Une piste particulière qui le stoppe net dans sa promenade, et l'élance dans une toute nouvelle direction. L'animal fait faux bond à son compagnon, disparait dans les ruelles du quartier sorcier à grandes foulées. Gare aux imprudents qui ne regardent pas devant eux, car ils se feront bousculés par un doberman aux babines déjà retroussées, prêt à mordre.

La piste au parfum répugnant le mène vers une maison inconnue, et en tant que sorcier, Ellair retrouve le chemin utilisé par le monstre pour s'introduire à l'étage.
Entrant par la fenêtre, dans un appartement qui ne lui dit rien; le limier ne le voit même pas tellement sa piste l'aveugle. Le sang du dhampire, c'est tout ce qu'il veut. Qu'il recouvre le sol, ses crocs, sa chemise, peu importe tant qu'elle est mise hors d'état de nuire.

Mais le poil s'hérisse quand un autre parfum se mêle à celui du monstre : un qui prend plus le nez, bien qu'agréable, envoutant. Une odeur qui l'horrifie, dans ce contexte.
Iskander.
Ellair se presse. Ca parle, à côté. De prix, de sang...
Une nouvelle pièce, et un couteau qui frôle son épaule en entaillant ses vêtements et sa peau. Un peu plus bas et cela aurait été un problème... Dhampire en joue à peine eut elle le temps d'apparaitre dans son champ de vision. Entre ses griffes, Iskander sur le point de les lâcher tous les deux. Un filet de sang qui s'échappe de sa nuque. Si la rage le consume déjà, ses flammes s'embrasent définitivement.
Iskander en otage, e forçant à juste rester immobile alors que chaque muscle est tendu, prêt à lui sauter à la gorge. Il n'y a qu'un regard noir, furieux, pour soulager sa haine.
Sans son apprentissage, si c'était un inconnu... Ce serait déjà réglé.

- Lâche le tout de suite !!

Ca abboie, sans cacher son animosité, sans la quitter du regard elle et son arme de moldu.

Iskander dans un sale état, suppliant le limier de ne rien faire; c'est mal le connaître.
Un rictus, un rire soufflé du nez, désabusé;

- Quoi ? Tu vas la laisser te vider de ton sang ?!

Cependant, la chance est de son côté : l'arme primitive contre sa tempe est un argument de taille, et Ellair se passerait bien d'une explosion crânienne aujourd'hui. Mais il reste braqué, alerte, furieux.

Et le monstre le provoque.
Le dégout déforme son expression hostile, ça grogne même.

- Ca suffit !!!

Ne pas se jeter sur elle relève de l'exploit.
Encore impuissant face à l'aberration sanguinaire. Ce serait plus simple sans ce flingue, plus simple s'il pouvait écraser ses poings dans sa figure sans retenue.
Pendant ce temps, elle s'imagine boire à  tous les râteliers. Elle délire, s'imagine déjà dominer la conversation et l'issue de cette rencontre. Aussi frustrant que cela le soit de l'admettre, cela partait mal pour eux.
Alors pendant que Nina se pavane verbalement, Ellair passe en revue ses options.
Si elle vient à sa nuque... Au moins, il pourrait agir sans craindre qu'elle s'en prendre au scientifique.

Au final, elle désire lui donner des ordres.

- Je pensais que tu voulais me libérer.

Ces fameuses paroles en l'air, alors qu'elle s'était assise sur lui et lui enfonçait la tête dans le sol après avoir bu son sang.

Son regard se pose enfin sur Iskander.
Bien sûr, l'idée de sacrifier le scientifique lui traverse l'esprit.
Une vie pour en sauver d'autres.
Et dire qu'il ne lui reste qu'une maigre poignée d'amis : Ellair a ruiné la plupart d'entre elles. Le lien infaillible aux Cavendish menace tout ceux qu'il peut tisser avec autrui, et à force, se retrouvent coupés. Parfois, volontairement.
Autrefois, facilement.
Et là il se maudit déjà de ne pas l'avoir rejeté sèchement, au vieux bar miteux.

