It's not a battle, it's War

Tu n’es pas des plus ravie de cette promotion Darya.

Parce qu’elle a entrainé la démission forcée de ta meilleure amie, n’a fait que renforcer un doute que tu as pour Bathilda depuis la journée des magiques non magiques, et sa disparition soudaine étrangement inopinée au début de la débâcle te reste encore en travers de la gorge. Elle t’a placée là, simplement parce que c’est un siège éjectable, une place aussi prestigieuse que compliquée. Pour ne pas dire risquée. Sans parler de ce qui en découle, travailler  avec Leonid en direct alors que vous ne pouvez pas vous voir, devenir la supérieur de Clovis, et d’Izar, il allait définitivement te falloir les épaules.

Mais là encore ce n’était pas le sujet du jour.

Non il y avait bien plus urgent, si ce n’est préoccupant. Tu avais insisté pour garder ton bureau, mal à l’aise de prendre celui d’Evonice. Alors tant qu’on ne t’obligeait pas à bouger tu avais demandé à Fallen de te rejoindre dans ton bureau, soupire au galbe de tes lèvres, passe en revue tout ce que tu sais, tu n’as que cure de sa famille, le fait qu’elle les ai traqué est un bon point pour elle à dire vrai. L’illégal ce n’est que peu de chose. Même si vu ton poste désormais tu ne peux te permettre de penser ainsi.

Tes doigts qui jouent, font tourner ta bague de fiançailles délicatement, tout arrive en même temps. Le mariage, la promotion, les fiançailles d’Izar, Evonice, Sage qui vous quitte, Clovis que tu n’as toujours pas confronté à propos de Jasper, ton plan qui n’avance pas. Rien ne va comme tu le voudrais.

Ton regard ambre qui se loge à la porte au régulier du bruit, ta voix qui porte.

— Entrez… Bonjour.

Il n’y a pas de surprise, mais tu esquisses le maigre d’un sourire presque trop éphémère pour le croire réel. Te lève de ta chaise, pour lui indiquer de s’installer dans le fauteuil qui te fait face.

— Café, thé avant qu’on ne commence ?

Tu n’es pas une sensible d'apparence Darya. Tu pourrais lui demander comment elle va, mais vous n’êtes pas amies. Cependant tu la respectes suffisamment pour faire l’effort d’être agréable.

It's not a battle, it's War

Tu es prise de court qu’elle te félicite brusquement de tes fiançailles. Ce n’est pas la première à le faire, seulement il y a un coté où tu ne sais toujours pas te positionner par rapport à ce mariage, c’est qu’il n’y a pas d’amour, c’est que ça jase à ton propos. D’abord le grand frère, puis le petit, et puis tu voles le poste de la grande soeur. T’as jamais demandé ce poste, et le reste c’est surtout une porte de sortie.

— Merci.

Sobre, dénué d’émotion, tu n’as pas l’impatience des mariées transies qui en rêvent depuis toujours.Ton attention bien plus concentrée à la perfection du thé noir qu’elle a demandé. Sourire contrit pour ne pas dire amère à la suite. On a sacrifié Evonice, et la pillule n’a pas l’intention de passer.

— Moi non plus.

Echec comme elle le dit, et en même temps tu voudrais dire plus Darya, mais les murs ont toujours des oreilles.

— On répareras les erreurs qui ont été commises, Mademoiselle Cavendish. Soyez en certaine, je n’aime pas à rester sur une note amère.

Et ce n’est pas des erreurs inexistantes d’Evonice dont tu parles. Non, loin de là. Mais l’erreur de Bathilda d’avoir évincer ta meilleure amie.

— Allons étape par étape. Comment vous voulez procéder pour rétablir votre situation ? Je n’aime pas à ce qu’on défigure des figures comme la vôtre sous des calomnies injurieuses. Et j’aime autant ne rien imposer en premier lieu.

Parce qu’on a vraiment trop imposé de choses ces derniers temps.

It's not a battle, it's War

Sourire convenant au galbe de tes lèvres. C’est qu’on dit rarement qu’il est aisé de travailler avec toi. Vipère acariâtre, qui ne supporte aucune imperfection. Bathilda était en chasse aux sorcières, mais tu ne comptais pas la laisser rouler sur le sang-purs éhontément. C’est qu’elle est vorace ta rage.

— Mentir me semble en effet bien mal venu. Mais tout dire ne serait pas adéquat.

Le tout fourmille à l’intérieur de ton esprit Darya, encore, et encore, tu te mets à sa place, tente de voir ce que toi tu ferais.

— Ce sont des chiens de faïence, ils chercheront à dévorer le moindre bout de gras.

Amère dans son ton.

— Il faut un discours simple, pas de fioriture, toujours le même. De toute façon la vérité est facile à répéter. L’important ce sera de miser le calme. Ne pas courrir à démentir tout ce qui se dit sur vous. Vous dites ce que vous avez à dire et stop.

Les rumeurs ça continuent toujours de courir, mais plus on les déments plus elles restent.

— Ca va être un mauvais moment à passer. Je ne vais pas mentir. Seulement je serais là pour vous soutenir. Vous pourrez toujours venir vous défouler verbalement ici de la mauvaise foi des journalistes. Ne perdez pas de l’énergie à démentir pendant des heures, oubliez les réseaux sociaux et toutes ces autres stupidités, ça ne fait qu’alimenter le drama dont le peuple se nourrit.

Tu détestes ces médias, cette prolifération de haine jetée par les fenêtres.

— Dans votre compte-rendu, parlez de manière sobre, n’hésitez pas à appuyer le fait qu’il a été dur d’aller contre votre mère, de réaliser que oui certains membres de votre famille ont pris part à quelque chose que vous condamnez. Ne dépeignez pas votre nettoyage, ça entacherait surement un peu l’image plus victime de cette histoire.

