Allongée sur le ventre, elle profite de cette fin de journée pour s’affaler sur son lit. Les pages de son magazine sur le Quidditch qui sont tournées d’un revers la main, s’en même les effleurer. Un silence ambiant, car aucune de ses camarades de chambres n’étaient encore rentrées, Naomi en profite pour s’essayer à son sort pour tourner les pages dans des murmures. Rien de très concluant, qu’elle s’oblige donc à le dire haut et fort lorsque la porte finie par s’ouvrir. Le regard qui s’élève, rempli d’espoir.

« Oh Sisi ! »

Elle à ce grand sourire qui englobe bien la moitié du visage. Descend de son lit avec vitesse pour s’approcher de sa camarade de chambrée, elle arrive jusqu’au bureau pour observer la pile de livre qu’elle vient d’y abandonner.

« Tu as encore dévalisé la bibliothèque à ce que je vois ! Tu vas vraiment réussir à lire tout ça ? »

Sans nul doute surpris. Des livres en tout genre, avec tout cela dans les bras, Persephone était le stéréotype parfait d’un Serdaigle pour les autres premières années qui ne connaissaient pas grand-chose des autres maisons. Le sujet était pourtant très centré, que Naomi prend la peine de lire l’ensemble des titres présentes sur les tranches. Légère acquiescement de temps en temps, semble confirmation la sélection des ouvrages. Très bon choix, qu’elle aurait pu clamer. Bien qu’elle n’en savait strictement rien, car aucun de ses livres ne lui disaient la moindre chose.

Sans doute l’avantage d’avoir toujours baigné dans le monde magique et d’y avoir, tout simplement été éduquée. Il n’y avait jamais eu question de l’autre monde pour Naomi, car comme beaucoup, on lui avait promis un brillant avenir quand bien même elle n’était pas encore capable d’ouvrir une porte d’elle-même.

« Super ! Bon je me suis un peu ennuyée en sortilège car j’avais déjà vue tout ça à la maison. Heureusement que j’ai pu m’amuser un peu avec Riri ! »

Elle ne faisait aucunement preuve de vantardise, mais bien de vérité. Pouvait-elle être blessante pour certaines personnes, mais Naomi avait toujours été élevé dans la sincérité.

« Quoi que, je ne sais pas si tu l’as remarqué, mais quand le professeur est venu me voir. C’était pour me gronder. »

Elle lève les yeux au plafond, une légère moue qui se dessine malgré tout, déçu par ces événements.

« Apparemment le fait que je n’utilise pas ma baguette à vraiment l’air de le déranger alors… Je vais devoir faire quelques efforts supplémentaires ! »

Une habitude qu’elle devait changer pour le bon plaisir de l’école. Elle qui avait été préparé à bien des choses, hormis l’utilisation d’une baguette magique. S’appuie alors contre le bureau, observe Persephone avec ce regard étoilé.

« Et toi ça a été ? De loin j’ai eu l’impression que tu t’en sortais assez bien ! »

Trouver autant de livre passionnant était quelque chose que Naomi ne ressentirait jamais. Beaucoup de chose serait capable de la guider, de faire battre son corps et d’avoir l’esprit éblouit. Mais la lecture était un élément bien abstrait, souvent obligatoire. Un plaisir qu’elle ne ressentirait jamais bien qu’elle s’imaginer pourquoi ils étaient capables de remplir d’étoiles les yeux de Persephone. Et alors, lorsqu’elle lui demande de l’aide, Naomi explose de rire. Non pas par moquerie, mais bien parce qu’elle se considérait la dernière personne pouvant être capable d’apporter de l’aide à quiconque.

« Je pourrais faire mon possible, mais je ne garantis rien. C’est très différent de déjà l’avoir vue avec ma grand-mère et d’être capable d’aider quelqu’un ! Puis, je suis persuadée qu’une fois qu’on passera au sort un peu moins basique, je risque de nager. »

Qu’elle hausse très légèrement les épaules. Elle n’en savait rien en vérité, s’imagine juste que compte tenu des difficultés de certains élèves, Naomi ne se voyait pas tout réussir du premier coup si elle n’avait pas cette marge d’avance. Qui plus est, lorsque l’on sait que ses bases n’étaient pas bonnes pour Poudlard et qu’elle devait revoir son éducation pour leur faire plaisir. Du moins, si elle souhaitait réussir jusqu’au bout.