Ses yeux se détachent finalement de son ami, pour fixer la dhampire avec plus de rancœur.

- Lâche ton arme d'abord, ensuite...

Ses sourcils se froncent d'avantages, et après quelques secondes, le limier soupire. L'allure un poil plus abattue, la baguette toujours sur elle, mais plus basse déjà; tant qu'elle puisse croire à un abandon de sa part.

- Ensuite, je t'obéis.

C'est douloureux à dire. L'idée le débecte, mais il n'a pas le choix. Qu'elle prenne la confiance, qu'elle s'approche, baisse sa garde, et là, ce sera lui qui lui sautera à la gorge et y enfoncera ses crocs.

Les remarques sur sa servitude ne l'atteindront jamais. Personne ne peut comprendre. Personne ne connaitra sûrement une loyauté comme la sienne; dans l'absolu, sa vie est dédiée aux Cavendish.

- Gardes tes fantasmes  pour toi...

De nouveaux ordres, suivis d'autres cris. Iskander s'en mêlent et vient compliquer la situation. Le Limier n'est visiblement pas le seul à avoir rencontré la dhampire auparavant, et pour le moment, il n'en tiendra pas rigueur.
Cependant, elle ne lui laisse pas le choix : Ellair dépose doucement sa baguette au sol.
C'est le seul plan dans l'immédiat, la laisse prendre confiance et profiter de la moindre erreur pour lui sauter à la gorge à son tour.
Alors, le limier attend patiemment. Il se calme, mais ses yeux ne la quittent pas. Ils épient chacun de ses gestes farouchement.

la dhampire en profite, doigt sur la gachette, prête à trouer le crâne d'Iskander au besoin. Ellair s'exécute, machant d'abord à reculons le temps de s'éloigner, puis cherche finalement le sac dont Nina parle.
Pendant ce temps, elle se colle à lui et lui susurre des menaces qui n'excitent que les psychopathes dans son genre. Son dégout pour la créature grandit à la seconde, il semble sans limite ce soir.
Une fois le sac trouvé, il fouille et en sort l'orbe. Cette dernière ne l'intéresse pas plus que cela, même si elle représente l'objet de leur dispute.

En revenant, il accorde enfin un regard à son ami.
Clairement pas dans son élément, le pauvre. Lui même a du mal, maintenant que ce n'est pas lui qui intimide.
Quelle idée de s'attacher à des gens, quand ils finissent mis en danger ainsi. Bien que cela n'ait pas l'air d'être le cas, Ellair ne peut s'empêcher de se dire qu'Iskander s'en serait mieux sorti s'il n'était pas venu le retrouver au bar, s'ils n'avaient pas renoué.
Puis à nouveau ses yeux s'accrochent au monstre;

- C'est tout ce que tu as trouvé pour éviter de m'affronter ? Te cacher derrière ta proie et marchander ?

Un léger rictus apparait, rare et moqueur.
Le limier s'arrête à bonne distance d'eux, une poignée de mètres à peine, juste ce qu'il faut pour l'éloigner d'Iskander si elle voulait lui récupérer le globe.

- Tu sais que les seules tripes qui finiront au sol, si tu le lâches, seront les tiennes...

Même sans baguette, Ellair se sent la bestialité nécessaire pour venir les chercher. Il est également conscient que les siennes viendront les rejoindre; deux animaux pareils ne feraient que s'entretuer l'un l'autre.

Un coup d'oeil à l'objet, le faisant tourner entre ses doigts. Le voilà déjà plus à l'aise avec la situation : il n'avait qu'à bien se tenir après tout.
Un globe céleste.
Regarde relevé vers Nina, désabusé.
Pas besoin de mots pour résumer le désappointement dans son regard; tout ça pour ça ?
Où est passé l'ambition ? Marchander du sang pour une babiole pareille ? Les temps sont durs, on dirait.