Soupire entre tes lèvres.

— De toute façon le démentir du ministère, finira surement par se faire plus bruyant que votre affaire. Et je compte là dessus. Si on reste ferme, direct, et qu’on alimente pas les choses se feront d’elles -même. Les Sang-purs utilisent un peu trop cette technique pour tout vous dire, mais ça marche.

Ton regard à la faveur du sien.

— Vous vous sentez prête, pour tout ça ?

It's not a battle, it's War

La comparaison avec les hyènes te font esquisser un sourire Darya, te donne le sentiment que vous vous comprenez. Et après le long de ta tirade tu la laisses digérer le flot d’information infinie Le silence agréable pour emplir la pièce, laisse le temps d’une gorgée agréable et chaude de breuvage, alors que tes ongles tapotent sur la tasse dans un petit bruit régulier.

Et tu l’écoute, hoche doucement la tête, apprécie l’honnêteté dont elle fait preuve. Elle n’est pas prête. Qui le serait.

L’ambre de tes iris qui observent la bulle de silence, ton regard plus grave. Vous allez enfin pouvoir réellement discuter.

— Cette situation ne s’annonce pas bonne du tout. Je suis navrée si mon discours parait alarmiste.

Seulement tu as tout retourné dans ton esprit des milliers de fois Darya.

— Je vais être honnête je ne crois que Crow est en vie. Mais que quelqu’un agit en copicat. Mais si on y regarde bien c’est différent. Les disparus ? Aucun hybride, aucun cracmol, que des Sang-mêlé et des Sang-pur. Les plumes ? La journaliste ? Uniquement quand toi et Evonice êtes sur scène.

Ton regard qui la fixe. Moue sur tes lèvres, grimace, toujours quand tu vas être sincère.

— Faut-il seulement parler de Bathilda qui disparait pile à ce moment-là ? Qui fait changer le programme pour mieux s’éclipser, revient jouer le grand rôle dans de virer Evonice. Dans une optique soyons honnête de se débarrasser des Lestranges du Ministère. A moins que ce ne soit généralisé au Sang-Pur. Elle ne m’a pas mis là par hasard.

Dépose ta tasse délicatement.

— Et il y a surement plein de choses que j’ai raté. Et ça m’agace. Votre avis ? Vous en avez surement à rajouter ? Dites moi je ne vire pas dans une paranoïa illusoire.

It's not a battle, it's War

Tu la détailles, prends le temps de lire entre les lignes de chacun de ses mots sans jamais la couper. Tu la rejoins sur cette idée que Crow sert plus mort que vivant, et c’est bien vrai. C’est quelque chose que tu aurais pu fomenter toi-même si tu avais probablement bien moins modéré.

Un coup de poker brillant.

Mais il va vous falloir être plus brillant que ça.

— Je n’ai pas pour habitude de me laisser duper. Et j’aime croire qu’il en va de même pour le ministère. Il faut qu’on reste clair, pour avancer droit vers là où il est nécessaire pour étouffer cette illusion dans l’oeuf. Les dégats sont suffisant.

Tes ambres sur elle quand elle reprends sur Bathilda. Tu ne mettrais pas ta main à couper qu’elle n’a rien à voir là dedans. Parce que tu te méfies trop d’elle pour ça, et que rien ne semble fonctionner. Tu as un rictus mauvais à la suite des insinuations sourdes. Une gorgée de thé pour bruler le glas de ta gorge.

— Faut-il encore que quelqu’un veuille sa tête.

Tes doigts qui déposent la tasse vide.

— Il est vrai pour les cracmols et les hybrides. Seulement je me demande qui est vraiment la cible derrière tout ça. Parce que oui on été pris parti que des gens différents. Je ne parlerais du grossier des plumes, et du signe du Corbeau. C’est beaucoup trop flagrant.

Beaucoup trop.

— Qu’avons nous. Un auror sous impero, probablement Madame Goldenstein aussi, une accusation publique de quelqu’un du Ministère, est-ce trop de penser que le vrai but de tout ça c’est le Ministère ? Je veux dire quand pendant qu’on court au démenti, on ne protège pas nos rangs. Apparemment fragile pour qu’on se fasse duper de la sorte.

Soupire entre tes lèvres.

— On nous pousse à nous tirer entre nos propres pattes.

It's not a battle, it's War

Il est rare qu’on te surprenne Darya, cependant Fallen vient de le faire, par son compliment. La surprise se lit un instant dans ton regard. Et elle assène une reflexion à la suite de la tienne, appuit les évidences, celles qu’il ne faut pas perdre de vue, celle qu’on veut continuer à voir. Pour ne pas devenir aveugle et perdre tout le contrôle.

Tes ambres qui se logent sur elle inquisitrice.

— Cela me semble parfait. J’ai un futur époux sous mes autres, et au delà de la haine que me voue Leonid Vasiliev, je sais très bien quelles cartes me seront utiles avec lui. Me reste à rajouter quelques soldats à mes rangs et j’ai déjà des gens en tête.

Tes doigts qui se croisent alors que ton cerveau fomente le meilleur des plans.

— S’il y a une information à trouver. Elle ne risque pas de m’échapper.

Tu te lève, tant ta main qu’elle n’ait plus qu’à la serrer.

— Bienvenue en zone de guerre Mademoiselle Cavendish, ravie de savoir que nous ferons équipe.

Et peu importe si ça nécessite de détrôner quelqu’un, ou d’avoir du sang sur les mains, pendant un instant ton sourire s’étire pour mieux disparaitre. Tu les écraseras tous si c’est ce qu’il faut faire. L’ordre reviendra. Vaincra.