« J’espère ! Mais je t’avoue que plus que reprendre toutes mes habitudes, j’ai hâte du premier cours de vol sur balais ! Là j’espère pouvoir m’y amuser sans qu’on me reprenne ! »

Tout comme lorsque son père l’avait fait monter sur son balai. La hauteur et le vent qui caresse son visage. Un souvenir qu’elle aimerait revivre, mais cette fois sans accompagnant. Et parce que plus que la découverte et apprendre de nouveauté, c’était l’amusement qui semblait prôner dans l’esprit de la jeune Naomi.

« T’inquiète je suis sûre que tu t’y feras et que les professeurs remarqueront tous tes efforts. »

Si la réussite était une chose, savoir qu’on avait les encouragements des professeurs en était une autre. Souvent oublié et pourtant nécessaire, car l’importance des anciens et de leur savoir, de leur aide et de leur soutien avaient toujours eu une place très importante dans son éducation.

« Oh non ! Qui a osé bousculer ma Sisi. »

Qu’elle abandonne le bureau pour attraper Persephone dans ses bras. Une légère accolade, qu’elle lève la tête, la mine boudeuse.

« Qu’ils ne te voyaient pas ou non, j’espère qu’ils se sont excusez ! Sinon ils vont entendre parler de moi. »

Avec une grande sincérité. S’éloigne de son amie et camarade de chambrée pour retourner s’appuyer sur le bureau qu’elle venait de quitter. Et lorsque l’on vient lui tendre des sucreries, c’est le regard qui pétille, le corps qui sautille sur place. Une vraie enfant gâtée qui venait d’être comblé de joie par ce simple présent.

« Tu es sûre ? »

Qu’elle hésite un peu, n’a pas envie de dérober les biens d’autrui. Pourtant son cœur rapide, elle s’approche pour attraper un chocolat qu’elle englobe d’une seule bouchée.

« Huuuuuum. »

Mains qui s’élèvent et se plaque contre la bouche.

« Ché trop bon. »

Qu’elle lâche dans sa mastication. Une petite friandise après une si longue journée ne pouvait faire que du bien. Même pour Naomi qui semblait être dans son élément naturel, semblable à un poisson dans l’eau (parce qu’elle l’était).

« Maintenant le choix est notre, soit ont fini tout avant que les autres arrivent. Soit on sera obligé de partager. »

Regard dur, main qui se posent dorénavant sur les échanges. Si partage avec les autres camarades de chambre n’était pas vraiment un problème, Naomi appréciait ces petites discussions pourtant si simples avec Persephone.

« J’ai l’air confiante, mais en vérité je suis un peu anxieuse aussi ! J’ai beau avoir volé une ou deux fois, j’étais toujours accompagnée de mon père mais bon. »

Elle hausse les épaules. Tomber était une éventualité lorsqu’on cherchait à s’envoler, l’inévitable bien souvent semblable au quotidien. Chuter pour mieux se relever, apprendre de ses erreurs. Alors, si Naomi devait chuter pour lui permettre d’aller plus haut la fois prochaine, ça ne lui faisait pas peur ! Tremblait même d’une certaine impatience.  

« Au pire, on s’écrasera ensemble, mais de toute façon je pense qu’ils ont mis en place une certaine sécurité ! Je pourrais demander à Lancelot si l’an dernier des personnes sont tombées et comment ça s’est passé ! »

Main qui se serre et se présente face à elle, une certaine sureté qui fait évidence avec ce grand sourire entre ses lèvres.

« On finira par y arriver toutes les deux, qu’importe la matière. L’important c’est de rester soudées et tout ira bien jusqu’à ce qu’on soit diplômée ! »

L’image enfantine d’une amitié pourtant récente, car même durant un instant, Naomi n’avait même pas pu concevoir qu’elles puissent un jour ou l’autre se séparer. Après tout, elles s’entendaient si bien, alors il n’y avait aucune raison que leur relation vacille. Acquiesce alors avec un grand dynamisme lorsque Persephone évoque qu’il lui serait possible d’apporter d’autre friandise la fois prochaine.

« Si elles l’apprennent, elles ne seront pas vraiment de bonne humeur. »

Ne peu s’empêcher d’éclater de rire face aux joues écarlates de son amie. Et bien que ses pensées étaient identiques, Naomi ne put laisser s’échapper ce léger sourire triste. Le partage était un de ses traits de caractère, mes ses affinités étaient bien plus évidentes avec Persephone. Car à l’instar de ses autres camarades de dortoirs, elle n’avait pas cette impression qu’on cherchait à lui plaire à cause de son patronyme.

