynique sur les courbes de ses lèvres, et il ne pouvait pas plus prétendre éprouver ne serait-ce qu’un peu de respect envers l’homme qui partageait ce peu d’espace.

— Avez-vous toujours été si doué pour divaguer ? De la même façon qu’il dressait un nouveau cheminement de conversation ; et Siren ne pouvait lui-même nier cette colère grondante que cette simple mention avait créé. Mais il n’était plus ravagé, encore moins blessé, et ce depuis longtemps. Pensiez-vous que je pourrais faire cela, si mon âme était encore blessée ? Cela incluait le regarder si longtemps qu’il s’en éprenait presque, cela incluait aussi ne pas cesser de réduire la proximité naissante. Peut-être que Siren savait jouer de ses apparences, peut-être qu’il n’était qu’un simulacre qui tentait de se convaincre.. Peu importait réellement, au final.

— Je vous arrête tout de suite, Monsieur Bergling. Ricanement aux bords des lèvres, l’allure plus détendue qu’il n’y paraît ; car si s’en était bien alors il avait beaucoup d’humour. Ça délaissait presque toutes les immondices dont il était composé. Si je veux une chaussure à mon pied, je l’arrache vous savez. Mais vous semblez vous plaire à en enfiler une qui n’est certainement pas la vôtre.. Référence malicieuse à tout ce qu’il peut paraître au delà des apparences. En réalité il ne le connaît pas plus que ça et simplement se plaît-il à souvent laisser les doutes assaillir ceux qui n’en ont pas vraiment - si tant est qu’ils le méritent. Sourire aux lèvres alors que le grondement de sa voix résonne, symphonie élégante dont il ne laisse pas sonner une seule fausse note. Est-ce que vous comprenez ?