Déchire en deux les cieux
De tes bras tu engloutiras
Les aimés les amants les parias
- Sinistre énergie – énergie libre


La création d'un soleil, Melchior tu es le cœur même de cette explosion. Tu gardes contre toi l'étoile qui se meurt et brûle tout sur son passage.
Chaleur immortelle, chaleur qui fait fondre, fondre, qui fait trembler l'air, qui gronde plus fort que le tonnerre. Toujours, encore, à jamais, incendie au fond de ton âme, incendie sur le bout de tes doigts.  T'es l'enfant qui a fait un pacte avec une étoile filante, t'es l'enfant qui a dévoré le feu de cheminée, t'es l'enfant qui cessa de pleurer quand il comprit qu'il n'avait qu'un seul but.
Porter sur ses épaules les constellations pour qu'elles viennent marquer à jamais le ciel.

Tu te vois comme un simple spectateur, fier Melchior, tu es si fier de ta famille, alors comme le simple spectateur que tu es tu offriras tes yeux et ta vie sans une seconde d'hésitation pour leur donner gloire et pouvoir. Toi, l'être qui brille sans cesse tu as si peu de considération pour ta propre personne. Toi l'immense soleil tu offres ton dernier souffle à une chevelure dorée qui , genoux écorchés, demandera tes bras pour y disparaître.

Sans attaches pour piétiner le sol plus rapidement, sans attaches pour que tes ailes recouvrent l’entièreté du ciel, sans attaches pour que tu puisses briser les chaînes des autres.

Injection directe dans les veines, joie liquide, peinture montrant une terre radieuse.
(( t'as oublié Mechior, t'as oublié ce que c'était le chagrin la peine les cœurs brisés. T'as oublié parce que tu te devais de rayonner pour ta famille, t'as oublié pour essuyer les joues rouges du revers de ta main, t'as oublié pour mieux tenir ))
parfois t'aimerais t'en souvenir.

Le monde devant ses yeux ne possède que deux couleurs, tu as tellement évolué dans ce blanc -mensonge- dans ce parfait halo de lumière que le reste ne peut qu'être d'un noir de jais. Les monstres tu leur tords le cou parce que c'est ainsi que les choses sont faites. Tu leur rends service au fond, cela semble si douloureux de se tordre en deux sur un sol couvert de suie. Cela semble si douloureux de ne pas posséder de magie, de voir la lumière et de ne pas pouvoir l'atteindre.
Toujours de ton sourire tu porteras les damnés vers un monde meilleur pour eux tandis que de ta lumière tu inonderas les tiens.

La discussion n'a pas lieu d'être.
Elle n'a jamais eu raison. Ta vérité est indestructible au creux de tes poings que tu écraseras sur les souillés.
Voix qui porte, voix qui tonne.

Paladin d'une cause si tordue.
Paladin des diablotins et démons rieurs.
Paladin qui arpente les limbes.

Tu t'es tellement oublié Melchior que quand tu regardes dans un miroir ton visage est arraché de ton corps, un trou noir béant qui t'observes, sans yeux ça regarde, immobile, sans bouche ça sourit.
Tu n'autorises aucunes émotions s'approcher de toi, que les cendres d'un dessin fait quand tu étais enfant continuer de jouer le rôle. Tu ne sais pas ce qui se trouve derrière le monstre sans visage.

Tu ne te connais pas.

Droiture. Droiture pour montrer le chemin, droiture pour impressionner, pour que l'attention soit rivé sur toi , pour que tu puisses offrir un semblant de liberté pour les plus jeunes de ta famille, toujours plus rigide, la colonne vertébrale, toujours plus tendu, tes épaules. T'aimerais que tout les regards soient rivés sur toi pour que la main qui étouffe tes aimés lâche un peu, les laisse reprendre leur souffle.

Véritable forteresse jamais tu ne t'écrouleras.
Véritable monstre jamais tu ne poseras un genoux à terre.
Ravale la douleur, Melchior, ravale la rage.

Et inonde le monde de tes flammes.