« Hum… »

Reste pensive, silencieuse.  La main qui s’élève jusqu’au menton pour tapoter sa lippe inférieure de l’index. Hésite un instant avant d’hausser les épaules.

« Non pas vraiment. Je pense que c’est surtout dur pour lui. »

Parce qu’elle se souvient des hiboux qu’elle avait reçu lorsqu’il avait fait son entrée à Poudlard ainsi que son retour au château lors de ses premières vacances. Rigole un peu aux souvenirs de cette frère sangsue.

« J’ai fini par m’y habituer comme il n’était pas à la maison l’an dernier ! Et au final, je le vois quand même très souvent dans les couloirs, alors ça va. »

Un grand sourire, jusqu’aux oreilles.

« C’est mieux que de le voir au moins une fois tous les jours, que d’attendre chaque vacance ! »

Un optimisme certain, Naomi qui pouvait comprendre qu’il pouvait être dur d’être soudainement séparée. Après tout, même elle avait eu des difficultés à accepter son départ l’an dernier. Un manque qui avait été en partie comblé par ses parents et sa grand-mère, ainsi que la découverte du vol sur balai.

« D’ailleurs, c’est sûr que tes frères ne viendront pas ? »

Une légère tristesse qui s’immortalise sur ses traits. L’espoir que peut-être, même si ses parents n’étaient pas venus à Poudlard, plusieurs de leur enfant pourraient y passer les portes.  

Si le sourire était béant depuis le commencement de cet échange entre les deux Serdaigle, le sourire fini par s’affaisser très légèrement. En écho à la mine triste qui resplendit sur le visage de son amie. Alertée alors, qu’elle ne sait pas vraiment quoi dire ou que faire ; comment se rattraper. Naomi n’avait pas imaginé qu’évoquer la fratrie de Persephone pouvait être regrettable. Après tout, elle ignorait tout de la réelle distance, de la séparation entre les deux mondes. Que quand bien même Persephone était une née-moldue, elle était dorénavant plus sorcière que dénué de magie. N’en déplaise à certains idiots présents dans les couloirs de l’enceinte.

S’approche alors, sans même crier gare vers son amie pour la serrer dans ses bras. Un grand câlin qui se veut réconfortant. Si à défaut d’avoir la compagnie de ses frères en ces lieux, Naomi ferait tout son possible pour qu’elle y soit à l’aise. Comme une seconde maison, si cela pouvait être possible dans la perception de sa camarade.

« Effectivement, je n’ai jamais entendu parler de cas qui découvrait la magie à un âge avancé mais… »

Se sépare finalement, hausse les épaules. Si l’espoir faisait vivre, Naomi quand bien même son éducation avait été bordé dans ce monde, ignorait bien plus de chose qu’elle ne pouvait y penser. Acquiesce alors avec force, le sourire qui renaît peu à peu face à l’optimiste de son amie. Semblable sur ce point.

« Oui c’est vrai ! Ça doit leur faire bizarre j’imagine. »

Rigole légèrement.

« Moi c’est vrai que je n’ai personne pour raconter mes aventures lorsque je reviens, tous ce qui me semble exceptionnel est tellement normal aux yeux de mes parents ! »

Cousin, frère et parents. Chacun avait vécu avant elle dans ce monde avant elle. Alors, malgré ces étoiles pleins les yeux, Naomi n’avait personne à impressionné. Légère tristesse par moment, parce qu’elle avait cette impression de ne pas être si intéressante que ça par moment. Car tout semblait si simple, si normal à leurs yeux.

« Oh je pense que tu ne t’inquiètes pour rien ! J’ai l’impression que quand on est plus grand, on a beaucoup trop de temps libre. »

Parce qu’elle n’avait pas vraiment conscience que son éducation, bordé par son père et sa grand-mère était une chose que grand nombre n’avait pas. Et si ils lui avaient donné cette impression d’avoir beaucoup d’opportunité, le monde était bien différent que ce qu’elle pouvait s’imaginer.

« Oh l’escrime ? »

Tique alors. Persephone lui avait déjà expliqué le principe de ce sport, presque semblable au duelliste de leur monde. Bien que la baguette était ici remplacé par une épée. Naomi mentirait en disant qu’elle y trouvait un sens, mais après tout, l’escrime semblait vraiment tenir au cœur de son amie. Et ça lui suffisait amplement. Vient à exprimer la négation d’un coup de tête.

« J’avoue que je ne sais pas non plus. Je n’ai jamais eu de relation avec le monde moldu, j’ai cru comprendre que pour certains sorciers ça fonctionnaient plutôt bien ? »

Hausse des épaules.

« En tout cas, ça serait avec grand plaisir ! Enfin, j’imagine qu’il faudrait d’abord que j’en parle à mes parents, je ne veux pas poser problème, imagine que j’ai besoin de remplir un papier pour informer que je vais dans le monde des moldus ? »

Yeux grands ouverts, expriment l’horreur. Un goût amer à l’image des paperasses que sa grand-mère devait remplir à toute heure de la journée pour le ministère. L’ignorance enfantine alors, que peut-être parce qu’elle n’y avait jamais mis les pieds de manière prolongée, qui lui faudrait un genre de laissez-passer.

« Au pire tu pourras aussi me faire une démonstration ici non ? »

Vient à s’exciter soudainement, mais la pression qui redescend aussitôt.

« Ah mais oui, ça doit être différent comme ça et en tournoi… Puis il te faudrait un adversaire aussi. »

Fini bredouille, marche alors jusqu’à son lit pour s’y jeter tristement. Pointe alors son amie de l’index, yeux plissés qu’elle tente d’être menaçante.

« Par contre, je n’ai jamais douté du fait que tu étais cool et je l’ai toujours dit. Alors il faudra m’en montrer plus que ça ! »

Signe alors, pour l’inviter à la rejoindre.

Elle a cette joie qui se retranscris sur son visage, des yeux qui retranscrivent des étoiles et des dents blanches qui s’ouvrent à son sourire. Naomi ignorait bien des choses sur le lien entre les deux mondes, mais savait que si la paperasse existait, cela serait une étape bien difficile. Epanouie alors, face à la proposition de Persephone, bien qu’elle était persuadée que l’administratif n’était pas aussi facile que ça, facile à éviter à refourguer la lecture et la signature. Pourtant, cette simple proposition lui suffisait amplement.

Et alors que ses sourcils froncent à l’évocation du club d’escrime, hésitant qu’elle semble y réfléchir. En tant que sport moldu, Naomi n’avait pas vraiment eu d’intérêt à s’en rapproché, elle-même qui ne semblait avoir aucun attrait pour le duel sorcier. Elle ignorait donc qui y était membre, si seul des moldus y étaient inscrits ou aussi des sorciers pour la découverte. Mais malgré tout, pouvait comprendre l’interrogation de son amie. Car elle n’aurait aucune envie de s’essayer au duel si elle était face à un duelliste professionnel ; à quoi bon s’essayer si la défaite était couru d’avance ?

« Peux être que tu devrais éviter d’évoquer ton palmarès. »

Rigole alors avec légèreté, l’insouciance d’une vérité si elle n’était simplement pas questionnée.

« Mais si ! A mes yeux tu l’es et puis crois moi, c’est quelque chose de pouvoir lire la totalité de ces bouquins. »

Du menton, elle vient cibler la pile de livre tous plus gigantesque les uns des autres, qui se trouvent sur le bureau.

« Ce n’est pas donné à tout le monde, alors à partir de là tu sais… »

Si Naomi n’avait pas l’air très exigeante, elle était au moins sincère.

« Ahah oui, je peux te comprendre ! Moi aussi j’ai toujours eu beaucoup plus de mal à me lier d’amitié avec les filles alors. »

Elle pense aux diverses familles qu’elle côtoie depuis sa naissance, les difficultés rencontrées lors des échanges avec ses semblables de genre. Autant, Naomi n’avait jamais eu le moindre souci avec Clovis et Alaric, sang similaire, tout comme leur âge. Mais ses relations avaient toujours été beaucoup plus complexe avec la gente demoiselle, qu’il s’agisse de Darya ou d’Evonice, ne sachant pas vraiment comment agir en leur compagnie. Elles qui semblaient bien plus froides et renfermées, sans doute dû à leur âge légèrement avancé.

« Donc ça me fait tout autant plaisir de voir que ça ne vient pas de moi ! »

Qu’elle aurait simplement pu être condamnée à ne pas pouvoir s’entendre avec les autres filles et cela, pour une raison inconnue. S’enlise dans son matelas, regard qui se tourne vers sa camarade de chambrée. En harmonie alors, s’exclame d’un rire. Naomi n’avait pas besoin d’être remerciée pour quoique ce soit, l’amitié de Persephone lui était si chère.